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    loin
     
     
    Chapitre 2




    Cela faisait presque trois heures que je m’attelais à la tâche pour lequel Monsieur Blackwells m’avait permis de rester. Les clients se faisaient rares mais pour la plupart ils ne s’imaginaient même pas que je me trouvais au fond de la boutique.

    - Alice ?

    - Oui monsieur Blackwells.

    - J’ai une livraison urgente à quelques centaines de mètres d’ici et je voudrais que tu surveilles la boutique.

    - Mais monsieur. C’est impossible, je ne suis pas une employée. Je préfèrerais que vous fermiez la boutique et je vous attendrais à l’extérieur ou bien appeler votre femme.

    - Alice, j’ai confiance en toi et puis tout au plus je ne serais parti qu’une demi-heure. Anna n’était pas en grande forme ce matin alors tu comprendras que je ne veuille pas la déranger. Tu auras un supplément je t’en fais la promesse.

    - Je préfère vous attendre à l’extérieur.

    - Ecoute Alice. Je sais ce que tu es et je sais aussi que je peux te faire confiance alors faisons un compromis. Je sais pourquoi tu ne veux pas rester seule dans la boutique alors je fermerais ma caisse à clef comme ça tu pourras rester au chaud sans avoir peur que je ne t’accuses de quoi que ce soit. Ça te va ?

    - D’accord, lui dis-je boudeuse. Et si il y a des clients ?

    - Vu l’heure il ne devrait y avoir personne mais au cas où et bien, dis-leur que j’arrive ou demande leur de passer plus tard.

    - Très bien monsieur Blackwells. Je vais essayer de ne pas vous decevoir.

    Je le regardais fermer la caisse à double tour et mettre sa clef dans la poche du gilet de son costume trois pièces, prendre un paquet et sortir sans un mot.

    J’étais mal à l’aise, je n’aimais pas cette situation. Et si quelqu’un qui connaissait bien le libraire passait par là et me voyant seule dans la boutique appelerait la police. Un vent de panique me fouettait le visage et je retournais me cacher au fond de la pièce afin de m’assoir sur le sol et reprendre mon souffle.

    Je regardais l’horloge et surtout les minutes qui prenaient vraiment leur temps pour passer de l’une à l’autre. Je reprenais mon travail espérant que le temps passerait plus vite. J’allais prendre le dernier paquet de revue lorsque la sonnette de la porte se fit entendre.

    J’avais du mal à respirer et restait cloitrer sans faire le moindre bruit. Au bout de cinq longues minutes qui me parues interminables je sursautais lorsqu’une voix se fit entendre.

    - Il y a quelqu’un ? S’il vous plait !

    La voix était celle d’un homme jeune. Elle était claire et sûre. Je ne savais pas quoi faire et cependant comme attirée je sortais de ma cachette.

    - Je suis désolée, dis-je sans me montrer réellement et restant bien au fond de la pièce, mais monsieur Blackwells est parti en livraison il revient tout de suite, si vous voulez bien patienter.

    - Disons que je suis un peu pressé. Je viens chercher un livre que j’ai commandé. Pouvez-vous m’aider ?

    Je me rapprochais de la lumière et de cet homme que j’avais du mal à voir à travers les rayonnages. De toute façon il comprendrait en me voyant que je n’étais pas une employée.

    Enfin je le voyais, il était vraiment très beau. Brun, le teint mat et lorsqu’il m’a aperçu il n’a eu aucun geste de recul et m’a accueilli avec le plus beau sourire que je n’avais jamais vu. Mon cœur battait la chamade et mes jambes avaient du mal à me porter.

    - Bonjour mademoiselle. Pouvez-vous m’aider ?

    - Je ne travaille qu’occasionnellement ici et je ne sais pas où sont les commandes. Et puis je n’ai pas accès à la caisse, lui dis-je gênée.

    - Il n’y a pas de problèmes ma commande est déjà règlée et je crois savoir que monsieur Blackwells met ce qu’il y a en attente derrière le comptoir en dessous de la caisse.

    - Vous êtes bien renseignés, rajoutais-je un peu sèchement.

    - Disons que j’adore lire et que je suis fidèle à cette boutique depuis plus de huit mois maintenant, depuis que j’ai aménagé près d’ici.

    - Quel est le titre du livre ?

    - Contes et légendes d’Irlande.

    Je regardais sous le comptoir et après avoir soulevé deux ou trois livres je trouvais l’objet de mes recherches. Un post-it y était collé, il y avait écrit un nom.

    - Je peux savoir comment vous vous appelez ?

    - Par curiosité ou bien pour vérifier que je suis bien l’heureux acquéreur de cet ouvrage ?

    Mes joues s’empourpraient immédiatement et j’ai sentis une douce chaleur s’emparée de moi alors que mon cœur recommençait à battre à un rythme plus important que la normale.

    - Je suis désolé si je vous ai mis mal à l’aise. J’ai voulu plaisanter et en fait je vous ai mis dans l’embarras.

    - Ce n’est rien. Alors, votre nom, s’il vous plait.

    - Oh ! Oui ! Mathiew Forbes. Vous voulez une pièce d’identité ?

