CHAPITRE 24
- Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi veux-tu que je m’habille aussi tôt ? demandais-je un peu affolée d’être réveillée si tôt.
- J’ai quelqu’un à te présenter et nous devons parler.
Il avait déjà dans ses mains des vêtements qu’il me passait à la hâte signe d’une réelle impatience. Je me demandais pourquoi je n’avais pas entendu de bruit surtout si nous avions des invités. Moi aussi j’avais des choses à dire, il était temps qu’on prenne certaines mesures.
Je l’accompagnais, après un léger coup de peigne, vers le salon. Un doux parfum fleuri est venu me chatouiller les narines, une femme ? Comment pouvais-je savoir sans entrer dans la pièce que j’avais à faire à la gente féminine ?
Raphaël me tenait par la taille tout contre lui. Il voulait faire passer un message c’était certain.
La jeune femme s’est levée à notre entrée et m’a sourie.
- Bonjour Léna, je suis Claire. Contente de faire ta connaissance. Hummm je comprends pourquoi Raphaël a craqué.
- Bonjour, lui dis-je baissant les yeux, gênée.
Raphaël m’entrainait déjà sur le canapé alors que j’osais enfin regarder les traits de la jeune femme. Je n’arrivais pas à savoir ce qu’elle était. Mais de toute évidence elle n’était pas un vampire.
- Tu as raison je ne suis pas un vampire, me dit-elle me faisant rougir d’avoir été pris en faute. Je suis humaine mais j’ai des dons de clairvoyance, je suis médium et autres choses aussi mais c’est assez complexe.
- C’est pour cette raison que je lui ai dit de venir, me dit Raphaël. Je t’ai raconté notre légende et je ne comprends pas certaines choses.
- Pourquoi je ne me suis pas encore transformée ?
- Elle est perspicace, dit Claire.
- Oui. Ce n’est pas normal. Chaque transformation se passe toujours de la même manière et pour nous c’est un peu plus fort, un peu plus compliqué. Je n’ai jamais voulu prendre la responsabilité de transformer quelqu’un et en fait je ne sais pas si j’en suis capable. Je voudrais que Claire puisse lire en toi, tu comprends je dois savoir ce qui se passe pour pouvoir agir en conséquence. En restant humaine tu es en danger, tu es plus vulnérable.
- Oui. Mais moi aussi je me les suis posée ces questions. Je ne voulais pas t’en parler, j’avais peur de ta réaction.
- Tu avais peur que je me mette en colère ou que je te rejette ?
- Les deux, mais la deuxième est plus proche de la vérité.
- Mes sentiments pour toi ne changeront pas ! Je sais ce que tu représentes pour moi, je sais que tu es celle qui m’est destinée. N’ai aucun doute à ce sujet, me dit-il en mettant sa main sous mon menton afin que je puisse le regarder dans les yeux.
- On arrête les enfantillages ! Raphaël tient-toi tranquille ! Léna parle-moi de ce que tu ressens. Pas en ce qui concerne Raph mais en ce qui te concerne toi.
- Je ne sais pas c’est assez curieux. J’ai ressenti une douce chaleur lorsque j’ai bu le sang de Raphaël, c’était comme si il se mélangeait au mien. Je me suis sentie plus forte, enfin juste une impression. Et puis tout à l’heure j’ai senti votre parfum, je savais que vous étiez une femme bien avant d’entrer dans la pièce.
- Intéressant ! Maintenant tu vas me donner ta main.
C’est ce que j’ai fait sous le regard attendri de mon vampire. Elle fermait les yeux, se concentrant.
- Raphaël, retire ta main de celle de Léna.
Le visage de Claire s’est alors illuminé, pas au sens du terme évidemment mais de l’inquiétude et de la concentration elle est passée à la joie et à la détente.
- Incroyable ! C’est inimaginable !
- Quoi ? demandais impatiemment Raphaël.
Elle m’a alors lâché et s’est assise un peu plus confortablement sur le fauteuil. Elle nous souriait.
- Et bien ! Vous n’êtes pas un couple ordinaire. Lorsque vous étiez connectés par vos mains c’était comme si je n’avais à l’esprit qu’une seule et même personne. Je n’arrivais pas à vous distinguer l’un de l’autre. C’était comme si vous étiez chaque moitié d’un corps. Je cherchais l’esprit de Léna mais rien à faire, votre amour m’éclatait en plein visage. Il y a des choses que je ne m’explique pas alors Raphaël il va falloir que tu me dises exactement cette légende. Ensuite lorsque tu as lâché Léna, j’ai pu avoir accès à son esprit. Elle n’est pas tout à fait humaine.
- Quoi ? dis-je en même temps que Raphaël.
