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    âmes

     

    CHAPITRE 20

     

     

    C’était comme si nous avions repris le cours de notre vie. Justine et moi on bavardait de tout et de rien, nous préparions le repas ensemble et nous nous embrassions très souvent. Ce qui provoquait à chaque fois la colère de Peter toujours à l’extérieur.

    Justine ne sursautait presque plus lorsqu’elle entendait un bruit comme si le fait d’être à l’abri avec moi l’avait transformée.

    Trois jours, trois jours que nous étions enfermés dans notre bulle de bonheur. Mais les provisions étaient au plus basses et il nous faudrait bientôt sortir d’ici.

    J’appelais Sam à venir mais pour l’instant aucunes réponses. J’avais essayé d’appeler plusieurs fois Mathilda mais toujours sans succès. J’espérais qu’elle allait bien.

    -          - Toujours rien ? me demandait Justine régulièrement.

    -          - Non. Ça ne répond pas.

    -          - Peter l’a certainement blessé lorsqu’il s’est échappé sinon elle serait venue nous rejoindre.

    -          - Je ne sais pas. Elle est en contact avec Sam et il a disparu lui aussi.

    -          - Il avait déjà disparu avant, il va revenir, il faut juste nos montrer patient. Viens, j’aimerais que nous passions le temps autrement.

    -          - Mais… Peter !

    -          - Je m’en moque maintenant. Il ne me fait plus peur, enfin plus autant qu’avant. J’ai réfléchi à tes paroles et je suis prête à lui dire adieu. Mon cœur t’appartient désormais et je ne ressens plus aucune culpabilité. Et puis le store de la chambre est fermé ainsi que les doubles rideaux, il ne peut pas entrer n’est-ce pas ?

    -          - Non, il ne peut pas entrer mon amour, lui dis-je en la prenant dans mes bras les yeux remplis de désir pour cette femme si belle qui était mienne maintenant.

    Nous nous sommes très vite retrouvés nus sur le lit de ma chambre, de notre chambre. Elle s’est montrée si sensuelle, si entreprenante, si parfaite. Je la laissais faire bouillonnant d’envie de prendre le dessus mais je me retenais, difficilement cependant. Je voulais la combler, la faire gémir de plaisir. Elle prenait son temps, me titillant de ses baisers, de ses caresses. Puis elle m’a fait entrer en elle avec douceur ondulant son corps comme une déesse indienne. Elle me laissait caresser son corps au-dessus de moi, jouer avec sa poitrine ferme et tendue. J’avais l’habitude de prendre les choses en main avec les filles mais cette fois-ci c’était elle, Justine, que me faisait admirablement bien l’amour.

    Essoufflés et transpirant nous nous sommes retrouvés allongés côte à côte nous contemplant du regard, les yeux encore brillants du désir qui nous avait emporté vers des gémissements et des cris de plaisir.

    Nous avons pris conscience petit à petit que pendant nos ébats amoureux un ouragan de douleur et de fureur c’était écrasé contre les fenêtres.

    -          - Il faut qu’on trouve un moyen de nous débarrasser de Peter, me dit Justine brusquement. Je veux vivre mon amour avec toi au grand jour. Je veux que les gens lorsqu’ils nous croisent envient notre bonheur.

    -          - Moi aussi, mon amour. Mais je suis sûr que c’est Mathilda la solution. On ne l’a pas mis au travers de notre route sans raison. Es-tu prête de ton côté à faire face à Peter ?

    -          - J’aimerais être sûre de te dire oui mais je vais plutôt te dire je l’espère.

    -          - Tu as encore des sentiments pour lui ? lui demandais-je assez tristement.

    -          - Oh non ! répondit-elle en posant sa main sur ma joue. J’ai peur, tu comprends ? J’ai peur que son emprise sur moi recommence. J’ai peur de ne pas être assez forte.

    -          - Tu es plus forte que tu le penses, je sais que tu peux y arriver. Il faut que tu lui dises adieu. Si tu lui dis de partir il n’aura plus le choix, il sera aspiré par la lumière j’en suis convaincu.

    -          - Et pour toi ?

    -          - Ce sera très dur de me séparer de Sam. Il est mon meilleur ami. Il a toujours été là pour moi.

    -          - Mais tu n’as pas à lui dire adieu.

    -          - Si. Il le faut.

    -          - Tu ne te rappelles déjà plus ce que tu m’as dit ? Grégoire, tu n’as pas lui dire de partir, il faut juste que ton cœur ne souffre plus de ta culpabilité. Il est mort et toi tu es en vie et c’est ça que tu dois accepter enfin.

    -          - Je t’aime, lui dis-je simplement.

    -          - Je t’aime aussi, me répondit-elle en s’approchant pour déposer sur mes lèvres un de ses baisers.

    J’en voulais plus, j’ouvrais ma bouche pour que ma langue aille chercher la sienne. Mes caresses étaient entreprenantes et désireuses d’aller plus loin. Elle s’agrippait à moi comme un appel au secours, désirant également que nous reprenions là où nous nous étions arrêtés essoufflés.

