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    CHAPITRE 14





    L’été allait s’achever et j’avais repris le chemin des cours. Je trouvais ça rébarbatif mais je devais continuer, je n’avais pas le choix.

    Reprendre les cours sans Ashley à mes côtés n’avait pas été si simple au début. Bien sûr les premiers jours tout le monde compatissaient à ma peine et venaient me voir pour me demander comment j’allais. Je leur répondais poliment mais je n’avais pas envie de me rapprocher d’eux pour autant.

    J’avais décidé d’être seule bien que de temps en temps j’allais boire un verre avec les amis d’Ashley. Ce n’était pas pareil et pourtant pour eux le cours de leur vie reprenait comme si il ne s’était rien passé. C’est sûr que les rumeurs allaient bon train sur la mort de mon amie. Et plusieurs fois le mot vampire a été dit mais sans grande conviction et plutôt sous forme de groupe satanique qui voulait se faire passer pour des suceurs de sang.

    J’attendais avec impatience la fin de mes cours pour aller rejoindre Raphaël chez lui. J’avais mon pass maintenant et je pouvais aller et venir comme je le voulais. Je ne sais pas pourquoi mais à chaque fois je faisais un max de bruit pour ne pas avoir la surprise de le surprendre en train de se nourrir. Quelque part je pense qu’il m’en était reconnaissant.

    Nous passions la plupart du temps dans la chambre, tellement amoureux que nous ressentions le besoin de nous unir en un seul corps dès que nous nous retrouvions. Je pensais à mon état d’esprit il y a encore quelques mois lorsqu’Ashley se moquait de moi sur le fait que j’étais encore vierge.

    Mes weekends je les passais chez Raphaël. Mes parents avaient pris l’habitude de voir mon petit ami et ils avaient acceptés que je passe plus de temps avec lui plutôt qu’avec eux. J’étais fier de lui, il avait fait énormément d’efforts pour qu’à leurs yeux il paraisse tout à fait normal.

    Un matin je me suis réveillée, il n’était plus à mes côtés. Je me redressais brusquement car la plupart du temps si il se levait avant moi j’avais quand même le droit à quelques baisers ici et là qui me réveillait légèrement alors qu’il me disait de me reposer encore un peu. Je tendais l’oreille il n’y avait aucun bruit. Je trouvais ça bizarre car la plupart du temps j’entendais de la musique. Je suis sortie pour me diriger vers le salon et plus j’approchais plus j’entendais des voix.

    Je ne savais pas si je devais m’annoncer ou bien repartir dans la chambre.

    J’hésitais lorsque la voix de Calum a prononcé mon prénom. On parlait de moi ? Je sais que ce n’est pas bien d’écouter aux portes et encore moins lorsqu’il s’agit de vampires qui peuvent perdre le contrôle d’un moment où un autre.

    - Tu comptes lui dire quand ? disait Kéryan le batteur du groupe.

    - Laissez-moi tranquille. Vous ne voyez pas que je suis heureux, pourquoi jeter des pierres dans ce qui pour moi est parfait.

    - Parfait pour le moment. Elle est en danger. Tu le sais très bien. Je suis sûr qu’ils savent pour vous deux. Tu ne veux pas que ça recommence encore une fois. Je pense à nous tous en te mettant en garde. Je ne sais pas ce qui s’est passé la première fois, tu n’en as jamais parlé et puis aucun de nous étions transformés ni même nés mais je ne veux pas perdre ce que j’ai en ce moment pour une humaine aussi sympathique qu’elle puisse être.

    - Vous ne comprenez pas ! Vous n’avez pas encore connu cette forme d’amour. J’ai eu le plaisir de le vivre une fois et la fin a été tragique pour celle que j’aimais mais cette fois-ci je sais qui je dois combattre et je la protégerais. Je sais que je peux y arriver, elle est tout ce que j’ai voulu.

    - Tu ne peux pas avoir une vie normale, avec femme et enfants et pourquoi pas un chien pendant que tu y es. Il va falloir que tu tournes la page pour sa sécurité, pour sa vie. Si tu l’aimes vraiment tu sais que j’ai raison.

    - Non ! Il y a une solution !

    - Comme tu veux mec, on t’aura prévenu. Mais ton esprit est si embrouillé que tu n’as même pas pris conscience qu’on nous espionnait en ce moment même.

    La vache ! Ils m’avaient repéré. Je n’ai pas eu le temps de retourner en courant dans la chambre que Raphaël m’avait déjà rattrapé et me bloquait le passage.

    Ses yeux étaient d’une telle noirceur que j’en avais le souffle coupé. Mon cœur battait vite et mes mots restaient au fond de ma gorge.

    J’entendais plus loin la porte de l’entrée claquer me confirmant que j’étais seule avec Raphaël.

    Je le fixais moi aussi attendant la moindre de ses réactions. Il ne se calmait pas mais me laissait passer pour que je puisse entrer dans la pièce. J’étais en colère, je savais qu’il le ressentait. Mais j’avais peur aussi. Peur de ce que j’avais entendu. Je ne savais pas de quoi il s’agissait sauf que ça voulait dire qu’il me faudrait dire adieu à cet amour si parfait, trop parfait peut-être, j’aurais dû m’y préparer.

    Je préparais mes affaires. Je voulais rentrer chez moi. Je ne savais pas si j’étais prête à entendre ce qu’il avait à me dire.

    Il s’est approché de moi, son visage n’avait pas encore repris son calme et ses yeux étaient toujours aussi sombres. Je reculais machinalement jusqu’à ce que je me retrouve une fois de plus coincée entre le mur et lui. Mais cette fois-ci ce n’était pas pour les mêmes raisons. Je respirais fort et je sentais la soif. La soif ? La soif de quoi ? Et puis j’ai eu comme un flash je ressentais les envies de Raphaël. Je voyais exactement ce qu’il avait en tête. Et pour l’instant il avait envie de moi encore plus fort qu’à son habitude mais en même temps il avait envie de se nourrir de mon sang. Je frémissais et la peur me gagnait.

    Je savais que je ne pourrais pas me sauver. Même si je criais personne ne viendrait à mon secours et je ne courais pas assez vite pour lui échapper.

    Mais étrangement j’avais envie de goûter à cet amour plus violent, plus bestial et c’est sans doute ça qui me faisait si peur.

    Nos regards ne se lâchaient pas. Il était là devant moi, m’empêchant de partir. Enfin pas exactement, ses bras m’encadraient alors que ses mains étaient posées sur le mur. Je n’ai pas compris ce qui m’a tenté à ce moment là. J’ai posé mes mains de chaque côté de ses tempes plongeant mes doigts dans ses cheveux soyeux et noirs. Mes lèvres se sont jetées littéralement sur les siennes alors qu’il baissait la garde et me prenait dans ses bras.

    Je l’ai poussé vers le lit essayant de prendre le contrôle. Il me regardait avec envie alors qu’il était allongé sur le dos sur la couette moelleuse.

    Je me déshabillais rapidement ce qui fut très facile puisque je n’avais qu’un haut léger et une petite culotte.

    Son regard était toujours noir mais il brillait d’une lueur que je ne lui connaissais pas. Je défaisais à la hâte la ceinture de son pantalon et le retirait avec plus de facilité que je ne le pensais. Heureusement pour moi il était torse nu. Je me dirigeais avec envie vers son corps. Je crois qu’avec Raphaël j’avais acquis plus d’expérience que n’importe quelle femme en un temps record. je me suis mise à califourchon sur lui. J’ai fait en sorte que ça se passe en douceur pour commencer mais mon corps ondulait dans une danse endiablée me faisant monter mon désir par des gémissements de plus en plus soutenus. Il s’est redressé embrassant avidement mes seins.

