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    ciel

     

     

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    CHAPITRE 11

     

     

    J’avais encore du mal à croire que Simon était un ange mais je croyais à cet histoire d’accident. Ses yeux je les avais déjà vu j’en ai toujours eu la certitude et puis il y avait aussi le fait que j’ai toujours su qu’il était là pour me protéger, que j’étais en sécurité avec lui. Alors oui je croyais en son histoire.

    Il avait perdu son statut d’ange à cause de moi. Je culpabilisais mais il m’avait dit qu’il m’aimait et en fin de compte je crois qu’il s’est sacrifié pour moi.

    J’attendais qu’il me raconte la fin de l’histoire, j’étais assez nerveuse mais je ne pouvais plus faire machine arrière, je devais savoir.

    Simon repris là où il s’était arrêté après quelques minutes de silence.

    Ses supérieurs ont très vite compris ce qui s’était passé et on fait le nécessaire pour que j’oublie ce qui m’était arrivé. On m’avait séparé de Simon et il avait été conduit auprès de Gabriel. C’est d’ailleurs lui qui lui a coupé les ailes. Simon a essayé d’expliquer son geste mais pour eux il avait franchi une limite interdite. Il devait faire pénitence jusqu’au jour où on le rappellerait pour lui rendre ses ailes.

    Il a été envoyé sur le continent européen pour qu’il ne soit pas tenté de me suivre, de m’observer et par la suite prendre contact avec moi. Il a toujours l’appellation d’ange et donc il ne vieillit pas. Il a été obligé de changer de ville, de pays régulièrement car en aucun cas il devait se faire remarquer. Il devait pour se racheter faire le bien autour de lui en rendant des services et se rendant utile aux humains. Il devait se montrer discret et avoir une vie solitaire. Jamais il ne devait avoir des relations sexuelles avec des humaines et donc ne devait jamais fondé de famille. Si il allait contre leur volonté il l’enverrait dans les abîmes des ombres là où les humains étaient envoyé lorsque leur vie s’achevait, là où aucun ange ne revenait.

    Il mourrait une deuxième fois.

    -          - Si ils savent tu es condamné n’est-ce pas ?

    -          - Oui. Mais je pense qu’avant ils nous mettront à l’épreuve, ils aiment jouer.

    -          - Mais je croyais que les anges ne faisaient jamais le mal. Ils ont toujours été considéré comme étant du côté du bien.

    -          - Ils le sont sauf pour ceux de leur race qui ne respectent pas les règles.

    -          - Et moi ? Que peut-il m’arriver ?

    -          - Une chose est sûre ils ne peuvent pas te tuer. Ils vont nous séparer et te faire oublier cette histoire encore une fois. Mais toi aussi tu as enfreins les règles et tu seras convoitée par les démons, tu deviendras un trésor à désirer.

    -          - Il n’y a aucun espoir alors ?

    -          - Si. Mais je ne sais pas exactement de quoi il s’agit. Je sais qu’il existe une solution mais ce que me dicte ma pensée c’est que c’est à nous de trouver, à nous de prouver que nous méritons de rester ensemble.

    -          - Je ne veux pas qu’on nous sépare.

    -          - Es-tu prête à tout sacrifier pour moi, pour nous ?

    -          - Oui. N’as-tu pas encore compris ? Je t’aime.

    -          - J’attendais que tu me le dises, j’ai tellement espéré.

    -          - Simon, je ne peux plus vivre sans toi. Je préfèrerais mourir que de ne plus être dans tes bras.

    -          - Ne dis pas ça ! Cette vie dans ton monde ou dans le mien ne rimerait à rien si tu n’y était plus.

    -          - Alors nous allons nous battre. Nous méritons d’être heureux, de vivre notre amour au grand jour. Si tu es à mes côtés je n’aurais pas peur.

    -          - Tu es sûre de toi ? Nous ne pourrons plus faire machine arrière. Tu ….. humm comment t’expliquer ? Tu seras peut-être obligée de ne plus revoir ta famille, tes parents, ton frère et ta sœur. Je ne veux pas en être la cause, je ne veux pas qu’au bout de quelques années tu me détestes pour cela.

    -          - Aussi sûre que je t’aime. Pour ma famille je préfère ne pas y penser pour le moment. Si nous réussissons à faire accepter notre amour par qui tu sais et bien je pourrais revoir ma famille. Alors je vais aller dans le sens que l’on va réussir. Par quoi allons-nous commencer ?

    -          - Tout d’abord tu ne dois rien dire sur ce que je suis et sur ce monde. Ensuite toi et Angel vous vous installez chez moi.

    -          - Mais que vont dire les gens ? Comment je vais expliquer ça à mon boulot, à ma famille.

    -          - Tu as 23 ans, tu es tombée amoureuse d’un garçon bref les trucs qui se disent dans une telle situation.

    -          - Mes parents vont avoir du mal à avaler la pillule.

    -          - Je vais faire installer internet et comme ça tu pourras me présenter à eux, leur montrer virtuellement où tu vis. Mais tu peux aussi rester ici si c’est ce que tu veux.

    -          - Est-ce dangereux si je reste ici ?

    -          - Disons que je ne pourrais pas intervenir et les démons profiteront de la nuit.

    -          - Comment peux-tu me protéger ?

    -          - J’ai certains dons mais je n’ai jamais essayé de les utiliser depuis que l’on m’a coupé les ailes.

     

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    ciel

     

    CHAPITRE  12

     

    Ça fait déjà deux semaines que je me suis installée chez Simon. Je n’arrive pas à croire que je vis en couple. Disons que je ne l’avais pas imaginé si tôt.

    C’est très agréable et j’arrive à oublier quelquefois que nous sommes en danger.

    Pour l’instant aucune trace d’un ange, à part le mien, ou d’un démon mais Simon se sent surveillé un peu comme un sixième sens. Par contre il ne sait pas encore par qui, c’est juste un sentiment, une intuition.

    Simon a été un amour il m’a vraiment permis de me sentir chez moi et il a tenu sa promesse il a fait installé internet et il a mis mon bureau près de son atelier, il voulait me regarder.

    J’ai parlé à mes parents. Mon père l’a très mal pris. Ma mère a su à mon regard que j’aimais réellement Simon. J’ai pu lui présenter par le biais de la webcam, il s’est montré charmant. Mon petit frère et ma petite sœur ont été conquis ils veulent absolument que j’emmène Simon pour les fêtes de Noël. Je ne leur ai rien promis, où serons-nous à Noël ?

    Je ne voulais pas y penser pour le moment.

    Une chose était sûre je voulais protéger ma famille.

    Au journal Judith m’a dit que j’avais trop précipité les choses, que je ne connaissais pas suffisamment Simon. Il y a une chose qui m’a frappé apparemment son ami français lui aurait fait comme une crise de jalousie lorsqu’il a appris que je vivais avec quelqu’un. Je me repassais les moments que j’avais passé avec lui et j’ai toujours refusé ses avances et je n’ai jamais voulu être seul avec cet homme. Il va falloir que j’en parle à Simon, je ne voudrais pas qu’il se méprenne si nous avions à le rencontrer un jour.

    Nous essayions de vivre normalement. J’allais au boulot, lui avait repris ses chantiers mais il tenait à avoir les mêmes horaires que moi.

    Il savait que si j’étais entourée il ne m’arriverait rien, c’était les différents trajets qui étaient les plus risqués.

    J’étais dans la cuisine, qui était ouverte sur le salon et l’atelier, et je regardais mon ange qui travaillait sur l’élaboration d’une vitrine.

    Un doux parfum s’échappait du four et se répandait dans tout l’appartement. Angel s’amusait à descendre et monter l’escalier menant à la chambre comme s’il poursuivait un jouet imaginaire. Il était très heureux d’être ici, il passait beaucoup de temps avec Simon, comme si il existait une connexion entre eux deux. Encore une question que je désirais poser à mon homme.

    Nous étions sur le canapé. Oui j’avais revendu mon clic clac d’occas et quelques uns de mes autres meubles pour pouvoir m’acheter une voiture. Ah oui je ne vous ai pas dit j’ai une voiture depuis une petite semaine. Une petite mini austin. Bon pas trop belle je dois l’avouer mais grâce à elle nous pouvons nous déplacer plus librement.

    Donc nous étions dans les bras l’un de l’autre et nous regardions un film.

    J’aimais être tout contre lui. J’aimais sentir son odeur. Je me sentais bien, j’étais en sécurité.

    -          - Ma douce. Il faut que je te parle.

    -          - Oui, lui dis-je inquiète.

    -          - Il faut nous tenir sur nos gardes plus que nous le faisons. Je sens le mal autour de nous.

    -          - Comment ça ?

    -          - Je ne le sais pas encore. J’ai l’impression que l’on nous surveille, que l’on nous suit. Enfin plus précisément que l’on te suit.

    -          - Mais pourquoi ?

    -          - Je t’ai dit que les démons seraient très intéressés. Ils veulent te posséder. Et je crois qu’ils ont commencé à tourner autour de toi.

    -          - Oh mon dieu !

    -          - Evite de prononcer son nom à haute voix s’il te plait il pourrait entendre.

    -          - Tu plaisantes là ?

    -          - J’en ai l’air ?

    -          - Excuse- moi.

    -          - Ce n’est rien j’aurais dû te l’expliquer. A partir de demain fait attention aux personnes qui t’approchent, ils peuvent se montrer courtois et agréables. Fais moi part de  tout ce qui peut te paraître bizarre même si c’est un infime détail.

    -          - Et bien il y a bien quelque chose. Je voulais t’en parler justement ce n’est sans doute rien mais je préfère que tu le saches. Judith m’a invité il y a quelques temps pour une soirée dans un karaoké, elle voulait me présenter ses amis.

    -          - C’était le soir de ton agression.