    C’était comme si nous voulions nous prouver que nous étions en vie.

     

     

     

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    âmes

     

    CHAPITRE 21

     

     

    -          - Grégoire ! Grégoire ! Allez mec réveille-toi.

    Je sortais brusquement de mon sommeil sachant pertinemment que c’était Sam qui m’appelait.

    -          - Qu’est-ce qu’il y a ? dis-je prenant conscience enfin du ton de sa voix.

    -          - Prépare-toi à ouvrir la porte. Mathilda s’est créé un passage et vous n’aurez pas beaucoup de temps.

    -          - Justine tu es prête ? regardant la jeune femme qui ressemblait à épouvantail au réveil avec ses cheveux dans tous les sens, mais un joli épouvantail.

    -          - Oui.

    -          - Lorsque Mathilda te tendra la main tu la tireras de toutes tes forces alors que toi Grégoire tu fermeras la porte sans attendre.

    -          - Qu’est-ce qui se passe ? demandais-je en nous dirigeant vers l’entrée de l’appartement.

    -          - Plus tard mon ami, plus tard.

    Sam a disparu quelques instants avant de réapparaitre en criant.

    -          - Maintenant !

    J’ai ouvert la porte et j’ai vu Justine prendre quelque chose et tirer jusqu’à ce qu’elle bascule en arrière emportant avec elle un corps. J’ai fait ce que m’avait dit Sam et j’ai refermé la porte sans attendre.

    Mais je n’avais pas prévu que quelque chose me percuterait me jetant littéralement sur le sol à mon tour.

    Mathilda, parce qu’elle était bien là, s’est rapidement levée, marmonnant je ne sais quels mots et faisant des signes de la main dans le vide.

    Je me suis redressé à mon tour poussant la porte de toutes mes forces et réussissant enfin à la refermer.

    J’étais debout, plié vers l’avant, mes mains sur les genoux , pour reprendre mes esprits. Justine s’est précipitée vers moi apeurée.

    -          - Tu n’as rien ?

    -          - Non ! ça va ! J’essaie juste de reprendre mes esprits. Et toi ? Tu as fait une sacrée chute.

    -          - Je n’ai rien. Mathilda vous allez bien ? se tournant vers la vieille dame.

    -          - Oui, je vais bien aussi. Je suis, malgré les circonstances, contente de vous revoir tous les deux.

    -          - Nous étions vraiment inquiets pour vous, lui dis-je.

    -          - Il a fallu que je m’éloigne quelques jours. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient je vais aller m’assoir. Je vous raconterai après ce qui s’est passé.

    Justine revenait de la cuisine tenant dans ses mains un verre d’eau qu’elle a tendu à Mathilda. La vieille dame a bu quelques gorgées et a commencé à nous raconter ce qui lui était arrivé depuis qu’elle avait réussi à coincer Peter pour que Justine puisse s’échapper.

    Tout d’abord elle nous a raconté son histoire et le fait qu’elle descendait d’une longue lignée de sorcière. Au début elle ne s’est rendu compte de rien. C’est à la mort de sa mère que ça a commencé, elle voyait qu’il se passait certaines choses autour d’elle. Puis elle a rêvé une nuit qu’elle trouvait dans la demeure familiale un vieux livre qui lui révèlerait ce qu’elle était. Au début elle n’a pas fait attention mais au bout d’une semaine, épuisée de faire chaque nuit le même rêve, elle est allée dans la pièce qu’elle voyait pendant son sommeil, trouvait la cachette et le livre par la même occasion. En fait dès qu’elle la eu en main c’était comme si elle avait reçu une énergie qui emplissait tout son corps de bien-être.

    En fait elle avait trouvé le grimoire de sa famille. Grâce à lui, elle a pu venir en aide à beaucoup de monde et à se protéger du mal.

    Pourtant, pendant quelques années, le doute l’a envahi. Elle s’est demandé si ce n’était pas le diable qui la manipulait. Elle savait que si le bien existait, le mal aussi. Elle se posait souvent la question était-elle une bonne ou une mauvaise sorcière ? Mais la balance de ses actes penchait inévitablement vers le bien.

    Les années passaient, elle vieillissait. Elle avait vu son mari mourir sans pouvoir empêcher cet acte. Ses trois enfants avaient pris leur envol en sachant qu’un jour ce fléau serait transmis à sa fille Lysandre. Elle aurait tellement voulu la préparer mais ça lui était interdit.

    Puis elle a rencontré Sam. Un soir il est apparu comme ça sans raison. Il lui souriait et avait un air apaisé. Ce qui la surprit puisque par habitude elle savait que ces spectres avaient plutôt l’air tourmenté et lorsqu’ils souriaient ou riaient, c’était plus des actes de démences qu’autre chose.

