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    CHAPITRE 24




    - Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi veux-tu que je m’habille aussi tôt ? demandais-je un peu affolée d’être réveillée si tôt.

    - J’ai quelqu’un à te présenter et nous devons parler.

    Il avait déjà dans ses mains des vêtements qu’il me passait à la hâte signe d’une réelle impatience. Je me demandais pourquoi je n’avais pas entendu de bruit surtout si nous avions des invités. Moi aussi j’avais des choses à dire, il était temps qu’on prenne certaines mesures.

    Je l’accompagnais, après un léger coup de peigne, vers le salon. Un doux parfum fleuri est venu me chatouiller les narines, une femme ? Comment pouvais-je savoir sans entrer dans la pièce que j’avais à faire à la gente féminine ?

    Raphaël me tenait par la taille tout contre lui. Il voulait faire passer un message c’était certain.

    La jeune femme s’est levée à notre entrée et m’a sourie.

    - Bonjour Léna, je suis Claire. Contente de faire ta connaissance. Hummm je comprends pourquoi Raphaël a craqué.

    - Bonjour, lui dis-je baissant les yeux, gênée.

    Raphaël m’entrainait déjà sur le canapé alors que j’osais enfin regarder les traits de la jeune femme. Je n’arrivais pas à savoir ce qu’elle était. Mais de toute évidence elle n’était pas un vampire.

    - Tu as raison je ne suis pas un vampire, me dit-elle me faisant rougir d’avoir été pris en faute. Je suis humaine mais j’ai des dons de clairvoyance, je suis médium et autres choses aussi mais c’est assez complexe.

    - C’est pour cette raison que je lui ai dit de venir, me dit Raphaël. Je t’ai raconté notre légende et je ne comprends pas certaines choses.

    - Pourquoi je ne me suis pas encore transformée ?

    - Elle est perspicace, dit Claire.

    - Oui. Ce n’est pas normal. Chaque transformation se passe toujours de la même manière et pour nous c’est un peu plus fort, un peu plus compliqué. Je n’ai jamais voulu prendre la responsabilité de transformer quelqu’un et en fait je ne sais pas si j’en suis capable. Je voudrais que Claire puisse lire en toi, tu comprends je dois savoir ce qui se passe pour pouvoir agir en conséquence. En restant humaine tu es en danger, tu es plus vulnérable.

    - Oui. Mais moi aussi je me les suis posée ces questions. Je ne voulais pas t’en parler, j’avais peur de ta réaction.

    - Tu avais peur que je me mette en colère ou que je te rejette ?

    - Les deux, mais la deuxième est plus proche de la vérité.

    - Mes sentiments pour toi ne changeront pas ! Je sais ce que tu représentes pour moi, je sais que tu es celle qui m’est destinée. N’ai aucun doute à ce sujet, me dit-il en mettant sa main sous mon menton afin que je puisse le regarder dans les yeux.

    - On arrête les enfantillages ! Raphaël tient-toi tranquille ! Léna parle-moi de ce que tu ressens. Pas en ce qui concerne Raph mais en ce qui te concerne toi.

    - Je ne sais pas c’est assez curieux. J’ai ressenti une douce chaleur lorsque j’ai bu le sang de Raphaël, c’était comme si il se mélangeait au mien. Je me suis sentie plus forte, enfin juste une impression. Et puis tout à l’heure j’ai senti votre parfum, je savais que vous étiez une femme bien avant d’entrer dans la pièce.

    - Intéressant ! Maintenant tu vas me donner ta main.

    C’est ce que j’ai fait sous le regard attendri de mon vampire. Elle fermait les yeux, se concentrant.

    - Raphaël, retire ta main de celle de Léna.

    Le visage de Claire s’est alors illuminé, pas au sens du terme évidemment mais de l’inquiétude et de la concentration elle est passée à la joie et à la détente.

    - Incroyable ! C’est inimaginable !

    - Quoi ? demandais impatiemment Raphaël.

    Elle m’a alors lâché et s’est assise un peu plus confortablement sur le fauteuil. Elle nous souriait.

    - Et bien ! Vous n’êtes pas un couple ordinaire. Lorsque vous étiez connectés par vos mains c’était comme si je n’avais à l’esprit qu’une seule et même personne. Je n’arrivais pas à vous distinguer l’un de l’autre. C’était comme si vous étiez chaque moitié d’un corps. Je cherchais l’esprit de Léna mais rien à faire, votre amour m’éclatait en plein visage. Il y a des choses que je ne m’explique pas alors Raphaël il va falloir que tu me dises exactement cette légende. Ensuite lorsque tu as lâché Léna, j’ai pu avoir accès à son esprit. Elle n’est pas tout à fait humaine.

    - Quoi ? dis-je en même temps que Raphaël.

    - Elle n’est pas non plus tout à fait vampire. Je m’explique ! Elle est toujours elle, toujours humaine. Mais elle a pris quelques unes de tes facultés, comme un odorat plus développé, une force incroyable et certainement une ouïe super développée. Mais elle a le corps d’une humaine, elle mange normalement et …

    - Et quoi ? lui demandait inquiet mon vampire.

    - Elle achèvera sa formation que lorsqu’elle t’aura donné des enfants.

    - Mais je croyais qu’un vampire ne pouvait pas procréer, lui dis-je un peu affolée.

    - Je le croyais aussi très chère. Mais vous êtes ceux qui changeront le monde. Je… Raphaël je peux lui dire ce que je t’ai dit tout à l’heure ?

    - Oui. Elle est ma femme elle doit tout savoir.

    - Léna. Ça fait déjà un moment que je rêve de toi. J’ai eu la vision de tes enfants.
    Je voulais dire quelque chose mais ça n’arrivait pas à sortir tellement j’étais stupéfaite de ce que j’entendais.

    - Tu auras deux enfants, un garçon et une fille, plus précisément des jumeaux. Ils seront le fruit de votre amour bien sûr mais aussi le fruit d’un changement dans le monde qui existe actuellement. Ils seront mi-vampire mi-humain. A quelle dose ? Je n’en sais rien. Est-ce que leurs deux parties seront égales ou bien seront-ils plus vampire ou plus humain ? Je ne pourrais répondre à cette question qu’à leur naissance.

    - Mais je ne suis pas prête à avoir des enfants ? dis-je en me levant brusquement.

    - C’est vrai, tu as raison. Vous avez encore du chemin à parcourir avant que cela n’arrive et surtout vous devez être hors de danger.

    - Et ce n’est pas demain la veille. Mais comment vais-je protéger Léna ?

    - Elle est forte maintenant. Il faut juste que tu lui apprennes certaines choses pour se défendre. Mais la priorité c’est Hector c’est ça ?

    - Oui. Il va vouloir tuer Léna car c’est elle la source de ma survie.

