• Le pouvoir de l\'Iris - chapitre 12

     

    iris
     
     
     
    CHAPITRE 12




    Il avait passé la nuit avec moi jusqu’à ce que le jour commence à pointer le bout de son nez. Cette fois-ci il me réveillait et me dit au revoir.

    J’étais encore endormie mais le goût de ses lèvres me laissait rêveuse.

    Nous avions décidé de nous revoir le soir même. Nous devions parler de la meilleure façon de le présenter à mes parents afin que je puisse passer plus de temps avec lui.

    Je devais commencer à en parler à mes parents, disons juste leur dire que j’avais rencontré un garçon. Et qu’il me plaisait déjà beaucoup. J’espérais qu’ils n’allaient pas être trop protecteurs et méfiant par rapport à ce qui s’était passé pour Ashley.

    Je passais la journée à ranger ma chambre, faire le tri de mes cours et faire la liste de ce qui pourrait me manquer pour la rentrée prochaine.
    J’étais tellement pris dans mon élan que j’ai entrepris de ranger mon armoire. Je n’arrivais pas à croire que j’avais accumulé autant de bazar depuis six mois.

    Lorsque j’ai entendu mes parents rentrer je suis descendue souriante en leur demandant comment c’était passé leur journée. Ma mère m’a regardé des pieds à la tête se demandant certainement si je n’avais pas pris quelque chose d’illicite. Mon père, lui, me connaissait un peu mieux. Il avait senti qu’il y avait autre chose.

    - Tu vas mieux on dirait ? me dit mon père.

    - Oui. J’ai décidé d’aller de l’avant même si je ne suis pas encore prête à oublier mon amie. Mais je recommence à sortir, à voir du monde.

    - Et tu as rencontré de nouvelles personnes ?

    - Oui. On peut dire ça comme ça. Mais ce n’est pas vraiment des nouvelles connaissances, nous les avons déjà rencontré plusieurs fois avec Ashley.

    - De quoi tu parles ? dit tout un coup ma mère comme si on venait de la sortir de sa rêverie.

    - Et bien je crois que ta fille a un nouveau petit copain.

    - Mais… Enfin es-tu prudente ?

    - Oui maman. Je t’assure je ne risque rien. Je le connais depuis un moment, on s’était juste perdu de vue. La mort d’Ashley nous a rapproché en quelque sorte.

    - Tu sais très bien qu’ils n’ont pas trouvé le meurtrier et la police pense que tu peux être en danger.

    - Je suis plus en danger seule qu’avec des copains.

    - Elle n’a pas tort, dit mon père.

    - Et puis tu ne peux pas me garder à la maison indéfiniment, les cours vont reprendre le mois prochain, il va bien falloir que j’y retourne.

    - Tu as raison. Mais reste prudente, promets-le moi.

    - Je te le promet. Et puis il doit venir me chercher ce soir, vous pourrez faire sa connaissance. Mais attention pas de questions gênantes j’ai 19 ans pas 16.

    - Ok ! Nous essaierons d’être raisonnables.

    - Merci !

    Maintenant j’espérais que Raphaël attende de me voir à la fenêtre avant de venir me retrouver dans ma chambre. Mais je me rappelais qu’il ne viendrait qu’à la tombée de la nuit.

    - Ah et puis il va venir me prendre assez tard. Il est musicien et il a un concert ce soir.

    - Un musicien ?

    - Bon ça va, pas de commentaires. Attendez de le voir avant de juger.

    Je passais devant mes parents pour aller dans la cuisine et regardais dans le frigo ce qu’on pouvait manger ce soir. Ma mère me regardait désespérer, elle venait certainement de se rendre compte qu’elle avait encore oublié de faire les courses.

    Je la pris par l’épaule et l’embrassait sur la joue. En fait nous avons trouvé ici et là quelques ingrédients et ensemble nous avons préparé le repas. Nous avons parlé de tout et de rien, de son boulot, du rangement de ma chambre, bref un pur moment de plaisir. Je ne m’étais pas rendu compte de tout ce que j’avais loupé depuis la mort d’Ashley et j’étais reconnaissant à mes parents de m’avoir laissé panser mes plaies.

    Le repas était sous le signe de la bonne humeur et je n’ai pas vu passer le temps. Je poussais mes parents vers le salon me chargeant de débarrasser la table et ranger la vaisselle dans le lave-vaisselle. Je voulais m’occuper les mains et l’esprit en attendant la tombée de la nuit.

    Je montais me préparer choisissant un jean et un tee-shirt moulant histoire de ne pas affoler mon père si je mettais une tenue un peu plus affriolante.
    Je cherchais ma veste sans grand résultat et j’ai donc mis sur mes épaules un petit pull que j’enfilerais si j’ai froid.