    - Non. Ça ne va pas être nécessaire.

    Je lui tendais le livre d’une main peu assurée. Je regardais mes mains, elles étaient abimées par le froid, allait-il le remarquer ?

    - Merci. Puis-je à mon tour savoir votre nom ?

    - Non, répondis-je un peu trop sèchement.

    Il prenait un air d’incompréhension et allait sans doute me demander pourquoi lorsque la sonnette de la porte s’agita.

    Monsieur Blackwells était de retour et je n’osais pas le regarder de peur de voir la fureur dans son regard pour avoir fouillé dans ses affaires. Je savais que j’avais eu tort.

    - Mathiew ! Content de te revoir. Tu viens pour ta commande ?

    - Cette charmante demoiselle a bien voulu me le donner mais je vous rassure, il a fallu que je lui prouve mon identité avant d’avoir enfin mon livre. Vous ne m’aviez pas dit que vous cherchiez quelqu’un pour vous aider.

    J’étais retournée au fond de la librairie espérant partir rapidement d’ici.

    Monsieur Blackwells qui avait vu mon manège savait que je ne voulais pas le mettre dans l’embarras et que je ne voulais pas qu’il lui dise ce que j’étais.

    - Mathiew depuis quand vous montrez vous si curieux ? lui dit-il d’une voix qui voulait se montrer courtoise.

    - Oh ! Et bien c’est vrai vous avez raison, cela ne me regarde pas. De toute façon il faut que je file. Je repasserais la semaine prochaine, rajouta-t-il un peu plus fort sans doute dans l’espoir que je l’entende mais ça ne devait certainement pas être ça.

    Monsieur Blackwells s’avançait vers moi.

    - Il est parti, tu peux sortir de ta cachette.

    - Je suis désolée je lui ai dit de vous attendre mais il a insisté et puis il m’a certifié que le livre était payé. Je comprendrais si vous ne désireriez plus que je vienne.

    - Alice, Alice. Humm calme-toi. Je voulais te dire que tu avais très bien fait. Mathiew est un excellent client. C’est plutôt à moi de m’excuser. Je suis triste de t’avoir mis dans l’embarras. J’espère de tout mon cœur que tu reviendras travailler ici.

    - Vous savez que j’ai besoin d’argent pour manger et vivre tout simplement. Vous êtes bons pour moi. Je serais vraiment une mauvaise personne si je me montrais aussi égoïste. Je vous suis redevable de tellement de choses.

    - Merci mon enfant. Tu peux attendre ici cinq minutes, s’il te plait ? Je t’ai promis un bonus.

    Lorsqu’il est revenu il portait une couverture, quelques provisions et un réchaud. Je me sentais mal et avais du mal à avaler ma salive.

    - Et je ne veux pas de refus jeune fille. Ça fait un moment que je voulais te les donner mais tu étais si fière, si hostile à ce que l’on vienne à ton aide. Alors tu prends ce que je te donne parce que c’est que gentillesse et affection et non avec pitié que je te les offre.

    J’avais les larmes aux yeux et lui sautais au cou le déséquilibrant légèrement.

    - Oh doucement. Je ne tiens plus autant sur mes jambes.

    - Désolée. Merci.

    J’ai mis mon réchaud dans mon sac avec mes autres trésors et j’ai roulé la couverture afin de l’attacher à une des lanières. Le libraire me donna également mes cinq dollars pour mon travail de la journée.

    Une fois dans mon abri de fortune je regardais ce qu’il y avait dans le sac. Deux sandwichs enveloppés de papier, quelques fruits, deux paquets de gâteaux un au chocolat un autre à l’abricot, une tablette de chocolat et des chips. Pour moi c’était un peu comme si c’était déjà Noël. La couverture était chaude et épaisse. Je la posais sur mes épaules un peu comme une cape m’enveloppant immédiatement d’une extrême chaleur. Je mangeais un des sandwichs, un peu de chips, deux gâteaux au chocolat et une pomme. Heureusement j’avais acheté une bouteille d’eau sur le chemin du retour car je me sentais gavée comme une oie. Je regardais mon réchaud et me disais que je le garderais pour les soirs où la température descendrait en-dessous de zéro. Il était d’un petit format et je pouvais le garder avec moi dans mon sac ce qui me rassurait.

    Je commençais à préparer ma couche lorsque j’entendis des bruits non loin de moi. Je cherchais mon couteau et le trouvais rapidement. Deux hommes qui trainaient dans la ruelle se sont plantés devant mon abri. L’un d’eux tenait une lampe de poche. Mon cœur battait très vite mais en aucun cas je devais leur montrer ma peur.

    - Salut ! me dit l’un d’eux.

    - Salut ! répondis-je sèchement.

    - Tu es bien installée dis donc ! Mais il commence à faire froid et mon ami et moi nous pourrions te réchauffer.

    - Ce n’est pas la peine, je n’ai besoin de personne.

    - C’est ce que tu crois, me fit l’autre homme en se baissant pour me caresser la jambe.

    - Laissez-moi tranquille. Dégagé où je…

    - Où quoi ? Tu vas appeler Carl ? Ma pauvre fille si tu savais. On l’a tellement fait boire qu’il s’est écroulé plus loin sans connaissance.