    Je voulais qu’il me regarde et c’est à ce moment là que j’ai vu ses crocs, laissant apparaître sa soif. Je savais ce qu’il désirait, je l’avais senti depuis le début. Je me penchais vers lui, poussant mes cheveux sur le côté afin de lui présenter mon cou. Il n’a pas eu le temps de réfléchir, j’ai senti ses crocs s’enfoncer dans ma chair suivi par un effet de sucions qui nous a emporter comme jamais. L’extase à l’état pure, c’est ce qu’il avait dit et il avait raison.

    Malheureusement pour moi, la chaleur qui emplissait mon cœur a été très vite refroidit. Je me suis retrouvée allongée sur le lit rapidement et brusquement et me suis rendue compte que Raphaël avait disparu de la chambre.

    J’ai enfoui ma tête dans l’oreiller pleurant mon amour perdu. Oui c’est ce que je ressentais à ce moment là, un énorme vide, un abandon.

     

     

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    CHAPITRE 13




    Je me suis préparée un sandwich que j’ai mis dans une assiette, ai pris un coca dans le frigo et est allée dans le salon où se trouvait l’homme de mes rêves.

    J’étais fascinée par son regard, par son apparence, sa beauté tout simplement. Il m’attendait sagement me faisant le plus beau des sourires se poussant légèrement pour que je m’assoie à côté de lui.

    Il était venu me chercher à la même heure que la veille et m’avait emmené directement chez lui. Il était en train de composer et j’adorais le voir noter ses notes sur du papier à musique avant de les essayer sur sa guitare.

    J’écoutais sans rien dire mangeant mon encas. Je songeais à tous les efforts qu’il avait fait en 24 heures. Tout d’abord il avait remarqué combien ça m’avait profondément blessé de ne pas avoir pu le joindre lorsque j’avais perdu ma meilleure amie et s’était acheter un portable.

    Ensuite il avait rempli son frigo et quelques uns de ses placards pour que je puisse manger comme bon me semble.

    - Je suis à toi tout de suite, j’ai pratiquement fini. Calum doit passer prendre cette partition demain pour pouvoir travailler dessus avec les autres, me dit-il me ramenant à la réalité.

    - Ce n’est pas grave. J’aime te voir comme ça.

    Après un tendre baiser il est retourné à ses occupations pendant que j’allais nettoyer et ranger la cuisine histoire de m’occuper.

    Je constatais qu’il y avait un autre frigo plus petit à l’intérieur d’un des placards du bas. Il y avait un cadenas qui le maintenait fermé et je me demandais si ce n’était pas là une réserve de nourriture pour lui, enfin pour ce qu’il était, donc une réserve de sang.

    - Tu es bien curieuse, me dit une voix derrière moi.

    - Excuse-moi ! Je n’aurais pas dû fouiller.

    - Je te l’ai dit ici tu fais comme chez toi. J’ai senti ton malaise et j’ai cru que tu avais des soucis. Tu veux voir à l’intérieur ? me demanda-t-il en sortant une clef de sa poche.

    - Euh… non ! Je ne suis pas prête à te voir engloutir du sang humain. Tu ne mords pas les gens alors ?

    - Si ! J’aime le sang frais ! Mais c’est un peu une réserve au cas où ! Tu sais si je n’arrivais pas à me contrôler.

    Il s’approchait de moi me regardant intensément. J’avais toujours peur de basculer vers autre chose. Surtout maintenant que je savais qu’il pouvait me soumettre à son emprise par le biais de son iris. Et pourtant je l’ai regardé moi aussi plongeant dans ses yeux espérant peut-être atteindre son ame.

    Il m’embrassait la joue, le menton, le coin de mes lèvres, mon cou, me rendant complètement folle.

    - J’ai enfin terminé mon amour, je peux enfin m’occuper de toi.

    Sa voix était suave et grave. Son désir se faisait ressentir et je savais où il voulait en venir. J’ai été surprise de constater que j’avais attendu cela toute la journée. Je me collais à lui, le caressant à mon tour.

    J’étais surprise de voir que je n’étais plus aussi timide que la veille et que mes sens étaient près à fondre en lui encore une fois.

    Il m’a pris dans ses bras et en moins de temps qu’il a fallu pour que je m’en rende compte nous étions déjà dans sa chambre.

    Ses caresses étaient envoutantes et les sensations qu’il m’envoyait me rendaient fébrile. Je ne connaissais pas les hommes humains mais en aucun cas j’aurais voulu à présent qu’ils me touchent. J’avais goûté aux plaisirs charnels avec un vampire et c’était exceptionnel.

    Nous nous sommes très vite retrouvés nus, toujours debout au milieu de la chambre. Ses doigts étaient experts et descendaient le long de mon dos laissant comme un léger fourmillement après leur passage. Raphaël m’embrasait fougueusement, sa langue dans ma bouche remuant à la perfection au contact de la mienne.

    Il savait s’y prendre c’était incontestable. Ses gestes, ses caresses m’emportaient inévitablement. Je sentais monter en moi une extase extrême que je n’aurais jamais imaginé en être capable. Je n’osais crier et pourtant c’est ce que je fis très rapidement.

    Il m’embrassait en remontant doucement sur ma peau brûlante. Ses lèvres s’attardèrent sur mes seins durcit alors que je m’embrasais.

    Il m’a pris dans bras me plaquant contre le mur, mes jambes s’enroulaient autour de ses hanches Je m’accrochais à son cou ne sachant comment me comporter mais c’est lui qui a fait tout le travail m’emportant encore une fois dans un délice de plaisir. Enfin il gémit à son tour laissant monter en lui un plaisir réel et intense, un plaisir dont je me délectais avec lui, la parfaite communion entre deux êtres. Sans compter que je ressentais cela doublement de mon point de vue d’abord et ensuite par le sien en m’enveloppant d’une chaleur que je connaissais si bien.

    Essoufflés nous sommes allés nous allonger sur le lit. Je me lovais contre lui, sa peau était si douce.

    - Mon dieu, Raphaël. C’est toujours comme ça ?

    - Je ne vois pas ce que dieu à avoir avec ça mais je t’avais dit qu’aujourd’hui serait meilleur qu’hier.

    Le temps passait très vite en sa compagnie et je ne voulais pas le quitter.

    J’étais bien et enfin heureuse. C’était trop beau et je me demandais si nous n’avions pas une épée de Damoclès qui s’abattrait sur nous un jour ou l’autre. J’étais sûr que ce moment viendrait tôt ou tard. Aimer quelqu’un comme lui était impossible. Enfin l’aimer était possible, rester avec lui non.

    - Tu vas bien mon amour ? me demanda-t-il inquiet. Je ressens ta tristesse, qu’est-ce qu’il y a ?

    - Je me demandais combien de temps allait durer mon bonheur.

    - J’espère toute ta vie. Léna, la vie n’est pas de tout repos mais on peut faire en sorte qu’elle soit belle.

    - Je ne vivrais pas éternellement. Et puis si quelqu’un veut me tuer ma vie risque d’être très courte.

    - Je ne le permettrais pas.

    - Comment est-ce possible qu’un être comme toi existe ? Je n’arrive toujours pas à y croire.

    - Et pourtant je t’ai prouvé que j’existais, répondit-il en souriant légèrement.

    - Oui. C’est vrai tu me l’as prouvé admirablement bien.

    - Disons que tu n’as pas d’autres comparaisons.

    - Disons que tu es unique. Est-ce que tu as cherché notre rencontre ?

    - Non. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai tout de suite sentie ta présence ce soir là, tu étais à l’extérieur. J’ai attendu dans le noir que la salle se remplisse, je savais que je devais te trouver.

    - Comment ça se fait ?

    - Je n’étais pas sûr. Je savais que j’étais attiré par toi sans te voir, sans te connaitre. Quelque chose d’invisible mais d’irrésistible. Au début j’ai cru que ce que je voulais c’est un semblant d’extase avec toi en buvant ton sang mais c’était plus que ça.