    Mon cœur s’est mis à battre lorsque j’ai entendu la sonnette de la porte d’entrée. Ça ne pouvait pas être lui. Je n’avais pas eu le temps de le mettre au courant.

    Alors que je descendais fébrilement, mon père m’avait devancé et avait ouvert la porte. Je me penchais et j’en ai eu le souffle coupé, Raphaël se tenait là se présentant à mes parents.

    Il s’est montré charmant et un poil enjoleur. Je commençais à le connaitre et je savais quel jeu il jouait à ce moment précis. Lorsque nos regards se sont croisés il m’a souri en me faisant un signe de la main. Il avait un peu changé son look, enfin très légèrement quand même.

    Mon père et ma mère lui donnèrent une poignée de main alors que je faisais les présentations. Je sentais qu’ils voulaient lui dire de ne pas me ramener tard mais ils savaient aussi que j’avais passé l’âge et se sont donc abstenus.

    Raphaël leur a dit que nous allions au cinéma à la dernière séance et qu’ensuite nous irions sans doute chez des amis. Il ajouta qu’il ne me laisserait pas rentrer seule et qu’il me raccompagnerait jusqu’à la porte, ce qui rassurait mes parents et ce qui m’a fait rougir de honte par la même occasion.

    Il restait auprès de moi jusqu’à une voiture garée devant la maison. Il m’a ouvert la portière avant de prendre place à son tour à l’intérieur. Je jetais un œil vers l’entrée de chez moi pour m’apercevoir que mes parents me regardaient partir avec un être dangereux sans le savoir.

    - Comment as-tu su ? lui demandais-je.

    - Tes pensées. Tu as été très perturbante aujourd’hui. Je n’ai pas pu me reposer comme je le voulais.

    - Tu dors la journée ?

    - Oui et non. En général nous essayons de vivre au même rythme que vous mais nous devons être prudent pour sortir en plein jour.

    - Tous les mythes sur les vampires sont exactes alors ?

    - Non ce sont vraiment des mythes. L’eau bénite, l’ail, les croix ne fonctionnent pas. Je ne dors pas dans un cercueil. Mais mon rythme de sommeil est très court donc en général quelques heures me suffisent pour me reposer.

    - Comment peut-on tuer un vampire ?

    - Je devrais m’inquiéter ? me demanda-t-il subitement.

    - Non. Mais si on me veut du mal comment je peux me défendre ?

    - Tu ne le peux pas.

    Je me suis mise à trembler sachant que je ne pourrais même pas me défendre en cas de danger. La peur me gagnait et je n’arrivais plus à réfléchir.

    - Je suis désolé si je t’ai fait peur mais tu devais savoir la vérité. Et pour ton information seul un vampire peut tuer un autre vampire.

    - Comment ?

    - Je préfèrerais ne pas avoir à te le dire. Alors tu veux aller quelque part ?

    - Non. Pas spécialement. Mais ça fait du bien de se voir ailleurs que dans ma chambre. Et puis au moins nous ressemblons à un couple normal. Tu as dit à mes parents que nous allions au cinéma. Et qu’est-ce que je vais leur dire si ils m’interrogent ?

    - On regardera les critiques sur internet. Ça te dit de venir chez moi ?

    - Tes amis seront là ?

    - Non. Nous n’habitons pas ensemble. Nous avons chacun notre vie. Alors qu’est-ce que tu en penses ?

    - Oui. J’aimerais vraiment voir où tu vis. Je suis curieuse d’en apprendre un peu plus sur toi.

    - Tu n’as pas peur d’être déçue ?

    - Je te le dirais lorsque nous serons arrivés.

    J’avais l’impression que le temps avait passé si vite que je me doutais qu’il n’habitait pas si loin que ça de chez moi. Ce n’étais qu’à juste quelques pâtés de maison de mon quartier. Je me dépêchais de sortir de la voiture avant qu’il ne vienne m’aider comme si j’étais quelqu’un d’important. D’ailleurs il va falloir que l’on parle de tout ça.

    Je regardais la résidence devant laquelle nous étions garés et il m’a pris la main m’entrainant vers un petit portail. J’étais éblouie par l’endroit et incroyablement surprise par le système de sécurité. Il a sorti de sa poche une carte magnétique qu’il passait devant une borne ouvrant automatiquement la porte.

    Il allumait les lumières et je me suis retrouvée dans une vaste pièce qui devait être le salon. Je regardais autour de moi, le canapé d’angle gris foncé, le mobilier léger en laquée blanc. Une telle modernité pour un être si âgé était très déroutant.

