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    CHAPITRE  21

     

    Ma nuit a encore été agitée comme chaque nuit depuis la disparition de mon ange. En fin de compte ce n’est pas une disparition c’est tout simplement un enlèvement.

    Je savais que Simon était encore en vie je ne sais où dans le monde où vivent les anges. Je m’accrochais à cette idée de tout mon cœur et de toute mon âme.

    J’étais revenue au point de départ et je ne savais plus vers qui me tourner. Raphaël avait dit qu’il y avait une solution mais lui aussi avait disparu.

    Le sort s’acharnait. Hier soir j’avais un message de Guillaume sur le répondeur. Il voulait me voir, il voulait veiller sur moi maintenant que je vivais seule. Il savait pour Simon mais ça ne m’a pas étonné, les nouvelles avaient circulé plus vite que la lumière.

    Je me savais en sécurité, aucun êtres des ténèbres ne pouvait entrer dans le loft. Et puis j’avais Angel mon détecteur de démon.

    -          - Tu es enfin réveillée ? dit une voix douce et enchanteuse.

    Je me retournais brusquement, mon poing dans ma bouche afin d’atténuer le cri qui brûlait mes lèvres.

    Sur une chaise se trouvait une très belle jeune fille tout de blanc vêtue, une courte chevelure brune toute scintillante.

    Mon cœur battait la chamade et j’avais le souffle court.

    -          - Qui ….. qui êtes-vous ?

    Ma voix tremblait et montait dans les aigus. Je me levais doucement et je me suis assise sur le lit essayant de reprendre mon souffle et retrouver mon calme. Je ne savais toujours pas si on me voulait du bien ou du mal. En tout cas j’étais sûre d’une chose ce n’était pas un démon.

    -          - Tu as raison je ne suis pas un démon, me dit-elle calmement.

    -          - Vous lisez dans mes pensées ?

    -          - Oui. C’est un de mes dons. Je me présente je m’appelle Aurora.

    -          - Vous êtes un ange ?

    -          - En quelque sorte. Je suis plutôt un être de lumière, une fée. Enfin un mélange de tout ça. Nous n’avons pas spécialement de nom car nous sommes des ètres à part et pratiquement inconnu par votre espèce. Nous sommes présents dans votre vie mais nous ne descendons que très rarement sur Terre.

    Elle riait en disant ces paroles et me regardait avec des yeux pleins de malice. Elle avait l’air assez espiègle et me faisait penser à un lutin. Pas par sa taille car elle paraissait aussi grande que moi mais plutôt par son visage enfantin. J’avais du mal à croire qu’un être tel que celle qui se trouvait devant moi existait. Mais maintenant que j’avais rencontré des anges et des démons plus rien ne m’étonnait.

    -          - Je n’ai rien contre vous mais vous n’êtes pas la bienvenue ici, lui dis-je sèchement.

    -          - On m’avait prévenu. Tu es encore en colère. Mais laisse-moi une chance de t’expliquer. Je suis ici pour t’aider.

    Sa voix était toujours aussi calme. Je ne savais pas quoi faire. Etait-ce un piège ? Est-ce qu’on voulait me mettre à l’épreuve ?

    Je regardais Angel qui dormait en boule non loin de mon oreiller. Apparemment cette étrangère ne lui posait aucun problème. Si il lui faisait confiance, je devrais au moins l’écouter.

    -          - Ok c’est bon, vous pouvez m’expliquer ce que vous faites dans ma chambre mais avant je vais prendre une douche et m’habiller. Est-ce que vous pouvez m’attendre en bas ?

    -          - Pas de problèmes, à tout à l’heure.

    Elle sortait de la chambre comme si elle marchait sur la pointe des pieds, comme si elle était aussi légère qu’une plume.

    Je secouais la tête afin de reprendre mes esprits. J’ai pris un jean et un sweat et je filais dans la salle de bain. Une fois prête j’ai ouvert la porte me demandant si je n’avais pas rêvé et si il y avait bien une jeune fille dans mon appartement. Une odeur de café flottait jusqu’à l’étage, la télé était allumée et on était en train de parcourir les chaines à une vitesse incroyable.

    Je descendais normalement et aperçu Aurora assise sur le canapé. Je me dirigeais vers la cuisine, un plateau était sur la table et un petit déjeuner y était dressé. J’ai pris le plateau pour m’installer dans le salon.