    Lorsque Sam lui a demandé son aide, elle était loin d’imaginer où cela la conduirait. Heureusement pour elle, il y avait beaucoup d’appartement à louer dans l’immeuble de Justine et elle avait eu la chance qu’il y en ait justement un de libre au même étage. L’histoire que mon ami lui avait raconté avait piqué sa curiosité et elle avait accepté tout de suite de le suivre.

    Puis elle a fait ma connaissance cette fameuse nuit où j’avais défoncé la porte pour sauver celle qui maintenant me tenait la main, ce qui d’ailleurs n’avait pas échappé notre vieille amie.

    Après avoir pris une ou deux gorgées d’eau elle a repris son récit au moment où Justine s’était enfuie.

    -          - J’avais fait le nécessaire pour que Peter ne puisse pas partir tout de suite mais je savais qu’il réussirait à franchir les barrières tôt ou tard. Je croyais m’être préparée mais il est puissant et il a fait en sorte que je sois blessée alors qu’il franchissait les murs de l’appartement.

    -          - Quoi ? Vous avez été blessé ? Sam tu ne pouvais rien faire ? Pourquoi tu ne nous as pas prévenus ? dis-je assez énervé.

    -          - Ne le blâmez pas, il doit agir avec prudence. Ce n’est qu’officieusement qu’il s’occupe de vous. Et puis je n’ai eu que des bleus et des bosses rien de grave. J’étais un peu étourdi par le choc, il a donc fallu que je me repose le temps de reprendre mes esprits.

    -          - Je suis désolée, lui dit Justine en lui prenant la main. C’est notre faute tout ce qui vous arrive.

    -          - Ma ptite fille au contraire je suis heureuse que mes dons servent pour une bonne cause. Rien de tel que l’amour pour revigorer une vieille dame comme moi.

    -          - Vous allez mieux maintenant ? demandais-je à mon tour.

    -          - Oui. Je vais beaucoup mieux. Vous êtes des amours de vous inquiétez ainsi mais je vous promets je suis en pleine forme. Arrêtons de parler de ma santé et revenons aux choses sérieuses. Je me suis absentée pour aller rendre visite à un vieil ami. Il m’a confié certaines choses qui pourraient nous aider à faire partir Peter.

    -          - Le faire partir définitivement ? demanda Justine.

    -          - Il sera envoyé là où il doit être sans aucun moyen  pour lui de revenir dans ce monde.

    Je sentais un grand soulagement dans le comportement de Justine. Est-ce que je devais me laisser aller moi aussi à croire que l’on va enfin pouvoir être heureux ?

    -          - Grégoire ! Il va falloir que l’on sorte d’ici. Nous n’avons pas les pouvoirs pour enlever les protections que tu as ici. Cependant il nous faut un endroit discret et où nous n’aurons aucun mal à focaliser l’énergie de Peter.

    -          - Il y a le cimetière où je voyais Sam et où il m’envoyait les âmes perdues.

    -          - Peter le connait ?

    -          - Bien sûr. C’est là-bas que j’ai fait sa connaissance.

    -          - Parfait. Alors ça se passera dans cet endroit. Justine, tu sais ce qu’il te reste à faire ? Seras-tu assez forte pour lui tenir tête et lui dire adieu ?

    -          - Oui. Pour Grégoire, pour notre amour, je serais forte.

    -          - Justine, il est en colère et nous rendre jusqu’au cimetière ne pas être de tout repos, dit à son tour Sam. Je ne pourrais rien faire. Je n’ai pas le droit d’intervenir sinon on m’enverra au  purgatoire et …

    -          - Non ! Ce n’est rien Sam. Je comprends. Est-ce que l’on peut se protéger ?

    -          - Oui, nous dit Mathilda. Je vous ai apporté des colliers. Il faut que vous les portiez jusqu’à la fin. En aucun cas vous devez les enlever. Peter pourra vous faire du mal mais il ne pourra pas vous tuer. Il va s’en prendre à nous trois. Peut-être s’en prendra-t-il à moi en premier. Il sait ce que je suis.

    -          - Nous avancerons ensemble, lui dis-je. Je connais le chemin. Si nous tenons bon nous n’en auront pas pour longtemps.

    -          - Alors préparons-nous. Il est temps d’en finir.

     

     

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    âmes

     

    CHAPITRE 22

     

    Mathilda avait mis sa besace de façon à ce qu’elle soit toujours en contact avec sa main. Elle était cachée sous son gilet comme un trésor.

    Sam venait de partir, il nous retrouverait au cimetière. Cependant il avait scruté les environs pour nous dire où se trouvait Peter. Il n’avait pas bougé, il se tenait à quelques mètres de l’entrée de l’appartement. Il avait certainement compris qu’il se passerait quelque chose surtout depuis l’arrivée de Mathilda.

    Nous avons hésité un moment prenant le temps qu’il fallait pour nous donner le courage de sortir de notre abri.

