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    CHAPITRE 11




    Mes forces revenaient petit à petit. Le médecin avait effectué sa dernière visite la veille, pour lui j’étais guérie.

    Je prenais mes repas avec matthiew et je l’aidais à débarasser.

    Nous parlions de choses et d’autres sauf de la question de mon départ ou non. Je crois qu’il avait compris que plus il me mettrait la pression et plus j’aurais envie de m’enfuir. Il était gentil et patient.

    Lorsque je lisais sur le canapé il profitait du calme de la pièce pour se mettre dans un fauteuil près de la fenêtre avec un bloc note ou un bloc à dessin. Je le voyais promener son crayon sur les feuilles piquant ma curiosité.

    - Tu travailles sur quoi en ce moment ?

    - Une histoire avec des êtres fantastiques.

    - C’est pour ça les livres sur les légendes et les contes ?

    - Oui. Ça m’aide un peu.

    - Et ton histoire parlera de guerres entre des mondes fantastiques ? Un peu comme Tolkien ?

    - Non. Cette fois-ci ce sera une histoire d’amour.

    - Je pensais que les romans d’amour étaient une histoire de femme, lui dis-je intriguée.

    - Ce n’est pas seulement un roman à l’eau de roses. J’y mets aussi ma touche masculine. Et puis pourquoi un homme ne pourrait-il pas parler d’amour ? Nous avons notre propres sensibilité, nous ne sommes pas tous des machos ou des monstres.

    - Je te crois. Alors je peux en savoir plus ?

    - Grosso modo c’est une jeune fille qui tombe amoureuse d’un être fantastique.

    - Du déjà vu ! Quel genre d’être fantastique, fées, vampires, démons ou même pourquoi pas des loups-garous ?

    - Et bien plutôt une espèce de métamorphe.

    - Et tu crois qu’une jeune fille serait assez naïve pour s’amouracher d’un animal ?

    - Je l’espère, dit-il en reprenant son air triste comme à chaque fois que je l’avais blessé. Sauf que là je ne voyais pas ce que j’avais pu lui dire.

    Le silence a repris le dessus jusqu’à ce qu’il se lève et dépose ses blocs dans le tiroir du haut.

    - Est-ce que tu aimerais aller faire un tour ?

    - Tu sais on me connait dans le quartier. Je ne voudrais pas que l’on me voit avec toi.

    - Alice, je te fais honte ?

    - Non. Bien sûr que non. C’est à toi que je pense. Tu as sans doute une bonne réputation dans le quartier.

    Il s’est approché de moi, le regard noir.

    Il a mis ses mains sur mes épaules et m’a fixé.

    - Pourquoi tu gâches tout à chaque fois ? Dès que je fais un pas en avant tu me rejettes. Quand est-ce que tu vas comprendre que je veux juste être ton ami. Jamais tu ne me feras honte.

    - Regarde à quoi je ressemble ! Je n’ai pas de beaux vêtement, mes cheveux sont souvent sales, je vis dans un abri fait de carton, lui criais-je en le repoussant.

    - Aline ! Réponds-moi franchement. Est-ce que tu veux vraiment t’en sortir ?

    - Oui, dis-je à voix basse.

    - Alors donne-toi les moyens de le faire. Aies confiance aux gens qui te tendent la main. Tu n’es plus seule, il y a Mme et Mr Blackwells, ils t’aiment beaucoup, et il y a moi. Je te propose de t’installer dans la chambre d’amis, pour tes vêtements il n’y a pas de problèmes je t’emmène où tu veux et on t’achète le nécessaire. Pour le reste et bien tu peux utiliser la douche autant que tu veux. Tu resteras libre de tes mouvements, je t’en fais la promesse. Je n’essaierais pas de te changer.

    - Tu n’as donc rien d’autres à faire que de venir en aide aux jeunes filles en détresse, essayais-je de dire avec humour.

    - Pas en ce moment, me répondit-il en souriant à pleines dents réalisant que sans lui dire directement j’avais accepté sa proposition.

    De retour dans la chambre je me regardais enfin dans une glace. Mon teint était encore pâle et mes joues étaient légèrement creusées. Je me voyais enfin tel que j’étais. J’avais les cheveux ternes et ma maigreur faisait peine à voir. Sous mes yeux des cernes violacés faisait ressortir la pâleur de ma peau.

    Je n’avais pas remarqué que j’avais un tee-shirt qui ne m’appartenait pas. Il avait osé me changer et il avait eu sous les yeux ce corps immonde.

    Les larmes montèrent toutes seules sans me demander mon avis et je me laissais glisser sur le sol désemparée.

    Une ombre s’est accroupie près de moi, ne sachant quoi faire pour soulager ma douleur. Je levais les yeux et Matthiew se trouvait là devant moi.

    - Alice, qu’y a-t-il ?

    - Je ne sais pas. C’était comme si j’avais besoin de lâcher la pression. Et puis …

    - Oui ? dit-il d’une voix tendre.

    - Je me suis regardée dans le miroir, ce que j’ai vu m’a fait peur.

    - Il n’y a pas de quoi avoir peur. Tu as été gravement malade, tes couleurs reviendront.

    Il savait que je n’étais pas belle à voir et pourtant son regard sur moi me réconfortait. Il avait eu la délicatesse de ne parler que de ma pâleur et avait omis le reste.

    Pourquoi était-ce si facile de se sentir bien à ses côtés ? C’était comme si je reconnaissais sa chaleur et surtout comme si je connaissais déjà son regard.

    Je respirais profondément tout en regardant Matthiew. J’avais retrouvé mon calme.

    - Tu peux me demander ce que tu veux, je te l’ai déjà dit.

    - C’est toi qui as enlevé mes vêtements ?

    - Non ! dit-il en riant. Je ne me serais pas permis sauf si cela avait été urgent. J’ai immédiatement fait appel à Mr Blackwells qui a eu la gentillesse de nous envoyer sa femme. C’est elle qui a pris soin de toi pour ces choses là.

    - Il faudrait que je la remercie, répondis-je soulagée.

    - Nous leur demanderons de passer demain pour que tu puisses les remercier et nous fêterons ensemble notre premier jour de colocation officielle. Ça te va ?

    - Oui. Merci.

    - Mais avant cela, tu vas aller dans la salle de bain te préparer, tes vêtements t’attendent. Je t’emmène à la sortie de la ville faire du shopping. Et il n’y a pas de mais.

    Mon cœur battait fort. Je n’arrivais pas à croire ce que je vivais. C’était un rêve, j’allais me réveiller d’un instant à l’autre.

     

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    CHAPITRE 12




    Je me demandais si j’avais devant moi le prince charmant et si son carrosse doré nous attendait quelques parts. Mais mes rêves se sont quelque peu effondrés lorsqu’il s’est arrêté devant une vieille coccinelle, d’une couleur un peu délavé et des bosses à différents endroits de la carrosserie.

    - Jolie voiture, lui dis-je.

    - Ouais je sais, elle a un peu vécu. Je n’ai pas eu le temps de la retaper avant de …

    Son visage s’est tout d’un coup éteint. Je savais que je n’en saurais pas plus à ce sujet. Je commençais à différencier certaines de ses humeurs et je me demandais si en fait il n’avait pas autant souffert que moi.