    -          - Merci, lui dis-je d’une voix plus douce que celle qu’elle avait entendu jusqu’à présent.

    -          - Oh ! Ce n’est rien ça m’a amusé de le faire. Je suis contente que tu apprécies le geste.

    -          - Tu ne prends rien ?

    -          - Non. Je suis plutôt chocolat chaud.

    -          - Je suis désolée il n’y en a pas ici. Mais si tu veux autre chose n’hésites pas.

    Elle me souriait et retournait à son occupation du moment jouer avec la télécommande de la télé. Je mangeais les deux tartines de confiture à la fraise et buvais mon café tout en essayant de suivre ce qui défilait à l’écran. Lorsque j’ai posé mon bol sur le plateau, Aurora a éteint l’écran plat et posé sur la table le boitier noir qu’elle tenait dans sa main.

    -          - On peut discuter maintenant ? me demanda-t-elle.

    -          - Bien sûr. Avant tout autre chose je veux savoir comment va Simon.

    -          - Pas bien du tout. Il s’inquiète beaucoup pour toi. Et puis personne ne comprend pourquoi il a de la fièvre.

    -          - Il est malade ? lui demandais-je fébrilement en lui agrippant le bras.

    -          - Oui il est très malade mais les anges ne le sont jamais en général. Tout le monde se pose des questions là-haut.

    J’étais effondrée. Simon avait besoin de moi. Je cachais mon visage de mes mains et me mis à pleurer. Ils sont en train de le laisser mourir, ils ne font rien pour le sauver. Pourquoi tant de mépris à son égard .

    Qu’avait-il fait de mal à part m’aimer. Il avait fait le bien autour de lui, il ne s’était jamais fait remarquer jusqu’à ce qu’il me retrouve. En fait tout ça était ma faute.

    Aurora s’approcha de moi et me caressa doucement le dos.

    -          - Je ne devais pas te le dire mais je ne suis pas sous les ordres du tout puissant et on me laisse souvent agir à ma guise, jusqu’à certaines limites bien sûr. J’ai estimé que tu devais être au courant afin d’avoir au moins une raison de te battre.

    -          - De me battre ? lui demandais-je en me redressant vers elle.

    -          - Je suis ici pour t’aider avec les démons. Ils rôdent autour de toi à ce qu’on m’a dit, surtout un.

    -          - Oui mais je m’en fous de Guillaume. Simon est ma priorité tu comprends.

    -          - Ce que je comprends c’est que tu fais tout à l’envers. Je suis ici parce que tu as fait une prière demandant qu’on prenne soin de ton ange. C’est ce que l’on est en train de faire à cet instant. Lui aussi a fait une prière. Il a demandé qu’on te protège. Et voilà je suis là !

    Nous avons discuté encore plusieurs heures, elle voulait tout savoir de moi, de Simon, de notre vie à deux, de Guillaume et de ce qu’il avait fait à Judith.

    -          - Maintenant il va falloir agir. Premièrement nous débarrasser de ce démon.

     

     

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    CHAPITRE  22

     

    Je ne connaissais Aurora que depuis quelques jours et j’avais l’impression que nous étions plus proches que je ne l’avais été avec n’importe qui jusqu’à présent. Elle était facile à vivre, toujours joyeuse, curieuse d’apprendre la vie dans mon monde.

    Elle était fascinée par tout ce qu’elle voyait et pourtant elle avait la capacité de savoir se servir de chaque objet comme si elle les connaissait. Sa bonne humeur me faisait du bien et pourtant mon cœur était bel et bien brisé.

    Ce matin il fallait que j’aille faire des photos sur l’inauguration d’un parc. Rien de bien intéressant et surtout on ne savait pas encore si il allait y avoir un article sur ce sujet.

    Je préparais mon matériel avec précaution en vérifiant que je n’oubliais rien. Aurora me posait des questions sur mon travail, sur l’utilité qu’il y avait à faire ce que je faisais. J’avais l’impression de me remettre en question et de me donner des raisons de continuer ce métier.

    -          - Pourquoi tu y vas alors que tu n’aimes pas faire ce genre de photos ? me dit-elle subitement.

    -          - Je n’ai pas dit que je n’aimais pas.

    -          - Mais je l’ai senti au son de ta voix. Qu’est-ce que tu aimes faire, raconte-moi.