    Je m’accrochais au manche de mon couteau attendant que l’un d’eux s’approche encore plus de moi. Je le jurais devant Dieu plus personne ne me violerait sans en perdre la vie. Même si c’était la dernière chose que je ferais.

    J’entendais sur ma droite les grognements d’un animal. Les hommes se redressaient et dirigeaient la lumière vers le bruit. Un animal approchait je ne le voyais pas encore mais une chose était sûre, mes deux agresseurs reculaient en fixant quelque chose dans la nuit.

    Puis il est enfin apparu. Il montrait ses crocs en grognant. Il avançait majestueusement jusqu’à ce qu’il soit devant moi. En fait il s’était positionné entre les deux hommes et moi. Je le regardais se déplacer faisant des allées et venues, tel un barrage pour me protéger. Au début je pensais à un berger allemand mais celui-ci était plus grand, plus musclé aussi et là j’ai su que j’avais à faire à un loup.

    Il ne fallu que quelques minutes pour que mes agresseurs ne partent en courant ne voyant qu’un jet de lumière bouger à travers la nuit.

    L’animal me fixait, il ne grognait plus et ses babines avaient repris un air plus calme cachant à nouveau ses crocs.

    Il s’approchait de moi doucement. J’essayais de ne pas avoir peur mais j’entendais mon cœur taper contre les parois de mon corps. Il me fixait encore jusqu’à ce qu’il se couche près de moi regardant dans la direction où mes assaillants avaient disparus. Je me mettais dans mon sac de couchage et m’enveloppais de ma couverture. Je me calmais au contact de cet animal qui m’avait sauvé d’une agression certaine.

    - Merci, lui dis-je d’une voix pleine de reconnaissance.

    J’allais fermer les yeux lorsque je sentis sa truffe dans ma main et la pousser afin que je le caresse. Ce que j’ai fait jusqu’à ce que je m’endorme sereine.

     

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    loindelarue

     

     

    Chapitre 1
     

     


    La rue était déserte. Enfin rue était un bien grand mot. C’était plutôt une impasse où se mêlaient des bâtiments en ruine et des terrains vagues. Ce qui était curieux c’était qu’à deux rues d’ici se trouvaient des hôtels très chics et des boutiques de luxe.

    Comment pouvait-on envisager que deux endroits si différents soient si proches l’un de l’autre ?

    Il commençait à faire froid et j’espérais avoir du temps pour me préparer à passer encore une fois un hiver dehors.

    Oui je vivais dans la rue, j’étais comme on disait une sans domicile fixe, une sdf pour abréger et je n’avais que 19 ans.

    Ce qui me servait de maison n’était autre que des morceaux de cartons et des bâches. Je n’avais rien à part une montre à goussets qui avait appartenu à mon grand-père et que je cache précieusement dans la poche de mon pantalon, un livre de contes pour enfant que ma mère me lisait chaque soir et une boîte en fer rouillée dans laquelle quelques photos, des clefs et quelques lettres se mélangeaient. Tout mon trésor était rangé dans un sac à dos bon marché qui ne me quittait jamais, même pour dormir.

    Cela faisait trois ans maintenant que je n’étais plus à ma place au sein de la société. Trois ans de galère et d’angoisse. Bien sûr j’aurais pu comme certaines me prostituer afin d’avoir un toit et surtout un protecteur mais plutôt mourir que de succomber à ce genre de choses. Pour moi ce n’était pas concevable même pour une douche ou un steak bien saignant. J’avais été élevée avec certains principes et je mettais un point d’honneur à ne pas faire honte à la mémoire de mes parents.

    Il était six heures du matin et je déambulais dans les rues de Seattle à la recherche d’un petit boulot que certains commerçants proposaient à des gens comme moi pour faire leur sale boulot. Tous les matins c’était la jungle et les premiers arrivés étaient les premiers servis. Le vent glacial me fouettait le visage et me glaçait les membres. Mon blouson n’avait plus de fermeture éclair depuis longtemps et j’étais obligée de le maintenir fermé avec mes mains. Je contournais les quartiers chics pour rejoindre ceux un peu plus modestes, là où nous n’étions pas autant des perstiférés. Je regardais au loin et remarquais que certains étaient déjà là, suppliant les commerçants de leur donner un travail.

    Moi je commençais à avoir mes habitudes et la première boutique que je faisais était une vieille librairie où un vieil homme, Monsieur Blackwells, me faisait trier de vieilles brochures.

    Je regardais à droite et à gauche espérant ne pas me faire remarquer et à l’ouverture de la porte une petite cloche s’est mise à tinter.

    - Alice. Rentre mon petit, tu as l’air frigorifié ?

    - Merci monsieur. Mais je venais juste voir si vous aviez besoin de moi.

    - Justement on vient de me déposer tout un carton de revue. C’est écrit tellement petit que ça va me prendre une éternité pour les trier. Tu connais le chemin ?

    J’acquiessais de la tête et le remerciais avant de me diriger vers le fond de la boutique, cachée derrière les rayonnages se trouvait une chaise, et un carton y avait été posé.