    - Un semblant d’extase ?

    - Oui. Lorsque l’on boit du sans directement sur un humain, il se passe quelque chose, une alchimie sensuel mais surtout sexuel. Aucun sentiment, aucun amour, juste du sexe.

    Je me reculais, laissant un espace vide entre nous deux.

    - Alors c’est comme ça aussi pour nous ? Juste du sexe.

    - Non ! Ne te méprends pas ! Laisse-moi finir. Lorsque nos regards se sont croisés quelque chose s’est passée. J’ai été touché par ta beauté et par ta force intérieure. Mon cœur froid s’est réchauffé tout d’un coup comme jamais je ne l’avais ressenti depuis ma transformation. Lorsque le véritable amour frappe un vampire c’est pour l’éternité. Une chose peut lui prouver la réciprocité de ses sentiments. Et j’ai su que j’avais raison au Pearl.

    - J’ai du mal à comprendre.

    - J’ai vu que tu ressentais mes pensées, mes pensées intimes.

    - Oh la chaleur qui m’enveloppe.

    - Oui. Que ressens-tu exactement ?

    - J’ai l’impression d’être toi. Je ressens tes caresses sur ma peau parcourant chaque parcelle de mon corps. J’ai envie de toi comme tu as envie de moi. Et lorsque ….. lorsque l’on fait l’amour je ressens mon propre plaisir mais également le tien.

    - Impressionnant !

    - Alors rien ne pourrait nous séparer ?

    - Si malheureusement. Ta mort, la mienne, même si pour moi ce serait beaucoup plus complexe que pour toi. Tu es mienne Léna mais tu peux encore partir.

    - Partir ?

    - Oui. Si tu ne veux plus de moi. Tu peux me rejeter mais moi non. Il y a des choses qui vont peut-être un jour te choquer et tu ne voudras plus me voir. Moi je t’aimerais pour l’éternité.

    - Ce n’est pas juste.

    - La vie n’est pas juste mais la mort ne l’est pas non plus.

    - Je ne veux pas te quitter. Jamais ! Existe-t-il un moyen pour empêcher cela ?

    - Oui, Léna il existe un moyen mais je n’ai pas le droit de le divulguer. Tu dois trouver toute seule la solution.

    - Ce n’est pas juste. Et si je ne trouve jamais ?

    - Si nous sommes fait l’un pour l’autre, ce que je crois, tu trouveras. J’ai confiance en toi Léna.

    J’étais pensive et je n’arrêtais pas de penser à ce que Raphaël venait de me dire. Pour l’instant c’était un charabia. Il fallait que je trouve, je ne voulais pas le perdre. Pas maintenant. J’avais trouvé l’amour et je ne voulais pas le laisser filer. Je savais au fond de moi que si je perdrais cet homme, enfin ce vampire, je ne m’en remettrais jamais.

    Je me disais que j’étais folle de penser à tout ça alors que ça ne faisait que quelques jours que nous étions ensemble. Mais lorsque j’étais avec lui, lorsque j’étais dans ses bras, je savais que je faisais le bon choix. Pour moi aussi ça avait été une évidence, Raphaël était à moi.

     

     

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    CHAPITRE 12




    Il avait passé la nuit avec moi jusqu’à ce que le jour commence à pointer le bout de son nez. Cette fois-ci il me réveillait et me dit au revoir.

    J’étais encore endormie mais le goût de ses lèvres me laissait rêveuse.

    Nous avions décidé de nous revoir le soir même. Nous devions parler de la meilleure façon de le présenter à mes parents afin que je puisse passer plus de temps avec lui.

    Je devais commencer à en parler à mes parents, disons juste leur dire que j’avais rencontré un garçon. Et qu’il me plaisait déjà beaucoup. J’espérais qu’ils n’allaient pas être trop protecteurs et méfiant par rapport à ce qui s’était passé pour Ashley.

    Je passais la journée à ranger ma chambre, faire le tri de mes cours et faire la liste de ce qui pourrait me manquer pour la rentrée prochaine.
    J’étais tellement pris dans mon élan que j’ai entrepris de ranger mon armoire. Je n’arrivais pas à croire que j’avais accumulé autant de bazar depuis six mois.

    Lorsque j’ai entendu mes parents rentrer je suis descendue souriante en leur demandant comment c’était passé leur journée. Ma mère m’a regardé des pieds à la tête se demandant certainement si je n’avais pas pris quelque chose d’illicite. Mon père, lui, me connaissait un peu mieux. Il avait senti qu’il y avait autre chose.

    - Tu vas mieux on dirait ? me dit mon père.

    - Oui. J’ai décidé d’aller de l’avant même si je ne suis pas encore prête à oublier mon amie. Mais je recommence à sortir, à voir du monde.

    - Et tu as rencontré de nouvelles personnes ?

    - Oui. On peut dire ça comme ça. Mais ce n’est pas vraiment des nouvelles connaissances, nous les avons déjà rencontré plusieurs fois avec Ashley.

    - De quoi tu parles ? dit tout un coup ma mère comme si on venait de la sortir de sa rêverie.

    - Et bien je crois que ta fille a un nouveau petit copain.

    - Mais… Enfin es-tu prudente ?

    - Oui maman. Je t’assure je ne risque rien. Je le connais depuis un moment, on s’était juste perdu de vue. La mort d’Ashley nous a rapproché en quelque sorte.

    - Tu sais très bien qu’ils n’ont pas trouvé le meurtrier et la police pense que tu peux être en danger.

    - Je suis plus en danger seule qu’avec des copains.

    - Elle n’a pas tort, dit mon père.

    - Et puis tu ne peux pas me garder à la maison indéfiniment, les cours vont reprendre le mois prochain, il va bien falloir que j’y retourne.

    - Tu as raison. Mais reste prudente, promets-le moi.

    - Je te le promet. Et puis il doit venir me chercher ce soir, vous pourrez faire sa connaissance. Mais attention pas de questions gênantes j’ai 19 ans pas 16.

    - Ok ! Nous essaierons d’être raisonnables.

    - Merci !

    Maintenant j’espérais que Raphaël attende de me voir à la fenêtre avant de venir me retrouver dans ma chambre. Mais je me rappelais qu’il ne viendrait qu’à la tombée de la nuit.

    - Ah et puis il va venir me prendre assez tard. Il est musicien et il a un concert ce soir.

    - Un musicien ?

    - Bon ça va, pas de commentaires. Attendez de le voir avant de juger.

    Je passais devant mes parents pour aller dans la cuisine et regardais dans le frigo ce qu’on pouvait manger ce soir. Ma mère me regardait désespérer, elle venait certainement de se rendre compte qu’elle avait encore oublié de faire les courses.

    Je la pris par l’épaule et l’embrassait sur la joue. En fait nous avons trouvé ici et là quelques ingrédients et ensemble nous avons préparé le repas. Nous avons parlé de tout et de rien, de son boulot, du rangement de ma chambre, bref un pur moment de plaisir. Je ne m’étais pas rendu compte de tout ce que j’avais loupé depuis la mort d’Ashley et j’étais reconnaissant à mes parents de m’avoir laissé panser mes plaies.

    Le repas était sous le signe de la bonne humeur et je n’ai pas vu passer le temps. Je poussais mes parents vers le salon me chargeant de débarrasser la table et ranger la vaisselle dans le lave-vaisselle. Je voulais m’occuper les mains et l’esprit en attendant la tombée de la nuit.

    Je montais me préparer choisissant un jean et un tee-shirt moulant histoire de ne pas affoler mon père si je mettais une tenue un peu plus affriolante.
    Je cherchais ma veste sans grand résultat et j’ai donc mis sur mes épaules un petit pull que j’enfilerais si j’ai froid.