    -          - Je ne sais pas. Rien de particulier. Enfin si j’aime prendre les gens, leurs expressions, les paysages, les changements de saison, de temps.

    -          - Et tu ne le fais pas actuellement ?

    -          - Ce n’est pas pareil on m’impose mes photos, les inaugurations ce sont des évènements officiels, les personnes présentes ne sont pas totalement eux-mêmes. C’est un peu comme si ils jouaient un rôle.

    -          - Vous êtes tellement compliqués. Quitte ton travail et fait ce qui te plait, qu’est-ce qui t’en empêche ?

    -          - L’argent ma belle. Tout simplement l’argent. Ici sur Terre il nous faut travailler pour payer le loyer, la nourriture, l’assurance maladie, et toutes les autres factures.

    -          - Et tu n’as pas d’argent ? me dit-elle surprise.

    -          - Non je n’ai pas d’argent.

    Je regardais subitement autour de moi. Je me rappelais que le loft m’appartenait et que le joli compte en banque bien rempli que Simon m’avait laissé me permettrait de réaliser beaucoup de mes rêves.

    Je levais les yeux vers ma nouvelle amie.

    -          - Enfin j’ai de l’argent mais je ne veux pas m’en servir il est à Simon.

    -          - Fais comme tu veux mais….

    Subitement elle se leva. Angel était à la porte de l’appartement et avait le poil dressé tout en grognant et crachant. Des frissons ont parcourus mon corps, je savais ce que ça voulait dire. Il y avait un démon à l’extérieur.

    Aurora me fit signe d’approcher.

    -          - Est-ce lui ? me dit-elle tout bas.

    Je regardais discrètement à l’extérieur et lui fit un signe d’acquiescement.

    -          - Ça y est nous y sommes. Es-tu prête à l’affronter ?

    -          - Oui je crois. Mais j’ai peur. Seras-tu avec moi ?

    -          - Oui mais pour l’instant il ne pourra pas me voir. Toi non plus d’ailleurs mais tu me sentiras tout autour de toi. Ne t’inquiètes pas j’ai quelque ressource pour te protéger.

    -          - Est-ce que les démons savent que des êtres comme toi existent ?

    -          - Oui bien sûr. Mais ils n’ont jamais à faire à nous. Il y a les anges pour ça. C’est vraiment une première pour moi et pour mon espèce. Maintenant plus de question il faut y aller.

    Elle avait été cherchée mon matériel en un éclair et me poussait légèrement vers la sortie. Je tremblais de la tête au pied. Guillaume s’en rendrait compte et penserait que je suis vulnérable. Et il aurait raison je le suis. Sans Simon à mes côtés comment avancer vers un avenir incertain.

    Une douce chaleur tournait autour de moi. Aurora avait disparu mais j’ai su que c’était elle qui m’entourait de sa protection.

    J’essayais d’être normale. Ne pas oublier de fermer la porte, de respirer profondément et de prendre la direction de ma voiture.

    -          - Bonjour Kathleen.

    Il avait pris cette voix mielleuse qu’il avait pris la première fois que je l’avais rencontré.

    -          - Bonjour ! lui répondis-je sèchement.

    -          - Je voulais savoir si tu allais bien. Ça doit être dur de se faire abandonner comme ça.

    Il prenait un plaisir certain à me blesser.

    -          - Je n’ai pas été abandonné et tu le sais très bien. Ne tournons pas autour du pot. Je sais ce que tu es et je sais ce que tu as fait à Judith alors ce n’est pas la peine de prendre tes airs bourgeois et bien élevés avec moi.

    Je sentais que ma colère prenait le pas sur ma peur. Je devais cependant rester sur mes gardes. J’avais en face de moi quelqu’un de puissant, quelqu’un qui d’un geste pouvait me tuer. Aurora était toujours aussi présente autour de moi. Elle me donnait la force que j’avais besoin pour poser la question qui me brulait les lèvres depuis un moment déjà.

    -          - Pourquoi moi ? Pourquoi tu me veux absolument ? Et ne me dis pas que c’est parce que je t’ai résisté.

    -          - Et pourtant c’est une partie de la vérité.

    -          - Oh ! Arrête ! J’ai le droit de savoir.

    -          - Tu es spéciale Kathleen. Les gens de mon espèce te convoitent depuis un moment. Beaucoup veulent t’obtenir.

    -          - M’obtenir ? Mais pourquoi ?