    -          - Oui ce même soir. Pendant la soirée il y a un de ses amis qui s’est intéressé un peu trop à moi. Quelque chose en lui me gênait chaque fois qu’il me regardait comme une alarme qui tintait dans ma tête. Il se montrait un peu trop charmant.

    -          - Et tu n’as pas succombé à ses charmes ?

    -          - Non quelqu’un avait déjà mon cœur mais il ne le savait pas encore, lui dis-je en lui déposant un doux baiser dans le cou.

    -          - Tu l’as revu ?

    -          - Non mais il m’appelle souvent pour que je sorte avec lui. Mais je refuse à chaque fois. Judith m’a dit qu’il avait fait une crise lorsqu’il a su que je vivais avec un homme. C’est surtout ce dernier point que je voulais te dire car je ne sais pas pourquoi mais je sens que nous le rencontrerons très prochainement. Je ne voulais pas que tu crois que j’ai eu une aventure avec ce belâtre.

    -          - Et il est comment cet homme ?

    -          - Grand, habillé très élégamment, brun, yeux noisettes et asses beau à regarder.

    -          - Et il a un nom ?

    -          - Je ne connais que son prénom, Guillaume.

    Je sentis près de moi le corps de Simon se crisper. Il se tourna vers moi l’air grave.

    -          - Est-ce qu’il raconte qu’il est français ? me demanda-t-il d’une voix grave.

    -          - Oui. C’est ça ! Tu le connais ?

    Il me prit mes mains et les enveloppa des siennes. Ses yeux étaient sombres et le timbre de sa voix rauque.

    -          - Oui Kathleen. Je suis désolée de te l’apprendre mais c’est un démon. Ça veut dire qu’ils ont compris pour nous bien avant cette soirée. Je ne comprends plus rien. Il va falloir que l’on passe à l’action. Il est temps que je te présente quelqu’un.

    -          - Qui ?

    -          - Un autre ange déchu bien plus ancien que moi. Il sait beaucoup de choses. Il a un don il arrive quelquefois à pressentir ce qui peut se passer. Et tu ne vas pas me croire mais c’est lui qui est la cause du brouillard légendaire d’Angleterre. Il t’expliquera mieux que moi. Nous partirons à l’aube. En attendant as-tu envie de regarder ce film minable ou bien es-tu ouverte à d’autres propositions, me dit-il en effleurant mes lèvres, le lobe de mon oreille, mon cour, mon épaule …..

     

     

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    ciel

     

    CHAPITRE  13

     

    Nous prenions la direction de Big Ben alors que le jour se levait doucement. Un brouillard épais nous entourait ce qui me fit penser à ce que Simon m’avait appris sur cet aspect climatique. Comment peut-on créer un brouillard et pourquoi ?

    Nous allions sortir de la ville quand Simon me fit signe de tourner vers un quartier assez ancien. Mais je trouvais que tous les quartiers étaient anciens. Vraiment rien de comparable à ce que j’avais connu en Californie.

    Au coin d’une rue encore endormie vu l’heure matinale, se trouvait une chapelle. Nous nous sommes garés devant une école se trouvant non loin. Simon ne voulait pas attirer l’attention et nous avons dû marcher jusqu’à cet endroit de culte. Il regardait souvent autour de lui et marmonnait quelque chose.

    -          - Qu’est-ce que tu fais ?

    -          - Je fais en sorte que le brouillard nous enveloppe.

    -          - Tu es capable de faire ce brouillard ?

    -          - Non. Mais je peux l’utiliser pour nous protéger.

    -          - C’est le don que tu possèdes.

    -          - Un des dons, oui. Aller viens vite. Il sait qu’on vient. Dépêchons-nous.

    Nous avons monté les quelques marches. Simon a poussé la lourde porte en bois et nous sommes entrés. Nos mains étaient enlacées. Il sentait que j’étais nerveuse et me souriais tendrement. Il prit soin de refermer la porte et nous nous sommes dirigés vers le petit autel.

    -          - Il n’y a personne. Tu es sûr qu’il se trouve ici ?

    -          - Oui ma douce. Viens allons nous assoir. Il viendra à nous dès qu’il sera prêt.

    Je regardais autour de moi. Des bougies étaient allumées ici et là donnant un air mystérieux ou mystique à ce lieu. Je regardais la grande croix en face de moi. Comment tout cela pouvait-il être réel ? Mes parents étaient des croyants mais plus par leur éducation que par conviction. J’aurais cru que le silence serait pesant mais il avait plutôt un aspect apaisant. Simon ne disait pas un mot, il était dans ses pensées à moins qu’il ne priait.

    Mon regard est resté accroché à la statue de la vierge. J’avais l’impression qu’elle me regardait et me comprenait. Alors c’est tout naturellement que je me suis levée sous le regard inquiet de mon ange, que je me suis agenouillée devant cette statue afin de lui demander sa protection.

    -          - Je crois que tu as fait le bon choix, me dit une voix douce et chantante.

    Je me retournais brusquement et devant moi se trouvait un homme d’une cinquantaine d’année. Il portait un costume beige, venu d’un autre temps. Sa peau était lisse à part quelques rides autour des yeux. Il était encore bel homme malgré son teint pâle.

    Simon se leva et fit quelques pas afin de nous rejoindre.

    -          - Raphaël je te présente..

    -          - Kathleen. Je sais qui elle est.

    -          - Vous me connaissez ?

    -          - Nous parlons beaucoup avec Raphaël depuis que je suis en Angleterre. Il m’aide parfois à voir plus clair en moi.

    -          - Je comprends.

    Raphaël regardait maintenant Simon d’un air désespéré.

    -          - Tu n’as pas pu résister, c’est ça ? Et par ton égoïsme elle est maintenant en danger. Si vous êtes ici c’est qu’elle sait qui tu es maintenant.

    -          - Oui. Je lui ai tout raconté. Mais j’ai tout fait pour ne plus la revoir, j’étais même décidé à partir pour l’Ecosse comme tu me l’avais conseillé.

    -          - Ne vous en prenez pas à Simon. Je suis la seule fautive. C’est moi qui l’ai retrouvé. Je…. Je ne pouvais pas vivre sans lui.

    -          - Votre amour est plus fort que je ne le pensais. En tant normal ce sont plutôt les anges qui ont de l’emprise sur les humains mais dans votre cas ce serait plutôt l’inverse.

    -          - Je ne comprends pas, lui dit Simon.

    -          - Lorsqu’un ange tombe amoureux d’une humaine et bien l’éloignement retire cette attraction mais pour vous deux l’éloignement aurait des conséquences terribles. Vous êtes comme des aimants votre destin est d’être ensemble. C’est assez exceptionnel. Et puis tu ne l’as pas remarqué mais votre aura ne fait qu’un, dès que vous vous éloignez l’un de l’autre il en est presque transparent.

    -          - C’est impossible Raphaël. Chaque être humain possède son propre aura, il ne peut en être autrement.

    -          - Je vous observe depuis votre arrivée et j’ai vu ce qui arrive lorsqu’elle s’éloigne de toi et aussi lorsque tu es venu nous rejoindre. Suivez-moi nous serons mieux chez moi.

    Je n’arrivais pas à comprendre les mots de cet ange déchu. C’était un peu comme des médecins qui parlent entre eux. Ils ont leur propre langage.

    Je suivais Raphaël et Simon. Ce dernier avait repris ma main et nos doigts se sont mélés. Sa chaleur me réconfortait et se diffusait dans tout mon corps. Je me demandais où cet homme devait vivre car la chapelle était toute petite et ne montrait aucune autre porte que celle que nous avions franchi pour y entrer.

    Raphaël se dirigea vers l’autel et chercha quelque chose du bout des doigts. Un clic se fit entendre et sur le sol une grande dalle se redressa légèrement. Il leva la trappe et je vis un escalier. Il habitait dans une cave ? Comment pouvait-il rester dans un endroit pareil ?

    Nous sommes descendus en premier Simon et moi alors que Raphaël refermait l’entrée derrière nous.

    Simon avança dans l’obscurité me tenant toujours la main. Je l’entendis ouvrir une porte et je fus stupéfaite de ce que je voyais devant moi.

    Cet endroit ne ressemblait pas à l’image de ce qu’on se faisait d’une cave. C’était un magnifique appartement qui me faisait penser à ce qu’on voyait dans les films de Sherlock Holmes ou d’Hercule Poirot. Ce n’était pas mon style c’était plutôt vieillot mais tout s’accordait à merveille. Un côté chic pour un appartement d’un vieil aristocrate anglais, célibataire de surcroit. Je me croyais dans un autre monde, au début du siècle dernier avec ses lampes à huile qui éclairaient la pièce. J’étais étonnée de même y trouver une cheminée, et je me demandais si il s’en servait.

    Sur le côté gauche une énorme bibliothèque remplie de livres anciens. Pourquoi les êtres extraordinaires possèdent-ils toujours énormément de bouquins ? C’est toujours la question que je me suis posée.

    -          - Etonnant non ? me dit Raphaël avec un sourire.

    -          - Euh… oui. J’avoue être surprise.

    -          - Je suis ici depuis très très longtemps et je me suis attaché à cet intérieur.

    -          - Depuis combien de temps êtes-vous ici ?

    -          - Hum depuis presque 100 ans je crois.

    -          - Vous avez toujours été seul ?

    -          - Oui. Mais quelquefois je vois des anges déchus de passage.

    -          - Il y en a beaucoup ?

    -          - Ça dépend du temps de leur pénitence.

    -          - Pourquoi restez-vous caché ici ? Vous ne sortez jamais ?

    -          - Kathleen !

    -          - Non laisse Simon. Elle est curieuse et j’aime ça. Avant je sortais, je travaillais, j’aidais les gens. Mais depuis quelques années je ne sors que pour me ravitailler. J’ai un accord avec l’épicier du quartier. Je lui dépose le soir ma liste et mon argent, il me livre le lendemain en déposant le tout dans l’entrée de la chapelle. Il me prend pour un vieux fou solitaire.