    - Ça te plait ? me dit-il.

    - Oui. C’est magnifique et tellement moderne.

    - J’ai peut-être 400 ans mais je ne suis pas un homme préhistorique non plus. J’ai appris à vivre avec l’air du temps.

    - Est-ce que toutes les pièces sont comme celle-ci ?

    - Oui. En fait je viens tout juste de m’installer ici. J’habitais en dehors de Londres mais ce n’était pas très pratique. Et puis je peux te voir plus facilement.

    - Tu es venue habiter ici pour être plus près de moi ?

    - Oui.

    - Et si je n’avais plus voulu te voir ? Si je t’avais rejeté ?

    - Je serais resté ici et dans l’ombre je t’aurais protéger.

    - Tu es certain que je suis en danger, n’est-ce pas ?

    - Oui.

    Mais il voulait changer de conversation et m’entrainait dans la cuisine. Cette fois-ci il y avait des meubles laquées rouges et de l’électroménager en inox. Il ne me laissait pas regarder les détails et m’entrainait déjà dans sa chambre.

    Cette pièce était magnifique. Le style était masculin mais cependant l’ensemble était très doux au regard. Les murs étaient de couleur crème, le reste chocolat avec une toute petite touche de vert ici et là.

    - Waouh ! Je ne pensais pas que ta maison serait aussi coloré.

    - Tu croyais quoi que tout serait sombre avec des meubles noirs ?

    - Un peu oui.

    - Nous sommes déjà assez dans l’obscurité comme ça, je voulais voir de la couleur, faire en sorte que la lumière entre dans cette maison. Je voulais de la modernité et aussi de la normalité.

    - Je comprends. Pourquoi tu ne peux pas sortir le jour ?

    - Je le peux mais à petite dose. Pour cela il faut que je vienne de me nourrir afin que mes forces et mes capacités soient aux plus hautes. il faudrait que je me nourrisse de sang humain tous les jours.

    - Alors ça veut dire que l’on pourrait avoir une vie normale tous les deux ?

    - C’est ce que tu veux ? Léna, je ne veux pas te forcer la main. Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques. Et puis un jour pour je ne sais quelle raison je pourrais basculer, te faire du mal, pire te tuer.

    - Je prends le risque. Nous ferons tout pour que ça fonctionne.

    Il m’a pris dans ses bras, prenant mes lèvres d’assaut alors qu’il m’emportait sur son lit. Ses caresses étaient douces et expertes. Comment ne pas succomber à de telles sensations. J’étais envahie d’images de corps enchevêtrés ondulant dans un plaisir charnel. En fait c’était Raphaël qui m’envoyait ses pensées les plus intimes alors qu’il parcourait mon corps déjà ouvert au désir que ça me procurais.

    Il me déshabillait par la pensée et le laissais faire dans la réalité. Je ressentais un double plaisir qui anéantissait toute force mais qui me faisait déjà gémir de plaisir.

    Il était doux et prévenant, se rappelant sans doute que pour moi c’était la première fois. Il a pris son temps cherchant mon plaisir et mes désirs plus que les siens. Je n’aurais jamais pensé que ce soit si bon.

    Lorsque nous nous sommes retrouvés dans les bras l’un de l’autre, il a laissé tout d’abord le silence règner dans la pièce. C’est moi qui a ouvert la bouche en premier ne sachant pas exprimer ce que je ressentais.

    - Merci, lui dis-je doucement.

    - Merci de quoi mon amour ?

    - D’avoir été aussi prévenant et doux avec moi.

    - Je ne suis pas une brute malgré les apparences. Je voulais que tout soit parfait pour toi.

    - Est-ce que c’est toujours comme ça ?

    - Non. C’est encore mieux. La prochaine fois, nous prendrons beaucoup plus de plaisir je te le promets.

    Je n’arrivais pas à croire ce que j’étais en train de vivre, je n’avais jamais été aussi heureuse et comblée. Je pensais déjà rougissant dans l’obscurité à la prochaine fois me blotissant dans les bras de Raphaël.

    - Je peux te demander un truc ? me demanda-t-il.

    - Mmmm oui !

    - Pourquoi n’as-tu jamais fait l’amour ? Tu n’as jamais rencontré quelqu’un qui t’aurait donné envie de le faire ?

    - Il y a encore six mois je vivais en Asie où j’ai passé pratiquement toute mon existance. Les garçons là-bas ne me plaisaient pas spécialement. Nous étions installés un peu en retrait d’une grande ville et je ne rencontrais presque pas d’occidentaux. J’ai vraiment été amoureuse une seule fois. Mais il était du pays et il avait été élevé avec certaines traditions. Ses parents ont arrangés pour lui un mariage avec une fille de son milieu et de sa culture. Mes parents ont alors eu une proposition pour venir s’installer en Angleterre et je les ai suivi.