    A la sortie de la ville il y avait un quartier commerçant que je ne connaissais pas. Les quelques maisons d’habitations étaient des pavillons qui se ressemblaient tous. Ça me rappelait un peu le quartier où j’habitais avant avec mes parents.

    Matthiew me demandait de le suivre et je me suis retrouvée devant une charmante boutique de friperies en tout genre.

    - Je savais que tu préfèrerais ce genre de magasin. Ils vendent des vêtements pas chers et il y en a pour tous les styles. Mais si tu veux on peut aller ailleurs.

    - Non ! C’est très bien. Je te rembourserais tu sais.

    - Il n’en est pas question. Disons que c’est un cadeau de bienvenue en tant que ma nouvelle colocataire.

    - Je tiens à te rembourser. Je vais pouvoir me chercher un vrai travail. Je ne veux pas être à ta charge.

    - Comme tu voudras ! Mais je pense que l’on aura de nouveau cette conversation. Alors ? Tu entres ou non ? me dit-il en me poussant vers la boutique.

    Je ressortais presque une heure plus tard avec 3 pantalons, 6 hauts, quelques sous-vêtements, deux paires de baskets et 2 sweats.

    - Tu n’as pas été gourmande, tu es sûre que ça te suffit ?

    - Je ne voulais pas abuser de ta gentillesse. Je me débrouillerais. Encore merci.

    - Tu veux rentrer ou bien tu veux continuer le shopping ?

    - Je veux rentrer. Je suis un peu fatiguée.

    Une fois de retour, j’allais déposer les sacs dans la chambre quand je me suis rappelée que c’était celle de Matthiew.

    J’allais faire demi-tour lorsque je me suis retrouvée justement nez à nez avec lui.

    - Il y a un problème ?

    - Non. Je voulais juste te rendre ta chambre.

    - Garde-là ! Tu as l’air de te sentir bien dedans. De toute façon je me suis déjà installé dans l’autre.

    - Je ne veux pas t’envahir. Je n’aurais pas dû accepter de rester.

    - Ça me fait plaisir. Et puis ici il a tous mes loups qui veillent sur toi, dit-il d’un air malicieux.

    - Ok ! Mais tout ceci est provisoire, rajoutais-je.

    - Oui. Je sais. Dès que tu es prête tu me rejoins dans la cuisine ?

    - Tu me donnes cinq minutes ?

    - Autant que tu veux.

    Je n’avais qu’une hâte c’est de mettre un de mes nouveaux vêtements. J’avais du mal à choisir, cela faisait trop longtemps que je n’avais pas été aussi excitée. Finalement une demi-heure s’était écoulée avant que je me décide.

    J’avais un peu honte d’avoir mis autant de temps quand je me suis dirigée vers la cuisine. Matthiew m’a accueilli les yeux brillants et en souriant.

    - Ça te va bien, dit-il. Ce n’est pas que tes anciens vêtements ne me plaisaient pas mais ils étaient un peu masculins.

    - C’était plus pratique, répondis-je ne sachant si je devais bien prendre ce qu’il venait de me dire.

    - Assieds-toi c’est presque prêt.

    - Je voulais t’aider.

    - Que dirais-tu si nous nous chargions du repas chacun notre tour ?

    - Ça marche. Mais je te signale que ça fait longtemps que je n’ai pas cuisiné. C’est à tes risques et périls.

    - Je tente le coup, dit-il en me lançant ce sourire qui faisait battre mon cœur un peu plus vite.

     

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    CHAPITRE 13
     

    Matthiew




    Les choses avec Alice s’étaient assez bien déroulées. Elle avait accepté de passer du temps chez moi mais je savais aussi qu’elle pourrait disparaitre à tout moment si je la pressais de trop. J’étais sur des œufs avec elle, toujours à me demander comment lui parler. Elle m’avait également précisé que cette situation n’était que provisoire.

    Je voulais qu’elle ne manque de rien et je lui avait un peu forcé la main pour une matinée shoping. Je savais aussi que pour l’instant elle n’aurait pas accepté de rentrer dans une boutique chic alors j’ai repensé à la boutique de friperies à la sortie de la ville. Ça, ça lui plairait !

    Je la trouvais déjà envoutante mais ce n’était rien comparé à ce que j’avais devant l’entrée de la cuisine. Les vêtements lui allaient à ravir et je n’ai pas pu m’empêcher de faire la comparaison avec ses vêtements d’hommes qu’elle portait habituellement.

    Cette nuit là j’ai mal dormi. Je tendais l’oreille à l’affut du moindre bruit. Mais ce que j’entendais c’était la respiration régulière de la jeune femme endormie dans la pièce à côté.

    Je regardais mon portable, il y avait encore des tonnes de messages que j’effaçais sans même les écouter. J’essayais de ne pas y penser mais en me transformant chaque nuit pour protéger Alice mon instinct de loup était réapparu. Et lorsque la nuit venait je sentais mon cœur s’accélérer jusqu’à ce que j’arrive à contrôler mes pulsations.

    Je savais que si pour une raison ou une autre je m’énervais je ne serais plus aussi fort et je me transformerais sans que je puisse y faire quelque chose.

    Je savais aussi que mes semblables partiraient à ma recherche. Ils étaient même en route. Bientôt ils viendront me chercher mais j’avais fait un choix, je ne voulais plus de cette vie.

    C’est l’odeur du café qui m’a réveillé. Je me trainais vers la cuisine attiré par l’odeur. Alice était là souriante. Elle portait un de mes tee-shirts ce qui m’a fait me rappeler subitement que je ne portais qu’un boxer. Je retournais enfiler un pantalon espérant qu’elle n’ait pas vu la réaction de mon corps devant le sien.

    En tout cas à mon retour, elle n’a rien fait paraître.

    Nous attendions gentiment sur le canapé l’arrivée de nos invités. Mr et Mme Blackwells venaient passés la soirée en notre compagnie. Alice était nerveuse et enroulait le tissu de son haut autour de ses doigts. C’était encore une étape pour elle et je la laissais gérer seule ses sentiments.

    Dès que Mme Blackwells a franchi la porte de l’appartement elle a pris Alice dans ses bras.
    La jeune fille avait quelque peu l’air effrayé mais elle se laissait néanmoins faire.

    - Comme je suis heureuse de te voir sur pied mon enfant.

    - Merci madame. Merci beaucoup pour ce que vous avez fait pour moi.

    - Ça te coûte, hein jeune fille ? me demanda Mr Blackwells en lui faisant un clin d’œil. Matthiew comment vas-tu mon garçon ?

    - Bien. Très bien même.

    Il avait compris ce que j’avais voulu dire mais un fragment de seconde il m’a paru inquiet à moins que je n’ai rêvé.

    Alice se détendait au fur et à mesure de la soirée et à chaque fois qu’elle me regardait je lui souriais pour lui donner du courage et l’apaiser.

    Alors que je préparais le dessert Mr Blackwells est venu me rejoindre.

    - Tu es amoureux mon garçon ça se sent à des kilomètres.

    - Ça se voit tant que ça ?

    - Et bien je crois qu’il n’y a qu’Alice qui n’a rien remarqué. Fait attention à elle, elle est encore fragile. Rien n’est acquis dans ce bas monde. Tu peux la perdre et crois-moi elle ne fera pas machine arrière. Elle a beaucoup souffert et elle souffre encore.