    -          - Vous n’êtes pas si vieux que ça, et sortir vous permettrais d’être moins seul.

    Il nous fit signe de nous assoir et m’expliqua qu’il ne fallait pas que je m’attarde sur son apparence car il était le plus vieux des anges déchus encore vivant. Par ce fait il avait amplifié ses dons et devenait une cible de choix pour les démons. Il était aussi une menace pour les archanges car au fil du temps il avait appris beaucoup de choses.

    -          - Justement Raphaël nous avons besoin de toi. Il y a certaines choses que je ne comprends pas et j’ai besoin de ton savoir.

    -          - Tu sais que je ne peux pas répondre à toutes tes interrogations, nous en avons déjà parlé.

    -          - Ce n’est pas ça. Voilà Kathleen a retrouvé la mémoire elle savait que je l’avais sauvé avant que je lui dise et puis un démon tourne autour d’elle depuis un moment.

    -          - Etrange oui mais pas inexplicable.

     

     

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    CHAPITRE 14

     

    Ce que venait de nous dire Raphaël nous laissait perplexe. Nous le regardions en silence attendant certaines explications. Il souriait nous regardant l’un après l’autre.

    -          - Pour la mémoire de Kathleen c’est simple à comprendre. Simon tu as fait un acte d’amour en sauvant cette enfant au lieu de celui que tu protégeais, tu as su en la regardant dans les yeux qu’elle était ton âme sœur. Tu n’as pas compris ce qui t’arrivait n’est-ce pas ? Pour toi c’était impossible d’être amoureux d’une enfant de 12 ans et tu as accepté ta pénitence pour te punir de tes sentiments et non de tes actes. C’est un autre ange qui a effacé sa mémoire mais il n’a pas effacé ce regard que tu avais posé sur elle car il ne pouvait pas deviner ce qui s’était produit entre vous deux.

    -          - C’est pour ça que j’ai toujours su pour Simon, j’ai toujours su qu’on me protégeait. Lorsque je l’ai revu j’ai eu la conviction que j’avais déjà vu ce regard, ces yeux. Et lorsqu’il a parlé de cet accident c’est comme si on enlevait un voile de ma mémoire et je me suis rappelée.

    -          - Oui très chère. Exactement. Maintenant j’aimerais que vous me parliez de ce démon.

    Je recommençais mon récit et ma description de Guillaume. Simon paraissait nerveux, Raphaël concentré. Il me posa différentes questions sur le déroulement de la soirée, nos sujets de conversation, ce que je lui avais dit, ce que j’avais appris sur lui. Mais en fait je ne connaissais pas grand-chose de cette personne et nous avons vite fait le tour de la question.

    -          - La seule chose que l’on ne sait pas c’est pourquoi s’est-il intéressé à toi si tôt. Tu n’avais pas encore parlé à Simon n’est-ce pas ?

    -          - Nous nous étions rencontré à la quincaillerie et nous avions échangé quelques mots lors de l’ouverture d’une boutique.

    -          - Ça doit être une coïncidence. Je ne vois pas comment ils auraient su pour vous deux. C’est tout bonnement impossible. Par contre je sais certaines choses sur ce démon.

    Il nous raconta que Guillaume était un démon séducteur. C’est d’ailleurs pour ça qu’il se faisait passer pour un français. Encore une fois nous tombions sur des clichés. Il aimait corrompre les femmes surtout des femmes mariées qui n’auraient plus leur âme aussi pure lorsqu’elles passeraient dans ses bras et surtout dans son lit. Il aimait se fondre la masse, vivre comme n’importe quel humain et avoir son cercle d’amis. A une époque il se faisait appeler Don Juan. Quel horreur ! C’était pathétique.

    Je lui demandais si Judith étaient en danger mais Raphaël ne savait pas quoi me répondre. En général il ne flirtait jamais avec un membre de son cercle cependant ils ne devaient pas lui mettre des batons dans les roues, ou pour les hommes jouer sur son tableau de chasse.

    Guillaume a un sixième sens et sait au premier regard qui sera sa proie. Quelque chose l’attirait chez moi c’était indiscutable. Avait-il ressenti que mon cœur appartenait à Simon avant que je ne m’en sois rendu compte moi-même ?

    Raphaël n’avait que cette hypothèse, seulement maintenant ce démon savait que j’étais en couple et il va essayer de me conquérir. Je suis sa nouvelle proie, Simon et Raphaël en étaient persuadés.

    Super ! Et un problème supplémentaire !

    Pourquoi ma vie prenait un tournant si compliqué ? Comment vivre normalement maintenant que je sais qu’autour de nous rôdent des démons et des anges ? Est-ce que j’en valais la peine ? En tout cas Simon en valait la peine. J’étais prête à tout abandonner pour lui, à me battre pour rester avec cet homme qui me tenait la main.

    Au lieu de me préoccuper de Guillaume c’est autre chose qui me sorti de la bouche.

    -          - Pourquoi vous m’avez dit tout à l’heure que j’avais fait le bon choix ? dis-je en fixant Raphaël.

    -          - Je croyais que tu allais me poser cette question plus tôt. Es-tu croyante ?

    -          - Plus ou moins. Enfin plutôt moins que plus. Bien que maintenant je crois en certaine chose et puis Simon m’a demandé de ne pas l’appeler tout haut, répondis-je en montrant le plafond avec mon doigt.

    -          - C’est pourquoi tu t’es méfiée en voulant faire une prière. Tu n’as pas voulu prendre de risque.

    Raphaël souriait et me dévisageait d’un air rieur. Il avait le don de me destabiliser. Il savait beaucoup de choses mais il aimait donner quelques réponses énigmatiques. Je n’avais pas tout à fait tord de le prendre pour un détective d’outre-temps.

    -          - Je n’ai pas fait de prière. J’ai juste pensé qu’elle pourrait nous mettre sous sa protection.

    -          - Une dure tâche. Mais ne perd jamais espoir. Si elle vous accorde sa protection elle ne le fera que si vous arrivez au bout du chemin.

    -          - Ce qui veut dire ?

    -          - Tu comprendras à ce moment-là. Je ne fais qu’interpréter des pensées, des intuitions ainsi que des faits existants. Je ne peux pas voir l’avenir j’en suis désolé. Il vous faut partir maintenant pendant que le brouillard reste intense. Prenez soin de vous.

    -          - Je peux vous poser une dernière question ?

    -          - Pourquoi il y a du brouillard en Angleterre ?

    Simon et Raphaël se mirent à rire en voyant ma tête ahurie. Je sentais que ma bouche était restée ouverte et je la refermais brusquement.

    -          - Oui, dis-je gênée.

    -          - Ma chère Kathleen vous êtes tellement prévisible. Et votre curiosité l’emporte très souvent. Je suis ici depuis très longtemps et j’aime être dans cette chapelle. Je vous ai dit tout à l’heure que j’étais une cible de grande importance. Je sais beaucoup de choses. Seulement grâce à ce brouillard que je créé ils n’arrivent pas à me détecter que ce soit le bien comme le mal. Je veux qu’on me laisse effectuer ma pénitence tranquillement. Ne me demande pas ce que j’ai fait pour que l’on me coupe les ailes. Je ne l’ai jamais raconté et je ne le raconterais jamais. C’est entre moi et mon….. supérieur.

    Simon m’entraina vers la porte. Raphaël paraissait si fatigué, si âgé. J’ai stoppé mon élan et j’ai lâché la main de Simon. Je suis revenue vers le vieil homme et je lui ai déposé un baiser sur la joue. Il m’a regardé et a seulement dit.

    -          - Merci !

    Nous étions dans la chapelle et je pensais à la solitude de ce vieil ange déchu. Il me faisait beaucoup de peine. Le brouillard était encore très dense et pourtant nous devions nous approcher de midi vu comment  mon estomac faisait de drôle de bruits. Simon s’est arrangé pour que le brouillard nous enveloppe comme ce matin et nous avons rapidement rejoint la voiture.

    De retour à l’appartement j’étais épuisée par ce que j’avais appris. L’inquiétude me gagnait et je me suis écroulée sur le canapé. Simon est venu me rejoindre. D’une main il me caressait le visage.

    -          - C’est un peu lourd à encaisser, me dit-il de sa voix douce.

     

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    .....ooOoo.....

     

    POV de SIMON

     

    J’étais à la fois heureux que Kathleen sache tout de moi mais inquiet de ce qui pouvait lui arriver. Je la savais en danger et encore plus certainement depuis notre discussion avec Raphaël.

    Avais-je eu raison de l’emmener à la chapelle ?

    Je ne savais pas quoi en penser je m’attendais à avoir plus de réponses. Pourquoi le destin nous rattrape toujours ? J’étais enfin heureux. Kathleen vivait avec moi maintenant et elle remplissait mon cœur de joie. L’avoir à mes côtés était un réel plaisir. Nous vivions comme un couple normal si ce n’est toutes ces intuitions que j’avais chaque jour, ce sentiment d’être suivi et qui me quittait lorsque Kathleen et moi étions séparés. J’en étais sûr c’était elle qui était suivie. C’est en partie ce qui m’a conduit vers Raphaël.

    Et Guillaume, pourquoi avait-il jeté son dévolu sur elle ? Son instinct lui avait soufflé de se méfier de lui. En général il arrive à ses fins à chaque fois. Etait-ce justement le fait qu’elle ne lui cède pas qui excite ses actes ? Sa proie n’est pas si facile et il prend quelques plaisirs à jouer. Car pour les démons tout n’est qu’un jeu, ils n’ont aucun sentiment. Je savais qui il était, je l’avais déjà croisé lorsque j’étais encore un ange. Evidemment cela allait également dans l’autre sens, lui aussi savait qui j’étais.