    C’est alors que Raphaël a parlé de la légende, des faits réels, et des choses que nous avions vécu depuis notre rencontre.

    - Pourquoi l’as-tu abandonnée, lui demandait Claire.

    - Je voulais qu’elle vive une vie normale. Je ne voulais pas qu’elle souffre à cause de moi.

    - Et pourtant elle a souffert. Beaucoup plus qu’elle ne veut bien te le dire.

    - Je le sais maintenant.

    - Alors tu ne peux vraiment plus te nourrir sur quelqu’un d’autre ?

    - Non. Même les animaux, les poches que Calum me ramenait de l’hôpital, rien n’y faisait.

    - Incroyable !

    Elle restait là sans rien dire, nous regardant comme si nous étions des personnages de foire. Je commençais à bouger sur le canapé, signe que j’étais un peu irritée.

    - Désolée Léna ! Je ne voulais pas paraitre mal poli.

    - Qu’est-ce qu’il y a ? demandait Raphaël.

    - Ta …… femme était légèrement en colère après moi.

    - Pourquoi ?

    - Parce que nous ne sommes pas des bêtes de foire, dis-je d’une voix assez aiguë.

    - Calme-toi ! Elle ne le pensait pas. Il faut que tu t’habitues à cela, nous serons amenés à rencontrer des gens qui essayeront de percer notre mystère.

    - Je sais ! Excuse-moi Claire !

    - C’est tout nouveau pour toi. Tu ne t’imaginais pas les conséquences ?

    - Tu as raison. Mais j’ai choisi cette vie, j’ai choisi Raphaël contre mon humanité.

    - Je comprends. Mais tu seras humaine encore un moment.

    - Oui, malheureusement.

    - Tu ne veux pas avoir d’enfants ? me dit Raphaël.

    - Disons que je ne m’étais pas préparée à cette éventualité. Maintenant c’est à moi de prendre la parole. Raphaël nous ne pouvons pas rester ici. Mon appartement est beaucoup trop petit, nous n’avons plus d’intimité avec Calum et le groupe qui squatte toutes les nuits. Je me doute qu’avec cette légende nous allons avoir bientôt beaucoup d’autres visites et …. En fait je pensais aux gens qui vivaient dans ce quartier, ils vont commencer à se poser des questions.

    - Qu’est-ce que tu veux ? me demandait mon amoureux.

    - Je veux qu’on s’installe chez toi. Premièrement il y a énormément de place, deuxièmement tu as un système de sécurité beaucoup plus perfectionné qu’ici. Cela te permettrait d’être un peu plus toi-même, un peu moins protecteur à mon égard.

    - C’est d’accord ! Nous partirons ce soir. Me dit-il en m’embrassant tendrement. Mais ne crois pas que je serais moins protecteur.

     

     

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    CHAPITRE 23
     

    Raphaël



    Je laissais Léna dormir paisiblement comme à chacune de nos nuits. Elle s’endormait dans mes bras et lorsque je sentais sa respiration devenir régulière je me levais.

    Calum m’avait fait part qu’Hector avait rassemblé ses troupes. Il revenait en Angleterre. Je ne ressentais plus ce lien qui m’emprisonnait. J’étais enfin libre. Mais quel était le prix de cette liberté ? Devais-je perdre Léna ? Non ! Elle devait vivre. J’avais pu voir que la légende était vraie me concernant car mon groupe ne réagissait plus comme par le passé. J’avais l’impression d’être quelqu’un d’important à leur yeux, ils tournaient autour de nous comme si nous étions devenu leur soleil, ce qui leur permettait de vivre. C’était étrange et délirant.
    Calum m’avait dit que les vampires avaient déjà senti le changement et certains avaient déjà demandé une audience. Mais je ne voulais pas tout ça ! Qu’avais-je à leur dire ? Je n’étais pas prêt et pourtant je savais qu’il me faudrait un jour me montrer à la hauteur de ma nouvelle fonction. Ma priorité pour le moment était la protection de Léna, elle seule comptait.

    Beaucoup de questions la concernant me trottaient dans la tête. Pourquoi n’était-elle pas encore devenue un vampire ? Comment achèvera-t-elle sa transformation ? Il me fallait des réponses. Je devais me libérer l’esprit pour affronter la colère d’Hector.

    Je prenais mon téléphone portable et après avoir trouvé dans mon répertoire la bonne personne j’appuyais sur la touche d’appel.

    - Claire ? C’est Raphaël ! Je t’envoie une adresse, peux-tu venir le plus rapidement possible ?

    Après quelques banalités j’ai raccroché. Si mes calculs étaient bons elle serait là à l’aube.
    Je remettais mon portable dans la poche de mon pantalon posé sur la chaise de la chambre. Léna a bougé, je l’avais réveillé ? Non. Elle fait juste un rêve ! Je ne me lassais pas de la regarder. Je l’avais laissé et pourtant elle m’aimait toujours. Tout comme pour moi notre séparation n’a été que douleur. Je me rends compte maintenant que je n’aurais pas dû la laisser au moment où elle avait le plus besoin de moi. Comment ne pas s’enfuir devant un tel être. Je me sentais si faible à ses côtés, si vulnérable. Et pourtant maintenant je comprends que c’est elle qui fait ma force.

    Je croyais avoir au fil des années créé un monde qui m’appartenait. La musique avait été un échappatoire sur le monde auquel j’appartenais. En y songeant mes concerts étaient sans vie, et c’est ce côté mystérieux qui avait fait notre succès. Je comprenais maintenant pourquoi j’avais ressenti ce vide immense. Il me manquait quelque chose de précieux, il me manquait Léna.

    Je me sentais vivre enfin. Mais c’était à quel prix ?

    Je regardais sur le bureau de Léna et m’y installais. Elle était légèrement brouillon mais ça ne me gênait pas. Il y avait des stylos, des papiers, des factures. Sur une étagère la photo de ses parents. Un livre attirait mon attention et je le pris l’ouvrant machinalement. Une photo tombait sur mes genoux. C’était une photo de moi. Elle m’avait toujours gardé dans un coin de son cœur.

    Je me suis levé et je me suis assis sur le lit pour retirer mes vêtements. Je m’allongeais près d’elle, me blottissant dans son dos et passant mon bras autour de son corps. Elle gémissait tout en touchant ma main. Je sentais son odeur, je vibrais au son de son sang qui chantait à mes oreilles.

    Pourquoi mon âme sœur devait être cet être si fragile.

    Ça faisait quelques heures que je n’avais pas bougé d’un pouce sans fatiguer le moins du monde. Je pouvais rester des heures dans la même position comme une statue. C’était un exercice très facile pour moi, pour ce que j’étais.