    La journée avait passé très vite et monsieur Blackwells m’avait même offert son sandwich sous prétexte que sa femme Anna croyait encore qu’il avait un appétit d’ogre. Mais ce n’était pas vrai, il savait que s’il m’avait montré de la pitié je n’aurais jamais accepté son modeste repas. Ce que j’aimais chez lui c’était qu’il ne posait jamais de questions, jamais il ne m’a demandé pourquoi j’en étais arrivé là.

    Je devais revenir à la librairie le lendemain pour finir ce que j’avais commencé et je rentrais vers mon abri serrant dans ma main les cinq dollars que j’avais gagné.

    Je n’étais pas la seule à vivre dans la ruelle. D’autres personnes comme moi se disputaient le moindre recoin. Certains de ces êtres immondes me barraient le chemin pour me demander combien j’avais gagné, et comme à chaque fois je leur mentais. Je ne voulais pas qu’ils viennent me voler pendant la nuit.

    - Aujourd’hui j’ai eu trois dollars mais j’en ai déjà dépensé deux pour la nourriture, lui dis-je le cœur battant en leur montrant le sac en papier que je tenais.

    - Eh ! Putain Alice ! T’as fini de te faire arnaquer ? Il faut les embrouiller avec ta belle gueule d’ange, me dit Carl gentiment.

    Carl devait avoir dans les cinquante ans. Enfin je ne lui avais jamais demandé et vivre dans la rue vieillissaient les hommes et les femmes prématurément. C’était un des anciens et lorsqu’il était dans les parages les autres me laissaient tranquille.

    - J’ai eu de la nourriture ce midi, ça compte, rajoutais-je.

    - Ouais mais je te le répète tu es en train de te faire avoir. Mais c’est ta vie hein ?

    - Oui, c’est ça, c’est ma vie.

    Après un signe de la main il m’a laissé rejoindre mon abri de fortune. J’étais contente malgré tout car lorsque l’on s’absente il y a un risque de trouver quelqu’un qui s’est approprié votre emplacement avec tout ce qu’il contient. Je pensais que Carl avait fait passé le message et que c’était pour ça que pour l’instant personne n’avait réussi à me déloger. Mais tout peut arrivé alors je ne laissais que mon duvet.

    Je m’installais tant bien que mal dans l’espoir que cette nuit ne soit pas la dernière. Je regardais dans mon sac en papier et y retirais le saucisson, le pain, les deux pommes et la bouteille d’eau. Un vrai repas de fêtes.

    Puis m’emmitouflant dans mon duvet ne laissant à l’air libre que ma bouche et mon nez je me préparais à dormir espérant que mes rêves m’emporteraient vers un monde où je serais enfin heureuse.


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    iris
     
     
    CHAPITRE 32




    La journée et la nuit suivante ont été longues et éreintantes. Nous étions le centre d’intérêt du côté des vampires alors que nous restions dans l’anonymat dans le monde des humains.

    J’étais épuisée, Raphaël également, enfin je pense que c’était plutôt la faim qui lui donnait cet air si faible, mais nous n’arrivions pas à échapper à l’ivresse d’une nouvelle ère.

    Il était 4 heures du matin lorsque Calum est arrivé avec la voiture afin de nous ramener à Londres. Nous étions à l’arrière du véhicule, bercés par le silence qui nous avait tant manqué. Dans les bras de Raphaël je me laissais aller et je m’endormais ne pouvant résister une minute de plus.

    - Léna ! Réveille-toi ! Nous sommes à la maison, me dit-il doucement et en me caressant la joue.

    - Hummm….

    J’ai senti qu’il me portait mais j’étais trop fatiguée pour réagir. Je ne savais plus l’heure qu’il était, ni le jour où nous étions. Je me demandais combien de temps j’avais dormi ce qui m’a fait réagir quelque peu.

    Je voulais discuter de certaines choses mais il m’a demandé d’attendre le lendemain. J’ai acquiescé d’un signe de tête et je me suis rendormie au moment où ma tête s’est posée sur l’oreiller.

    Le jour et le soleil entraient dans la pièce alors que j’ouvrais doucement les yeux. Je regardais à côté de moi mais Raphaël n’y était pas. Je me suis affolée me rappelant la même scène, le jour où il avait disparu.

    J’allais me lever lorsque je l’ai vu assis sur un fauteuil près de la fenêtre.

    - Bonjour ma belle au bois dormant. Je commençais à me demander si tu allais te réveiller.

    - Tu m’as fait peur ! Je croyais que tu m’avais encore une fois laissé, lui dis-je le cœur battant et le souffle court.

    Il s’approchait rapidement de moi et m’a pris dans ses bras.

    - Plus jamais je ne te quitterais, je te le jure. J’ai une surprise pour toi.

    - Une surprise ?

    - Regarde sous ton oreiller.

    Je me suis dépêchée de plonger ma main et j’en ai sorti un écrin en velours bordeaux. Je l’ai ouvert fébrilement et j’y ai vu la plus jolie des bagues enfin je dirais plutôt la plus jolie des alliances.