    Je savais que nous le rencontrerons dans peu de temps car il va se demander pourquoi il ne voit pas où Kathleen demeure. Mon appartement est comment on dit déjà ? En mode camouflage ! Au moins ici elle est en sécurité du moins des démons. Pour ce qui est de ceux de ma race et bien je me demande pourquoi ils ne se sont pas encore manifestés. Combien de temps me reste-t-il de bonheur ? J’étais sûr que Raphaël aurait une solution, mais rien, toujours rien !

    Si le jour de ma mort on a fait de moi un ange c’est que j’étais quelqu’un de bien et je n’ai fait qu’une seule erreur qui pour moi n’en étais pas une puisque j’avais sauvé cet être magnifique qui dormait à présent dans mes bras.

    J’avais pris la décision de sauver une enfant à l’aube de son existence plutôt qu’un homme au bord du gouffre qui écoutait plus facilement un démon plutôt qu’un ange. J’avais fait tout ce que je pouvais à son sujet et mes supérieurs le savaient. Mon vieil ami a raison j’ai fait en sorte que ma punition soit sévère pour plusieurs raisons. D’abord j’avais perdu définitivement mon protégé et puis c’est vrai mes sentiments pour cet enfant m’avait perturbé, ce n’était pas normal. Bien sûr je ne l’imaginais avec moi qu’une fois adulte, je ne suis pas aussi pervers. Mais un ange avec une humaine c’était impossible, inimaginable.

    La certitude qu’elle était mon âme sœur ne me quittait pas. Je devais m’éloigner et faire pénitence très loin d’ici. Quelque part je ne voulais plus être un ange, je ne voulais plus que l’on me confie des protégés. J’avais trop peur que l’on me confie quelqu’un qui pourrait lui ressembler, ou quelqu’un qui serait proche d’elle. Depuis que j’étais un ange déchu ma vie n’était qu’obscurité et tristesse. Elle me manquait. Je l’ai réalisé lorsque nos regards se sont croisés à la quincaillerie, la lumière a jailli et mon cœur si je ne l’entendais plus s’est mis à cogner si fort que j’en fus surpris.

    Méritait-elle cette vie ? Non. Elle ne le méritait pas.

    Elle avait peur. Elle pensait aussi à sa famille. Je la sentais si triste à chaque fois qu’elle avait parlé avec eux. Devais-je la laisser partir ? Oui, je ne devais pas être aussi égoïste.

    Dès que nous aurons règlé le problème de Guillaume je partirais et j’implorerais l’archange pour qu’il m’envoie dans les abîmes de la mort car là est ma place.

    Avec le temps elle reprendra une vie normale sans moi. Et cette fois il faudra que ce soit moi qui lui efface la mémoire.

    Je la regardais, elle était en train de sortir de son sommeil. Elle leva les yeux vers moi et me souria.

    Noooonnnnn !!!!! Je suis trop égoïste. Je l’aime tellement.

    Comment pourrais-je m’éloigner de ce si grand bonheur ? J’avais besoin de l’embrasser, de la prendre dans mes bras, de sentir sa peau délicate contre mon corps. Je désirais me fondre en elle jusqu’à ne faire qu’un.

     

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    ciel

     

    CHAPITRE 15

     

    J’aimais le trouver là à mon réveil. Je m’étais endormie dans ses bras, j’étais plus épuisée que je ne l’avais imaginé. C’est vrai que depuis quelques temps il faut me montrer prudente. Je me réveille souvent la nuit afin de vérifier que Simon se trouve auprès de moi. J’ai tellement peur qu’on nous sépare.

    Mais il était là sur le canapé et j’étais dans ses bras. Je lui souriais mais je voyais bien qu’il était préoccupé. Lui aussi s’inquiétait beaucoup. Je sais qu’il s’inquiète pour moi, pour mon avenir. Il essaie de ne rien montrer mais je ressens beaucoup de choses, beaucoup plus qu’il ne le croit.

    Pendant notre trajet de retour j’ai pensé à ce que nous avait dit Raphaël au sujet de notre aura. C’est peut-être impossible mais je suis sûre de ce qu’il a vu. Ses explications je les avais ressenti et je les ressens  chaque fois que je m’éloigne de mon ange. Simon ne le voit pas clairement car il ne ressent pas les choses comme les simples mortelles. Il pense que c’est lié à ce qu’il est, mais moi je sais. Je sais que si on nous sépare l’autre ne pourra survivre. Ses humeurs, ses pensées je les ressens de plus en plus clairement. Ce n’est pas détaillé, c’est même assez flou. Je le vois dans ses yeux, il souffre. Pendant mon sommeil j’ai fait un rêve, il me quittait mais avant il m’effaçait la mémoire.

    Je sais que je rêve de quelques unes de ses pensées, surtout les plus intenses, mais quelque chose me dit qu’il ne faut pas que j’en parle. Il faut que je garde cela pour moi, je sais que c’est important.

    Simon a souvent cette confrontation en lui et c’est aussi pour cela que je me réveille constamment, il faut que je le sente près de moi. Je suis persuadée cependant qu’il ne me quittera pas, il ne le peut pas. Tout comme moi je serais incapable de m’éloigner de lui.

    Le même aura ! Oui c’est la clef. Même Raphaël ne trouve pas de réponses à ce fait. Je ne sais pas encore qu’elle est la solution ni comment la trouver mais nous y arriverons ….. ou nous mourrons.

    -          - J’ai faim, dis-je à mon ange.

    -          - Moi aussi ! J’attends depuis un moment que ma belle au bois dormant se réveille, mais elle devait être dans un joli rêve.

    -          - Tu n’as jamais lu les contes de fées parce qu’il n’aurait fallu qu’un seul baiser de son prince pour qu’elle se réveille.

    Il se leva en riant et se dirigea vers la cuisine.

    -          - Un reste de pizza et de la salade ça te va ?

    -          - Hummm …. Oui je crois et comme dessert un ange à la crème ?

    -          - Ce serait avec plaisir mais il va falloir te contenter d’un morceau de flan aux abricots jusqu’à ce soir car j’ai rendez-vous avec un client et toi tu as des photos à faire.

    -          - Ah oui c’est vrai ! Dommage ! Est-ce que je peux espérer avoir mon dessert ce soir ?

    -          - Gourmande !

    -          - Très !

    J’allais le rejoindre lorsque nous entendîmes des feulements. Simon s’est approché de moi très vite. Nous regardions dans la direction d’où venait le bruit. Angel avait le dos bombé et les poils hérissés, il crachait comme lorsqu’il était en colère, ou qu’il avait peur.

    -          - Merci Angel. Ne t’inquiètes pas ils ne peuvent pas entrer ici, chuchota Simon.

    Il s’avança doucement me poussant du bras pour que je me positionne derrière lui. Nous pouvions voir ce qui se passait à l’extérieur sans nous faire remarquer. Mon cœur battait fort dans le silence j’avais l’impression que c’était la seule chose que j’entendais. Cela ne faisait qu’agrandir  ma peur. Vous savez un peu comme dans une pièce où le silence est si pesant et que le seul bruit n’est autre que le tic tac d’une énorme horloge. L’instant super flippant dans les films d’horreur avant que le tueur ne passe à l’action.

    J’arrivais à voir ce qui se passait en me penchant légèrement sur le côté de mon ange. Il y avait une silhouette juste devant le loft. Je vis les poings de Simon se fermer et ses muscles se tendre. Nous avions reconnu cette silhouette, nous savions qui se trouvait dans cette cour.

    Guillaume !

    Il m’avait retrouvé. Mais savait-il pour Simon ?

     

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    ciel

     

    CHAPITRE 16

     

    Il avait l’air contrarié, quelque chose le dérangeait. Allait-il venir frapper à la porte ? Angel était nerveux, il tournait dans la pièce et ses poils étaient toujours aussi hérissés.

    Mon portable s’est mis à vibrer dans la poche de mon pantalon.  J’ai sursauté je n’avais toujours pas l’habitude d’en avoir un mais il m’était surtout utile pour le boulot. Je regardais le message c’était Judith qui me disait qu’elle avait été obligé de donner ma nouvelle adresse à Guillaume.

    Je montrais le message à Simon qui me fit signe de le suivre.

    Nous sommes montés à l’étage, et nous nous sommes installés sur le lit.

    -          - Est-ce vrai ce que tu as dit à Angel, ils ne peuvent pas entrer dans l’appartement ?

    -          - Seulement les démons. Les anges, eux, pourraient y entrer comme bon leur semble.

    -          - Super ! ça me rassure ! Est-ce que tu communiques avec mon chat ?

    -          - Je croyais que tu l’avais déjà deviné.

    -          - C’est le cas, je voulais juste une confirmation. Qu’est-ce qu’on va faire ?

    -          - Le confronter.

    -          - Quoi ? Mais s’il te fait du mal ?

    -          - Non. Et puis il faut qu’il sache que tu m’appartiens.

    -          - Je ne suis pas une chose, dis-je brutalement.

    -          - Je le sais ma douce mais pour lui c’est ce que tu es et il ne comprend que ce langage.

    -          - Tu crois qu’il a fait du mal à Judith ?

    -          - J’espère que non. Il va falloir que je lui parle. Tu pourrais arranger ça ?

    -          - Ok. Mais là tout de suite qu’est ce qu’on doit faire ?

    -          - Et bien nous allons manger, nous préparer et sortir pour aller bosser. Il ne faut pas le laisser avoir le contrôle.

    -          - C’est plus facile à dire qu’à faire.

    -          - Je sais. Allez viens descendons prendre ce festin.

    Je regardais vers l’extérieur, je ne voyais plus personne. Mais je savais qu’il était encore là quelque part à attendre. Si il avait questionné Judith il savait que je devais me rendre au journal. Il devait être dans un coin dans la cour, je regardais Angel, il me donnait la confirmation que je cherchais.

    Il était 16 heures et nous étions prêts à sortir. Simon prit mon visage entre ses mains et me fit le plus doux des baisers.