    Quelqu’un était de l’autre côté de la porte, je l’ai entendu me dire que mon invité était arrivée.
    Elle était assise dans le salon, souriante.

    - Bonjour Raph, tu as une de ces têtes !

    - Très drôle ! J’ai des questions à te poser.

    - Et moi je t’ai dit bonjour !

    - Excuse-moi ! Bonjour Claire, tu as fait bon voyage ?

    - Disons que j’aurais aimé venir passer des vacances. Passons aux choses sérieuses. Si tu m’as fait venir c’est que tu as des problèmes, tu veux que je jette un sort à une bande d’humains ?

    - Non. J’arrive à maitriser sur ce plan là. A force de nous côtoyer as-tu entendu parler d’une légende entre un vampire et une humaine ?

    - Oui comme tout le monde ! C’est bizarre que tu m’en parles car j’ai fait des rêves étranges.

    - Lesquels ?

    - Un vampire se nourrissait d’une humaine qui enfantait des êtres exceptionnels. Je n’ai pas vu le visage du vampire mais la femme oui je l’ai très bien vu. Est-ce dont réel ?

    - J’en ai bien peur ! La jeune fille que tu as vu est juste dans la chambre à côté et le vampire …

    - C’est toi !

    - Exact !

    - Je savais que tu étais spécial. Tu n’avais pas le même aura que les autres de ton espèce, j’aurais dû faire le lien. Quel est le problème alors ?

    - Attends une minute ! Tu m’as dit que dans tes rêves tu voyais Léna enceinte ?

    - Ohhh elle s’appelle donc Léna. Très jolie prénom. Oui je pense, mais je n’en suis pas certaine, qu’elle aura des jumeaux, un garçon et une fille, bien évidemment. Ils seront mi-humain, mi-vampire.

    - Mais les vampires ne peuvent pas procréer ensemble.

    - Et je me doute que c’est pour ça que tu avais besoin de mes services. Vas-y pose-moi ta question.

    - Et bien nous avons fait … enfin bref je ne vais pas te faire un dessin mais notre échange de sang aurait dû la transformer mais le processus n’a toujours pas commencé. Je me demandais si tu pouvais m’aider à y voir plus clair.

    - Tu veux que je lise en elle c’est ça ?

    - Oui.

    - Alors il va falloir que tu lui parles, que tu lui expliques ce que je suis et pourquoi je suis là. Je ne peux voir en elle que si elle est éveillée tu comprends ? Il faut qu’elle m’aide à ouvrir son esprit. Si elle est dans son sommeil, c’est de ses rêves que j’aurais accès.

    - Tu es sûre ?

    - Raphaêl j’ai du mal à te reconnaitre. Tu étais si combattif, si impétueux et orgueilleux. Et te voilà en amoureux transis près à mourir pour celle qu’il aime. Waouh ! Si je ne le voyais pas de mes yeux j’aurais eu du mal à le croire.

    - Arrête ! Ce n’est pas le moment Claire. Soit tu m’aides, soit tu pars.

    - Ok ! ok ! Ne t’énerve pas ! Je reste mais mes conditions restent les mêmes.

    - C’est d’accord, je vais réveiller Léna.

     

     

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    CHAPITRE 22




    Je n’avais pas rêvé Raphaël était là près de moi, il me regardait amoureusement. Mon cœur chantait un si joli mélodie que j’en avais le souffle coupé. Je l’avais sauvé, il était revenu vers moi.

    - Bonjour ! me dit-il d’une voix suave.

    - Bonjour, dis-je timidement. Tu es en colère ?

    - Non ! Enfin je l’étais mais je ne le suis plus.

    - Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?

    - Le fait que j’ai failli te perdre, Léna tu ne comprends pas je n’ai pas réussi à me contrôler, j’ai failli te tuer.

    - Chuuut ! Je ne veux plus entendre ces mots. Je savais ce que j’encourais lorsque j’ai accepté que Calum t’emporte ici.

    - Il n’aurait pas dû.

    - Tu n’as toujours pas compris ?

    - Qu’avais-je à comprendre ?

    - Je t’aime et rien ne pourra y changer. Mon cœur a subi un immense vide depuis que tu es parti. J’étais si seule. J’avais besoin de toi, de ton amour. Et tu es parti, sans une explication, sans un mot. Tu as disparu jusqu’à ce jour où je t’ai vu chez Hector en Ecosse, ta froideur envers moi m’a fait perdre pied. A ce moment là j’aurais voulu mourir.

    - Je suis désolé. Je croyais que c’était ce qui était le mieux pour toi. Je devais m’éloigner, je devais te laisser vivre une vie normale. Je l’ai compris lorsque j’ai su qu’Hector s’intéressait de très près à celle qui avait mes faveurs.

    - Explique-moi ! Je t’en prie Raphaël !

    - Es-tu prête à l’entendre ?

    - Oui. Ne t’inquiètes pas autant pour moi, tu me dois la vérité.

    Il soupirait avant de reprendre enfin la parole.

    - Il existe des vampires depuis le tout début de l’humanité. Personne ne sait comment ils ont été créé ils sont arrivés comme ça. Les années passaient et chacun restait dans la clandestinité se nourrissant de ce qu’ils pouvaient trouver. Au fil du temps certains vampires en ont eu assez de massacrer, ils ont commencé à étudier l’évolution humaine et ils ont cherché à évoluer. Ils sont à l’origine de beaucoup de progrès mais faisait en sorte que ce soit les humains qui en prennent toutes les louanges. Ensuite, comme pour vous il a été mis en place certains hiérarchie, des lois ont été érigés, le vampire s’humanisait un peu plus. Les bruits les plus fous ont courus, les légendes des humains ont commencé à parler de nous, puis dans les livres. Les légendes ont toujours un brin de vérité dans le fond mais après tout dépend des croyances de chacun. Tout au long de mon existence j’ai entendu une vieille histoire incroyable. Il était dit qu’un jour naitrait le plus grand de tous les vampires, qu’il aurait la capacité de mettre tout le monde à genoux. Il deviendrait celui dont tout le monde craint et qu’on lui devait obéissance. Mais il serait capable de pardon et de clairvoyance. Avec lui une nouvelle ère viendrait et il procréerait une nouvelle race de vampires.

    - Est-ce qu’il est né ce vampire ?

    - Oui. Mais laisse-moi continuer s’il te plait. Tu va comprendre. Ce vampire ne savait pas que c’était lui dont parlait la légende. Tout ce qu’on savait c’est que son pouvoir se révèlerait grâce à une femme, une humaine. Elle aurait la capacité de le rendre plus fort mais aussi le pouvoir de le tuer. Leur amour sera tel qu’il ne pourra se nourrir que de son sang.

    - Comment c’est possible ?