    Mathilda nous avait donné nos colliers. C’était en fait un lacet de cuir avec au milieu une petite bourse contenant des  ingrédients que la vieille dame gardait secret. Il ne fallait pas que l’on regarde à l’intérieur, elle voulait qu’on lui fasse confiance. J’ai mis le collier sous mon pull et Justine a la fait la même chose. Mathilda avait été clair sur le fait que Peter ne devait pas les voir et encore moins nous les arracher.

    Après un dernier soupir et un dernier regard sur celle que j’aimais, j’ai ouvert la porte. J’ai jeté un œil à droite et à gauche. Je ne voyais rien. Mais Peter pouvait très bien me surprendre si il décidait de ne pas se matérialiser.

    Justine et  notre vieille amie se cramponnaient à chacun de mes bras. La porte claquait derrière nous ce qui nous a fait sursauter légèrement. Nous étions à cran c’était une certitude.

    J’entendais Mathilda parler très vite dans une langue inconnue. Elle devait débiter des formules de protection mais je m’en préoccupais pas plus que ça. La fraicheur du couloir nous entourait ne présageant rien de bon. Peter était là et il me le faisait savoir.

    Se retrouver dehors sur le trottoir longeant l’entrée du parc m’avait paru un trop facile. Un vent glacial tourbillonnait toujours autour de nous. Il attendait le bon moment pour agir.

    Et c’est ce qu’il a fait alors que nous venions de franchir les grilles de l’entrée du parc. Il tirait les cheveux  de Justine afin qu’elle lâche mon bras. Elle tenait bon et évitait de crier. Mais je sentais sur mon bras ses mains me serrer de plus en plus fort. J’aurais aimé la réconforter mais il fallait que j’avance rapidement.

    J’ai reçu un coup de poing violent dans l’estomac qui m’a fait me plier en deux sous les yeux ahuris des deux femmes qui m’accompagnait. Cette fois-ci Mathilda parlait fort. Je ne savais pas quoi penser de cette langue bizarre qui sortait de sa bouche. Etait-ce un vieux dialecte ? Une langue indienne ? Impossible de comprendre le moindre mot.

    J’ai reçu un deuxième coup. Cette fois-ci il avait visé la tête. Je continuais à avancer soutenu par Justine et Mathilda. Plus j’avançais, plus je recevais des coups à différents endroits de mon anatomie. J’avais l’impression à cet instant d’être un boxeur. Je souriais à cette idée car bizarrement ce qui me venait à l’esprit c’était le film Rocky. Celui où il se bat contre le russe et qu’il encaisse coup après coup jusqu’à ce qu’il se relève plus fort comme à chaque fois. Avec Sam c’était une de nos sagas favorites et les dvd n’étaient jamais très loin.

    Cette fois-ci il s’en prenait à Mathilda, la faisant trébucher, ce qui m’a fait reprendre mes esprits afin de l’aider à se relever. Je trouvais cette femme courageuse et entêtée. Elle avançait très vite et nous entrainait avec elle vers la sortie du parc qui nous menait  devant le  cimetière.

    Peter nous lançait tout ce qu’il pouvait trouver. Il était de plus en plus enragé. Avait-il compris qu’il ne pouvait pas nous tuer ?

    Non ! Impossible. Par contre il avait certainement compris que Mathilda par ses incantations devait nous protéger.

    Il donnait des coups à la vieille femme qui gémissait de douleur maintenant.

    -          - Il faut que l’on s’arrête, dis-je à ce moment là.

    -          - Non ! Il faut avancer. Nous n’aurons plus une telle opportunité, nous n’aurons pas de deuxième chance, croyez-moi.

    -          - Mais vous ne tiendrez pas jusqu’au bout si il continue à vous faire du mal, ajoutait Justine.

    -          - Je tiendrais. Avancez ! cria-t-elle.

    Nous avons repris notre route doucement car nous ne voyons plus à deux mètres devant nous. Peter avait fait apparaitre du brouillard pour nous obliger à rester dans le par cet pourquoi pas nous inciter à faire demi-tour.

    Mais au loin j’ai vu une lumière. Une toute petite lumière. Apparemment j’étais le seul à la voir. Je demandais à Justine et à Mathilda mais elles continuaient à ne rien apercevoir.

    J’avançais prudemment mais ça n’a pas suffit  à nous empêcher de faire une chute phénoménale nous obligeant à nous séparer. Le brouillard nous a enveloppés à ce moment là. Je criais pour appeler Justine mais le vent s’était levé et sifflait à mes oreilles me persuadant qu’elle ne m’entendrait pas.

    La panique s’emparait de moi. Je ne voyais rien et surtout je ne  savais pas où étaient les deux femmes. Je continuais cependant à avancer doucement vers cette lumière devant moi.

    Tout mon être me disait de faire demi-tour. Il fallait que je les retrouve. Dans ma tête la voix de Mathilda me rappelait qu’il fallait continuer, ne rien lâcher.