    - C’est ce que je crois, lui demandais-je.

    - Oui mon amour. Tu es officiellement ma femme. Nous ferons très bientôt une grande fête si tu le désires.

    - Approche c’est au mari de la mettre au doigt de sa femme. Mais il t’en faut une, dis-je en le regardant.

    Mais il me montrait déjà un anneau identique au mien dans le creux de sa main.

    - Je vois que tu as pensé à tout ! lui dis-je en tendant ma main pour qu’il puisse y déposer l’anneau.

    - Oh non ! Je n’ai toujours pas compris ce qui était arrivé à Hector. Tu es prête à en parler.

    - Non ! J’attends toujours de devenir ta femme.

    Avec un sourire il m’a pris la main alors que je tendais mon doigt, prête à recevoir ce symbole d’amour éternel. Elle m’allait à la perfection et mon cœur chantait de bonheur. Je lui ai mis délicatement le sien tout en rajoutant.

    - Je peux te demander quelque chose ?

    - Oui, tout ce que tu veux.

    - Est-ce que l’on pourrait se marier officiellement dans le monde des hommes ?

    - Ça te ferait plaisir ?

    - Essaie de comprendre, je suis encore humaine et je veux vraiment que ces anneaux prennent leur signification.

    - Tu comprends qu’il nous faudra prendre certaines précaution. Vu mon grand âge nous aurons à détourner un peu la loi au niveau administratif. Et puis j’ai oublié de te dire que je ne peux pas entrer dans une église, ça nous est impossible.

    - Ohhh !!! Mais je ne veux pas d’un mariage religieux. Je veux quelque chose de discret et intime. Juste nous et le groupe. Nous demanderons à Calum d’être notre témoin. Dis-moi que tu es d’accord, lui dis-je d’un air boudeur.

    - Je te l’ai dit tu auras tout ce que tu veux. Mais à mon tour d’émettre une condition.

    - Laquelle ?

    - Tout ce qui est à toi est à moi. Je ferais le nécessaire pour que tout ce que je possède soit à toi. Tu sais au cas où quoi !

    - Je ne suis pas sûre….

    - Promets !

    - Je te le promets.

    Il m’embrassait avec tendresse et amour. Je l’avais rendu heureux.

    Ce qui nous est arrivé ensuite nous a surpris plus que nous l’aurions voulu. La chaleur m’entourait mais ça j’en avais l’habitude, j’arrivais à voir les images des pensées de Raphaël alors qu’en temps normal je ressentais plutôt des sensations.

    - Tu crois que je vais avoir certains pouvoirs ? lui demandais-je après nos baisers.

    - Je ne sais pas. Mais pendant que nous nous embrassions j’ai eu une drôle de sensation.

    - Laquelle ?

    - C’est dur à expliquer. C’était comme si ma propre chaleur m’enveloppait également et j’ai vu dans ton esprit, j’ai eu une vision.

    - Ohhh !!! Et qu’est-ce que tu as vu ?

    - J’ai vu combien tu m’aimais. Et puis j’ai vu ………….. j’ai vu nos enfants.

    - Quoi ? Mais …

    - J’ai vu ce qu’ils avaient fait à Hector. C’est eux qui l’ont tué, ils nous ont protégés. Léna, tu es enceinte mon amour.

    - Mais c’est impossible. Et même si c’est le cas ils ne peuvent pas faire ce que tu viens de dire, ils sont trop petits.

    - Ils sont puissants. C’est incroyable. Mais j’y pense pourquoi tu as dit ils sont trop petits ? C’est comme si tu le savais déjà.

    - Je m’en doutais un matin je me suis réveillée et je me suis sentie mère.

    Il m’a pris encore une fois dans ses bras me chuchotant des « je t’aime ».

     

     

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    Raphaël




    Voir mes enfants avait été un moment magique. J’étais à la fois heureux et inquiets de leur puissance. Ils avaient protégés en premier lieu leur mère et avaient empêché le pouvoir de l’Iris d’agir. Voilà pourquoi aussi j’avais été le seul à traverser la barrière autour de Léna à ce moment là, seul moi, leur père pouvait franchir le mur qu’ils avaient dressé.

    Un vampire n’a pas de tel pouvoir mais la légende nous disait que nous mettions au monde des êtres exceptionnels, de nouveaux êtres qui changeraient le monde.

    Cela faisait un mois maintenant que nous avions appris la nouvelle et tous les matins je me réveillais dans les bras de Léna ma main posée sur son ventre. Je m’inquiétais sans cesse de sa santé car bien évidemment nous ne pouvions pas aller voir un médecin. Nous devions gérer cette grossesse seuls.

    J’avais réussi à faire en sorte que nous vivions une vie normale. Parce que je ne vous ai pas dit mais pour le monde des vampires nous étions devenus comme leurs souverains.

    Notre mariage a été célébré dans une toute petite ville assez éloignée de la capitale et comme promis en petit comité. Calum veillait sur Léna comme un grand frère et il était encore plus protecteur depuis que nous lui avions annoncé qu’elle était enceinte.

    Nous habitons dans une maison construite dans un endroit calme à la campagne. La sécurité nous avait causé quelques problèmes mais tout était arrangé maintenant.