    - Tu ne l’as toujours pas compris ? Léna, cette légende parle de nous.

    - Tu rigoles là ? Ce n’est pas drôle !

    - Léna, rappelle-toi chez Hector lorsqu’il m’a fait me nourrir devant tes yeux, je n’ai pas supporté son sang. Je suis désolé, je ne voulais pas en arriver là, je ne voulais pas t’imposer cette vie. J’ai tout déclenché, tout est ma faute. Je n’aurais pas dû cette nuit-là.

    - J’ai senti ta soif, ton envie d’aller plus loin. C’est moi qui suis la fautive, je savais ce que je faisais et dégageant mon cou. Hector sait pour nous ?

    - Il avait des doutes mais après sa petite fête il en a eu la confirmation. Je ne devais plus te revoir, je préférais mourir. J’avais compris également qu’Hector en savait plus qu’il ne le disait depuis le début. Je ne sais comment il est en venu à conclusion que c’était moi dont parlait la légende. Je comprends pourquoi il s’en est prit à Abigail, il ne voulait pas que je me nourrisse d’elle. Mais il avait tort sur une chose Abigail n’était pas mon âme sœur. Tu es celle que j’attendais depuis des siècles. Je l’ai senti tout de suite. Moi l’être si froid a été rempli d’une douce chaleur. C’était quelque chose de magique, quelque chose dont je ne peux mettre des mots pour te l’expliquer. Je t’ai aimé au premier regard, tu es la première qui ressentait mon pouvoir sur toi. Tu n’avais pas peur, tu en voulais plus comme si nous étions attirés l’un à l’autre comme des aimants. Tu es en danger maintenant, nous sommes liés jusqu’à notre mort.

    - Mais s’il n’y avait pas Hector ?

    - Il n’y a pas que lui.

    - Pourquoi moi ?

    - Parce que la seule façon de me tuer et de se débarrasser de moi de façon définitive c’est de me couper de ma source d’alimentation.

    - Tu m’as fait boire de ton sang pour que je guérisse ?

    - Oui.

    - Est-ce que je vais me transformer.

    - Non. Pas tout de suite. L’échange se fera pendant un acte nuptial et seulement si tu le veux toi.

    - Nous devons nous marier ?

    - Oui mais pas de la façon humaine, de la façon de mon espèce.

    - Laquelle ? dis-je tremblante.

    - C’est sans danger ma douce. Je t’expliquerais lorsque tu iras mieux. Repose-toi maintenant, je veille sur toi.

    - Tu resteras toujours avec moi ?

    - Je ne te quitte plus, je te le promets.

    Je me recroquevillais dans ses bras et fermais les yeux essayant de mettre toutes les informations en place. J’aurais dû avoir peur, m’échapper de cette réalité mais je savais depuis le début que ça ne pouvait que se terminer comme ça.

    Deux jours plus tard, tout était un mauvais souvenir. Enfin presque parce que j’avais toujours en tête cette histoire si rocambolesque que m’avait raconté Raphaël.

    Le médecin que Calum avait hypnotisé était venu me rendre visite souvent afin de donner le change aux sbires d’Hector. Rien que de penser à lui me donnait la chair de poule. Raphaël et moi savions que notre secret ne serait plus gardé très longtemps et nos regards pleins de tristesse en disaient long.

    Pourtant je ne voulais plus quitter mon vampire. Sans cette légende je savais que je ne pouvais plus me passer de lui, que ma vie n’était rien comparée à ce qu’il m’offrait. Lorsque je lui disais le fond de ma pensée ses prunelles prenaient une couleur sombre à me faire glacer le sang si je ne le connais pas si bien.

    Calum était au courant maintenant et s’agenouillant devant Raphaël lui a déclaré qu’il le soutiendrait jusqu’à la mort. Raphaël ne voulait pas de tous ses éloges, pour lui Calum était son ami et voulait que les choses restent à sa place. Calum s’était donné pour mission de nous protéger et n’en démordait pas.

    A mon réveil, Raphaël n’était plus à côté de moi. Je me suis assise brusquement sur le lit regardant dans la chambre. Il n’était pas parti bien loin, il était devant la fenêtre, le regard dans le vague.

    Je me suis levée et me suis approchée de lui, posant ma tête sur son dos et l’entourant de mes bras. Mes mains caressaient son ventre, sa peau était si douce. Je sentais sous mes doigts ses muscles se contracter et ses mains ont rejoints les miennes.

    - Tu es d’une humeur câline ce matin, me dit-il.

    - Ça fait longtemps que je me retiens.

    - Je sais !

    - Alors pourquoi ?

    - Je ne veux pas précipiter les choses. Si nous avions du temps devant nous pour essayer de trouver une solution. Je ne veux pas t’imposer cette vie.

    - Tu as peur de ne plus m’aimer autant, lui dis-je tristement en le lâchant.

    - Léna, je ne suis plus rien sans toi. Et même après, tu seras mienne. Ne doute pas de mon amour pour toi.

    - J’ai peur. Seulement je préfère que ce soit toi qui me transforme plutôt qu’Hector où un autre qui voudrait ta perte. Je ne veux pas devenir comme cette femme, je veux garder mon libre arbitre, je veux faire mes propres choix.

    - Mais tu me supporteras pendant de très très longues années.

    - Vivre sans toi, ses derniers mois, a été un enfer alors plus d’hésitations. Vivons notre amour au grand jour.

    - Il y a un autre problème.

    - Lequel ?

    - Hector doit mourir. Je dois le tuer pour me libérer de son emprise. Il est mon créateur.

    - Viens !

    Je l’emmenais avec moi sur le lit, embrassant son torse imberbe. Mes doigts couraient le long de son dos souriant sous les grondements de mon vampire. Je le sentais fébrile, je n’avais pas l’habitude. Avant c’était lui qui avait le pouvoir, maintenant les rôles étaient inversés et j’en profitais pour le soumettre à ma volonté d’humaine, une dernière fois.

    Plus rien ne pouvait m’arrêter. J’attendais ce moment depuis si longtemps. Sentir son corps contre le mien, son odeur, ses caresses, ses baisers. Il résistait encore mais ce n’était qu’illusion, si il le voulait il pouvait partir à la vitesse de l’éclair afin de ne pas succomber. Mais il avait envie de moi autant que moi j’avais envie de lui. Ses derniers efforts se sont envolés et j’ai senti cette chaleur qui m’avait tant manqué m’entourer avec douceur. Je ressentais enfin ses désirs.

    Je le caressais délicatement descendant jusqu’en dessous son ventre ferme.

    - Non ! Pas cette fois. Je veux voir tes yeux tout le long.