    - Je sais tout ça mais il n’y a pas qu’elle qui a souffert. J’ai eu mon lot moi aussi.

    - Mais tu n’as pas fini dans la rue toi, me coupa l’homme devant moi.

    - Vous avez raison.

    Nous sommes retournés dans la salle à manger chacun transportant deux assiettes contenant un morceau de gâteau au chocolat nappé d’un coulis de crème anglaise légèrement tiède.

    Alice me regardait, elle savait que je n’allais pas très bien. Elle posait sur Mr Blackwells et moi un regard inquiet.

    Il était déjà tard lorsque le couple a quitté notre appartement. Mr Blackwells a fait promettre à Alice de passer la voir le lendemain à la boutique parce qu’il avait un travail à lui proposer. Alice avait voulu en savoir un peu plus mais le vieil homme ne voulait pas parler de ça devant moi et sa femme. Je pense surtout qu’il voulait protéger Alice, il ne voulait pas qu’elle se sente mal à l’aise. Il ne voulait pas détruire la confiance qu’il avait instaurée avec elle depuis des années.

    - Tu as passé une bonne soirée, lui demandais-je alors que nous rangions la cuisine.

    - Oui. Mme Blackwells est une adorable femme. Je suis vraiment heureuse d’avoir fait sa connaissance. Et toi ?

    - Moi aussi. Ça faisait trop longtemps que je n’avais pas fait ça.

    - Ce n’est pas l’impression que ça m’a donné après le dessert. Mr Blackwells t’a annoncé une mauvaise nouvelle ?

    - Tu as remarqué ?

    - Evidemment.

    - Il a seulement peur que tu souffres encore une fois.

    - Oh ! Et pourquoi il t’a dit ça ? Il doit y avoir une raison.

    - Oui. Il y en a une mais je ne peux rien te dire. Du moins pas pour l’instant.

    - Je n’aime pas les cachotteries. Soit tu me dis ce qui se passe, soit je pars ce soir.

    - Et moi je déteste le chantage. Je n’ai pas dit que je ne voulais pas te le dire, je t’ai juste demandé du temps. C’est trop demandé ?

    - Non ! Excuse-moi.

    Je sentais ma colère bouillir dans mes veines, il fallait que je m’éloigne. Il fallait que je reprenne très vite le contrôle de mon corps.

    - Je finirais demain. Bonne nuit Alice.

    Je n’ai pas attendu qu’elle me réponde et je me suis précipité dans la chambre d’amis qui était devenu la mienne.

    Les pulsations de mon cœur battaient à un point que j’ai vraiment eu du mal à me contrôler. Ceux qui me cherchaient ne devaient plus être loin, à moins que ça ne soit moi qui est de plus en plus de mal à me contrôler à cause des sentiments de plus en plus fort que je ressentais pour elle.

    Mes instincts reprenaient le dessus et j’arrivais mieux à percevoir les bruits qui m’entouraient. Je pouvais l’entendre dans la cuisine, j’étais sûr qu’à mon réveil la cuisine serait rutilante. J’attendais allonger sur mon lit que ma respiration reprenne un rythme normal tout en écoutant les vas et viens d’Alice jusqu’à ce que j’entende sa propre respiration si paisible lorsqu’elle dormait.

    J’essayais de caler la mienne au même rythme que la sienne comme si nous ne faisions qu’un, et j’ai réussi à m’endormir vers une nuit pleine de cauchemars qui ne tarderaient pas à me réveiller tremblant et en sueur dans quelques heures.

     

     

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    Chapitre 14
     

    Alice




    Matthiew me cachait quelque chose et je n’aimais pas ça. Je commençais à lui faire confiance et maintenant les doutes envahissaient mon esprit.

    J’étais en route pour la librairie de Mr Blackwells et j’étais décidé à avoir des explications.

    La sonnette familière a tinté à mon entrée faisant apparaître le vieil homme derrière son comptoir.

    - Je t’attendais plus tard après notre charmante soirée, me dit-il souriant.

    A la vue de son air jovial je n’ai pas pu lui demander d’emblée ce qui s’était passé avec Matthiew, du moins pas pour l’instant.

    - Vous m’avez intrigué et j’avais hâte de savoir ce que vous vouliez me dire, lui dis-je en essayant de ne pas paraître nerveux.

    - Je voudrais te former pour tenir la boutique.

    - Mais …. Je ne peux pas. Vous savez très bien ce que je suis.

    - Ce que tu étais jeune fille. Non je ne l’oublie pas. Tu sais depuis longtemps que je veux que tu travailles ici et j’ai pensé que maintenant tu accepterais un peu plus facilement. Je crois t’avoir prouvé à mainte fois que tu pouvais me faire confiance. Je désire t’aider simplement. Je suis vieux et j’aimerais passer un peu plus de temps auprès de ma femme. Mais je ne peux pas me permettre de fermer la boutique.

    - Et qu’est-ce que je devrais faire ?

    - Et bien dans un premier temps me seconder, continuer à ranger les revues, et tenir la caisse.

    - Oh ! La caisse !

    - Tu as bien entendu. Malheureusement je pourrais te donner que le salaire minimum mais ensuite nous pourrons réévaluer le tarif en fonction de tes aptitudes. Qu’est-ce que tu en penses ?

    - Le salaire minimum c’est déjà beaucoup pour moi. En temps normal je n’aurais pas accepté mais je ne veux plus vivre au crochet de Matthiew alors j’accepte.

    - Merci beaucoup, jeune fille. Tu peux commencer demain ?

    - Même tout de suite si vous le voulez. Mais avant j’ai une question à vous poser.

    - Oui !

    - Qu’est-ce qui s’est passé entre vous et Matthiew hier soir ? Il est devenu tellement triste.

    - Je suppose que tu lui as demandé et qu’il ne t’a pas répondu sinon tu ne serais pas en train de me faire sortir les vers du nez.

    - Il s’est même emporté et il est allé se réfugier dans sa chambre.

    - Intéressant !

    - Je ne trouve pas. Je veux savoir.

    - Je ne sais pas si c’est à moi de t’en parler. Je lui ai juste demandé de ne pas te faire souffrir.

    Je reculais malgré moi ne sachant comment prendre la chose. Pourquoi Matthiew me ferait-il du mal. Il a été jusqu’à présent attentif et bienveillant.

    - Je ne comprends pas.

    - Ouvre les yeux jeune fille. J’ai bien remarqué que tu n’étais pas indifférente à ses charmes lorsqu’il entrait dans la boutique. Est-ce toujours le cas ?

    Je rougissais en songeant aux sentiments qui se bousculaient lorsqu’il était près de moi. A la façon dont mon cœur battait lorsqu’il me souriait.

    - Je vois à tes couleurs que c’est toujours le cas. Et bien pourquoi crois-tu que Matthiew venait à la boutique justement les jours où tu étais là ? Pourquoi, à ton avis, a-t-il passé ses jours et ses nuits à tes côtés lorsque tu as été malade ? Je voulais juste le mettre en garde par rapport à ses sentiments.

    - Oh !

    C’était tout ce que j’avais pu sortir.