    Une main m’a agrippé, me figeant sur place. Je me retournais et c’est Justine qui m’est apparue. J’avais envie de l’embrasser, de regarder si elle n’avait rien, si elle allait bien, mais ce n’était vraiment pas le moment. Je l’ai prise par la taille afin de la sentir contre mon corps et pour être sûr qu’elle ne me lâche pas encore une fois.

    Le portail nord commençait à apparaître. Plus que quelques mètres et nous serons devant le vieux cimetière.

    Le brouillard s’est évanoui comme par magie et nous avons pris quelques minutes pour reprendre une respiration plus normale. Je balayais du regard ce qui se trouvait autour de nous mais pas de trace de mathilda.

    -          - Avançons jusqu’au bout du chemin. Nous devons aller vers les stèles, là où j’ai l’habitude de rencontrer Sam.

    -          - Non ! Attendons Mathilda ! S’il te plait.

    -          - Justine, Mathilda nous a dit qu’il fallait que l’on se libère de tout ça ce soir. Nous n’aurons pas une autre occasion. Je m’inquiète pour Mathilda mais elle nous a prouvé qu’elle était bien plus forte que ce que nous pensions.

    Je forçais Justine à avancer. Je sentais une certaine réticence mais juste pour quelques instants. Elle savait que j’avais raison.

     

     

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    CHAPITRE 23

     

     

    Je voyais devant moi une chose que je n’avais pas prévue. Nous n’étions pas seuls. A différents endroits du cimetière quelques fantômes flottaient. Certains se frottaient les mains souriant à pleines dents, d’autres avaient le visage triste et inquiet. Ils savaient qu’ils se passaient quelques choses et voulaient être aux premières loges.

    J’étais content à cet instant que Justine ne puisse pas voir ce spectacle. Il était si bizarre si incompréhensible pour quelqu’un de normal.

    Sam était là également mais d’un seul coup d’œil j’ai vu qu’il ne désirait pas que je m’approche. Son regard s’est dirigé vers sa droite et j’ai vu des formes lumineuses. Des anges ? C’était impossible jamais je n’avais entendu dire qu’ils se montraient ouvertement aux humains. Ils agissaient toujours dans l’ombre.

    A cet endroit je me suis moi-même senti comme un animal prit au piège. Nous étions des cobayes, des sujets de recherches pour les anges avides d’expériences.

    Ma colère grandissait mais je devais me concentrer sur cette mission. Sauver Justine et renvoyer Peter dans le monde auquel il appartenait maintenant.

    Comment les supérieurs de Sam pouvaient-ils laisser quelqu’un comme moi faire leur sale boulot. J’avais du mal à digérer leur façon de faire.

    Justine a sursauté et m’a agrippé fermement. Peter s’était matérialisé devant nous. Ses yeux n’étaient plus de la même couleur. La folie l’avait gagné, ce qui le rendait encore plus dangereux.

    Etait-il conscient de nos spectateurs ?

    Je n’en étais pas sûr. Son regard était fixé aux nôtres. Sa haine était perceptible.

    Je serrais dans mes bras cet être fragile et apeuré.

    -          - N’aies pas peur, je suis avec toi. Es-tu prête à lui parler ? demandais-je tout bas à Justine.

    -          - Oui, répondit-elle d’une voix tremblante. Si je te sens près de moi ça ira. Je serais forte.

    Elle m’a lâché et s’est avancé vers le fantôme de Peter.

    -          - Peter ! Pouvons-nous parler ?

    -          - Qu’est-ce que tu aurais à me dire traitresse ? Tu veux venir avec moi à condition que je laisse vivre ce bellâtre ?

    -          - Non ça n’a rien voir avec Grégoire. Je veux que l’on parle de nous. Accorde-moi ce dernier souhait.

    Il la regardait cherchant dans son regard si elle lui disait la vérité.

    -          - Je t’accorde un peu de temps ensuite que tu le veuilles ou non tu me suivras.

    Justine s’est encore éloignée de moi s’approchant encore de Peter. C’est alors que j’ai vu Mathilda sortir de nulle part et tracer un trait sur le sol formant un rond autour de Justine et Peter.

    Peter a essayé de s’échapper mais c’était comme si une barrière invisible se dressait devant lui. Mon cœur battait plus vite, je me rendais compte qu’ils étaient enfermés dans une cage. J’avançais vers Justine mais Mathilda s’est dressée devant moi.

    -          - Non Grégoire ! Tu ne dois pas franchir la ligne. Ai confiance en moi et surtout en Justine. Elle y arrivera, me dit-elle tout bas.

    Je n’avais pas envie de répondre à la vieille dame. J’étais en colère, impuissant et surtout j’avais peur pour Justine. Mais elle avait raison Justine était plus forte qu’avant. Je savais qu’elle m’aimait et qu’elle ferait tout pour me revenir.

    -          - Tu m’as piégé, criait Peter en prenant Justine à la gorge. Tu vas me le payer.

    -          - Peter, lâche-moi. Je ne savais pas ce qu’ils allaient faire. Comme tu peux le voir moi aussi je suis prise au piège.