    Je retournais dans ses bras, le fixant jusqu’à ce que nos lèvres se joignent et que nos langues s’enroulent pour un ballet langoureux et sensuel. Ses mains descendaient doucement jusqu’à ma poitrine. Mon souffle devenait court puis rapide. Je l’effleurais de mes doigts, qui lui a permis de lâcher quelques râles. J’aimais l’entendre gémir lorsque nous faisions l’amour, j’aimais savoir qu’il était tout à moi, que cet être si puissant pouvait succomber à une humaine comme moi.

    Nos baisers accompagnaient nos caresses, jamais nos préliminaires ne furent aussi longs et aussi bon. Sa main descendait me faisant frissonner. Il me caressait sachant déjà l’endroit qui me donnait le plus de sensation. Je lâchais quelques cris me cabrant de plaisir. Je m’accrochais à lui alors que ses lèvres parcouraient mon cou.

    Je n’ai pas eu le temps de m’apercevoir que nous avions bougé que lorsque je me suis retrouvée assise sur lui. Il entrait en moi avec tact et délicatesse. Je prenais mes cheveux pour les rassembler d’un seul côté montrant à mon vampire la veine palpitante de mon cou. Je savais que son plaisir serait décuplé lorsqu’il se nourrirait de mon sang. Il m’a regardé avant de s’ouvrir légèrement le poignet. Mes pupilles ont fixés son sang alors que ma main approchait son poignet de ma bouche. Je ne trouvais pas ça répugnant au contraire le goût me rappelait qu’il m’avait déjà donné de son sang quelques jours plus tôt. La chaleur de cet élixir s’est répandue dans chacun de mes pores et j’ai senti ses crocs s’enfoncer dans mon cou. Il était encore en moi, je ne savais comment il pouvait arriver à gérer son plaisir et le mien, comment il pouvait bouger aussi bien afin de me faire perdre la tête. Mon désir montait en puissance mais je continuais à boire son sang. Jamais je n’avais ressenti ça ! Jamais il ne m’avait fait l’amour comme cela. La phrase qui disait que nous ne faisions plus qu’un avait enfin un sens à mes yeux. Notre extase est venue comme un feu d’artifice. Tout explosait en moi, je ressentais que c’était la même chose pour lui. Il entrait dans ma tête pour me dire combien il m’aimait, combien il me chérissait. Sa chaleur m’enveloppait comme dans un écrin de protection, comme si pour lui j’étais le plus précieux des trésors.

    Mon cœur battait très vite. Je n’arrivais pas à le calmer. J’étais allongé à côté de Raphaël, mon corps encore brulant de plaisir. Je me nichais contre son cou et je regardais son poignet qui cicatrisait déjà.

    - Tu as fini ? me dit-il en riant.

    - C’est stupéfiant ! lui répondis-je.

    - C’est toi qui es stupéfiante. Tu as réussi à faire d’un vampire ton objet personnel.

    - Non. J’ai fait de toi mon mari aux yeux des vampires pas un serviteur à mon service. Bien qu’en objet sexuel tu ne t’en sors pas si mal, lui dis-je d’un air espiègle.

    - Je t’aime Léna. Plus que je ne l’avais imaginé. Tu es mienne à présent, tu es ma femme.

    - Mon amour, si tu savais combien je t’aime également.

    - Tu vas bien ? me demanda-t-il après un petit moment de silence.

    - Oui admirablement bien. Mais je me pose une question.

    - Est-ce qu’il faut que tu meures pour devenir un vampire ? Non. Comme je te l’ai dit notre histoire est une légende. Comment être sûr de ce qui va se passer. Tout ce que je sais c’est qu’il vient de se passer quelque chose de puissant. Tu l’as ressenti toi aussi ?

    - Oui. Une puissance qui parcourait tout mon corps, je ressentais encore plus tes pensées, tes désirs. Quelque chose à changer c’est certain.

    - Une autre chose à changer ! Hector sait que l’on s’est retrouvé, il est mon créateur ne l’oublie pas. Il a dû ressentir le changement. Maintenant je ne lui appartiens plus, il ne peut plus me soumettre à sa volonté, il va vouloir se venger.

    - Alors prépare-toi à le recevoir. Tu es fort mon amour, plus fort que lui. Il est temps de se débarrasser de ce monstre.

    - C’est vraiment ce que tu veux ?

    - Oui. Mais seulement lui. Ensuite tu ne tueras que pour te défendre. Ce n’est pas dans ma nature mais je veux qu’il paie pour avoir fait du mal à ceux que j’aime.

    - Ce sera fait selon tes désirs !

    - Je ne désire la mort de personne, je veux juste que justice soit faite.

    J’avais besoin de le sentir encore en moi et j’ai repris les choses en main mais cette fois à ma manière comme je l’avais prévu auparavant. Je voulais avoir le pouvoir de rendre mon mari heureux et comblé. J’avais besoin de son amour, de cette chaleur qui m’avait manqué plus que je ne l’avais imaginé.

     

     

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    iris
     
     

    CHAPITRE 21




    Comme à mon habitude je me suis allongée près de Raphaël et j’ai posé sur sa bouche mon doigt légèrement ensanglanté regardant le visage de mon vampire afin de remarquer le moindre changement dans son comportement.

    Toujours rien ! Je réfléchissais à ce que m’avait dit Calum. Je savais les risques que j’encourais à être ainsi à ses côtés et à jouer avec le feu. Mais il était inconcevable qu’il meurt et de façon définitive. Je n’avais qu’une envie être là pour lui, même si c’était la dernière chose que je ferais.

    La nuit était sombre, et l’obscurité complète imprégnait la pièce d’un sentiment de peur et d’angoisse. Je finis cependant par m’endormir contre Raphaël tenant sa main glacée dans la mienne.

    C’est à la lueur du jour que ce qui devait arriver arriva. Je me suis retrouvée projeter sur le sol et j’ai senti le poids d’un corps sur moi, me serrant et me tenant fermement par les cheveux afin je le sentais, de planter des crocs dans ma chair tendre et palpitante.

    - Raphaël ! Non ! Je t’en supplie arrête ! C’est moi Léna ! Raphaël je t’aime, tu ne dois pas me faire de mal.

    Mais il n’y avait rien à faire c’était comme si il ne m’entendait pas. J’essayais désespérément de m’échapper mais je savais que c’était peine perdue. En fait plus je me débattais et plus je sentais chez lui une excitation, un plaisir intense.

    J’avais beau me débattre et lui parler rien n’y faisait. Et puis je me suis laissée aller, j’ai moi même tendu mon cou pour qu’il se nourrisse. La faim le tiraillait et il était devenu incontrôlable. Si je devais mourir ce soir et bien que ce soit de ses mains me convenait parfaitement.