    Mon cœur s’est mis à battre lorsque j’ai entendu la sonnette de la porte d’entrée. Ça ne pouvait pas être lui. Je n’avais pas eu le temps de le mettre au courant.

    Alors que je descendais fébrilement, mon père m’avait devancé et avait ouvert la porte. Je me penchais et j’en ai eu le souffle coupé, Raphaël se tenait là se présentant à mes parents.

    Il s’est montré charmant et un poil enjoleur. Je commençais à le connaitre et je savais quel jeu il jouait à ce moment précis. Lorsque nos regards se sont croisés il m’a souri en me faisant un signe de la main. Il avait un peu changé son look, enfin très légèrement quand même.

    Mon père et ma mère lui donnèrent une poignée de main alors que je faisais les présentations. Je sentais qu’ils voulaient lui dire de ne pas me ramener tard mais ils savaient aussi que j’avais passé l’âge et se sont donc abstenus.

    Raphaël leur a dit que nous allions au cinéma à la dernière séance et qu’ensuite nous irions sans doute chez des amis. Il ajouta qu’il ne me laisserait pas rentrer seule et qu’il me raccompagnerait jusqu’à la porte, ce qui rassurait mes parents et ce qui m’a fait rougir de honte par la même occasion.

    Il restait auprès de moi jusqu’à une voiture garée devant la maison. Il m’a ouvert la portière avant de prendre place à son tour à l’intérieur. Je jetais un œil vers l’entrée de chez moi pour m’apercevoir que mes parents me regardaient partir avec un être dangereux sans le savoir.

    - Comment as-tu su ? lui demandais-je.

    - Tes pensées. Tu as été très perturbante aujourd’hui. Je n’ai pas pu me reposer comme je le voulais.

    - Tu dors la journée ?

    - Oui et non. En général nous essayons de vivre au même rythme que vous mais nous devons être prudent pour sortir en plein jour.

    - Tous les mythes sur les vampires sont exactes alors ?

    - Non ce sont vraiment des mythes. L’eau bénite, l’ail, les croix ne fonctionnent pas. Je ne dors pas dans un cercueil. Mais mon rythme de sommeil est très court donc en général quelques heures me suffisent pour me reposer.

    - Comment peut-on tuer un vampire ?

    - Je devrais m’inquiéter ? me demanda-t-il subitement.

    - Non. Mais si on me veut du mal comment je peux me défendre ?

    - Tu ne le peux pas.

    Je me suis mise à trembler sachant que je ne pourrais même pas me défendre en cas de danger. La peur me gagnait et je n’arrivais plus à réfléchir.

    - Je suis désolé si je t’ai fait peur mais tu devais savoir la vérité. Et pour ton information seul un vampire peut tuer un autre vampire.

    - Comment ?

    - Je préfèrerais ne pas avoir à te le dire. Alors tu veux aller quelque part ?

    - Non. Pas spécialement. Mais ça fait du bien de se voir ailleurs que dans ma chambre. Et puis au moins nous ressemblons à un couple normal. Tu as dit à mes parents que nous allions au cinéma. Et qu’est-ce que je vais leur dire si ils m’interrogent ?

    - On regardera les critiques sur internet. Ça te dit de venir chez moi ?

    - Tes amis seront là ?

    - Non. Nous n’habitons pas ensemble. Nous avons chacun notre vie. Alors qu’est-ce que tu en penses ?

    - Oui. J’aimerais vraiment voir où tu vis. Je suis curieuse d’en apprendre un peu plus sur toi.

    - Tu n’as pas peur d’être déçue ?

    - Je te le dirais lorsque nous serons arrivés.

    J’avais l’impression que le temps avait passé si vite que je me doutais qu’il n’habitait pas si loin que ça de chez moi. Ce n’étais qu’à juste quelques pâtés de maison de mon quartier. Je me dépêchais de sortir de la voiture avant qu’il ne vienne m’aider comme si j’étais quelqu’un d’important. D’ailleurs il va falloir que l’on parle de tout ça.

    Je regardais la résidence devant laquelle nous étions garés et il m’a pris la main m’entrainant vers un petit portail. J’étais éblouie par l’endroit et incroyablement surprise par le système de sécurité. Il a sorti de sa poche une carte magnétique qu’il passait devant une borne ouvrant automatiquement la porte.

    Il allumait les lumières et je me suis retrouvée dans une vaste pièce qui devait être le salon. Je regardais autour de moi, le canapé d’angle gris foncé, le mobilier léger en laquée blanc. Une telle modernité pour un être si âgé était très déroutant.

    - Ça te plait ? me dit-il.

    - Oui. C’est magnifique et tellement moderne.

    - J’ai peut-être 400 ans mais je ne suis pas un homme préhistorique non plus. J’ai appris à vivre avec l’air du temps.

    - Est-ce que toutes les pièces sont comme celle-ci ?

    - Oui. En fait je viens tout juste de m’installer ici. J’habitais en dehors de Londres mais ce n’était pas très pratique. Et puis je peux te voir plus facilement.

    - Tu es venue habiter ici pour être plus près de moi ?

    - Oui.

    - Et si je n’avais plus voulu te voir ? Si je t’avais rejeté ?

    - Je serais resté ici et dans l’ombre je t’aurais protéger.

    - Tu es certain que je suis en danger, n’est-ce pas ?

    - Oui.

    Mais il voulait changer de conversation et m’entrainait dans la cuisine. Cette fois-ci il y avait des meubles laquées rouges et de l’électroménager en inox. Il ne me laissait pas regarder les détails et m’entrainait déjà dans sa chambre.

    Cette pièce était magnifique. Le style était masculin mais cependant l’ensemble était très doux au regard. Les murs étaient de couleur crème, le reste chocolat avec une toute petite touche de vert ici et là.

    - Waouh ! Je ne pensais pas que ta maison serait aussi coloré.

    - Tu croyais quoi que tout serait sombre avec des meubles noirs ?

    - Un peu oui.

    - Nous sommes déjà assez dans l’obscurité comme ça, je voulais voir de la couleur, faire en sorte que la lumière entre dans cette maison. Je voulais de la modernité et aussi de la normalité.

    - Je comprends. Pourquoi tu ne peux pas sortir le jour ?

    - Je le peux mais à petite dose. Pour cela il faut que je vienne de me nourrir afin que mes forces et mes capacités soient aux plus hautes. il faudrait que je me nourrisse de sang humain tous les jours.

    - Alors ça veut dire que l’on pourrait avoir une vie normale tous les deux ?

    - C’est ce que tu veux ? Léna, je ne veux pas te forcer la main. Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques. Et puis un jour pour je ne sais quelle raison je pourrais basculer, te faire du mal, pire te tuer.

    - Je prends le risque. Nous ferons tout pour que ça fonctionne.

    Il m’a pris dans ses bras, prenant mes lèvres d’assaut alors qu’il m’emportait sur son lit. Ses caresses étaient douces et expertes. Comment ne pas succomber à de telles sensations. J’étais envahie d’images de corps enchevêtrés ondulant dans un plaisir charnel. En fait c’était Raphaël qui m’envoyait ses pensées les plus intimes alors qu’il parcourait mon corps déjà ouvert au désir que ça me procurais.

    Il me déshabillait par la pensée et le laissais faire dans la réalité. Je ressentais un double plaisir qui anéantissait toute force mais qui me faisait déjà gémir de plaisir.

    Il était doux et prévenant, se rappelant sans doute que pour moi c’était la première fois. Il a pris son temps cherchant mon plaisir et mes désirs plus que les siens. Je n’aurais jamais pensé que ce soit si bon.

    Lorsque nous nous sommes retrouvés dans les bras l’un de l’autre, il a laissé tout d’abord le silence règner dans la pièce. C’est moi qui a ouvert la bouche en premier ne sachant pas exprimer ce que je ressentais.