- Elle n’est pas non plus tout à fait vampire. Je m’explique ! Elle est toujours elle, toujours humaine. Mais elle a pris quelques unes de tes facultés, comme un odorat plus développé, une force incroyable et certainement une ouïe super développée. Mais elle a le corps d’une humaine, elle mange normalement et …
- Et quoi ? lui demandait inquiet mon vampire.
- Elle achèvera sa formation que lorsqu’elle t’aura donné des enfants.
- Mais je croyais qu’un vampire ne pouvait pas procréer, lui dis-je un peu affolée.
- Je le croyais aussi très chère. Mais vous êtes ceux qui changeront le monde. Je… Raphaël je peux lui dire ce que je t’ai dit tout à l’heure ?
- Oui. Elle est ma femme elle doit tout savoir.
- Léna. Ça fait déjà un moment que je rêve de toi. J’ai eu la vision de tes enfants.
Je voulais dire quelque chose mais ça n’arrivait pas à sortir tellement j’étais stupéfaite de ce que j’entendais.
- Tu auras deux enfants, un garçon et une fille, plus précisément des jumeaux. Ils seront le fruit de votre amour bien sûr mais aussi le fruit d’un changement dans le monde qui existe actuellement. Ils seront mi-vampire mi-humain. A quelle dose ? Je n’en sais rien. Est-ce que leurs deux parties seront égales ou bien seront-ils plus vampire ou plus humain ? Je ne pourrais répondre à cette question qu’à leur naissance.
- Mais je ne suis pas prête à avoir des enfants ? dis-je en me levant brusquement.
- C’est vrai, tu as raison. Vous avez encore du chemin à parcourir avant que cela n’arrive et surtout vous devez être hors de danger.
- Et ce n’est pas demain la veille. Mais comment vais-je protéger Léna ?
- Elle est forte maintenant. Il faut juste que tu lui apprennes certaines choses pour se défendre. Mais la priorité c’est Hector c’est ça ?
- Oui. Il va vouloir tuer Léna car c’est elle la source de ma survie.
C’est alors que Raphaël a parlé de la légende, des faits réels, et des choses que nous avions vécu depuis notre rencontre.
- Pourquoi l’as-tu abandonnée, lui demandait Claire.
- Je voulais qu’elle vive une vie normale. Je ne voulais pas qu’elle souffre à cause de moi.
- Et pourtant elle a souffert. Beaucoup plus qu’elle ne veut bien te le dire.
- Je le sais maintenant.
- Alors tu ne peux vraiment plus te nourrir sur quelqu’un d’autre ?
- Non. Même les animaux, les poches que Calum me ramenait de l’hôpital, rien n’y faisait.
- Incroyable !
Elle restait là sans rien dire, nous regardant comme si nous étions des personnages de foire. Je commençais à bouger sur le canapé, signe que j’étais un peu irritée.
- Désolée Léna ! Je ne voulais pas paraitre mal poli.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demandait Raphaël.
- Ta …… femme était légèrement en colère après moi.
- Pourquoi ?
- Parce que nous ne sommes pas des bêtes de foire, dis-je d’une voix assez aiguë.
- Calme-toi ! Elle ne le pensait pas. Il faut que tu t’habitues à cela, nous serons amenés à rencontrer des gens qui essayeront de percer notre mystère.
- Je sais ! Excuse-moi Claire !
- C’est tout nouveau pour toi. Tu ne t’imaginais pas les conséquences ?
- Tu as raison. Mais j’ai choisi cette vie, j’ai choisi Raphaël contre mon humanité.
- Je comprends. Mais tu seras humaine encore un moment.
- Oui, malheureusement.
- Tu ne veux pas avoir d’enfants ? me dit Raphaël.
- Disons que je ne m’étais pas préparée à cette éventualité. Maintenant c’est à moi de prendre la parole. Raphaël nous ne pouvons pas rester ici. Mon appartement est beaucoup trop petit, nous n’avons plus d’intimité avec Calum et le groupe qui squatte toutes les nuits. Je me doute qu’avec cette légende nous allons avoir bientôt beaucoup d’autres visites et …. En fait je pensais aux gens qui vivaient dans ce quartier, ils vont commencer à se poser des questions.
- Qu’est-ce que tu veux ? me demandait mon amoureux.
- Je veux qu’on s’installe chez toi. Premièrement il y a énormément de place, deuxièmement tu as un système de sécurité beaucoup plus perfectionné qu’ici. Cela te permettrait d’être un peu plus toi-même, un peu moins protecteur à mon égard.
- C’est d’accord ! Nous partirons ce soir. Me dit-il en m’embrassant tendrement. Mais ne crois pas que je serais moins protecteur.