    J’ai senti ses crocs s’enfoncer dans mon cou ainsi que l’effet de succions qu’il faisait pour me vider de mon sang. Pendant que j’en avais encore la force je lui disais tout bas que je l’aimais et que je lui pardonnais.

    Mais c’était sans compter l’arrivée de Calum qui a réussi à le maintenir éloigné de moi. Il lui parlait comme j’avais essayé de le faire avant lui. Il lui disait que ce qu’il faisait était mal, qu’il était en train de me tuer, qu’il fallait qu’il me regarde, qu’il prenne conscience de qui j’étais. Je ne savais pas si il allait réussir car des tâches sombres commençaient à obscurcir ma vue et ensuite plus rien, le néant.


     

     

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    Raphaël



    Je pris enfin conscience des mots de Calum. Je regardais ce corps qui était sur le sol, ce corps délicat et sans vie. Non ! Je n’avais pas fait ça ! Je ne l’avais pas tué !

    Je poussais mon ami violemment pour me précipiter vers elle. Léna ! C’était bien elle ! Je l’ai pris dans mes bras et je l’ai serré contre mon corps incapable de réagir à ce que j’avais fait.

    - Je l’ai tué Calum ! Pourquoi ? Pourquoi tu m’as laissé faire une chose pareille ?

    - Pose-la sur le lit, elle est peut-être juste inconsciente. Tu as vérifié ? Son cœur, concentre toi sur son cœur.

    Il avait raison c’était la première chose à faire et je n’y avais pas pensé. Je restais cependant sur le sol tenant toujours Léna dans mes bras. Je fermais les yeux et j’ai tendu l’oreille. Elle était encore en vie, son cœur battait faiblement mais il battait encore.

    Je l’ai transporté délicatement sur le lit que je venais sans doute de quitter. Je lissais délicatement ses cheveux afin qu’ils retombent comme je les aimais. Et je suis allongée près d’elle, là même où son odeur était présente, son odeur qui m’avait fait enfin réagir, qui m’a fait ressortir mon côté animal.

    - Qu’est-ce que l’on peut faire ? demandais-je à Calum.

    - Je ne sais pas. Je l’avais prévenu que ça pouvait arriver. Elle savait très bien où elle allait. Seulement maintenant nous allons attirer l’attention d’Hector. Si elle ne va pas à son travail demain ils viendront vérifier.

    - Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Raconte-moi. Il me faut tout savoir.

    - Encore cette fichue légende. Est-ce que tu pourrais enfin me dire de quoi il s’agit ? Merde Raph j’ai pas fait tout ça pour rien.

    - Non pas pour l’instant. Je suis désolée mais la première personne à qui je devrais en parler est allongée à mes côtés, ça la concerne. Pourquoi je suis ici ?

    - Tu étais en train de mourir. Je ne savais plus quoi faire. La seule chose dont laquelle j’étais sûre c’était que tu avais besoin de Léna. J’espérais que de la savoir à côté de toi et de la sentir t’aurais fait reprendre conscience et que tu aurais accepté enfin de te nourrir.

    - C’était voué à l’échec, tu le sais !

    - Non je ne le sais pas justement. Je ne pouvais pas te voir continuer ainsi. Ce n’est pas dans notre nature de nous laisser mourir. J’ai tout essayé mais à chaque fois tu rejetais le sang que tu buvais.

    - Alors tu as décidé de me transporter ici. M’étant Léna en danger. Je te l’avais interdit.

    - Et bien j’en subirais les conséquences, je m’en moque, le principal c’est que tu es revenu à la vie si on peut dire, tu t’es enfin réveillé. Je ne t’ai pas imposé à Léna, je suis venue lui parler avant, et elle a accepté que tu viennes ici. Elle n’avait rien oublié, au contraire, elle souffrait elle aussi. Par contre je n’avais pas prévu ce qu’elle a fait chaque soir.

    - Elle m’a fait boire de son sang.

    - Oui. Et chaque nuit elle la passait à tes côtés. Elle ne voulait pas te quitter. Mais je ne l’ai appris qu’hier soir et c’est pour ça que j’ai décidé de rester cette nuit. Et je crois bien que j’ai eu raison sur ce coup là.

    Je regardais Léna, elle s’était montrée entêtée mais si courageuse. Pourquoi voulait-elle me sauver ? Elle pouvait vivre enfin une vie normale loin de moi. Je ne l’avais pas laissé dans le besoin. Je réfléchissais encore et encore. Je devais trouver un moyen de la sauver de l’emprise d’Hector. Je ne voulais pas qu’il lui arrive la même chose qu’Abigail.

    Repenser à elle ne faisait plus aussi mal depuis ma rencontre avec Léna. Je l’avais aimé sincèrement c’est vrai mais pas aussi intensément que pour Léna. Je prenais conscience que même si j’avais transformé Abigail avant qu’Hector ne lui fasse tout oublier je n’aurais pas pu rester avec elle éternellement et elle aurait même été un danger supplémentaire pour celle que je contemplais maintenant. Léna était celle qui me fallait, celle qui m’était destinée. Mais étais-je prêt à faire d’elle ma femme en sachant les conséquences que ça engendrerait.

    J’avais fait le choix de vivre sans elle, et ça n’avait pas marché. J’avais donc pris la décision de mourir. Car de toute façon loin d’elle c’est ce qui devait inévitablement arriver.

    Avec ce qui était arrivé cette nuit la certitude de mourir à sa place était encore d’actualité.

    Mais je voulais la sauver avant de partir. Passer peut-être encore un peu de temps avec elle. Mais cette fois je devais lui expliquer pourquoi je devais m’éloigner.

    - Appelle un médecin, demandais-je à Calum. Dès qu’il sera arrivé tu l’hypnotiseras afin qu’il puisse dire quelque chose de crédible au cas où les espions d’Hector ne lui posent des questions. Et ce sera un bon alibi pour ses employeurs. Officiellement Léna a attrapé la grippe.

    Je me retrouvais enfin seul avec Léna. Elle était tellement pâle. Je savais que je n’avais pas d’autres solutions si je voulais la sauver.

    Je m’installais derrière elle prenant soin de ne pas lui faire mal. Je mettais contre moi son corps et posais sa tête sur mon épaule. Je remontais ma manche et plantais mes crocs dans mon avant bras. Mon sang coulait et je posais ma plaie sur sa bouche. Il fallait qu’elle boive de mon sang, il fallait que je la sauve comme elle m’avait sauvé. Et puis je ne supportais pas de lui avoir fait du mal. Elle était dans cet état là à cause de moi et je devais y remédier.

    Hector ne détecterait pas ce geste. Je sais que j’ai tord mais je dois lui expliquer. Mon lien pour elle s’est encore accentué. Je ne peux plus être loin d’elle. Je sais que je ne devrais pas rester près d’elle mais le destin en a décidé autrement, elle est celle que j’attendais depuis ma nouvelle naissance, elle est mon double, mon âme sœur. Mais combien de dangers devront surmonter pour vivre notre amour ?