    -          - Tu es forte ma douce et puis je ne te quitterais pas. Nous allons sortir tranquillement et nous diriger vers la voiture. Ne dis rien qui pourrait lui faire penser que tu sais ce qu’il est, du moins pas dans l’immédiat.

    -          - Et s’il nous attaque ?

    -          - Non. Il va d’abord vouloir en savoir plus sur notre relation avant d’agir. Il est là seulement pour voir à quoi ressemble son adversaire. Il est fourbe et va concevoir un plan avant d’agir. Mais au cas où je me trompe tu cours à l’intérieur de l’appartement ça le bloquera.

    Nous sommes sortis l’air de rien, enfin presque. J’étais nerveuse mais je savais que Simon était près de moi ce qui me permettait de me détendre assez pour faire croire que tout allait bien. Simon portait mon matériel et après avoir fermé la porte du loft a mis son bras autour de ma taille.

    Nous discutions en prenant la direction de la voiture. Evidemment il nous fallait traverser entièrement la cour.

    Simon me serrait un peu plus fort contre lui en entendant des bruits de pas derrière nous.

    -          - Kathleen !

    Nous nous sommes retournés et Guillaume se trouvait là souriant. J’essayais de ne rien faire paraître, il fallait lui cacher le fait que je savais ce qu’il était.

    -          - Oh ! Salut ! Tu passais dans le coin ?

    -          - Oui, enfin non. Je dois me rendre dans le quartier où se situe ton boulot et je venais voir si tu avais besoin que je te dépose.

    -          - Merci c’est gentil. Pardon je ne vous ai pas présenté. Simon je te présente Guillaume un ami de Judith, tu sais ma collègue.

    -          - Oh oui bien sûr. Bonjour, dit-il en tendant une main à Guillaume.

    -          - Bonjour. On se connait ?

    -          - Peut-être. Vous savez je vois beaucoup de monde et par mon métier je fais quelques inaugurations de magasins, c’est sans doute lors de ces occasions que l’on a pu se voir.

    -          - Je ne crois pas ! dit-il assez sèchement et se retournant vers moi et d’une voix un peu plus enjôleuse, alors Kathleen je t’emmène ?

    -          - Non. Simon et moi avons quelques projets. Mais  merci d’y avoir pensé. Au fait comment as-tu eu cette adresse ? Simon et moi avons emménagé depuis peu.

    Je m’attendais à destabiliser quelque peu Guillaume mais il ne l’a pas montré. Il regardait Simon avec un tel regard que j’en frissonnais.

    -          - Notre amie commune a eu la gentillesse de me donner ton adresse. Je ne comptais pas être hors jeu comme ça.

    -          - Excusez-moi mais je vous trouve un peu culotté de draguer ma fiancée en ma présence.

    -          - Et bien rien ne vous empêche de partir, je ne vous retiens pas.

    -          G- uillaume je suis avec Simon et je suis très heureuse. Je t’ai déjà fait comprendre que tu ne m’intéressais pas. Je suis désolée, vraiment ! Maintenant je te demanderais de me laisser tranquille.

    J’avais essayé d’être sèche dans le ton mais j’avais senti cependant ma voix tremblée un peu.

    -          - Oh ! Tu crois ça. Sache que je n’ai jamais échoué. Lorsque je pars en chasse j’attrape toujours mes proies.

    -          - Je vous demanderais d’arrêter maintenant. Si vous ne partez pas je vais appeler la police. Vous êtes sur une propriété privée et vous n’y avez pas été invité. Je vous conseille de ne pas prendre à la légère mes menaces.

    La voix de Simon était monté d’un ton et il s’était montré très sûr de lui.

    -          - C’est qu’il mordrait ! Ha ! Ha ! Ha ! Allez-y  appelé la police moi de mon côté je parlerais à certaines personnes de ce que je viens de voir. Je crois qu’elles seront très intéressées par ce que je vais leur apprendre.

    Cette fois-ci je m’avançais pour me mettre entre les deux hommes. J’étais en colère.

    -          - Ça suffit Guillaume. Tu crois que tes menaces me font peur. J’aime Simon et tu ne pourras rien changer à cela même si tu cherches à lui faire du mal jamais je ne serais à toi. Tu me répugnes, ton soit disant charme ne fonctionne pas sur moi.

    -          - J’adore quand tu te mets en colère. Une vraie tigresse !

    Simon commençait à perdre patience, il tremblait de colère. Ses poings se refermaient je le sentais dans mon dos. Je ne voulais pas qu’ils en arrivent aux mains. Qui serait le plus fort le démon ou l’ange déchu ?

    C’est moi qui pris la décision de bouger. Je tenais maintenant la main de mon ange et l’entraînais avec moi vers la voiture. Je me suis retournée, il n’y avait plus personne.

    J’agrippais le volant et démarrais un peu trop rapidement. Mes tremblements m’empêchaient de conduire et Simon voulu prendre le volant. Je fis non de la tête. Il fallait que je me calme et conduire m’y aidait. Mes larmes coulaient sur mes joues. Simon les essuyait du pouce. J’avais peur, il le savait.

    -          - Je t’accompagne au journal, me dit-il doucement. Il faut que l’on parle à Judith. Je veux savoir si il a de l’emprise sur elle, ou s’il la menace de quoi que ce soit. Donne-moi ton portable je vais annuler mon rendez-vous. Il est hors de question que je te laisse seule aujourd’hui.

     

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    .....ooOoo.....

     

    POV de SIMON

     

    Je n’arrivais pas à enlever cette angoisse. Nous roulions vers le journal et je n’arrêtais pas de penser à notre altercation avec ce démon de Guillaume.

    Je n’ai pas aimé l’entendre parler comme ça à Kathleen. Ma colère était encore présente dans tout mon être et pourtant j’avais appris à maitriser ce genre de sentiments lorsque j’étais encore un ange. Au premier regard il s’est souvenu de ce que j’étais, de ce que j’avais été. Il a compris que la bataille serait plus compliquée que ce qu’il avait pensé. Il croyait qu’il allait affronter un simple humain et qu’il arriverait à le manipuler ou à le ridiculiser très facilement. Mais c’est à moi qu’il a à faire. Et je ne le laisserais pas m’enlever Kathleen.

    Je savais qu’elle avait peur mais elle avait assuré, j’étais fier d’elle. Je voulais prendre le volant mais je n’ai pas insisté lorsqu’elle a fait non de la tête. Je voulais tellement la prendre dans mes bras, la couvrir de baisers mais dans ce véhicule je ne pouvais que lui enlever du pouce les larmes qui s’échappaient de ses yeux remplis de crainte et de tristesse.

    Il fallait que je voie l’amie de Kathleen, Judith. Je voulais savoir jusqu’à quel niveau Guillaume avait de l’emprise sur elle, il fallait que je sache si Kathleen était en sécurité lorsqu’elle était au journal. Guillaume pourrait très bien attirer Kathleen par le biais de Judith, je savais qu’il en était capable.

    Au moins elle était en sécurité dans le loft et ça me rassurait quelque part. Guillaume ne pourrait jamais y entrer ni aucun autre démon. J’avais pris la bonne décision en lui demandant de venir vivre avec moi.

    Je savais dès le début que notre bonheur ne serait qu’éphémère mais personne n’est plus heureux que moi de l’avoir partagé avec elle.

    Je chassais mes idées noires, il me fallait agir.

     

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    ciel

     

    CHAPITRE 17

     

    Je cherchais Judith du regard, elle n’était pas à son bureau. Je demandais à quelques collègues s’ils l’avaient vu aujourd’hui. Apparemment personne ne l’avait vu depuis qu’elle était partie manger ce midi. J’étais inquiète et j’espérais qu’elle allait bien. Pourvu que Guillaume ne lui ai rien fait de mal. Je notais son adresse sur un bout de papier car même si nous passions du temps ensemble et nous étions sorties quelquefois je n’avais jamais été chez elle.

    Simon me prit l’adresse des mains ainsi que les clefs de la voiture.

    -          - Cette fois-ci c’est moi qui conduis. Je connais ce quartier nous y arriverons plus vite. Et puis je ne sais pas si tu es capable de conduire, je sens que tes émotions prennent le dessus.

    -          - Tu as raison. J’ai besoin de me calmer. Simon il n’est rien arrivé à Judith, n’est-ce pas ?

    -          - Je l’espère ma douce, je l’espère.

    Simon avait eu raison de prendre le volant de ma mini car je ne connaissais pas du tout ce quartier et je serais même incapable d’y retourner seule. J’avais encore beaucoup de mal à me déplacer dans cette ville.

    Nous sommes descendus de la voiture et avons monté les quelques marches qui nous menaient à une jolie porte d’entrée. J’ai sonné mais personne ne nous a ouvert. Mon cœur battait très fort et mes craintes grandissaient.

    Cette fois-ci je tambourinais à la porte.

    -          - Judith, ouvre-moi ! S’il te plait c’est moi Kathleen. Ouvre !

    -          - Elle est chez elle, je le sens, me dit Simon d’une voix rassurante.

    -          - Judith si tu ne m’ouvres pas j’appelle la police. Je veux savoir si tu vas bien. Je ne t’en veux pas pour Guillaume, je sais que tu n’avais pas le choix.

    Soudain le bruit d’une clef qui tourne dans la serrure et la porte qui s’ouvre.

    J’entrais doucement, Simon derrière moi. Je savais qu’il n’y avait pas de démon car mon ange l’aurait ressenti.

    Il faisait sombre et mon amie marchait sans dire un mot devant nous. Elle nous demanda de nous assoir et se tourna vers moi. Je poussais un cri de surprise en voyant son visage tuméfié. Je la pris dans mes bras où elle s’effondra en pleurs.

    Je l’aidais à s’assoir près de moi alors que Simon s’installait dans un fauteuil.

    -          - Est-ce que c’est Guillaume qui t’a fait ça ? lui demandais-je le plus doucement possible afin de ne pas la brusquer.