    La semaine prochaine avec le groupe nous reprenons le chemin des tournées. Le nouvel album vient de sortir et le succès est encore au rendez-vous. Cependant il y avait un changement, nous avions annoncé aux humains notre mariage. Il n’y avait plus de mystère du moins de ce côté-là. Nous avons eu peur que cette révélation ait des répercutions sur Léna mais en fait tout c’est très bien passé.

    Léna nous accompagnait bien évidemment car je ne pouvais plus être une journée sans la voir et puis elle était toujours la source de mon alimentation. Comment allais-je réagir lorsqu’une fois transformée elle aurait changé de goût ? Son sang serait-il aussi précieux que le mien ? Un nectar rare sans doute. Mais il me restait du temps pour cela, elle ne deviendrait éternelle qu’une fois qu’elle aura mis au monde nos enfants.

    J’étais le plus heureux des vampires et je profitais de chaque jour de bonheur tant que j’en avais encore car bien sûr nous rencontrerons d’autres problèmes, nous aurons certainement à faire à d’autres vampires comme Hector mais ce serait sans doute dans des dizaines d’années voir des centaines. Nous serons prêts à nous battre pour garder notre bonheur intact.


     

    FIN
     
     
     
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    iris
     
     
    CHAPITRE 31
     


    Je ne saurais expliquer ce que je ressentais à cet instant. Je marchais à côté de Raphaël, nos mains emmêlées avec douceur. Mon regard se portait sur ce que j’avais devant moi. Il y avait sans doute plusieurs dizaine de vampires autour de moi. Certains nous regardaient comme si nous étions des dieux vivants et d’autres leurs regards noirs me transperçaient me faisant frissonner.

    Au loin je distinguais un homme seul, Hector. Je ne le voyais pas nettement mais son souvenir était ancré en moi et sa silhouette me rappelait de mauvais souvenirs.

    Calum est venu à côté de moi et m’a stoppé dans mon élan de suivre Raphaël. Ce dernier s’est approché et m’a embrassé langoureusement et intensément. Nos lèvres avaient du mal à se détacher l’une de l’autre et c’est en fermant les yeux qu’il a repris sa route vers son bourreau.

    Calum me tenait fermement par la taille sachant que je ferais tout pour rejoindre celui qui faisait battre mon cœur.

    - Léna reste tranquille. Je lui ai promis tu comprends. Il te veut en sécurité pour pouvoir agir sereinement, me chuchota-t-il à l’oreille.

    Je restais donc près de lui, tremblante.

    Seulement Hector qui avait vu et compris ce qui se passait en a décidé autrement. En peu de temps il y avait autour de nous des vampires de son clan qui me demandait expressément de les suivre.

    Calum les a regardé d’un œil mauvais et ne me lâchant pas est venu avec nous.

    J’avais peur pour lui plus que pour moi-même car il avait défié devant nombre de vampires l’autorité d’Hector. Cependant je n’ai rien dit qui aurait pu empirer les choses. J’ai suivi sans dire un mot en essayant de faire en sorte que mes pas soient vifs et assurés.

    Raphaël ne posait pas de regard sur nous, ses yeux fixaient toujours Hector.

    - Bonjour Léna, me dit Hector d’une voix mielleuse.

    - Bonjour ! dis-je sèchement.

    - Raphaël pourquoi ne voulais-tu pas que cette charmante demoiselle s’approche ? Aurais-tu peur pour elle ?

    - Elle est la seule humaine ici et tu sais très bien qu’ici certains ne peuvent pas se retenir devant une odeur aussi alléchante.

    - Tu as raison son odeur est alléchante mais elle a sensiblement changé depuis notre dernière rencontre. Léna ton début de transformation te va à ravir.

    - Et en quoi ça vous concerne ?

    - Tu as tout à fait raison, tu n’arriveras pas au terme de ta transformation vu que je t’aurais mis à ma merci bien avant que cela n’arrive. Et franchement je te préfère en humaine obéissante et soumise qu’en vampire avec un sacré tempérament.

    - Et moi je préfère être morte que de me soumettre à un être aussi horrible que vous.

    Sur ces mots je reçus une gigantesque claque qui m’a fait atterrir sur le sol à quelques mètres de là. Je me tenais la joue alors que Calum m’aidait à me relever sous les yeux furieux de Raphaël. Il serrer ses mains par la colère.

    - C’est la dernière fois que tu la touches, cria Raphaël. Je ne suis plus ton sujet. Je suis libre et en touchant celle qui est ma femme tu m’as insulté. Es-tu prêt à me demander pardon pour ce que tu as fait ?

    Hector riait comme un aliéné. Sa voix raisonnait tout autour de nous. J’entendais un brouhaha dans l’assemblée. Etait-ce bien ou mal ? je ne le savais pas n’entendant pas ce qui se disait à côté de moi.

    Puis tout est passé très vite. Raphaël et Hector était entré en action. Ils étaient si rapides que j’avais beaucoup de mal à suivre les actions. Je supposais que les échanges étaient violents car les bruits et les visages qui m’entouraient ne se montraient pas d’un calme absolu.