    Je regardais ma plaie se refermer. Je restais dans la même position, la sentir dans mes bras me faisait un bien fou. Je lui caressais les cheveux prenant de grandes inspirations, son odeur était toujours la même, je lui appartenais et elle ne le savait même pas.

    J’ai dû attendre presque trois heures avant que Lena ouvre enfin les yeux. Doucement elle tournait sa tête vers moi, cherchant mon regard. Elle me fit le plus tendre sourire avant de refermer les yeux encore une fois.

    Elle était en vie ! Elle allait s’en sortir !

     

     

     

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    iris
     
     
     
    Chapitre 20




    En attendant Calum je préparais la deuxième chambre. Celle qui aurait pu être une chambre d’amis si j’en avais eu ou pour accueillir mes parents lorsqu’ils me rendraient visite. Seulement je n’avais plus de parents, ils ne se souvenaient plus de moi.

    Un coup brusque à la porte m’a fait sursauter et je me suis précipitée pour ouvrir. J’étais à la fois inquiète et rassurée de voir Calum alors que j’avais ouvert sans vérifier qui ça pouvait être. Il portait un corps que je ne voyais que dans l’obscurité et suivait cet étrange équipée jusqu’à la chambre.

    J’étais impatiente de revoir Raphaël bien qu’il ne réagissait plus à quoi que ce soit. Calum m’avait expliqué qu’il continuerait à vivre chez son ami au cas où la maison serait encore surveillée pour garder les mêmes habitudes et ne pas se faire remarquer par d’éventuels soupçons. Il m’avait demandé de faire comme chaque jour, ne pas changer mes horaires de travail, ne pas rentrer plus tôt, ne pas me faire plus belle, ni moins belle. Rester juste moi-même. J’étais prête à le faire pour sauver celui que j’aimais.

    Le sauver ? C’était le plus important mais à l’instant présent je n’avais aucune idée sur le moyen de le guérir ou du moins le faire réagir. Calum pensait qu’il ressentirait ma présence et que ça l’aiderait à aller mieux, du moins ça l’aiderait à sortir de sa léthargie.

    Il était là allongé sur ce lit sans même se rendre compte qu’il n’était plus dans sa maison. Je ne voulais pas pleurer, pas encore, pas tant qu’on ne me dira pas qu’il n’y a plus d’espoir. Je devais être forte, je devais affronter ce nouveau défit et surtout je devais, toute seule, nous protéger d’Hector.

    Calum a pris ma main pour m’entrainer dans le couloir.

    - Léna ! Merci ! Je sais que je t’en demande trop mais je crois que j’ai fait le bon choix en te le confiant. Il y a des choses que je ne peux pas t’expliquer. Des choses qui me sont étrangères mais que je ressens pour vous deux. Garde ça dans un coin de ta mémoire, vous êtes fait pour être ensemble j’en suis certain. Moi et le groupe nous ferons tout pour vous protéger tous les deux mais nous ne sommes pas infaillibles et Hector est très puissant. Sois prudente et ne fait confiance en personne. Le pouvoir de l’iris, Léna. Pense à ce qu’ils ont fait à tes parents.

    - Au fait pour mes parents et pour moi, merci d’avoir fait tout ça.

    - Ce n’est pas moi qui l’ai fait c’est Raphaël. J’ai juste fait ce qu’il m’a dit de faire, il avait vu juste au sujet de son créateur et c’est pour ça qu’il s’est éloigné de toi précipitamment. Il aurait dû lui faire la peau avant de pouvoir boire ton sang. Mais je préfère que ce soit lui qui t’en parle un jour prochain, je l’espère.

    - Tu peux me faire un promesse ?

    - C’est à voir ! Tu sais les vampires et les promesses ne font pas bon ménage.

    - Juste que si Raphaël ne s’en sort pas de me raconter toute l’histoire.

    - C’est promis ! Mais je te préviens je ne sais pas grand chose.

    Il allait partir lorsqu’il s’est retourné vers moi.

    - J’oubliais le plus important. Il faut que tu saches que tu es en danger même avec lui. Si il s’égare, il peut te faire du mal. Il peut même te tuer.

    - C’est rassurant !

    Avec un sourire au coin des lèvres il est parti si rapidement que je me demandais encore comment ils pouvaient faire cela. J’avais envie de regarder par la fenêtre mais c’est une chose que je ne faisais plus depuis des mois et je ne devais pas me faire remarquer.

    Je me retrouvais seule avec un vampire malade et incontrôlable et pourtant je m’approchais inévitablement de sa chambre pour le voir.

    Il était encore plus pâle qu’à son habitude. Et pour la plupart il pouvait passer pour mort. Je me suis assise près de lui et j’ai pris sa main. Elle était inerte comme le reste de son corps mais la chaleur de ma peau lui redonnerait de l’espoir.

    - Raphaël, c’est moi Léna ! Je suis là avec toi. Réveille-toi mon amour, j’ai besoin de toi.

    Rien à faire ! Aucune réaction.

    Je me levais et allais éteindre la lumière de ma chambre comme si j’allais me coucher. Oui j’allais me coucher mais pas dans cette pièce dans l’autre avec lui. J’étais folle, je savais que je ne devais pas. Et s’il se réveillait sentant l’odeur alléchante de mon sang alors que ça fait des mois qu’il ne s’est pas nourri. Il me tuerait sur le champ sans même comprendre que celle qui vidait de son sang c’était moi.

    Je m’en moquais, j’avais besoin d’être près de lui. Je me suis allongée à côté de son corps, ma tête tournée vers lui et j’ai pris sa main.

    J’ai dormi d’une traite alors que j’entendais mon réveil sonner dans l’autre pièce. Au moins j’étais encore en vie. Je ne savais pas si ça devait me rendre heureuse ou non.

    Je me suis préparée et avant de partir je suis allée encore une fois voir mon colocataire clandestin.

    - Je reviens ce soir mon amour, lui dis-je en lui déposant un léger baiser sur ses lèvres.

    Sur le chemin du travail je regardais dans mon rétroviseur et je crois bien avoir remarqué qu’on me suivait, à moins qu’avec toute cette histoire je ne sois devenue parano.

    Chaque jour depuis deux semaines c’était la même routine, je dormais contre Raphaël, je lui parlais, je lui déposais des baisers lorsque j’arrivais ou lorsque je partais. Je comprenais ce que devais vivre les personnes qui ont des êtres chers dans le coma sans savoir si un jour ils se réveilleront. Sauf que moi j’avais une épée de Damoclès au dessus de ma tête en plus, je vivais avec un vampire dans le coma et il n’y avait aucun antécédent à ce fait.