    -          - Mmmm, ouais, tu n’as pas tort, dit-il en la relâchant.

    J’avais envie d’exploser, de lui mettre mon poing dans la figure. Je trépignais mais c’était sans compter Mathilda qui me tenait le bras.

    Justine commençait à lui parler. Elle lui racontait ses jours heureux à ses côtés, ce qu’il lui avait apporté. La tristesse et l’incompréhension à l’annonce de sa mort. Elle a essayé de lui expliquer l’évolution de ses sentiments après la perte de celui qu’elle aimait. Car oui elle l’avait aimé de tout son cœur, de toute son âme.

    -          - Mais c’est fini Peter, lui dit-elle d’une voix douce et plus sûre. Il faut que tu partes. Je n’oublierais pas l’amour que j’avais pour toi. Tu auras toujours une place dans mon cœur mais chacun de nous doit suivre un nouveau chemin. Je te dis au revoir Peter. Je te pardonne pour tout ce que tu m’as fait après ta mort. Tu n’étais plus toi-même, je le sais. Adieu, va rejoindre la lumière, part vers d’autres cieux où tu seras en paix.

    Peter ne bougeait plus. Il était comme pétrifié. Des larmes coulaient le long de ses joues. Il savait qu’il avait perdu. Il savait qu’il n’avait plus le choix, qu’une force invisible le poussait. Justine lui avait fait ses adieux, elle avait tourné la page et c’est comme si elle avait brisé le lien transparent qui les tenait prisonnier l’un de l’autre.

    Peter regardait autour de lui. Il faisait enfin attention à notre public. C’est alors que la peur s’est ancrée sur son visage. Il avait vu les anges. Il avait compris ce qu’il l’attendait et que le jugement serait définitif.

    -          - Noooooooonnnnnnnn ! criait-il, ne pouvant s’échapper.

    C’était comme si des bras imperceptibles le tiraient alors qu’il se débattait et qu’il essayait de s’échapper de leur emprise. Enfin il a disparu mais nous entendions toujours ses cris qui perçaient le silence du cimetière. Puis plus rien.

    Je courais vers Justine mais je me suis très vite retrouvé sur le sol. La barrière qui avait empêché Justine et Peter de partir, me refusait l’entrée. Je fulminais et tournait comme un lion essayant de trouver une brèche afin de retrouver ma belle.

    -          - Vous pouvez partir le spectacle est terminé, criais-je aux fantômes et aux anges. Mathilda libère Justine.

    -          - Je ne peux pas, me dit-elle dans un souffle. La barrière ne m’obéit plus. Quelqu’un d’autre tire les ficelles.

    Je me retournais vers les anges. Pourquoi cette épreuve ? Je les fixais sans faiblir.

    -          - Un nouveau jeu ? Vous vous ennuyez tant que ça au paradis ?

    Aucun son ne sortait de leur bouche. D’ailleurs ils étaient tellement lumineux que je ne pouvais apercevoir leur visage. Je ne savais pas si c’était des hommes ou des femmes.

    -          - Grégoire ! Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que tout ça veut dire ? demandait Justine d’une voix tremblante.

    -          - Tu ne vois pas qu’ils jouent encore avec nos sentiments.

    Mathilda s’approchait de moi les mains en avant signe qu’elle ne me voulait aucun mal. Elle prit le bout de bois qu’elle avait jeté plus loin et traçait un cercle autour de moi comme elle l’avait fait un peu plus tôt.

    -          - Mathilda ! Je te croyais de notre côté. Pourquoi vouloir me piéger ?

    -          - Il n’y a aucun piège de ma part. Je suis juste mon instinct et je continue à faire ce qu’on avait prévu.

    J’arrivais à me calmer et tournait ma tête vers Justine lui faisant un signe de la main pour la rassurer.

    Je respirais profondément les yeux fermés. Lorsque je les ai ouvert à nouveau j’ai cherché du regard mon meilleur ami.

    -          - Sam ! Dis-je doucement.

    Il avait compris. Il s’est avancé afin de me rejoindre à l’intérieur du cercle. Ma gorge se serrait et je sentais que les mots auraient du mal à sortir de ma bouche. Mais je devais le faire, je devais le libérer.

    -          - Oh Sam ! Comment te dire ce que je ressens en ce moment ?

    -          - Ouvre ton cœur mon ami.

    -          - Nous nous connaissons si bien. Par où commencer ?

    -          - Ma mort ?

    -          - Non. Pas ta mort, du moins pas tout de suite. De ton vivant tu as été mon meilleur ami, mon frère. Nous étions inconscients, jeunes, débordant de vitalité et certainement inconscient de nos légers débordements.

    Sam riait à ces souvenirs et partageait certaines anecdotes qui prouvaient notre complicité. J’ai vite repris mon sérieux.