    Je ne voulais pas y penser pour le moment. Je gardais dans un coin de mon esprit ce que je venais d’apprendre et je me concentrais sur ce que Mr Blackwells m’expliquait. En fin de journée j’avais rattrapé mon retard sur le tri des revues, je savais tenir la caisse et remplir le cahier de comptabilité. J’étais assez fière de moi, ce qui était devenue très rare depuis un moment.

    Je quittais la boutique vers 18 heures et je prenais le chemin de l’appartement de Matthiew lorsqu’au bout de la rue j’ai aperçu le début de ce qui aurait pu être une forêt si c’était plus grand. Je m’approchais des arbres comme si quelque chose m’attirait.

    J’avais fait quelques mètres quand j’ai entendu un léger bruit. Mon cœur battait vite et je me demandais si je devais continuer à avancer ou bien faire demi-tour et m’enfuir à toutes jambes.

    Mais j’avais appris à faire face à toutes les situations alors j’ai continué à avancer. Et je l’ai vu qui se dressait devant moi. Mon loup.

    - Bonjour toi, lui dis-je en m’agenouillant. Tu m’as manqué.

    Le loup s’est approché prenant le temps qu’il fallait pour ne pas m’effrayer. Mais je n’avais pas peur. Je voulais tellement avoir un contact avec lui.

    J’ai commencé à lui gratter légèrement la tête, il fermait les yeux à mon touché. Puis j’ai passé mes bras autour de son cou, j’ai posé ma tête contre lui.

    Nous sommes restés là un moment sans bouger.

    - Merci de m’avoir sauvé, lui dis-je au creux de son oreille. Tu sais j’ai beaucoup de choses à te raconter.

    Le loup s’est mis à gémir doucement et il s’est allongé près de moi. Je me suis assise sur le sol et j’ai commencé à le caresser.

    Il a mis sa tête sur mes jambes s’installant un peu plus confortablement.

    - Tu attends que je te raconte, hein ? Tu es impatient. Et bien déjà je vais beaucoup mieux grâce à toi. J’aurais aimé comprendre comment tu as fait pour aller chercher justement le garçon que j’avais vu à la librairie, Matthiew.

    A ce nom ses oreilles ont pointé vers moi mais c’est le seul mouvement qu’il a fait.

    - Il m’a soigné tu sais. Il a passé ses jours et ses nuits à mes côtés jusqu’à ce que j’aille mieux. Lorsque je l’ai vu j’ai cru que je rêvais. Pourquoi un homme comme lui s’intéressait à moi ? Mais je n’ai pas été gentille. J’ai même été agressive. Je n’ai pas l’habitude. Et puis je ne voulais pas être faible. Mais je ne pouvais pas me sauver après ce qu’il avait fait et puis j’ai peur de retourner dans mon abri. Je suis sûre que quelqu’un a pris ma place. Je vis chez lui maintenant. Il m’a emmené dans une friperie et j’ai adoré. Il est si attentionné que ça me fait peur. Tu veux savoir pourquoi j’ai peur ?

    Le loup a léché ma main comme pour répondre à ma question.

    - Et bien j’ai peur car je crois qu’il a des sentiments pour moi. Comment en être sûr ?

    Je suis restée là encore un moment avant de m’apercevoir qu’il commençait à faire nuit.

    - Tu es venue me dire au-revoir c’est ça ? demandais-je au loup comme si j’allais entendre clairement sa réponse.

    Le loup s’est approché, il a mis son museau dans ma main. Je me suis baissée pour l’embrasser et je l’ai laissé partir. Je me dépêchais de retourner dans l’appartement les yeux embués de larmes.

    Lorsque je suis entrée la porte était entrouverte et il n’y avait personne. Des bruits de pas derrière moi m’ont fait sursauter et je me suis retournée brusquement. Matthiew se dressait devant moi essoufflé.

    - Bon sang Alice où étais-tu ? J’étais inquiet, je croyais qu’il t’était arrivé quelque chose ou que tu étais ….

    - Tu as cru que j’étais partie ?

    - Oui c’est vrai.

    - Je voulais faire un tour et puis j’ai revu le loup. J’avais besoin de le voir une dernière fois.

    - Promet-moi une chose.

    - Laquelle ?

    - Si un jour tu veux partir, je veux que tu me dises au revoir.

    - J’essaierais de m’en souvenir.

    Il m’a pris dans ses bras comme si il en avait besoin pour se rassurer. Je le laissais faire, mon cœur avait des ratées et son odeur m’enivrait. Je n’osais pas me laisser aller et je le repoussais légèrement pour lui signifier que j’en avais assez.

    Il me regardait dans les yeux. Ses mêmes yeux que je connaissais et que je n’arrivais pas à me rappeler.

    Mais ce qui m’intriguait à cet instant c’était qu’il n’avait pas eu l’air étonné lorsque je lui ai parlé du loup. Pas une seule question, comme si il savait déjà ce que je lui avais dit. J’avais vraiment besoin de réfléchir à tout ça.

     

     

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    Chapitre 15
     

    Matthiew




    J’espérais que je n’aurais plus à me transformer. Je sentais le danger approcher. Mais la sentir si proche de moi me comblait de bonheur. Et il n’y avait que sous mon apparence de loup qu’elle était enfin elle-même, si douce, tendre et aimante. Elle se laissait aller et j’en étais un peu jaloux. Pourquoi n’arrivais-je pas à la combler lorsque j’étais Matthiew ?

    Maintenant elle savait pour les sentiments que j’avais pour elle et elle n’avait pas l’air de l’avoir mal pris.

    Je savais qu’il était déjà tard et il fallait que je trouve quelque chose à lui dire lorsqu’elle verrait qu’il n’y a plus personne à l’appartement. J’imaginais ma réaction si j’avais été chez moi regardant les heures défilées, m’inquiétant sur son sort en ne sachant pas où elle se trouvait.

    Mais lorsque je suis arrivé les mots sont sortis tout seul et j’ai fini par la prendre dans mes bras.

    Il était déjà tard et Alice était partie se coucher très tôt sans un mot. Il y avait quelque chose qui clochait, elle était troublée par je ne sais quoi.

    Des vibrations sur ma table de chevet me firent sursauter, ce n’était que mon téléphone portable. Je le prenais afin de regarder ce que je savais déjà. Ils étaient en ville, ce n’était plus qu’une question d’heures avant qu’ils ne me trouvent. Tout ce que je voulais c’était que l’affrontement ait lieu loin du regard d’Alice.

    Il était 8 heures lorsque j’ai entendu la porte claquer. Je me suis levé rapidement mais en regardant par la fenêtre j’ai vu Alice qui marchait en direction de la librairie. Elle n’avait pas emporté ses affaires, c’était le signe qu’elle reviendrait.

    J’allais déjeuner lorsqu’une silhouette a retenu mon attention. Kurt ! C’était bien lui, le regard rivé sur ma fenêtre, un sourire aux lèvres mettant deux doigts sur sa tempe avant de les retirer. Sa façon de me dire bonjour.

    Je ne pouvais plus reculer. S’il était dans cette ville, ça voulait dire que la meute avait suivie.

     

     

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    Chapitre 16
     

    Alice




    Je me suis levée très tôt je n’avais aucune envie de me retrouver nez à nez avec Matthiew ce matin. J’avais réfléchi un bon moment et je n’arrivais pas à trouver les réponses à mes questions.