    -          - Oui. Je…. Je ne voulais pas lui donner ta nouvelle adresse. Ses yeux étaient bizarre et remplis de haine. Je lui avais dit que tu avais quelqu’un car il me téléphonait tous les jours pour que je m’arrange à organiser des sorties avec lui et toi. J’en avais assez alors je pensais qu’en lui disant pour toi et Simon il me lâcherait. Mais ça a fait l’effet inverse. Il s’est montré jaloux, je ne le reconnaissais pas. Je savais qu’il te voulait du mal Kathleen alors je ne lui ai rien dit. Mais il est venu ce midi. Il m’a obligé à le faire entrer je ne me rappelle pas comment mais je l’ai fait. Ensuite il m’a dit que j’avais intérêt à lui donner ce qu’il voulait sinon il me tuerait. Je me suis défendu mais rien n’y a fait et il s’est mis à me frapper au visage encore et encore. Il m’a serré le cou en me disant que c’était ma dernière chance, que cette fois-ci si il n’avait pas de réponses il me laisserait en vie le temps de voir mourir tout ceux que j’aimais. Je n’ai pas eu le choix, il connaissait mes amis, il savait que j’avais une famille ici en Angleterre. Tu comprends ? Je n’ai pas eu le choix, je suis désolée.

    Elle pleurait dans mes bras et j’essayais de trouver les mots justes afin de la rassurer. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi me voulait-il à ce point ?

    -          - Pourquoi tu n’as pas porté plainte contre lui ?

    -          - Il m’a dit que si je le faisais il reviendrait et je ne m’en sortirais pas aussi bien et que de toute façon aucune autorité ne pourrait rien contre lui.

    Simon lui parla d’une voix douce.

    -          - Judith qu’est-ce que vous savez sur ce Guillaume ?

    -          - Et bien il est français, il vit depuis quelques années ici à Londres. Il a beaucoup de conquête et me paraissait être quelqu’un de gentil, d’attentionné. Il s’est toujours montré charmant enfin jusqu’à ce qu’il jette son dévolu sur Kathleen.

    -          - Comment l’avez-vous rencontré ?

    -          - A une soirée. Il était déjà avec les deux françaises qui l’accompagnaient. J’étais moi-même avec deux amis et nous nous sommes tous retrouvés à la même table. Nous avons discuté et de fil en aiguille nous avons tous sympathisé. Nous aimions nous retrouvé pour passer de bons moments ensemble. Jamais je n’aurais pensé qu’il puisse être cet homme qui s’est présenté chez moi ce midi.

    Judith a continué à nous raconter les différentes soirées qu’ils ont tous passé ensemble. Le côté charmeur de Guillaume envers les femmes. Plus elle nous parlait plus elle se calmait et doucement ses larmes cessèrent de couler abondamment. J’ai proposé de faire du thé alors elle m’a montré du doigt la direction de la cuisine. Je ressentais le besoin de faire quelque chose, de bouger un peu. La cuisine de Judith était très kitch avec des couleurs vives, un mélange de vert et de orange. Pas trop à mon goût mais elle était d’une propreté et tout était si bien rangé. Ça m’a amusé car au journal je voyais plutôt Judith comme quelqu’un de brouillon et de désorganiser c’était tellement différent dans cette maison. Je trouvais facilement ce que je cherchais et au bout de quelques minutes je suis retournée dans le salon avec un plateau sur lequel il y avait trois tasses fumantes.

    Simon et Judith étaient toujours en train de discuter. Cette fois-ci il tentait de la convaincre de prendre quelques jours de congés et d’aller se reposer dans sa famille. Mais elle ne voulait pas que ses parents la voient avec cette tête. Et puis elle ne voulait pas perdre son emploi. Simon me regardait comme si j’avais la solution ou les mots qui pourraient la persuader de nous écouter.

    -          - Judith s’il te plait sois raisonnable. Nous ne savons pas si tu seras en sécurité ici. Guillaume peut revenir et cette fois-ci s’il t’arrivait quelque chose de grave je ne m’en remettrais jamais.

    -          - Pour ce qui est de tes ecchymoses je peux faire quelque chose. Mais il faut que tu ais confiance en moi. Tu ne dois poser aucune question, lui dit Simon.

    -          - Il faudrait vraiment être un magicien pour me redonner un air convenable. Kathleen ça veut dire quoi tout ça ?

    -          - Je ne peux rien te révéler, je suis désolée. Je sais que c’est dur pour toi de faire confiance à quelqu’un après ce qui t’es arrivée mais je te jure que Simon est quelqu’un de bien. Accepte ce cadeau et va te mettre à l’abri. Guillaume est très dangereux, il est le mal incarné tu comprends ?

    -          - Tu me dis qu’en guérissant mes blessures c’est comme si je recevais un cadeau et que Guillaume est le mal, ça veut dire que Simon est le bien ? me demanda-t-elle en me regardant fixement.

    -          - Oui, lui dit doucement Simon. Et tu es croyante.

    Simon regardait les doigts de mon amie qui jouaient avec une médaille qui était il y a encore cinq minutes cachés sous ses vêtements.

    Judith prit alors le téléphone et composa tout d’abord le numéro du journal. Elle demanda au patron un congé exceptionnel de deux semaines pour se rendre d’urgence dans sa famille. Après quelques haussements de tons elle négocia ses deux semaines dont une sans solde. Elle paraissait déçue mais au moins elle ne perdrait pas son job. Le coup de fil suivant était pour ses parents. Ils étaient ravis de sa prochaine visite.

    Un coup de chance elle avait un train qui partait à 20 heures ce soir même. Je suis allée avec elle pour l’aider à faire quelques bagages. Lorsque nous avons rejoint Simon il faisait les cents pas dans la pièce. C’était la première fois que je le voyais si nerveux, lui qui me paraissait toujours tellement calme et apaisant.

    -          - Simon ! Il y a un problème ? lui demandais-je angoissée.

    -          - Non, rassure-toi. Judith vient t’assoir avec moi.

    Simon prit délicatement le visage de mon amie et passa ses doigts sur ses ecchymoses. Il fermait les yeux comme pour se concentrer. Cette foi-ci il refit les mêmes gestes tout en parlant dans une langue inconnue. Je voyais de mes propres yeux le visage tuméfié de Judith reprendre une teinte normale jusqu’à ce que tout redevienne normal. J’étais ébahie et heureuse pour elle. Il n’y avait plus aucune trace sur son visage. Elle se leva et se dirigea vers un grand miroir sur le mur. Elle passait ses mains aux mêmes endroits que Simon avait passé avec les siennes. Elle souriait.

     

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    ciel

     

    CHAPITRE  18

     

    Il était plus de 21 heures lorsque nous sommes rentrés à l’appartement. Il faisait nuit noir et j’avais peur que Guillaume ne surgisse tout d’un coup. Je m’accrochais à mon ange et ne le lâchais qu’une fois la porte fermée derrière nous.

    Judith m’avait fait promettre de lui donner de mes nouvelles. Elle savait tout comme moi que j’étais en danger. Mais nous n’en avons pas parlé.

    Simon n’a pas dit un mot pendant tout notre trajet. Il me cachait quelque chose j’en étais certaine, un peu comme un sixième sens.

    Il est parti directement à la cuisine pour nous préparer un encas mais je suspectais que c’était plutôt pour ne pas croiser mon regard.

    On ne connaissait rien de notre vie en tant que telle mais nous savions lire sur nos visages et surtout dans nos regards. Je savais que Simon était préoccupé car il essayait toujours de s’échapper afin de ne pas se retrouver seul avec moi. Il savait que si je lui posais des questions il serait obligé d’y répondre. Il voulait me protéger mais de ne rien savoir était bien pire encore.

    Le plateau était posé sur la table en verre du salon mais aucun de nous deux n’y avons touché. L’atmosphère était électrique et je ne pus continuer comme ça plus longtemps.

    -          - Qu’est-ce que tu as ? Il s’est passé quelque chose chez Judith ? Je sais que c’est chez elle que ton humeur a changé.

    J’étais inquiète et ma voix en disant long sur mon état d’esprit.

    Simon prit sa tête entre ses mains, ses coudes posés sur ses jambes. Il regardait le sol et poussa un profond soupir avant de parler.

    -          - Ça y est Kathleen, ils nous surveillent. Ils savent pour nous.

    -          - Mais…. Comment le sais-tu ?

    -          - A cause de ma magie. Lorsque j’ai soigné ton amie ils ont su. Ils savent toujours lorsque l’on utilise nos pouvoirs. Et là j’ai encore commis une faute. Je suis désolé Kathleen, tu vas me détester pour cela.

    -          - Non ! Jamais je ne pourrais te détester. Tu es ma lumière, celui qui fait battre mon cœur. Ne l’as-tu pas encore compris ? Je te remercie pour ce que tu as fait pour Judith. Et puis d’une manière ou d’une autre il ne nous restait peu de temps avant qu’ils apprennent que nous étions ensemble.

    -          - Oui. Mais je pensais avoir encore un peu de temps. Je voulais être sûr que tu sois à l’abri à propos de Guillaume. Ils vont nous séparer, et nous ne nous reverrons jamais.

    -          - Je suis sûre que nous nous retrouverons. J’ai confiance en notre amour. Viens suis-moi et prouve-moi que tu m’aimes comme aucun homme, aucun humain ne pourrait m’aimer.

    Je m’endormis au milieu de la nuit dans les bras de mon ange qui m’avait prouvé à mainte reprise qu’il m’aimait plus que tout au monde. Ne faire qu’un avec lui n’était que délectation, mes sens n’avaient jamais atteins une telle extrémité. C’était à la fois déroutant et merveilleux.

    Il était déjà très tard lorsque j’ai ouvert les yeux. Le soleil brillait ce qui se faisait assez rare en Angleterre à cette époque de l’année. Une journée parfaite après une nuit parfaite.