    - Merci, lui dis-je doucement.

    - Merci de quoi mon amour ?

    - D’avoir été aussi prévenant et doux avec moi.

    - Je ne suis pas une brute malgré les apparences. Je voulais que tout soit parfait pour toi.

    - Est-ce que c’est toujours comme ça ?

    - Non. C’est encore mieux. La prochaine fois, nous prendrons beaucoup plus de plaisir je te le promets.

    Je n’arrivais pas à croire ce que j’étais en train de vivre, je n’avais jamais été aussi heureuse et comblée. Je pensais déjà rougissant dans l’obscurité à la prochaine fois me blotissant dans les bras de Raphaël.

    - Je peux te demander un truc ? me demanda-t-il.

    - Mmmm oui !

    - Pourquoi n’as-tu jamais fait l’amour ? Tu n’as jamais rencontré quelqu’un qui t’aurait donné envie de le faire ?

    - Il y a encore six mois je vivais en Asie où j’ai passé pratiquement toute mon existance. Les garçons là-bas ne me plaisaient pas spécialement. Nous étions installés un peu en retrait d’une grande ville et je ne rencontrais presque pas d’occidentaux. J’ai vraiment été amoureuse une seule fois. Mais il était du pays et il avait été élevé avec certaines traditions. Ses parents ont arrangés pour lui un mariage avec une fille de son milieu et de sa culture. Mes parents ont alors eu une proposition pour venir s’installer en Angleterre et je les ai suivi.

    - Tu l’aimes encore ?

    - Non. En fait je me suis tout de suite rendu compte que je ne l’aimais pas vraiment. Du moins si je l’aimais mais c’était différent. L’excitation de ma nouvelle vie ici, de découvrir tout ce que j’avais loupé, ma rencontre avec Ashley, m’a fait oublié celui que j’avais laissé là-bas.

    - Alors si je disparaissais tu m’oublierais aussi facilement, me demanda-t-il d’un air soucieux.

    - Non. Toi ce n’est pas pareil. J’aurais dû fuir loin de toi pour ce que tu es et pourtant je suis là dans tes bras. Et c’est à toi que je me suis donnée.

    Il m’embrassait fougueusement reprenant ses caresses. Mais il n’est pas allée plus loin. J’étais frustrée, j’avais tellement envie de retrouver toutes ses sensations nouvelles.

    - Doucement mon amour. Nous avons tout le temps pour ça. Et puis il est l’heure, je dois te ramener chez toi. Je voudrais pouvoir venir te chercher chaque soir alors sois raisonnable.

    Je boudais mais me levais cependant. Il me montrait la salle de bain et j’ai pris une douche éclair. Le temps que je m’habille et que je me prépare il était déjà prêt tenant dans sa main un sèche cheveux.

    Je le regardais surprise.

    - Tu ne veux pas que tes parents se demandent pourquoi tu as les cheveux mouillés au beau milieu de la nuit.

    Je haussais les épaules et prenait l’objet. Il me regardait me sècher les cheveux comme si j’étais une des plus belles merveilles du monde. Ses yeux brillants avaient quelque chose de changer. En fait je savais ce qu’il y avait de changer chez Raphaël. Il était heureux et c’était la première fois que je le voyais ainsi.

    Il s’est approché, se mettant derrière moi. Ses bras m’enveloppaient, ses mains se posaient sur mon ventre. Je me laissais aller contre son corps.

    - Tu es la plus belle chose qui me soit arriver depuis longtemps Léna.

    - Je t’aime Raphaël et rien ni personne ne pourra y changer.

    - J’ai peur de te perdre.

    - Je serais prudente lorsque tu seras loin de moi.

    - Qu’est-ce que tu veux dire ?

    - Et bien les concerts, les tournées.

    - Je ne pars plus mon amour.

    Je me retournais pour pouvoir le regarder dans les yeux.

    - Quoi ?

    - Je ne pars plus. Nous prenons des vacances enfin officiellement nous préparons notre nouvel album.

    - Et officieusement ?

    - Je profite de chaque instant avec toi et je cherche à savoir qui te veut du mal.

    - Mais je ne suis peut-être pas en danger. C’était juste une supposition parce que j’étais proche d’Ashley.

    - Nous avons eu le rapport d’autopsie, Léna, elle a bien été vidée de son sang par un vampire. Et comme tu es avec moi, tu es certainement la prochaine sur la liste.

    - Tu comptais me le dire quand pour le rapport d’autopsie ? lui dis-je légèrement excédée.

    - En fait je ne voulais pas te le dire tout de suite.

    - Je croyais qu’on devait se dire la vérité ?

    - J’ai eu tort pardonne-moi.

    - Je t’aime trop pour te faire la tête de toute façon.

    Sur le chemin du retour nous nous sommes mis d’accord sur un film. Heureusement pour moi il avait eu le temps de chercher et mémoriser l’histoire ainsi que les critiques. Donc arrivée devant chez moi j’étais prête pour un interrogatoire.

    Il m’a raccompagné jusqu’à la porte. M’a donné le plus tendre des baisers.

    - Oh j’oubliais ! Tiens voici mon numéro de portable. Je m’en suis achetée un aujourd’hui.

    - Tu deviens raisonnable ?

    - Non. Je me suis rendue compte qu’avant je n’en avais pas besoin mais si c’est le moyen pour toi de m’appeler à l’aide c’est le plus important.

    J’ai pris son portable et j’ai entré dans sa mémoire mon numéro. J’étais heureuse de voir que j’étais la seule et unique personne de son répertoire.

    Une fois seule dans ma chambre je me suis couchée et j’ai repensé à cette soirée. J’essayais de me remémorer chacun de ses gestes sur ma peau en pensant à la prochaine fois.

    J’ai pris mon portable et j’ai tapé un message.

     

    « Tu me manques ! »
     
     
     
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    iris
     
     
    CHAPITRE 11




    Le soleil caressait mon visage lorsque je suis sortie enfin de mon sommeil. J’étais décidé à savoir ce qui c’était passé pour Ashley. Pour la première fois depuis la mort de mon amie j’étais décidé à prendre ma vie en main, du moins j’avais enfin une raison de me bouger.

    J’ai pris une douche rapide, me suis habillée et après un rapide petit déjeuner je suis sortie pour prendre la direction du centre ville. Je voulais voir l’endroit où on avait trouvé Ashley.

    Evidemment il n’y avait plus aucune trace mais je voulais quand même visualiser l’endroit. Je marchais dans les rues avoisinantes et me suis aperçue qu’on n’était pas si loin du Pearl. Pourquoi était-elle venue ici ? Si elle avait eu des entrées elle m’en aurait parlé. A moins que c’était son rendez-vous qui avait des places pour entrer.

    J’allais à la bibliothèque je voulais savoir si il existait des livres sur les êtres comme Raphaël mais j’ai été déçu. Rien à part des romans. Comment pourrais-je faire le tri entre la réalité et l’imagination des écrivains.

    J’étais déçue de ne pas avoir avancé. En fait la seule personne qui pourrait me mettre au courant était sorti de ma vie en un éclair. Comment lui dire que j’avais besoin de le revoir, que j’avais besoin de ses explications et surtout j’avais besoin de savoir qu’il n’était pour rien dans la mort d’Ashley. Car j’en étais persuadée celui qui l’avait tué était de la même espèce que Raphaël.

    Le soir je me suis postée à ma fenêtre et j’ai attendu longtemps mais personne n’est apparu, pas même une ombre.

    Je l’ai fait pendant plus de deux semaines et toujours rien. Je pensais très fort à lui, et dans mes pensées je l’appelais à venir me voir. Oui, on ne sait jamais. Pourquoi ne m’avait-il pas donné de ses nouvelles lorsqu’il était en Allemagne. Maintenant que j’y pensais sur trois semaines il n’y a eu que six concerts. Que faisait-il pendant son temps libre ?