    Mon cœur battait rapidement, un peu trop d’ailleurs. Le flou s’est arrêté net montrant Raphaël en mauvaise posture. Hector le tenait à la gorge. Il avait l’air d’un fou et sûr de lui. Mais Raphaël me semblait plus fort et pris à nouveau le contrôle en faisant projeter le corps d’Hector dans les airs.

    Les échanges de coup se succédaient sans trouver pour l’instant un gagnant ou un perdant. Malgré ça je voyais bien que Raphaël par son jeune âge et sa force nouvelle prenait de plus en plus le dessus sur son « créateur ». Je n’osais pas me réjouir car je savais qu’Hector essaierait par tous les moyens de reprendre les rênes même si pour ça il lui fallait faire des choses pas très correctes.

    Je n’arrivais pas à savoir depuis quand cela durait tellement mon esprit était dans l’action. Et puis il a fallu ce regard pour que tout bascule. Celui-là même qui a permis à Hector de prendre l’avantage. Il n’aurait pas dû me chercher dans la foule.

    Hector le tenait à la gorge, moyen je supposais de détruire un vampire. Raphaël était allongé sur le sol et Hector un genou à terre le tenait fermement l’empêchant de se relever. Je savais qu’il serrait de plus en plus fort et que Raphaël était en danger. Calum s’était rapproché de son ami, moi aussi.

    Puis d’un geste sûr Hector a pris de ses deux mains la tête de Raphaël alors que je criais derrière lui et me jetais sur mon vampire.

    - Tu as raison Léna. Je ne dois pas lui arracher sa jolie tête avant qu’il ne te voit à ma merci. Tu as perdu, Léna m’appartient, dit-il à Raphaël toujours à terre et affaibli.

    D’un geste vif il m’a pris le bras et nous a remis debout. Je ne quittais pas Raphaël des yeux. Son visage était encore plus pâle qu’à son habitude et il essayait de se redresser.

    Hector a mis ses deux mains de chaque côté de mon visage me forçant à le regarder. Je lui crachais à la figure sous les approbations de la foule qui déstabilisait cet être horrible qui m’emprisonnait.

    Ses yeux me fixaient et j’essayais de prendre le petit poignard que j’avais caché dans la poche de mon pantalon pour mettre fin à ma vie comme je l’avais toujours dit. Mais je n’y arrivais pas, Raphaël n’était pas encore mort et c’était pour moi la dernière occasion de lui redonner un avantage en enfonçant l’objet de mes recherches dans le corps de mon ennemi.

    - Es-tu prête à recevoir le pouvoir de l’Iris jeune Léna ? dit-il haut et fort devant l’assemblée. Par le résultat du combat tu m’appartiens et je t’ai gagné.

    - Non ! Vous n’avez pas gagné, Raphaël n’est pas mort et tant qu’il sera en vie je lui appartiendrais.

    - Mais dans un instant tu ne sauras même plus qui il est. Raphaël dis-lui adieu.

    Ce fut un déchirement pour Raphaël et son cri me glaçait le sang alors qu’Hector entrait par force dans mon regard. Mais ce que je n’avais pas prévu c’est qu’il me lâcha brusquement se tenant les yeux dans un cri horrible. Je n’arrivais pas à croire ce que je voyais, il était en train de prendre feu de l’intérieur. Que lui arrivait-il ?

    Raphaël s’est approché de lui et lui a arraché la tête avant de se tourner vers la foule pour montrer l’objet de sa victoire tandis que le reste de son corps s’enflammait devant nous. La joie se diffusait autour de nous alors que je restais immobile ne sachant toujours pas ce qui venait de se passer.

    Calum s’est approché de moi ainsi que plusieurs personnes mais il leur était impossible de m’approcher. C’était comme si j’étais entourée d’électricité.

    Raphaël s’est alors tourné vers moi et a laché la tête d’Hector des ses mains pour accourir avec inquiétude.

    - Ne t’approche pas, lui dit Calum.

    Mais il n’en a fait qu’à sa tête et s’est approché jusqu’à ce que je me retrouve dans ses bras. Il avait réussi à franchir la barrière qui me protégeait comme si lui seul avait le secret de ce mystère.

    - Qu’est-ce qui s’est passé ? soufflais-je en me collant contre son torse.

    - Je ne sais pas mon amour. Le principal s’est que nous sommes libres. Nous avons gagné Léna.

    La foule scandait nos noms comme si nous étions des êtres extraordinaires. Raphaël me tenait maintenant par la taille et souriait à l’assemblée de vampires.

    La légende était née et nous étions l’équilibre de ces deux mondes qui étaient ce que j’étais encore un peu et ce que je serais bientôt.

     

     

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    iris
     
     
     
    CHAPITRE 30



    J’avais décidé de ne pas aller me coucher je voulais rester avec Raphaël et ses amis. Je me suis allongée sur le canapé alors que le son des guitares me berçait quand même un peu. Je luttais contre le sommeil et j’appréciais chacune de leurs chansons.