    -          - Te perdre Sam a été une si rude épreuve. Je me retrouvais seul et tellement vide. Je n’avais plus goût à la vie et toutes les personnes que je croyais aimer ce sont éloignés sans même se retourner. Mais je les blâme pas je sais maintenant que c’est moi qui les ai chassé de ma vie.

    -          - Moi aussi je souffrais, me dit Sam. Au début je t’en voulais d’être encore en vie et moi pas ! Mais j’ai suivi la lumière. J’aurais pu rester cependant je savais que je n’avais plus ma place ici bas. J’ai fini par accepter ma condition et l’on m’a formé.

    -          - On t’a formé ? lui demandais-je.

    -          - Oui. On m’a fait le plus beau des cadeaux devenir un ange gardien. Mais ils ont senti notre lien. Ils m’ont envoyé pour te servir de guide car toi aussi tu avais un rôle à jouer, ils faisaient de toi un passeur d’âmes.

    -          - Et nous nous sommes retrouvés, nous avons retrouvés notre complicité d’avant. Tu refaisais parti de ma vie.

    -          - Nous comptions un peu trop l’un sur l’autre sauf que je faisais parti du monde des morts alors que toi tu faisais parti du monde des vivants. Mon instructeur m’a ouvert les yeux. Il m’a fait comprendre que nous devions prendre des chemins différents pour notre bien. Mais le plus important c’est que tu devais vivre Greg, tu devais aller de l’avant pour ne pas sombrer dans une folie que te guettait.

    -          - Alors tu as décidé de me sauver en faisant en sorte que je rencontre Justine.

    -          - Oui et non. J’ai négocié avec ceux-là, me dit-il en pointant son doigt vers les anges. Ils devaient me laisser une année pour leur prouver que je pouvais te laisser vivre ta vie. Je leur ai rappelé tout ce que tu avais fait pour eux, toutes ces âmes que tu avais sauvé sans rien demander en retour. Je les ai supplié de mettre sur ton chemin quelqu’un qui pourrait te rendre heureux. C’est eux qui ont fait le reste, c’est eux qui ont  choisi Justine. La suite tu la connais.

    -          - Oui Sam, je la connais. Merci pour ce que tu as fait. Je suis heureux Sam. Grâce à Justine je ne me sens plus aussi coupable d’être en vie. J’aurais tellement voulu mourir à ta place.

    -          - Stop ! Non ! N’ajoutes rien. Je n’ai pas à te pardonner. Ton bonheur me suffit. Tu n’es plus triste pour moi ?

    -          - Si bien sûr mais je l’accepte maintenant. Sam je te laisse partir, j’ai été si égoïste de te garder auprès de moi. Jamais je ne t’oublierais. Je t’aime mon frère, mon ami.

    A ce moment nous n’avions plus l’allure de macho insensible. Nos regards se sont croisés et chacun de nous laissait tomber ses larmes sur ses joues. Mon cœur se serrait comme pour le jour où l’on m’avait appris sa mort.

    Je disais adieux à mon meilleur ami et ça faisait mal. Mais je voulais son bonheur autant qu’il voulait le mien.

    Puis il a fait quelques pas en arrière et il est sorti du cercle sans aucunes difficultés.

    -          - Grégoire Mc Dowells, dit une voix sortant de la lumière éblouissante. Chérissez votre cadeau comme le plus précieux de tous les trésors. Nous n’avons pas l’habitude de donner une deuxième chance. Cette jeune femme est celle qui vous est destinée. Nous l’avons trouvé pour vous et nous l’avons mis sur votre chemin. Nous sommes reconnaissants pour l’aide que vous nous apportez. Vous êtes quelqu’un de bien, Grégoire.

    -          - Alors pourquoi tout ce cirque ? Pourquoi sommes-nous prisonniers à cet instant ?

    -          - Vous n’êtes pas prisonniers. C’est juste une protection nous concernant. Vous ne devez pas nous approcher.

    -          - Mathilda le peut ? demandais-je en la regardant.

    -          - Non ! Avec elle nous procédons autrement. C’est plutôt une barrière mentale que nous dressons. Ah oui ! j’oubliais ce n’était pas, comment vous dites ? Ah oui un cirque. Pardonnez-nous mais les distractions sont rares dans notre monde et nous sommes toujours curieux de voir jusqu’où peut aller la race humaine.

    -          - Nous n’avons été qu’une distraction ? C’est pour ça que vous n’êtes pas intervenu avec Peter ? Vous vouliez voir de quelle façon l’histoire prendrait fin.

    -          - Oui. Je dois bien l’avouer maintenant.

    J’ai senti un poids en moins tout d’un coup comme si je ne ressentais plus aucune pression. C’est Justine qui a compris la première et sa main est venue prendre la mienne.

    J’ai eu un léger sursaut mais lorsque je l’ai vu près de moi je l’ai enveloppé de mes bras et j’ai enfoui mon visage dans son cou. Notre étreinte ne s’est arrêtée que lorsque Mathilda a posé sa main sur mon dos.

    -          - C’est terminé les enfants, ils sont partis.