    C’est un matin à mon réveil que j’ai aperçu cette enveloppe sur ma table de chevet. Elle était banale, en fait elle ressemblait à celles que j’avais dans le tiroir de mon bureau.

    Je l’ai ouverte et j’ai pris la feuille rapidement car j’avais senti cette odeur, son odeur.

     

     

    05.wir.skyrock.net17



     

     
     
    Je lisais encore et encore cette unique preuve que je n’avais pas rêvé toute cette histoire avec Raphaël. Bien sûr que je voulais le voir. Mais j’avais peur d’une seule chose, ma réaction lorsque je serais en sa présence. 

    Il me disait qu’il n’avait rien à voir avec la mort d’Ashley mais comment en être certaine ? Pour cela il faudrait que j’aie une confiance aveugle en lui mais pour l’instant ce n’était pas vraiment le cas.

    Est-ce que j’avais envie de savoir toute la vérité ou simplement une partie ? Mais si je ne savais pas toute son histoire un doute subsisterait toujours.

    Qu’est-ce que je voulais en fait ? Je réfléchissais longtemps à la question et à chaque fois une seule réponse venait me frapper en plein cœur, je le voulais lui !

    La peur me faisait-elle divaguer ou maintenant j’avais un intérêt certain pour le danger ?

    Je voulais le revoir, je serais devant la fenêtre ce soir à l’attendre.

    Et c’est ce que j’ai fait dès que je me suis retrouvée seule dans ma chambre. Mes parents étaient déjà couchés il se levait tous les deux à 5 heures. Je m’en voulais de les avoir obligés à changer leurs horaires pour moi. En fait je ne leur avais rien demandé. Deux fois par semaine ils commençaient à la même heure et demain était un de ces jours. J’avais regardé une vieille série sur le canapé du salon en grignotant mon plateau repas. Je n’avais pas tellement d’appétit et laissait la plupart de mes choix intacts.

    Enfin la nuit est arrivée et je montais les escaliers la tête pleine d’espoir, mon cœur battant à un rythme irrégulier, et de légers frissons au bas de mon ventre. Je devais me reprendre, je ne devais pas flancher. Nous avions rendez-vous certes mais c’était pour avoir une discussion et non pour nous envelopper de nos sens.

    Je m’approchais de ma fenêtre et regardait dehors. Au premier regard je n’ai rien vu mais en cherchant bien je l’ai aperçu tout d’abord caché derrière l’arbre puis se dévoilant petit à petit. J’ai senti une douce chaleur, je savais qu’il allait venir. Je me rendais compte que cette sensation troublante m’avait terriblement manquée.

    Je laissais la porte de ma chambre ouverte essayant de capter des bruits anormaux dans la maison, mais rien. Comment pouvait-il être si silencieux ?
    Enfin il entra doucement n’osant pas me sourire bien que c’est yeux me montraient qu’il était ravie de me revoir. J’étais troublée mais je tenais bon. Il me fallait être forte pour ne pas lui sauter au cou et l’embrasser passionnément.

    - Bonjour ! me dit-il.

    - Bonjour Raphaël ! lui répondis-je. Assieds-toi.

    Il est allé s’installer sur ma chaise de bureau alors que j’espérais qu’il ne s’assoie près de moi sur mon lit. Mais il avait raison, cela n’aurait pas été raisonnable d’être si proche.

    - Tu veux commencer ? me demanda-t-il.

    - Si tu veux. Alors comme ça les êtres comme toi existent vraiment.

    - Oui. Depuis des siècles déjà.

    - Et… tu es un vampire depuis longtemps ?

    - Oui très longtemps. En fait depuis presque 4 siècles maintenant.

    - C’est une blague ?

    - Non. Ce que je te dis est vrai. Je t’ai promis de te dire la vérité.

    - Et comment es-tu devenu un .. enfin comme ça ?

    - Je ne le sais pas vraiment. Je me suis réveillé un matin j’étais devenu ce monstre. Certains géniteurs restent auprès de leur poulain pour les rassurer, les rallier à leur cause et d’autres s’en vont immédiatement. Je suppose que c’est ce qui m’est arrivé.

    - Tu te considères vraiment comme un monstre ?

    - Oui. La preuve, tu me vois comme ça maintenant. C’est ce que je suis, je suis un prédateur et un tueur.

    Je baissais les yeux vers mes mains qui tordaient plus ou moins ma couette nerveusement. Je devais lui poser cette question.

    - Est-ce que tu risques de me faire du mal ?

    - Je ne pense pas mais tu dois rester sur tes gardes, mes instincts ne me permettent pas toujours de réagir comme il le faudrait. Je suis sûr que je ne pourrais jamais te faire de mal mais je ne pourrais pas le jurer à 100 %.

    - Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?

    - Oui mais il y a très longtemps. Maintenant avec l’expérience et ma longévité j’ai pris de l’assurance et donc je ne suis pas obligée de tuer les personnes sur lesquelles je me nourris.

    - Comment fais-tu alors ?

    - Le pouvoir de l’iris.

    - La fleur ? Celle que tu me déposais ? Je me rappelle tu m’as dit qu’elle te représentait.

    - Oui. Elle me représente à cause de mon pouvoir et aussi par sa couleur. Nous sommes considérés comme des créatures du mal donc le noir est par déduction notre couleur. L’iris parce que c’est par le regard que l’on hypnotise nos proies afin de leur faire oublier ce dont ils ont fait pour nous. Le pouvoir de l’iris.

    - Et tu m’as déjà hypnotisé ?

    - Non. Jamais. Mais j’ai joué avec mon pouvoir pour te faire ressentir quelques sensations qui ne t’étaient pas désagréables n’est-ce pas ? me dit-il cette fois avec son petit sourire en coin qui me faisait tant craquée.

    Je rougissais et il s’en rendait compte bien évidemment. C’est alors qu’il a recommencé à m’envelopper de son pouvoir.

    - Raphaël, reste sage s’il te plait.

    La sensation agréable c’est tout de suite dissipée et j’ai pu reprendre là où j’en étais.

    - Est-ce que tu sais si c’est un vampire qui a tué Ashley ?

    - Je le crois oui. Mais n’ayant pas vu son corps je ne pourrais pas l’affirmer non plus.

    - Est-ce que tu me caches quelque chose concernant mon amie ?

    - Oui. Je sais avec qui elle avait rendez-vous.

    - Calum c’est ça ?

    - Comment …. Evidemment tu connaissais ton amie et son faible pour lui.

    - Evidemment. Alors c’est lui qui ….

    - Non. Ce n’est pas lui. Nous sommes arrivés à temps. C’est pour cela que je suis arrivé en retard ce soir là. Il allait se nourrir d’elle alors qu’ils venaient de …

    - Faire l’amour. Les policiers m’ont dit qu’elle avait eu des rapports avant sa mort. J’ai trouvé ça bizarre sur le coup mais elle n’avait pu céder qu’à ton ami. Je comprends tout maintenant. Alors elle était vivante quand tu l’as quitté ?

    - Oui, Léna je te le jure. Nous avons obligé Calum a l’hypnotisé pour qu’elle n’ait aucun souvenir de sa soirée. Elle avait vu ce qu’il était nous devions nous protéger. Ensuite nous avons attendu qu’elle démarre avec sa voiture et nous sommes tous partis pour l’Allemagne.

    - Alors que s’est-il passé ?

    - J’ai fait des recherches et pour l’instant nous n’en avons aucune idée. Il existe beaucoup d’être comme nous et certains sont très dangereux. Mais ils ne sont pas aussi organisés car la mort d’Ashley a été bien préparée et c’est ce qui m’inquiète.