    Je savais que Matthiew avait des sentiments pour moi je l’avais senti à mon retour mais il me cachait beaucoup trop de choses et ma priorité était de ne plus souffrir à cause de qui que ce soit.

    Je m’étais même demandé si je devais quitter l’appartement mais je savais que je n’aurais plus de nouvelles chances de m’en sortir que celle-ci.

    Et puis je ne devais pas songer à mes sentiments pour lui. Je devais garder la tête sur les épaules. J’avais du travail donc il me fallait attendre d’économiser pour pouvoir trouver un autre logement.

    Ce matin l’idée ne me paraissait plus si bonne que la veille. Je me rendais compte que l’idée de partir d’ici m’était intolérable. C’était comme si on me déchirait de l’intérieur. En fait ce n’était pas cet appartement qui me manquerait mais plutôt son occupant.

    Petit à petit il avait empli le vide que j’avais au fond de moi. J’étais belle et bien amoureuse de lui. Ce soir. Ce soir je ferais le premier pas.

    Je regardais l’heure, il était temps pour moi d’aller à la librairie. Matthiew n’était toujours pas levé. Quelque part ça m’arrangeait, je n’étais pas en état de me retrouver devant lui. Je prenais mon sac, mes clefs mais au moment de partir j’ai cherché sur son bureau un morceau de papier.

     

    « A ce soir ! C’est moi qui prépare le repas, je serais un peu en retard. Alice. »



    Contente de moi je le déposais sur la table de la cuisine et dans la précipitation faisait claquer la porte d’entrée en sortant.

    La journée a été enrichissante et je progressais dans mes différentes tâches sous l’œil attentif de Mr Blackwells.

    Je me dépêchais de sortir de la boutique tenant dans mes mains la liste de courses que j’avais établi pendant ma pause du midi.

    Je savais déjà où me diriger et je me dépêchais avant la fermeture des boutiques.

    Au loin les sans domicile reprenais la route vers les quartiers défavorisés de la ville afin de trouver un abri pour la nuit. Je les évitais le plus possible, je ne voulais pas qu’ils sachent pour moi. Ils ne me faisaient pas honte c’était même plutôt le contraire. C’était de moi que j’avais honte, honte de m’en être pour l’instant sortie et pas eux.

    Mais mon esprit revenait sans cesse sur Matthiew et j’ai repris mon chemin.

    J’étais à vingt mètres de l’appartement tenant un sac de provisions dans chaque main lorsque trois individus que je ne connaissais absolument pas ce sont mis devant moi.

    Sans un mot j’essayais de les contourner mais c’était peine perdu.

    J’étais prête à donner un grand coup de genoux entre les jambes de l’un d’eux lorsque j’ai aperçu Matthiew se précipiter et se positionner entre moi et ces hommes.

    - Tiens ! Tiens ! Tu vois Kurt j’avais raison. Il en pince pour la femelle. Il a réussi à sortir de son trou en un temps record ! Bonjour Playboy !

    - Assez ! dit Matthiew en colère. Laissez-la partir et je vous suivrais afin que nous ayons la conversation que vous désirez tant.

    - Tu vas venir avec nous ? demandait celui qui s’appelait Kurt.

    - Seulement si je la vois à la fenêtre de l’appartement en sécurité. Alice ! Monte et enferme-toi ! Téléphone aux Blackwells, ils viendront te tenir compagnie en attendant que je rentre.

    - Mais !

    - S’il te plait ! Pour une fois fais ce que je te dis.

    - Je veux savoir ce qu’ils te veulent. Qui sont-ils ?

    - Sa famille, répondit ce Kurt sans même un regard dans ma direction.

    - Quoi ?

    - Ça suffit femelle ! Matthiew tu peux la raccompagner mais pas d’entourloupe je te donne exactement quinze minutes.

    Matthiew lui fit un signe de tête et m’a pris le bras et m’a tiré vers l’entrée du bâtiment. Nous avons franchi les marches de l’escalier une à une sans un seul mot.

    - Alice ! Ferme la porte à clef derrière moi. Et surtout n’ouvre qu’à monsieur et madame Blackwells. Promets-le-moi !

    - Dis-moi ce qui se passe. Ils sont vraiment de ta famille ? Qu’est-ce qu’ils te veulent ?

    - Nous n’avons pas beaucoup de temps. Je suis désolé je ne voulais pas tout ça. Ils sont en quelque sorte de ma famille et ils veulent que je rentre chez moi. J’ai coupé les ponts depuis longtemps déjà. Je ne voulais pas qu’ils me retrouvent. Je te jure de tout te raconter. Je ne peux plus reculer maintenant. Pour ta sécurité il ne faut plus que je te cache quoi que ce soit. Je t’aime Alice.

    Et il m’a embrassé fougueusement comme si en même temps qu’être le premier de nos baisers c’était également le dernier. Ses yeux se sont attardés sur les miens, ils étaient si triste que pendant un fragment de seconde j’ai cru y voir mon loup.

    J’avais enfin trouvé ce qui me troublait chez Matthiew mais il descendait déjà les escaliers en me répétant de m’enfermer immédiatement. Et c’est ce que j’ai fait avant de me précipiter à la fenêtre juste à temps pour voir les trois hommes entourés Matthiew afin qu’il les suive.
    Lui, a jeté un dernier regard dans ma direction essayant de me sourire alors que dans mon cœur un vide se creusait déjà.

    J’ai repris mes esprits et je me suis tournée pour sortir de la pièce. Je devais téléphoner aux Blackwells. Mais trois hommes et une femme se trouvaient devant moi. Je n’ai pas eu le temps de crier que déjà je me sentais partir vers l’inconscience.

     

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    Chapitre 17
     

    Matthiew




    Pendant un fragment de seconde j’avais eu la sensation qu’Alice savait ce que j’étais, du moins qu’elle avait fait le rapprochement entre moi et le loup. Mais c’était tout bonnement impossible. J’essayais d’engager la conversation histoire de ne plus penser à elle.

    - Où va-t-on ?

    - Chez nous ! me dit Nathan.

    - Il n’en est pas question ! Nous devions seulement avoir une conversation, leur dis-je en stoppant la marche.

    - Je crois que si, me dit Kurt. Nous avons enlevé la jeune fille pour être sûr que tu obéisses. Lorsque tu as vu qu’elle était en difficulté tu t’es précipité vers elle sans refermer ta porte. Certains de nos frères en ont profité pour se cacher chez toi. Cela a été beaucoup plus facile que prévu.

    - Vous allez la relâcher, elle n’a rien à voir dans nos histoires. Elle ne sait rien pour nous, pour moi.

    - Elle est en route maintenant. Ce n’est pas à moi de prendre cette décision mais à ton père.

    - C’est lui qui vous envoie ?

    - Il savait que tôt ou tard, tu reprendrais ta forme animale. Il fallait juste être patient.

    - Nathan ! Pourquoi tu me fais ça ? Nous étions amis.

    - Parce que tu dois reprendre ta place parmi nous. C’est comme ça et tu le sais au fond de toi.

    - Vous ne comprenez pas ! Je veux vivre une vie normale. Mon père voulait m’imposer cette fille pour que je puisse procréer pour le bien être de la meute. Tout était déjà planifié sans que j’ai eu mon mot à dire.