    Je me retournais doucement afin de ne pas réveiller tout de suite Simon je voulais le voir dormir. Mais le lit était vide et je me suis assise brusquement l’alarme de ma tête venait de résonner à m’en toucher les tympans. Mon cœur battait très fort, il était arrivé quelque chose.

    Quelque chose à attirer mon regard, là sur le sol au pied de notre lit se trouvait une plume blanche. Je la pris dans mes mains. Elle était d’une telle blancheur et si parfaitement découpée. Elle brillait non elle scintillait comme si elle avait été baignée dans de la poussière de diamant. Je savais ce que ça signifiait et mes larmes sont montées trop rapidement. Mon cœur faisait des ratés, j’avais la tête qui tournait.

    -          - Noooonnnnn ! Rendez-moi Simon. Vous n’avez pas le droit. Nous n’avons rien fait de mal. Depuis quand aimer est-il un péché ?

    Je criais, je pleurais tout en regardant le ciel agenouillée sur le sol de la chambre la plume dans mes mains.

    Ils m’avaient enlevé Simon, ils m’avaient retiré mon bonheur. A cet instant, je les maudissais.

     

    .....ooOoo.....

     

     

    POV de SIMON

     

    Je savais qu’ils viendraient me chercher cette nuit. Je l’ai su dès que j’ai utilisé mon pouvoir.

    Je me retrouvais encore une fois dans ce qui pouvait me faire penser à une salle d’attente sauf que j’étais seul, horriblement seul. Je regardais les murs blancs de cette cage car j’étais bel et bien dans une prison maculée de blancheur et de luminosité.

    Je repensais à ma dernière nuit avec Kathleen et fut heureux que cette dernière nuit avec elle me soit accordée. Ici nous n’avions pas la notion du temps faisait-il jour ? Faisait-il nuit sur Terre ? Depuis combien de temps étais-je ici ?

    Je voulais voir quelqu’un le plus vite possible. Il fallait qu’il m’accorde une dernière faveur avant mon jugement dernier. Il fallait qu’ils protègent Kathleen contre Guillaume. Je mourrais paisiblement si je la savais en sécurité.

    Quelle a été sa réaction en se réveillant et ne me trouvant pas à ses côtés. Elle sera si désespérée, si seule face à ce troublant destin.

    Elle voulait que je me batte, que je crois suffisamment en notre amour pour qu’un jour nous puission enfin nous retrouver. Mais elle ne connaissait pas ce monde aussi bien que moi. Je savais qu’il n’y avait aucun espoir, aucune chance pour moi de la toucher à nouveau, de l’embrasser, de ….

    Ne pense plus à ces détails, ici ils lisent les pensées des anges, déchus ou non. Je ne leur ferais pas ce  plaisir, ce sont mes souvenirs et ils le resteront jusqu’à la fin de mon existence.

    Je fermais mon esprit  ne gardant que le visage de Kathleen dans ma tête. J’attendrais ma sentence.

     

     

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    ciel

     

    CHAPITRE  19

     

    J’étais si vide, si désespérée. Cela faisait trois jours maintenant que l’on m’avait arraché l’homme j’aimais. Trois jours que j’étais recroquevillée sur le canapé ne portant qu’un shorty en dentelle et un tee-shirt appartenant à mon ange.

    Son odeur s’estompait au fil des heures ce qui augmentait mon état de déprime. Je n’arrivais plus à pleurer, je restais là assise le regard dans le vague. Le téléphone avait enfin cessé de sonner. Je ne voulais parler à personne, ni voir personne. Ma vie s’était arrêtée et pourtant je respirais encore.

    Que devais-je faire ? Fuir ? Mais où ?

    Retourner aux Etats Unis était la meilleure solution. Là-bas je serais entourée de gens qui m’aiment, de ma famille. Mais aurais-je la force de confronter leurs regards ? Ils vont poser des questions auxquelles je n’ai pas le droit de répondre. Et pourtant je leur doit rien, je pourrais tout raconter ce ne serait que justice après ce qu’ils viennent de me faire. Mais si je prenais ce risque quelles en seraient les conséquences pour Simon.

    Car je sais que Simon est encore en vie quelque part. Je dois garder espoir. Si il y avait une solution qui pourrait me renseigner, qui pourrait m’aider dans cette tâche ?

    Je me levais enfin. La tête me tournait et je titubais légèrement jusqu’à reprendre mon équilibre. Je pris conscience qu’il fallait que je mange quelque chose.

    Dans la cuisine j’ai ouvert le frigo plus par survie que par envie. Il restait un peu de pâte mais malheureusement vu l’odeur qui se dégageait cela parti directement à la poubelle. J’ai pris des yaourts et quelques fruits et m’installais à table. Le silence n’était brisé que par les gestes que je faisais pour m’alimenter. Je n’avais pas faim, j’avais une boule au creux de l’estomac et j’avais l’impression de manger du plomb.

    J’avais l’impression que l’on m’épiait et lorsque j’ai baissé les yeux j’ai vu Angel qui me regardait intensément. Le pauvre je l’avais complètement oublié il devait mourir de faim. Pendant trois jours il ne s’était pas manifesté, je ne me souviens pas de l’avoir vu justement. Lui aussi devait avoir de la peine et il a dû ressentir ce qui se passait bien avant moi. Il se frottait à mes jambes en ronronnant, pendant que je lui préparais enfin son repas.

    Je montais les escaliers en me tenant fermement à la rambarde. Mes jambes manquaient de forces et tremblaient un peu.

    J’ai pris des vêtements et me suis dirigée vers la salle de bain, j’avais vraiment besoin d’une douche. J’avais retrouvé un peu de force et d’énergie. Il fallait que je me secoue, que je réagisse. J’avais peur de me retrouver face au monde extérieur. Je savais aussi que Guillaume rôdait certainement dans le coin. Savait-il que je n’étais plus protégée ?

    Enfin si, tant que je resterais ici. Mais je ne peux pas passer ma vie enfermée et ce n’est pas ici non plus que je trouverais comment sauver Simon. Mais pas aujourd’hui, je n’en avais pas encore le courage. Je regardais autour  de moi ce grand appartement vide et je sentais que mes larmes remontaient à la surface. Il fallait que je m’occupe l’esprit. J’entrepris alors de ranger et de faire le ménage. D’ailleurs c’était toujours ce que je faisais lorsque j’étais préoccupée, ça m’aidait souvent à éclaircir mes idées.

    Je terminais par l’atelier de Simon, la pièce que j’avais évité tout au long de l’après-midi. Je regardais chaque peinture, chaque sculpture. Je touchais du bout des doigts la commode qu’il était en train de fabriquer avant qu’il ne disparaisse. Lui aussi avait dû la toucher pour voir si il ne restait pas d’imperfection.

    Sur une étagère un bloc de dessin. Je l’ai pris et ai feuilleté les pages ne trouvant que des croquis de moi. J’en fus bouleversée au point que cette fois je laissais s’échapper mes larmes le long de mes joues.

    Je continuais l’exploration de cet endroit, je ne voulais rien ranger. Tout devait rester intact comme s’il devait m’apparaitre à tout instant. J’allais m’assoir à son bureau, là où il travaillait aux schémas des commandes de ses clients. J’ai ouvert le premier tiroir. Il y avait des crayons à papier, des fusains, des compas et beaucoup d’autres accessoires me faisant un peu penser au tiroir du bureau de mon petit frère. Ce qui me fit sourire enfin.

    J’ai ouvert le deuxième tiroir et j’ai découvert un dossier. J’allais le refermer en pensant que ça devait être les factures pour les clients ou autres papiers administratifs lorsque je me suis aperçu ce qu’il y avait écrit « en cas d’urgence ».

    J’ai sorti l’épaisse chemise et me suis installée plus confortablement afin de l’ouvrir devant moi. Je n’arrivais pas à croire qu’il avait tout prévu.

    J’étais stupéfaite. A l’intérieur se trouvait des papiers officiels et certifiés me désignant comme la seule et unique propriétaire du loft. Ayant fait des études de droit, je savais que tout ce que je lisais était légal. Dans une enveloppe je trouvais de l’argent liquide ainsi qu’une carte bancaire à mon nom. Ce n’était pas possible, je devais rêver. Tout m’appartenait, tout ce que Simon avait acquis pendant sa vie d’ange déchu.

    Il n’a pas voulu partir comme ça, il voulait que je sois heureuse. Mais même si je ne m’inquièterais plus sur mon avenir financier, je ne serais plus jamais la même sans lui. J’avais connu l’amour avec un grand A. Le bonheur d’être avec son âme sœur et ça personne ne pourra le remplacer, ni le combler. Aucun homme ne pourrait me faire oublier Simon, ne prendre sa place à mes côtés.

     

     

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    ciel

     

    CHAPITRE  20

     

    J’avais repris le travail, je devais continuer à avancer. Heureusement pour moi il y avait peu de mission en ce moment. J’en avais profité pour me rendre chez le notaire afin de régler certains détails comme signer l’acte de propriété. J’étais allée à la banque également. Je ne pensais pas que Simon avait accumulé autant d’argent. J’étais gênée et me sentait coupable.  Le banquier s’était montré gentil et attentionné à mon égard. Je ne savais pas si il était sincère ou si il ne voulait pas perdre une cliente. De toute façon je redonnerais tout à Simon à son retour. C’est également pour ça que j’avais repris le travail. Je ne voulais pas vivre sur le dos de mon ange. Je n’utiliserais ma carte que par nécessité. Pour le loft c’est vrai que j’étais rassurée de ne pas me retrouver à la rue et surtout aucun démon ne pouvait y entrer. L’appartement était devenu un refuge pour moi et puis il me permettait de tenir bon et de trouver la force de trouver une solution pour sauver l’homme que j’aime.

    Pour l’instant aucune nouvelle de Guillaume. Mais je savais qu’il ne tarderait pas à agir surtout que maintenant j’étais plus vulnérable.

    Je me tenais sur mes gardes à chacune de mes sorties.