    - Tu l’aimes encore ?

    - Non. En fait je me suis tout de suite rendu compte que je ne l’aimais pas vraiment. Du moins si je l’aimais mais c’était différent. L’excitation de ma nouvelle vie ici, de découvrir tout ce que j’avais loupé, ma rencontre avec Ashley, m’a fait oublié celui que j’avais laissé là-bas.

    - Alors si je disparaissais tu m’oublierais aussi facilement, me demanda-t-il d’un air soucieux.

    - Non. Toi ce n’est pas pareil. J’aurais dû fuir loin de toi pour ce que tu es et pourtant je suis là dans tes bras. Et c’est à toi que je me suis donnée.

    Il m’embrassait fougueusement reprenant ses caresses. Mais il n’est pas allée plus loin. J’étais frustrée, j’avais tellement envie de retrouver toutes ses sensations nouvelles.

    - Doucement mon amour. Nous avons tout le temps pour ça. Et puis il est l’heure, je dois te ramener chez toi. Je voudrais pouvoir venir te chercher chaque soir alors sois raisonnable.

    Je boudais mais me levais cependant. Il me montrait la salle de bain et j’ai pris une douche éclair. Le temps que je m’habille et que je me prépare il était déjà prêt tenant dans sa main un sèche cheveux.

    Je le regardais surprise.

    - Tu ne veux pas que tes parents se demandent pourquoi tu as les cheveux mouillés au beau milieu de la nuit.

    Je haussais les épaules et prenait l’objet. Il me regardait me sècher les cheveux comme si j’étais une des plus belles merveilles du monde. Ses yeux brillants avaient quelque chose de changer. En fait je savais ce qu’il y avait de changer chez Raphaël. Il était heureux et c’était la première fois que je le voyais ainsi.

    Il s’est approché, se mettant derrière moi. Ses bras m’enveloppaient, ses mains se posaient sur mon ventre. Je me laissais aller contre son corps.

    - Tu es la plus belle chose qui me soit arriver depuis longtemps Léna.

    - Je t’aime Raphaël et rien ni personne ne pourra y changer.

    - J’ai peur de te perdre.

    - Je serais prudente lorsque tu seras loin de moi.

    - Qu’est-ce que tu veux dire ?

    - Et bien les concerts, les tournées.

    - Je ne pars plus mon amour.

    Je me retournais pour pouvoir le regarder dans les yeux.

    - Quoi ?

    - Je ne pars plus. Nous prenons des vacances enfin officiellement nous préparons notre nouvel album.

    - Et officieusement ?

    - Je profite de chaque instant avec toi et je cherche à savoir qui te veut du mal.

    - Mais je ne suis peut-être pas en danger. C’était juste une supposition parce que j’étais proche d’Ashley.

    - Nous avons eu le rapport d’autopsie, Léna, elle a bien été vidée de son sang par un vampire. Et comme tu es avec moi, tu es certainement la prochaine sur la liste.

    - Tu comptais me le dire quand pour le rapport d’autopsie ? lui dis-je légèrement excédée.

    - En fait je ne voulais pas te le dire tout de suite.

    - Je croyais qu’on devait se dire la vérité ?

    - J’ai eu tort pardonne-moi.

    - Je t’aime trop pour te faire la tête de toute façon.

    Sur le chemin du retour nous nous sommes mis d’accord sur un film. Heureusement pour moi il avait eu le temps de chercher et mémoriser l’histoire ainsi que les critiques. Donc arrivée devant chez moi j’étais prête pour un interrogatoire.

    Il m’a raccompagné jusqu’à la porte. M’a donné le plus tendre des baisers.

    - Oh j’oubliais ! Tiens voici mon numéro de portable. Je m’en suis achetée un aujourd’hui.

    - Tu deviens raisonnable ?

    - Non. Je me suis rendue compte qu’avant je n’en avais pas besoin mais si c’est le moyen pour toi de m’appeler à l’aide c’est le plus important.

    J’ai pris son portable et j’ai entré dans sa mémoire mon numéro. J’étais heureuse de voir que j’étais la seule et unique personne de son répertoire.

    Une fois seule dans ma chambre je me suis couchée et j’ai repensé à cette soirée. J’essayais de me remémorer chacun de ses gestes sur ma peau en pensant à la prochaine fois.

    J’ai pris mon portable et j’ai tapé un message.

     

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