    - C’est la tradition, dit Kurt d’une voix grave.

    - Les traditions sont faites pour s’adapter au monde extérieur. Si nous continuons sur cette lancée ce sera notre perte.

    - Et bien tu vas dire tout ça à ton père. Maintenant ça suffit nous devons y aller.

    Je me suis rendue compte que nous étions à l’écart de la ville. Et que la meute transformée nous attendait déjà.

    Me retrouver à proximité des miens a eu un effet immédiat sur mon côté animal.

    Je courais comme le faisait les autres en pensant que je n’étais qu’un sombre crétin pour m’avoir fait avoir aussi facilement. J’aurais dû le savoir, j’aurais dû sentir leur présence dans l’appartement. Il avait dû envoyer des novices et sous leur forme humaine je n’ai pas détecté leurs odeurs. Je n’avais qu’une hâte voir Alice, savoir si elle allait bien. Pour le reste et bien je garderais dans un coin secret de ma tête afin que les autres ne puissent pas entendre mes pensées. Ça au moins j’y arrivais encore.

    Les odeurs familières me revenaient petit à petit, je savais que nous étions près du village.
    Nous nous sommes arrêtés afin de reprendre nos formes humaines alors que quelqu’un nous attendait avec des vêtements.

    J’ai pris le jean et le tee-shirt qu’on me tendait ainsi que des vieilles baskets en me demandant à qui j’avais à faire.

    - Mya ? demandais-je surpris.

    - Oui. C’est bien moi. Bonjour Matthiew.

    - Bonjour !

    - Ton père t’attend, suis-moi. Les gars on vous attendait plus tard. Vous avez fait du bon travail. A ce soir.

    - A ce soir Mya ! dirent les autres en chœur.

    Les choses avaient changées par ici. Depuis quand Mya donnait des ordres ?

    - Certaines choses t’échappent n’est-ce pas ?

    - Pour être honnête oui.

    - Comme tu n’as pas voulu de moi j’ai épousé ton père.

    - Quoi ? Mais ce vieux fou est totalement timbré. Tu avais quoi 15 ans ?

    - 16. Mais il a attendu mes 18 ans. Nous nous sommes mariés il y a deux mois. Il devait le faire pour tenir sa parole faite à mon père.

    - Je suis désolé. Je ne voulais pas ça.

    - Tu as pris ta décision. Tu es parti parce que tu ne voulais pas de moi.

    - Je ne voulais pas qu’on me marie à une enfant et qu’on décide avec qui je m’unirais. Si ça avait été une autre que toi cela aurait été la même chose.

    - Je sais.

    Nous étions déjà devant la maison de mon père. La maison dans laquelle j’avais grandi.

    - Je te laisse avec ton père. A tout à l’heure Matthiew.

    - Ouais c’est ça ! Attends ! Est-ce qu’ils ont emmené une jeune fille ici ?

    - Oui. Elle est à l’intérieur dans ton ancienne chambre. C’est ta fiancée ?

    - Non !

    - Mais tu tiens à elle.

    - Oui. Enormément.

    Elle est partie sans rien ajouter et j’ai franchi avec angoisse le seuil de la maison le cœur battant.

     

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    Chapitre 18




    Mon père n’avait pas changé. Il était toujours le même. Quelque part ça me réjouissait de le revoir mais d’un autre côté je savais que les choses n’avaient pas changé. Sa priorité la continuité des traditions pour le soi-disant bien être de la meute.

    - Pourquoi tout ceci, père ? dis-je légèrement en colère.

    - Bonjour fils. Assieds-toi.

    - Je veux voir Alice.

    - Elle est encore inconsciente mais elle va bien. Nous avons du temps pour parler.

    - Non ! Je vais la rejoindre que tu le veuilles ou non.

    Je me suis dirigé vers mon ancienne chambre. J’ai pris le temps de fermer la porte derrière moi et je me suis dirigé vers mon lit, là où se trouvait Alice.

    - Alice ! Alice ! Réveille-toi, lui dis-je tout bas en lui caressant la joue.

    Elle a ouvert les yeux difficilement, dans un état second, entre la conscience et l’inconscience.

    - Matthiew ? dit-elle hésitante.

    - Oui, je suis là avec toi. Je suis désolé pour tout ça. Je ne voulais pas te créer de problèmes.

    Elle essayait de s’assoir sur le lit et je me levais pour l’y aider.

    - Il y avait trois hommes et une femme cachés dans l’appartement. Je n’ai rien pu faire. D’ailleurs je ne sais pas si j’arriverais à les reconnaître j’étais déjà dans le brouillard quand ils m’ont fait face.

    - Je sais.

    - Où sommes-nous ? Je ne reconnais pas l’endroit et pourtant il y a quelque chose qui me semble familier.

    - Nous sommes chez mon père et cette pièce est mon ancienne chambre.

    - Oui ! Exact ! Je reconnais ton odeur et puis ici aussi tu as des petites sculptures de loup. Mais là n’est pas la question, pourquoi sommes-nous ici ?

    - Mon père est le chef d’un clan et il veut me récupérer. Il veut que je lui obéisse.

    - C’est à cause de ça que tu es parti ?

    - Oui pour une grande majorité.

    - Tu me caches quelque chose ? me dit-elle en me fixant.

    Je lui racontais pour le mariage, Mya, le fait qu’elle n’était qu’une enfant. Elle a écouté sans rien dire, ce qui n’était pas spécialement dans ses habitudes.

    J’étais étonné de son calme. On l’avait enlevé et emmené dans un endroit inconnu et elle le prenait bien. Du moins en apparence. Je commençais à la connaitre et après l’étonnement c’était plutôt de la fierté que je ressentais. Elle avait une capacité étonnante à cacher ses sentiments, ses peurs. S’en était quelquefois effrayant. Je me demandais combien de temps il lui faudrait pour réagir.

    - C’est dégoutant, me dit-elle au bout de cinq minutes. Comment on peut forcer une jeune fille d’à peine 16 ans à se marier à un inconnu ?

    - Son père avait un accord avec le mien, un peu comme un pacte. Je l’ai trahi en m’enfuyant et ça fait un plus de deux ans que n’avais vu ma famille.

    - Nous avons eu le même parcours sauf que toi tu as pris les bonnes décisions et moi non.

    - La différence c’est que ma mère m’avait laissé pas mal d’argent à sa mort ce qui m’a permis de faire certains choix. Est-ce qu’un jour tu me diras ce qui s’est passé dans ta vie ?

    - Un jour certainement. Laisse-moi du temps.

    - Tout ce que tu veux ! lui dis-je en passant le dos de ma main de sa tempe à son menton m’électrisant par la même occasion.

    - Est-ce que l’on va me faire du mal ? demanda-t-elle brusquement.

    - Non ! Je les empêcherais, il ne t’arrivera rien. Ils ont juste besoin d’un moyen de pression pour que je revienne.

    - Et ?

    - Et quoi ? Tu sais très bien maintenant mes sentiments. Ce baiser te l’a montré, non ?

    - Oui, me dit-elle en s’approchant dangereusement de mon visage.

    Elle m’enlaçait fébrilement passant ses bras autour de moi. Elle se lovait contre mon torse faisant battre mon cœur un peu plus vite.