    Je prenais le chemin de la bibliothèque, j’espérais trouver quelque chose sur les anges, sur leurs lois. L’homme du comptoir me dirigea vers les recueils bibliques. Je prenais des livres et m’installais dans un coin. J’avais pris un bloc note et cherchais dans mon sac un stylo. Je jetais un œil ici et là mais rien de concluant. Il n’y avait rien qui se rapprochait de ce que m’avait dit Simon. Comment je vais pouvoir le sauver si il n’y a rien pour me mettre sur la voix.

    Je rentrais démoraliser après avoir fait le plein de courses. Je n’avais toujours pas d’appétit, je m’alimentais pour tenir la journée et j’avais déjà perdu 2 ou 3 kilos.

    J’avais réussi à parler à mes parents. Je leur avais raconté que Simon était parti sur un chantier important et qu’il rentrerait dans quelques jours. Ma mère me sentait fatiguée, je lui ai fait croire que j’étais submergée de boulot. Elle m’avait fait promettre de faire attention à moi et de téléphoner plus souvent. Elle me manquait tellement. En tant normal, je lui racontais tout mais c’est vrai qu’avec l’éloignement je me confiais moins et puis maintenant il y avait tellement de secret, tellement de choses étranges s’étaient passées pour moi.

    J’étais dans notre lit si vide sans lui. J’avais pris la décision de retourner voir l’ange déchu de la chapelle. J’espérais qu’il aurait trouvé  une solution pour ramener Simon près de moi. Mais il nous avait dit de ne plus le déranger, il ne voulait pas être retrouvé. Comment allait-il réagir en me voyant débarquer dans son sanctuaire ?

    Je ne voulais pas le trahir, seulement avoir des réponses, peut-être aussi des noms de personnes qui pourraient m’aider. A part Simon, il n’y a que lui que je connais de ce milieu.

    Je m’allongeais du côté de Simon car plonger dans son oreiller c’était comme plonger dans ses bras et ça m’aidait à m’endormir. A ma place maintenant dormait Angel.

    A l’aube j’étais presque prête à descendre. Je cherchais ma montre et ouvrais le tiroir de la table de chevet de Simon par habitude vu que je la déposais dans la mienne. Je remarquais une chaîne en or et la retirais doucement. Je ne connaissais pas ce collier. D’ailleurs je n’ai jamais vu Simon porter des bijoux. Au bout un pendentif. C’était,  ce qui ne m’étonna pas, une très jolie croix. Je la tenais dans ma main tout en me demandant si il l’avait retiré le jour où il était devenu un ange déchu comme un signe de protestation. Je regardais encore dans le tiroir, qu’avait-il gardé de son passé ? Il y avait un écrin beige, une toute petite boîte que je pris afin de pouvoir regarder à l’intérieur. C’était une autre chaîne en or mais cette fois-ci le pendentif était un ange. Au fond une carte, je la dépliais afin de lire ce qui était écrit. J’étais un peu honteuse de rentrer ainsi dans son intimité. Je reconnaissais cette écriture, c’était celle de Simon. Mon cœur se serra comme s’il était pris entre deux branches d’un étau. Ce collier était pour moi. Il devait avoir envisagé de me l’offrir avant de disparaître. Il me disait qu’il m’aimait et cela pour toujours. Qu’il serait toujours à mes côtés quoi qu’il advienne.

    Je pris les deux colliers et les mis dans la poche de mon jean. J’aurais pu les laisser là mais je ne sais pas pourquoi je devais les avoir avec moi.

    Je retrouvais la Chapelle facilement et allais me garer au même endroit que l’autre jour. Quelque chose me perturbait cependant. Je marchais vers l’entrée et regardais si je n’étais pas suivie. Au moment de monter les marches je trouvais enfin ce qui clochait le brouillard n’était pas aussi dense que la première fois. Que devais-je en penser ? Et si Raphaël était parti se trouver un endroit plus sûr ? Peut-être attendait-il ma venue.

    Je rentrais à l’intérieur de cette petite église. Un silence y régnait, ce même silence que l’on retrouvait dans ces lieux saints. Je faisais le tour appelant tout doucement le vieil ange. J’essayais de trouver le bouton qui se trouvait au niveau de l’autel afin d’ouvrir la trappe mais aucune trace de quoi que ce soit.

    Je me suis mise à quatre pattes afin de frapper sur le sol, toujours rien. J’appelais encore Raphaël mais ce n’est que mon écho qui me répondait.

    J’étais désemparée. La chance n’était pas de mon côté. J’étais seule et mes pensées vagabondaient vers Simon. Je levais ma tête vers la croix qui était suspendu juste derrière l’autel.

    Je pris les colliers dans mes mains, j’étais en colère. Tout en fixant la croix je mis autour de mon cou celui qui avait un ange, mon ange.

    Je me levais et déposais l’autre collier sur l’autel.

    Je n’avais pas baissé les yeux. Mon regard fixait toujours cette emblème d’une religion que je maudissais.

    C’était plus fort que moi, il fallait que je dise au tout puissant ce que je pensais de lui.

    -          - Je te maudis pour ce que tu m’as fait. Je ne crois plus à rien. Je te rends cette croix. Je te déteste, tu m’as enlevé l’être qui comptait le plus pour moi. Pourquoi ? Parce qu’il était un ange et qu’il n’avait pas le droit d’aimer. Tu te dis proche des hommes, tu dis que tu es notre créateur. Mais pour moi tu n’es qu’un dictateur de plus. Et tu ne vaux pas Satan. Tu veux faire justice alors ne punit pas Simon mais punis-moi à sa place. Je suis prête à me sacrifier pour le sauver lui.

    Je pleurais assise au premier rang de cette chapelle. Je pleurais ma colère qui était restée figée trop longtemps à l’intérieur de moi. A l’extérieur l’orage grondait, des éclairs foudroyaient le ciel Je savais que je l’avais mis en colère mais je m’en moquais. J’avais même envie de rire, j’avais réussi à me faire entendre et je n’avais plus qu’à attendre.

    Je me levais et touchais d’une main comme une caresse l’ange suspendu à mon cou. Je passais devant la statue auprès duquel je m’étais agenouillée et avais prié. Je me rappelais les paroles de Raphaël qui m’avait dit que j’avais fait le bon choix.

    Je n’avais plus rien à perdre et m’agenouillais devant elle. Ma prière cette fois-ci était silencieuse comme pour moi-même. Je lui ai juste demandé de prendre soin de mon ange.

     

     

    .....ooOoo.....

     

    POV de SIMON

     

    Je devais toujours être en pénitence car personne ne s’était encore manifesté devant moi. J’étais très étonné de ne pas avoir vu Gabriel. Et pourtant je comprenais ses raisons je l’avais une fois de plus déçu.

    Attendait-il le bon moment ? Avait-il reçu les ordres de me laisser pourrir dans cette cage ?

    Je ne pouvais plus supporter ce silence. Le silence des repentis. Mais je ne suis pas un repenti. Je suis un ancien ange, un homme malgré tout. Et je n’ai pas honte d’avoir connu l’amour.

    Je voulais le crier haut et fort. Je voulais qu’ils sachent que jamais je n’oublierais Kathleen, que ça m’était impossible, qu’elle faisait partie de moi comme je faisais partie d’elle.

    Kathleen mon amour, j’espère que tu vas bien. J’ai tellement peur pour toi. Tellement peur des démons qui rôdent autour de toi.

    Oh ! S’il vous plait entendez ma prière. Il faut que je parle à quelqu’un, il faut que vous la protégiez. Elle est encore à l’aube de sa vie. Elle ne mérite pas qu’on lui fasse du mal. Et je l’ai vu dans ses yeux Guillaume lui veut du mal. Punissez-moi, mais ne la punissez  pas elle.

    Ça faisait certainement des jours que je disais cette prière, je savais qu’ils l’entendaient.

    Je ne me sentais pas très bien, je n’avais plus d’énergie. J’étais fébrile et sans doute fièvreux.

    Plus le temps passait et plus je m’affaiblissais jusqu’à ne plus être capable de me lever. Que m’arrivait-il ?

    Les anges n’étaient pas sensé être malade. Je devais être fort et tenir le coup. Je sentais au plus profond de mon cœur que Kathleen avait besoin de moi tout comme j’avais besoin d’elle.

    Je vis une porte se dessiner enfin et quelqu’un entra. J’essayais de m’assoir mais la personne m’appuya sur l’épaule afin que je reste allongé. Je sentais une main fraîche sur mon front.

    J’ouvrais les yeux mais il y avait une telle clarté que je n’arrivais pas à distinguer un visage.

    -          - Je dois parler à quelqu’un. S’il vous plait dites à Gabriel que je désire le voir.

    -          - Chut ! Reposez-vous. Je ne devrais pas être ici mais on m’a demandé de prendre soin de vous.

    -          - Kathleen ! Vous êtes…. Oh mes aïeux ! Est-ce que vous savez si elle va bien ?

    -          - Elle est en colère et elle a blasphémé. Il est vraiment fâché après elle.

    Elle a ouvert la main et j’ai vu mon collier avec la croix. Comment s’était-il trouvé en sa possession ? J’allais lui poser la question mais elle me devança.

    -          - Kathleen l’a laissé volontairement dans la Chapelle.

    -          - Oh ! Je vois ! Elle est seule, elle ne sait plus ce qu’elle fait. Il faut qu’il lui pardonne et qu’il l’a protège. Les démons sont à ses trousses, lui dis-je d’un air suppliant.

    -          - Je ne peux pas intervenir directement mais je vais essayer de l’aider. Maintenant il faut vous tenir tranquille. Vous êtes bouillant de fièvre.

    J’étais épuisé mais soulagé de savoir que quelqu’un veillerait sur Kathleen, le reste m’importait peu.

    Je fermais les yeux et pensais à mon amour perdu tout en serrant dans le creux de ma main la croix en or.

     

     

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