    -          - Sam ! criais-je à ce moment là.

    -          - Lui aussi est parti. Tu lui as fait tes adieux bien que je me demande si ce n’est pas qu’un au revoir. Il avait son sourire de brigands lorsqu’il m’a regardé avant de disparaitre. Rentrons, nous avons besoin d’une bonne nuit de sommeil.

     

     

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    EPILOGUE

     

    Cela faisait presque dix huit mois que nous étions installés en Louisiane. Pourquoi ce choix ? Une envie de m’éloigner de NewYork, d’avoir une vie un peu plus paisible sans doute.

    Justine et moi étions mariés et nous attendions d’un moment à un autre notre premier enfant.

    Nous avions trouvé au bout d’une longue allée une maison tranquille au milieu de la nature. Au départ je ne voulais pas m’installer si loin de la ville mais Justine était tombée amoureuse de cette bâtisse. Mon inquiétude avait grandit lorsque nous avons appris un soir d’été que Justine était enceinte.

    J’étais le plus heureux des hommes. J’avais un boulot tranquille dans la seule banque de la ville et Justine avait trouvé un poste d’institutrice dans l’école du coin.

    Mon deuxième boulot était toujours d’actualités j’étais toujours un passeur d’âmes. Mais dans une petite ville comme celle-ci il y avait beaucoup moins de fantômes qui me rendaient visites par rapport à New York. Et puis surtout ici en Louisiane personne ne s’étonnait de me voir souvent me balader dans le cimetière. Ici les choses étaient différentes, les gens avaient d’autres croyances et avaient l’esprit ouvert à ce qui était inexplicable.

    -          - Grégoire ! Grégoire ! Dépêche-toi. Justine a appelé, elle est en route pour l’hopital.

    -          - Oh mon dieu, ça y est c’est le moment ?

    -          - Oui mais tu vas rater la naissance de ta fille si tu ne te dépêche pas.

    Cette voix qui m’appelait, je la connaissais bien. C’était la voix de celle qui partageait notre vie maintenant, Justine et moi nous la chérissions comme quelqu’un de notre famille, elle allait être une véritable grand-mère pour notre enfant.

    Mathilda n’avait pas supporté de vivre loin de nous. Bien sûr elle avait sa fille mais elle avait vécu tellement de choses avec nous que nous étions devenus plus qu’une famille. Elle avait tout quitté pour venir s’installer dans une petite dépendance de notre propriété. Elle s’occupait de tout depuis que Justine avait eu l’ordre de son médecin de se reposer.

    Elle avait également ouvert une petite boutique dans le centre de la ville, un truc qui faisait fureur. Elle concoctait des potions à bases de plantes, des trucs dans l’air du temps, des grigris pour se protéger des mauvais sorts, … bref  elle avait déjà une clientèle fidèle.

    -          - Mes clefs ? Où sont mes clefs ?

    -          - Calme-toi, les voici.

    -          - Tu viens avec moi ?

    -          - Non c’est votre moment à tous les deux. Téléphone-moi pour me dire comment elle va s’appeler.

    -          - Et si c’est un garçon ?

    -          - Aucune chance ! Tu sais que je ne me trompe jamais.

    Je roulais vers l’hôpital repensant à ce que Mathilda m’avait annoncé. Serais-je déçu si ce n’était pas un garçon ? Non aucunement. Peu m’importait que ce soit une fille ou un garçon je voulais que tout se passe bien pour Justine et pour l’enfant. Je faisais des cauchemars depuis un mois. Je m’imaginais dans le cimetière tout de noir vêtu devant une tombe ou sur une plaque en marbre était marqué le nom de Justine et je me réveillais en sueur.

    Je devais chasser ses images de ma tête. Tout allait bien se passer, j’en étais persuadée.

    Justine dormait maintenant. L’accouchement avait duré un peu trop longtemps mais elle allait bien. Je tenais dans mes bras ce petit corps qui dormait paisiblement. Nous avions choisi son prénom, Samantha, en souvenir de mon meilleur ami.

    Je la déposais délicatement dans son berceau et m’approchais de Justine. J’étais assise près d’elle et je lui tenais la main.

    -          - Greg ?

    Je me redressais légèrement. Je lui avais fait mes adieux et pourtant il était bien là devant moi. Je n’arrivais pas à y croire.

    -          - Sam ! Tu es venu !

    -          - Oui. Evidemment il fallait bien que je fasse connaissance avec cette jolie princesse.

    -          - Merci d’être venu. Ils le savent ?

    -          - Oui, c’est eux qui m’ont envoyé j’ai une nouvelle mission.

    -          - Tu viens me prendre Justine ?

    -          - Greg, Justine ne partira pas. Tes cauchemars ne veulent rien dire, c’était juste de la peur pas une prémonition. Vous vivrez heureux pendant encore des années. Je suis de retour Greg.

    -          - Comment ça ?

    -          - Je suis l’ange gardien de Samantha.

     

    FIN

     

     

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