    Puis elle s’est reculée légèrement et m’a déposé un baiser sur mes lèvres, puis deux, puis trois, jusqu’à ce que je n’arrive plus à me contrôler.

     

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    Chapitre 19

     

    Nous avions le souffle court et nos lèvres étaient brûlantes et gonflées à force de nos baisers.

    J’avais le cœur qui battait très vite et mes yeux étaient rivés aux siens.

    -         - J’ai quelque chose à te révéler mais je ne sais pas comment te le dire sans te faire peur, lui dis-je en restant fixés à ses grands yeux expressifs. J’aurais aimé avoir plus de temps pour le préparer à ce terrible secret mais je préfère que tu l’apprennes de ma bouche par d’autres tu prendrais ça comme une trahison.

    -         - Tu commences à me faire peur. Il y a pire sur ta famille ? Sur toi ?

    -         - Les deux, lui dis-je tout en bas en baissant la tête.

    -         - Parle-moi. J’ai besoin de savoir.

    -         - Je t’aime Alice. Je t’aime depuis le jour où mon regard s’est posé sur toi et j’ai peur que tu ne veuilles plus me voir, j’ai peur que tu me fuis.

    -         - Pourquoi ?

    -         - Parce que je suis un monstre, un être abject, je suis contre nature.

    -         - Je ne comprends pas, me dit-elle d’une voix inquiète en s’écartant de moi.

    -         - Regarde mes yeux Alice. A qui te font-ils penser ? Essayes de deviner. Fais un effort, c’est trop dur.

    -         - Tes yeux ? dit-elle d’une voix tremblante. C’est vrai que tes yeux m’ont toujours fait penser à …

    -         - Oui Alice, vas-y, continue. Je t’en supplie !

    -         - Mais c’est impossible.

    -         - Si Alice c’est possible, vas au bout de ta pensée.

    -         - Tu as les mêmes yeux que mon loup. La même couleur, le même éclat, les mêmes expressions. Tu ne veux quand même pas me faire croire que…

    -         - Que je suis…. Ton….. loup ? Si, c’est exactement ce que je suis. Je t’ai sauvé cette nuit là parce que j’étais déjà avec toi.

    -         - Arrête ! dit-elle en se levant brusquement. Je ne peux pas croire en tes paroles. C’est impossible, les loups-garous n’existent pas.

    -         - Je ne suis pas un loup-garou. Rappelle-toi la conversation que nous avons eu au sujet de mon manuscrit.

    J’essayais de m’approcher d’elle doucement et de prendre ses mains mais elle reculait toujours et gardait ses mains contre son corps. J’essayais d’accrocher ses yeux comme nous le faisions il y a encore peu de temps mais j’y voyais la peur et la colère alors je n’ai pas insisté.

    -         - C’était l’histoire d’un homme que se transformait en animal et qui tombait amoureux d’une simple humaine. Tu avais dit que c’était un métamorphe. Alors tout est vrai ? Tu me parlais de notre histoire ?

    -         - Oui mon amour. Tout est vrai, lui dis-je en m’asseyant sur mon lit complètement désespéré mais tellement soulagé de ne plus avoir de secret pour elle.

    -         - Je ne peux pas encore te dire que j’accepte le fait que tu te transformes en loup. J’avoue que ça me fait peur mais je comprends mieux certaines choses. J’aimerais que tu me racontes tout maintenant.

    J’essayais tant bien que mal à tout lui expliquer. Elle restait loin de moi et évitait de me regarder. Elle était attentive et me posait des questions. Au moment où je terminais mon récit on a frappé à la porte de ma chambre.

    -         - Matthiew ! C’est l’heure ! Ton père et les autres t’attendent pour le conseil.

    -         - Mya va t’en d’ici ! Et dis à mon père d’aller se faire voir.

    Toute ma colère montait en moi et je n’avais qu’une envie de me transformer et de courir à travers bois jusqu’à ce que je sois plus calme. Mais je n’étais pas seul, je devais veiller sur Alice. Je voulais rentrer chez moi avec elle, reprendre là où on s’était arrêté. J’avais envie de m’endormir près d’elle et de me réveiller avec l’odeur de ses cheveux et la chaleur de son corps.

    -         - Matthiew ! Tu dois parler à ton père, dit Alice subitement me faisant sortir de mes rêveries brusquement. C’est peut-être ta dernière chance de t’expliquer avec lui.

    -         - Je ne veux pas te laisser seule. Et puis ils t’ont enlevé et amené ici. Je ne leur pardonnerais jamais pour ce qu’ils t’ont fait.

    -         - Nous en reparlerons plus tard. Vas ! J’ai besoin d’être seule, de réfléchir sur toi, sur nous.

    -         - S’il te plait ne t’enfuis pas dès que j’aurais le dos tourné. Même si tu ne veux plus de moi je veillerais à ce que tu retournes à Seattle auprès de Mr et Mme Blackwells et si tu me le demandes je sortirais de ta vie.

    -         - Je te jure de ne pas m’enfuir.

    Je franchissais la porte en prenant soin de la refermer derrière moi. J’étais anéantie et j’en voulais à mon père, à la meute, pour avoir gâché ma vie depuis de longues années maintenant.

    J’ai traversé les quelques bâtisses du village et me dirigeais vers un bâtiment un peu plus grand que les autres, l’endroit même où mon père avait l’habitude de réunir la meute.

    A mon entrée tous les hommes et les adolescents qui se trouvaient là se sont tues et m’ont regardé avancer vers leur chef.

    -         - Fils ! Assieds-toi ! Tu es en retard pour le conseil.

    -         - Je ne viens pas assister au conseil. Je viens vous dire que je quitte la meute et ce village dès demain. J’emmène avec moi la jeune fille que tu as fait enlever et je compte bien ne jamais revenir.

    -         - De quel droit oses-tu parler ainsi à notre chef ? me dit Kurt d’une voix éraillée et pleine de colère et de rage.

    -         - De quel droit ? C’est peut-être votre chef mais pour moi il est mon père, criais-je en regardant Kurt comme si j’allais d’un instant à l’autre lui sauter dessus.

    -         - Calmez-vous ! suggéra un vieil homme au fond de la salle. Je savais sans même me retourner à qui appartenait cette voix. Mon oncle avait été un allier mais les années avaient passées sans que je sache si les choses avaient changé ou non. Je pense que Matthiew a besoin de parler seul à seul à son père. Je te suggère donc d’ajourner le conseil jusqu’à demain.

    Mon père acquiesça de la tête et tout le monde s’est levé afin de nous laisser seul un moment mais c’était sans compter Kurt qui m’a bousculé en passant près de moi.

    -         - Veux-tu qu’on reste ici ou bien qu’on rentre chez nous ? me demandait mon père.

    -         - Ici ça fera l’affaire. Alors commençons. Pourquoi veux-tu absolument que je revienne ?

    -         - Parce que ta place est ici.

    -         - Non ! Je veux la vérité tout de suite.

    -         - A quoi bon, de toute façon tu pars demain.

    -         - Et je t’ai trouvé un peu trop calme sur ce coup-là.

    -         - Je vois que tu me connais bien. Parle-moi de la jeune fille, tu l’aimes ?