    Je réfléchissais souvent à un moyen de le faire réagir, de lui faire boire du sang. Mais Calum lors de sa dernière visite m’a dit qu’il avait tout essayé, tous les groupes sanguins, même du sang animal, du sang de vampire… Raphaël ne les supportait pas, il les rejetait même.

    Un soir j’ai eu une idée. Oh bien sûr pas la meilleure, la plus dangereuse je devrais dire. Je voulais voir si il supporterait mon sang. Mais je jouais avec le feu. Si il le supporterait je le mettrais en appétit et il m’attaquerait. Tant pis ! Je n’avais pas le temps de réfléchir, il fallait que j’essaie.

    Je me suis installée près de lui et je me suis entaillée le doigt avec un couteau de cuisine. Le plus gros celui qui me sert pour la viande. Le sang est apparu et j’ai mis mon doigt sur ses lèvres. Je voyais ce tout petit filet entrer dans l’entrée étroite de sa bouche. Aucune réaction. Au bout de cinq minutes j’ai retiré mon doigt et je suis allée me désinfecter dans la salle de bain et me mettre un pansement.

    Lorsque je suis retournée dans la chambre, j’ai vraiment eu l’impression que Raphaël avait repris des couleurs. Mais c’était sans doute mon imagination car il ne bougeait toujours pas d’un pouce.

    J’ai répété mon geste pendant trois jours. Je savais que ça lui faisait du bien car pour la première fois depuis très longtemps il n’avait pas rejeté le si peu qu’il avalait.

    La fin de la semaine arrivait et j’étais enfin en weekend. Calum était en face de moi alors que je buvais un café à la table de la cuisine.

    - Tu es folle ou quoi ? criait-il alors que je venais de lui dire ce que j’avais fait.

    - Il fallait que j’essaie tu comprends. Le voir comme ça sans aucune réaction je n’en peux plus. Je me suis rendue compte que ma vie ne serait plus comme avant si je le perdais à tout jamais.

    - Tu avais réussi à te reconstruire pourtant. J’ai tout gâché je n’aurais pas dû l’emmener ici. Je vais le ramener chez lui, ce serait plus prudent.

    - Non ! Je t’en supplie ! Ne me l’enlève pas une nouvelle fois.

    - Mais il va te tuer. Tu ne comprends pas qu’il va être d’une extrême violence à son réveil. Un vampire a des besoins, il est comme un animal qui traque sa proie lorsqu’il est envahi par la soif et l’odeur du sang.

    - Je m’en moque. Plus rien ne me retiens ici de toute façon. Si je n’avais pas été si lâche je me serais tuée il y a des mois maintenant.

    - Il ne l’aurait pas supporté tu sais.

    - Quoi ? Que je meure ?

    - Oui. Enfin si tu n’avais plus été toi. Si Hector ….

    - Si Hector m’avait fait une esclave sans âme et à sa merci ?

    - Oui. C’est déjà ce qui était arrivée la première fois, pour Bérénice.

    - Bérénice ?

    - Ce n’est pas à moi de te le dire. Surtout que je ne l’ai jamais connu. C’était il y a des dizaines et des dizaines d’années. Je ne sais pas exactement.

    - Il m’a parlé d’un amour perdu c’était elle ?

    - Oui. Hector lui a fait ce qu’il tentait de faire mais c’était différent.

    - Comment ça différent ? Explique-moi s’il te plait !

    - Je ne sais pas si c’est à moi de te raconter et puis je ne sais pas l’histoire dans sa totalité. Tout ce que je peux te dire c’est qu’avec toi son amour est plus intense, plus vrai. Est-ce à cause de cette légende ? J’ai cherché tu sais.

    - Et tu as trouvé ? Tu sais de quoi elle parle cette légende.

    - Non. Rien ! C’est bizarre quand même. Il y a un lien entre toi et Raphaël qui est incompréhensible pour des personnes comme moi. Jamais je n’ai vu ni entendu un cas pareil. Je sais je me répète souvent mais ça me laisse vraiment perplexe. Tu sais je suis quelqu’un de très brute. Pas brute dans le sens violent mais brute dans le sens animal. Est-ce que tu saisis la différence ?

    - Pas trop mais je crois comprendre. Je ne peux pas te dire ce qu’il y a entre moi et Raphaël mais je sais que c’est fort, très fort. Je ressentais son regard sur moi-même si je ne le voyais pas. Il pouvait me faire passer ses sentiments les plus intimes sans même me toucher. Je sens un énorme vide depuis qu’il m’a quitté. La douleur est plus grande encore que la perte de mes parents.

    - Est-ce qu’il t’a expliqué pourquoi il devait te quitter ?

    - Il ne me l’a jamais expliqué. Je ne sais pas pourquoi et cette douleur est encore plus intense justement pour ces raisons là.

    - Est-ce indiscret si je te demande ce qui s’est passé juste avant son départ ?

    - Oui. Mais je ne suis plus à ça près maintenant. Nous venions de faire l’amour, c’était un instant si magique, si fort, que je ne l’ai pas repoussé lorsqu’il a …. Bu mon sang, mais ça tu le sais déjà.

    - Oui. Et il en a bu beaucoup ?

    - Non. Il s’est repris juste à temps. Enfin je suppose. Il avait l’air si désespéré et lorsque je me suis réveillée il n’y avait plus de trace de lui dans la demeure. Il avait pris tous ses vêtements, je restais seule sans comprendre ce qui m’arrivait. J’ai attendu mais personne n’est venu sauf lorsque je suis sortie et que je suis tombée nez à nez avec Hector et sa bande de gardes du corps.

    Le silence avait repris place dans la pièce. Je sirotais mon café qui était pratiquement froid. Calum avait éteint la lumière car il avait peur que l’on trouve bizarre que je passe autant de temps dans ma cuisine.

    Calum ne disait rien, il avait l’air de réfléchir. Je me tenais silencieuse également bien que mon plus cher désir était de m’allonger auprès de mon vampire à l’agonie.

    - Je vais rester cette nuit si tu n’y vois pas d’inconvénient.

    - Mais….

    - Les autres membres du groupe sont chez Raph, ils me couvrent. Seulement tu lui as donné ton sang et j’ai bien peur qu’il ne réagisse à un moment donné. Et je sais qu’il me pourchasserait pendant des siècles si il t’arrivait quelque chose à cause de lui.

    - J’ai un truc à te dire.

    - Pas la peine. J’ai senti ton odeur sur l’oreiller, tu dors avec lui c’est ça ?

    - Oui.

    - Tu es vraiment inconsciente. Mais j’aime ta bravoure, il n’y a pas à dire il y a vraiment quelque chose chez toi d’étranges.

     

     

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