    - Pourquoi ?

    - Parce que j’ai peur qu’on s’en prenne à toi. J’ai l’impression que tout ceci est un message pour nous, pour le groupe et certains de nos amis. Mais pourquoi nous n’en savons rien pour le moment.

    - On voudrait me tuer ?

    - C’est une possibilité que je ne veux pas écarter, certains vampires ne voient pas d’un bon œil que nous tombions amoureux d’un humain. Mais je te jure de te protéger jusqu’à ce que l’on sache qui est derrière tout ça.

    Je me levais et allais le rejoindre. Je me tenais debout devant lui, tremblante, pas de froid mais de peur. J’avais besoin de lui, de savoir qu’il m’entourait de sa protection. Je devrais lui en vouloir de ce qu’il était, lui en voulais de m’avoir par la même occasion mis en danger mais je n’y arrivais pas. Je mis mes mains dans ses cheveux et il s’est penché afin de poser sa tête contre mon corps. J’avais l’impression que je le réconfortais malgré ce qu’il était. Il m’enlaçait de ses bras restant lové contre moi.

    - Je t’aime Léna ! me dit-il soudain.

    - Je sais. Je t’aime aussi, lui répondis-je l’étreignant un peu plus contre moi.

    Il levait la tête me regardant intensément. Je savais que jamais il ne m’hypnotiserait sans mon accord. Il était un vampire et je l’aimais plus que ma propre vie. Et là à cet instant je voulais qu’il m’embrasse comme lui savait si bien le faire. Mais c’était plus fort que moi, il fallait que je lui pose une question.

    - Tu vas avec beaucoup de filles ?

    Il se reculait, me regardant avec la dureté de ce qu’il était.

    - Si je te réponds je peux poser une condition ?

    - Oui laquelle ?

    - Que plus jamais tu ne me la poseras.

    - D’accord.

    Il m’a pris la main et nous sommes allés nous installer sur le lit.

    - Oui j’ai été avec beaucoup de filles. Mais depuis que je m’intéresse à toi il n’y a plus eu personne.

    - Même en Allemagne ?

    - Même en Allemagne.

    - Est-ce que tu les as toutes aimées ?

    - Non. Heureusement pour moi. Avant toi il n’y en a qu’une seule que j’ai aimé.

    - Que lui est-il arrivée ?

    - Je ne veux pas en parler. C’était il y a très longtemps.

    Je n’insistais pas, il m’avait répondu franchement et je n’avais pas le droit d’aller plus loin dans l’intimité de sa vie. Mais tout d’un coup j’ai eu comme un malaise par rapport à ce qu’il m’avait dit. Il avait connu plusieurs filles alors que moi j’étais toujours vierge.

    Mes joues s’empourprèrent et Raphaël m’a levé de la main ma tête afin que je le regarde.

    - Qu’est-ce qui te fait rougir mon amour ? Oh ! Je comprends ! Ne t’inquiètes pas pour ça.

    - Comment as-tu compris que je ….

    - Ton odeur. Une jeune fille vierge a une odeur plus fruitée, plus printanière aussi. Alors que si tu avais déjà fait l’amour tu aurais une odeur plus épicée, plus sauvage.

    - C’est très perturbant.

    - Pas pour moi. Sommes-nous ensemble Léna ? Je veux le savoir.

    - Oui mon cœur, nous sommes ensemble.

    Nos lèvres se touchèrent enfin nous abandonnant à nos retrouvailles.

     

     

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    iris
     
     
    CHAPITRE 10




    Les jours passaient. L’été était pourtant là mais je n’avais pas envie de sortir. Mes parents avaient changé leurs habitudes et ils avaient changé d’équipes pour que je ne sois que très rarement seule. Ils avaient même fait poser une alarme super sophistiquée après avoir parlé avec les inspecteurs qui leur avait dit que je pouvais très bien être la prochaine victime.

    Cela aurait pu me réjouir de leur présence incessante mais non. Je m’en moquais. Je ne supportais plus la présence de qui que ce soit. Lisbeth avait essayé de me faire sortir mais je refusais à chaque fois. Jusqu’au jour où elle s’est lassée et n’est plus revenue.

    Je regardais sur mon ordi les photos de moi et d’Ashley, nos délires, nos grimaces, nos fou-rires dans les cabines d’essayage, nos poses mannequins. Elle était tellement pleine de vie, je lui devais beaucoup. Elle m’avait permis de m’intégrer dans ce pays et de m’y sentir chez moi. Elle m’avait fait découvrir tellement de choses. C’était dur de savoir que je ne la reverrais plus jamais.

    En regardant son visage, je me suis rappelée des paroles des policiers. Elle avait été vidée de son sang. C’était incroyable quand même et pas banal. Mais comment avait-elle été vidé de son sang ? Je n’avais pas posé la question en fait. Est-ce qu’on lui avait tranché la gorge ?

    En cliquant ici et là sur mon ordinateur, je me suis surprise à chercher des images de Raphaël. Il me manquait mais je n’avais plus eu de nouvelles depuis notre baiser. Il m’avait dit qu’il était amoureux de moi et pourtant il ne m’avait donné aucun signe de vie.

    Les vidéos défilaient et je ne remarquais qu’il n’y avait rien de changé chez lui. Il regardait droit devant lui faisant planer le mystère à son sujet. Il avait été vu dans plusieurs boites de nuit de Berlin. Comment ne pas l’imaginer avec une fille ?

    J’en avais assez. J’ai éteint l’objet de mes tourments et je suis allée me coucher. Je me suis réveillée plusieurs fois dans la nuit. Encore des cauchemars. Je voyais Ashley se faire trancher la gorge, j’essayais nuit après nuit de la sauver, d’arriver à temps, et à chaque fois elle était sur le sol sans vie.

    J’étais essoufflée à chacun de mes réveils. J’aurais dû prendre le temps de lui parler. Mais non je lui avais tourné le dos pour un simple rendez-vous avec un garçon. Pourquoi la vie est-elle si injuste ?

    Je me levais et allais dans la salle de bain afin de boire un verre d’eau.

    A mon retour je n’étais pas seule. Mon corps avait retrouvé cette sensation qu’on le déshabillait du regard. Cette chaleur sur ma peau qui m’envoutait toujours autant.

    - Raphaël ! dis-je dans un souffle.

    - Oui. Je suis là !

    Il s’approchait de moi et me prit dans ses bras. Je le repoussais et allais dans l’autre coin de la pièce.

    - Pourquoi tu reviens me voir ?

    - Parce que tu me manquais !

    - Non. C’est faux ! Si je t’avais manqué tu m’aurais donné de tes nouvelles. Si tu t’intéressais à moi tu m'aurais demandé mon numéro de portable et alors tu aurais su que j’avais besoin de toi.

    - je ne sais pas comment m'y prendre. Je n’ai pas l’habitude.

    - Tu…. Tu n’as pas l’habitude ? ça veut dire quoi ? Que tu n’as pas l’habitude de donner des nouvelles à chacune des filles à qui tu dis que tu es amoureux d’elle ? Pas l’habitude de réconforter celle que tu aimes alors qu’elle a perdu sa meilleure amie dans des circonstances plus que suspectes ? Hein ? Dis-moi !

    - Tu es fâchée, je ferais mieux de partir. Je savais que ce n’était pas une bonne idée de reprendre contact avec toi.

    - Alors pourquoi tu l’as fait ?

    - Je ne pouvais pas m’en empêcher. J’avais envie de sentir ta peau, de reprendre notre baiser là où on l’avait laissé. J’avais envie de discuter aussi. J’avais besoin d’être avec toi.

    Il restait là dans la pénombre attendant certainement une réaction de ma part. Je savais que j’avais tort mais j’avais moi aussi besoin de lui.