    -         - Cela ne te regarde pas. Tu n’avais pas le droit non plus de m’envoyer presque toute ta meute pour me ramener. J’ai fait une croix sur toi et sur ce village le jour où je suis parti il y a un peu plus de deux ans.

    -         - Tu devais épouser Mya, son père avait accepté cette union.

    -         - Nous ne sommes plus au moyen âge. J’ai le droit de décider de ma vie, d’épouser qui je veux.

    -         - Comme cette fille ?

    -         - Oui comme cette fille. Alors ne t’avise pas à te mettre en travers de ma route.

    -         - Tu m’en veux encore pour ta mère ?

    -         - Laisse ma mère reposer en paix. Tu ne la méritais pas et elle en est morte.

    -         - Tu n’as pas le droit de me juger. Je suis le chef et je dois prendre certaines décisions.

    -         - Je m’en vais, on ne pourra jamais avoir une conversation normale.

    Je tournais les talons et je filais vers la sortie lorsque la voix de mon père m’a stoppé net.

    -         - Je suis malade Matthiew. Je n’ai plus beaucoup de temps à vivre.

    -         - C’est encore un moyen de pression ? Tu veux me prendre par les sentiments, lui demandais-je amèrement.

    -         - Non ! Je te dis la vérité. Il est temps pour toi de prendre ma place.

    -         - Quoi ? Il n’en est pas question. Je ne veux pas de ce rôle et tu le sais très bien.

    -         - Tu n’as pas le choix, tu es mon fils, mon héritier et puis tu dois prendre Mya comme épouse à ma mort, c’est nos lois.

    -         - A voilà ! Nous y sommes ! Tu as tout calculé. Je n’aime pas Mya et je ne l’aimerais jamais.

    -         - Mais qui te dis de l’aimer. C’est comme ça que ça doit se passer, un membre de la famille doit la prendre comme épouse.

    -         - Alors choisis quelqu’un d’autre.

    -         - Non ! Tu obéiras je t’en fais le serment.

    -         - C’est une menace ?

    -         - Prends-le comme tu l’entends.

     

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    Chapitre 20

     

    Mon père, si il m’avait dit la vérité, était proche de la mort et au lieu de se réconcilier avec son unique fils, de bénir sa vie nouvelle, il recommençait à géré ma vie. Mais j’ai lutté une fois, je recommencerais.

    Pour l’instant je n’avais qu’une hâte rejoindre Alice.

    Elle était encore dans ma chambre et dans sa main un de mes loups sculptés.

    -         - J’ai entendu des cris, qu’est-ce qui s’est passé ?

    -         - La meute n’a pas apprécié que je veuille parler à mon père.

    -         - Et ?

    -         - Et on part demain matin. Je te ramène à Seattle.

    -         - Tu reviens ici après ?

    -         - Non ! Je ne remettrais plus jamais les pieds ici. Du moins tant qu’ils n’ont pas accepté de vivre avec leur temps.

    -         - Ton père, je vais le rencontrer avant que l’on parte ? J’aimerais le voir au moins une fois.

    -         - On assistera au repas si tu le désires.

    -         - Merci.

    Elle s’est retournée afin de regarder par la fenêtre tenant toujours dans sa main le petit loup en bois.

    -         - Alice, j’ai besoin de toi.

    -         - Je sais, dit-elle en soupirant. Je peux te poser une question ?

    -         - Oui.

    -         - Est-ce que je peux craindre pour ma vie avec ce que tu es ?

    -         - Alice, est-ce que tu t’es senti en danger avec le loup chaque nuit ?

    -         - Non, c’était plutôt le contraire, je ne m’étais jamais senti aussi protégée.

    -         - C’est ce que je suis. Mon caractère ne va pas changer d’une forme à une autre.

    -         - Est-ce que je te verrais te transformer ?

    -         - C’est possible si je dois te protéger en urgence mais j’ai appris à me maitriser, à contrôler mon côté animal. Donc je peux te dire avec certitude que si tu veux voir ma transformation c’est parce que nous l’aurons décidé ensemble.

    -         - Oh ! Matthiew ! me dit-elle en se jetant dans mes bras. J’ai voulu te détester, j’ai voulu avoir peur de toi. Mais je n’y arrive pas. Je t’aime.

    -         - Qu’est-ce qu.. Qu’est-ce que tu as dit ? lui demandais-je en mettant un doigt sous son menton afin de lui faire lever la tête pour que nos regards se croisent.

    -         - Je t’aime Matthiew, répétait-elle tout en versant des larmes qui roulaient sur son visage.

    -         - Oh mon amour ! Si tu savais depuis combien de temps j’attends ses paroles, rajoutais-je en l’embrassant tendrement.

    Il faisait nuit lorsque nous avons été convié à partager le repas avec tout le monde. Alice s’accrochait à ma main anxieuse.

    Nous nous avancions vers la lumière d’une autre bâtisse où tout le monde était déjà attablé.

    Mon père mangeait sans lever la tête vers nous alors que Mya venait à notre rencontre.

    -         - Je vois que les choses ont évoluées entre vous, nous dit-elle en regardant nos doigts enlacés.

    -         - Je ne vois pas en quoi ça te concerne, lui dis-je un peu sur le qui-vive et surtout je me demandais si elle savait ce que mon père avait exigé.

    -         - Matthiew reste poli s’il te plait, me priait Alice, ne gâche pas cette soirée.

    Je lui ai fait un sourire et je lui ai déposé un baiser sur la tempe alors que nous suivions Mya jusqu’à notre place.

    Je savais que c’était mon père qui avait décidé où nous serions installés. Il n’avait pas perdu ses habitudes. C’est à cette place qu’il mettait tous ceux qu’il voulait surveiller, analyser afin de trouver leurs points forts ou leurs points faibles. Nous en étions donc arrivés là.

    Je serrais les dents, j’étais prêt à exploser. Alice me tenait la main et de son pouce caressait ma paume afin que je sache qu’elle était avec moi.

    J’étouffais, je voulais partir d’ici. C’était trop dur à supporter. Je détestais cet homme qui était mon père.

    A l’intérieur de mon corps je sentais les changements, mon sang bouillonnait, il fallait que je me contrôle, il le fallait.

    Le repas s’est enfin terminé sans que je réussisse à avaler quoi que ce soit. Alice s’était montrée forte et j’étais fière d’elle.

    -         - Matthiew ! appelait mon père.

    -         - Qu’est-ce qu’il y a ?

    -         - Attends ! Bonjour mademoiselle, dit mon père en se tournant vers Alice. J’aimerais faire quelques pas avec vous, il fait bon ce soir pour nous permettre une promenade digestive. Enfin si vous le voulez bien sûr.

    -         - Il n’en est pas question. Alice n’ira nulle part avec toi. Avec ce que tu lui as fait tu aurais dû t’excuser en premier lieu.

    -         - Matthiew ! Ne t’inquiète pas pour moi. Je te rejoins tout à l’heure. S’il te plait.

    -         - Mmmm…. Mais n’aies aucune confiance en lui, reste sur tes gardes.

    -         - Promis.

    Je la regardais s’enfoncer dans la forêt avec mon père. Cette entrevue ne me disait rien qui vaille. Mon père était trop calme, trop sûr de lui, il préparait quelque chose j’en étais persuadé.

     

    loinrue1

     


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