    En les voyant comme cela je me les imaginais en train de préparer un nouvel album. Ils discutaient, prenaient des notes, se disputaient légèrement pour un accord plutôt qu’un autre, bref une soirée comme ils en avaient sans doute déjà vécu bien d’autres.

    Mes yeux papillonnaient et j’ai fini par m’endormir.

     

     

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    Raphaël



    Je passais une agréable soirée et je jetais un œil de temps en temps sur Léna qui s’était enfin endormie sur le canapé du salon. Elle paraissait si calme que j’en étais bouleversée. Mais je me retournais vers mes amis je leur avais promis cette dernière nuit.

    Il me restait que quelques heures. Il n’y avait plus que Calum et notre discussion avait pris un autre chemin que celui de la musique.

    - Beaucoup de monde est déjà arrivé, me dit Calum.

    - Je m’en doute. Hector a dû fanfaronner afin d’attirer un maximum de curieux.

    - Je ne crois pas que ce soit ça. Tu as redonné de l’espoir Raph. Il y a cette légende.

    - Oui je sais, dis-je tristement.

    - Tu vas le détruire hein ?

    - Je vais essayer.

    - Non ! Tu vas y arriver. Si ce n’est pas pour nous, fais le pour elle, me dit-il en se tournant vers Léna.

    - Tu l’aimes bien n’est-ce pas ? lui demandais-je.

    - Oui. J’ai appris à l’apprécier. Elle est si fragile et si forte en même temps. Elle s’est mise en danger pour te sauver. Elle n’a pas peur de notre monde.

    - Pourtant il y a quelques temps tu ne sortais avec des humaines que pour assouvir ta soif et tes pulsions.

    - J’aurais pu être comme toi. Tu sais je ne te l’ai jamais dit mais j’aurais pu changer avec une humaine comme cette jeune fille Ashley.

    - L’amie de Léna ?

    - Oui. Nous aurions pu avoir une vie différente tous les quatre.

    - Tu as raison, nous aurions pu avoir une vie différente. Promets-moi de la protéger malgré Hector.

    - Je te le promets mais qui mieux que toi peut la protéger ?

    Je n’avais pas envie de répondre à cette question et je repris ma guitare afin de me libérer l’esprit quelque peu.

    A l’aube je me suis retrouvé seul dans la pièce avec Léna toujours endormie. Je me suis assis par terre à ses côtés. Je l’ai regardé dormir en lui caressant du dos de ma main sa joue, ses cheveux. Elle était si belle. Il fallait que je sois fort pour elle. Je ne devais pas me laisser envahir par la peur, mon instinct de survie et de prédateur devait reprendre sa place si je voulais avoir une chance de battre Hector.

    Je savais que je pouvais y arriver mais je savais qu’Hector pouvait s’en prendre à Léna pour arriver à ses fins. Il avait juré d’un combat loyal mais je savais depuis les années qu’il gagnait ses batailles par la ruse et la fourberie.

    Je suis resté là jusqu’à son réveil ma tête tout contre son corps. Je ne savais pas si elle avait senti ma présence mais sa main est venue à ma rencontre comme si comme moi elle avait besoin de me sentir près d’elle.

    Il fallait que je la réveille si nous ne voulions pas être en retard. Le soleil brillait un peu et essayait de percer les quelques nuages.

    J’ai mis ma main sur son ventre espérant que je verrais le jour béni où elle me donnerait des enfants. Je n’avais pas voulu avoir cette conversation avec elle au cas où. Je ne lui avais pas dit que plus que tout au monde l’avoir à mes côtés pour l’éternité était ce que j’avais rêvé depuis mon premier regard sur elle.

    Elle était déjà un peu trop attachée à moi pour que je lui fasse part de mes rêves les plus fous. Elle ne devait pas savoir qu’elle était ma plus grande faiblesse.

    Je lui caressais les cheveux, déposant des baisers sur le coin de ses lèvres.

    - Léna ! Mon amour ! Il est l’heure ! Réveille-toi !

    Elle a ouvert les yeux doucement et a cherché à accrocher mon regard, légèrement affolée.

    - Il faut nous préparer, lui dis-je d’une voix douce et pleine de tendresse.

    - Déjà ?

    - Oui.

    C’est sans un mot qu’elle est allée dans notre chambre pour se préparer.

    Je l’ai rejoint quelques temps plus tard, lui laissant un peu de temps. Elle était là assise sur le lit, éblouissante de beauté. Elle avait mis ses cheveux sur le côté, je savais ce qu’elle attendait de moi.

    Je me suis approchée, mes yeux brillaient d’envie. Son odeur emplissait la pièce, rendant le moment plus électrique. Elle paraissait si fragile à cet instant mais son regard disait le contraire. Elle savait ce qu’elle voulait et ce qu’elle était prête à faire.

    Mes lèvres ont frôlé ses joues, son menton, ses lèvres. Je la sentais fondre dans mes bras, elle était fébrile et son corps en disait long sur ce qu’elle ressentait. J’ai continué mon petit manège le long de ses épaules et puis je suis remonté doucement le long de son cou jusqu’à ce que je trouve ce que je cherchais et mes crocs ont percé sa peau laissant échapper le doux nectar qu’était son sang.

     

     

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