    J’avais besoin que quelqu’un me prenne dans ses bras, j’avais besoin de me sentir vivante. Mais je lui en voulais de ne pas avoir été là pour moi.

    - J’avais besoin de toi, tu comprends ? lui dis-je d’une voix tremblante.

    - Je suis désolé. Je regrette de ne pas être venu te rejoindre. C’est la première fois qu’on a besoin de moi.

    - Quoi ?

    - Oui. Je me débrouille seul depuis très longtemps déjà et j’ai oublié certaines choses.

    - Embrasse-moi.

    - Quoi ? me répondit-il.

    - Embrasse-moi.

    J’ai senti sa présence auprès de moi presque automatiquement. Il avait dû avancer vers moi sans que je m’en rende compte. Il passait sa main sous mes cheveux et l’autre m’enveloppait au niveau du bas du dos. Il m’a attiré vers lui et son souffle m’enivrait jusqu’à ce que ses lèvres touchent les miennes. Cette fois-ci mes lèvres se sont entrouvertes, j’en voulais plus. Il jouait avec ma langue et passait la sienne sur mes lèvres comme pour se délecter d’un met succulent. J’étais comme une poupée de chiffon dans ses bras. Je n’avais plus de force, je me laissais porter par son baiser et j’aimais ça.

    - Arrête Léna. Je ne peux pas aller trop loin dans nos baisers.

    - Je ne comprends jamais rien à ce que tu me dis et tes paroles ont toujours l’air d’être à double sens. Je sens toujours un danger planer lorsque je suis avec toi mais je m’en moque.

    - Je ne veux pas que tu t’en moques Léna. Je veux justement que tu gardes dans un coin de ta mémoire que je suis dangereux. Promets-le moi mon amour.

    - Qui tu es Raphaël ? Est-ce qu’un jour tu auras assez confiance en moi pour me dire la vérité sur toi ?

    - Je ne préfèrerais pas. Mais je sais qu’un jour je n’aurais pas le choix.

    - Alors dis-le moi ce soir !

    - Pas ce soir. Ce soir je veux me réchauffer de tes baisers, de ta peau.

    - De mon odeur.

    - Non pas de ton odeur car elle ne m’a jamais quitté.

    Il s’est penché pour me faire quelques baisers dans le cou me consumant sur place. C’était tellement excitant et électrisant. Je lui caressais le dos puis j’ai passé ma main sous son tee-shirt afin de toucher sa peau si douce. Je le sentais aussi fébrile que moi, j’ai continué à explorer son corps de mes caresses jusqu’à ce qu’il m’arrête brusquement.

    - Laisse-moi du temps Léna. Je ne peux pas aller plus loin.

    - Tu ne veux pas aller plus loin avec moi ?

    - Ce n’est pas ça mais oh, Léna, il y a des choses que tu ne sais pas sur moi. Des choses perturbantes. Je ne voudrais pas te faire du mal.

    - Mais pourquoi tu me ferais du mal alors que tu me dis que tu tiens à moi. Je ne comprends toujours pas et ça devient très frustrant.

    - Je veux que l’on prenne un peu de temps pour nous connaitre. Je ne veux pas que tu regrettes surtout pour la première fois.

    - Com….comment tu sais que ce serait la première fois ?

    - Je le sais c’est tout.

    J’allais m’allonger sur mon lit, légèrement perturbée par sa révélation. Il est venu me rejoindre, s’allongeant près de moi. Cette sensation qu’on me touchait, qu’on me caressait a pris le relais m’empêchant de réfléchir plus longtemps. Je me demandais si c’était comme ça avec chaque garçon. Je n’avais pas entendu de filles parler de cette sensation qui m’enveloppait en ce moment.

    Je fermais les yeux me délectant encore un peu de ces caresses imaginaires. Lorsque j’ouvrais mes yeux à nouveau Raphaël me fixait souriant légèrement.

    - Tu as aimé ?

    - Nos baisers ? Bien sûr et ils m’ont manqué pendant ton absence.

    - Non pas ça. Tu as aimé ce que tu viens de ressentir ?

    - C’est toi n’est-ce pas ? Comment fais-tu ça ?

    - Par la pensée. Je m’imagine en train de caresser chacune de tes formes et je te le transmet.

    - Raphaël ! Personne ne peut faire ce que tu as fait.

    - Tu l’as ressenti n’est-ce pas ? Je sais que ça fait longtemps que tu le ressens, à chacune de mes pensées intimes tu l’as ressenti. Je te voyais fermer les yeux lorsque tu étais à ta fenêtre, je t’ai vu lorsque ton corps appelait chacune de mes caresses au Pearl et lorsque tu as mis ta lèvre inférieure sensuellement entre tes dents. Et là j’ai vu les sensations que ça te procurait.

    - Raphaël ! Je peux te poser une question ?

    - Oui. Bien sûr mon amour.

    - Es-tu humain ?

    Cette question m’était venue comme naturellement et surtout comme une évidence. Mais j’avais peur de sa réponse et surtout de ce qu’il pouvait être. Je me suis rappelée Ashley et le fait qu’elle est été vidé de son sang. Le danger que représentait Raphaël. Les rumeurs dont son groupe était l’objet. Y’avait-il dans tout ça un semblant de vérité ?

    - Raconte-moi ce qui est arrivée à ton amie, Ashley ?

    - Tu ne répondras pas à ma question ?

    Il me fixait le regard noir me glaçant sur place.

    - Tu n'as pas lu les journaux ? Ashley a été retrouvé morte dans une rue de Londres vidé de son sang.

    A mes mots Raphaël s’est raidi et a légèrement reculé. L’expression de son visage était dure et froide. Qu’avais-je dit qui le perturbait autant.

    - Comment ça vidé de son sang, me demanda-t-il d’une voix que je ne lui connaissais pas.

    - C’est tout ce qu’on m’a dit. Elle a été vidé de son sang mais il n’y en avait aucune trace autour de son corps. Les policiers supposent qu’elle a été transporté après sa mort.

    - Que t’ont-ils dit d’autres ? Je dois savoir, me dit-il en m’attrapant fermement les bras.

    - Tu me fais mal. Raphaël lâche-moi.

    - Dis-moi ce que tu sais.

    - Raphaël ! Tu me fais peur. Qu’est-ce que tu as ? Tes yeux sont bizarres. Pourquoi me regardes-tu ainsi ? Qu’est-ce qu…

    J’étais pétrifiée et ne croyait pas ce que j’avais sous mes yeux. Dans sa colère, il ne s’était pas rendu compte de son état mais moi oui. J’avais vu briller quelque chose dans sa bouche, quelque chose d’impossible et pourtant j’aurais dû le savoir. J’aurais dû le deviner.

    - Oh mon dieu ! criais-je.

    C’est à cet instant il a compris et m’a lâché. Il ne m’a même pas regardé et a disparu si rapidement que je me demandais encore ce qui venait d’arriver.

    Ce n’était pas possible. Des êtres comme lui n’existaient pas. Et pourtant toutes les rumeurs qui courraient sur lui et son groupe ne disaient en fait que la vérité. Etait-ce possible que ce soit lui qui… Non ! Je n’y croyais pas ! En fait tout ce mettait en place. Toutes ses paroles, tous ces mystères, toutes ses mises en garde.

    Je vérifiais ma fenêtre, ma porte, avant d’aller me réfugier sous ma couette. J’avais peur qu’il revienne, j’avais peur de subir le même sort qu’Ashley. Mais plus que tout je voulais savoir, je voulais avoir une explication. En aurais-je la force maintenant que je savais ce qu’il était ?

    Mes sentiments sont tellement contradictoires, d’un côté la peur, de l’autre l’amour que j’ai malgré tout pour lui.

    Est-ce qu’il reviendra vers moi maintenant que je sais qui il est ?

     

     

    05.wir.skyrock.net15

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