    -          - Tu as été sauvé par un ange. Tu es un peu comme un pot de miel pour un ours. C’est plus fort que nous, nous sommes attirés par toi.

    -          - Mais beaucoup de monde sont sauvés par les anges.

    -          - Oui mais aucun d’eux n’est tombé amoureux de celle qu’ils ont sauvé. Surtout qu’il ne devait pas le faire, il n’était pas ton ange gardien. Et c’est ce qui te rend particulière. T’avoir dans nos rangs sera une victoire. Une victoire contre le bien. Et nous rêvons de ce moment depuis longtemps. Elle ouvrira une brèche pour  que la bataille finale soit en notre faveur. Alors quand je t’ai vu avec Judith je me suis dit que c’était ma chance. La chance d’avoir de plus grandes responsabilités, un plus grand pouvoir. Et je ne laisserais pas échapper ma chance. Alors que tu le veuilles ou non tu seras mienne.

    -          - Jamais,  plutôt mourir.

    -          - Mais tu vas mourir très chère. Mais seulement après que je me sois amusé un peu avec toi bien sûr.

    -          - Alors je me tuerais avant. Je n’appartiens qu’à un seul homme et cet homme s’appelle Simon.

    Mes points étaient fermés tellement fermés que j’en avais mal. J’étais en colère, elle bouillonnait et ne demandait qu’à exploser. Mais la douce chaleur qui m’enveloppait m’aidait à m’apaiser.

    Guillaume riait mais d’un rire mauvais.

    -          - Tu ne reverras jamais cette pourriture. On te l’a enlevé pour toujours. Tu n’as pas choisi la bonne personne. Avec eux tu ne peux pas aimer, alors qu’avec nous, avec moi tu peux réaliser tous tes rêves de luxure. Personne ne viendra m’arracher à toi.

    -          - Est-ce que tu comprends ce que je dis ? Ja…. Mais ! Je ne t’aime pas et même si je parais en colère contre…. Enfin bref. Je ne serais pas à toi.

    Il s’approcha brusquement de moi et me prit le bras brutalement. J’avais mal et serrais les dents. Mais d’un coup Guillaume me lâcha, il criait et de sa main s’échappait de la fumée.

    -          - Tu es encore protégée ? Mais par qui ? Je ne comprends pas, ils se sont détournés de toi.

    En un éclair il avait disparu me laissant là ahuri. Sous une pluie d’étoiles apparut Aurora. Son sourire avait disparu et elle m’enveloppait de ses bras.

     

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    CHAPITRE  23

     

    J’étais anéantie. Serait-ce toujours comme aujourd’hui ? Je devrais chaque jour me battre et regarder derrière moi. Je restais prostrée sur le canapé tenant la main d’Aurora. Elle n’avait pas dit un mot depuis que nous étions rentrés. Le téléphone n’arrêtait pas de sonner, c’était surement mon boss qui voulait me passer un savon pour ne pas avoir été faire ses putains de photos. C’était décidé je démissionnerais. Ma décision était prise. De toute façon je n’avais plus envie d’avancer, plus envie de me battre. Ils avaient tous gagné.

    -          - Kathleen ! Reprends-toi ! Tout se bouscule dans ta tête. Certaines de tes pensées me font peur !

    -          - Elles me font peur à moi aussi. Mais que puis-je faire ? Je n’ai plus la force de combattre. Tu as entendu Guillaume. D’une manière ou d’une autre ils me veulent. Je n’ai pas vos pouvoirs et tu ne peux rester indéfiniment avec moi.

    -          - Réfléchissons calmement à la situation. Il y a une solution. Il y a toujours une solution à tout il faut juste la trouver.

    -          - Ce n’est pas la peine de chercher je jette l’éponge. Merci d’avoir été là pour moi mais maintenant tu peux rentrer chez toi. Je vais laisser venir à moi ma destinée.

    -          - Non ! Je ne te laisserais pas te détruire. Ma mission est de prendre soin de toi et je le ferais jusqu’à ce qu’on me donne l’ordre de rentrer.

    Je haussais les épaules et montais dans ma chambre. Mon désespoir m’envahissait.

    Chaque jour Aurora me faisait à manger qu’elle montait dans la chambre et chaque fois elle redescendait avec le plateau intact. Je pensais qu’elle finirait par partir mais elle restait là à s’occuper de moi et d’Angel.

    Chaque jour elle essayait de me booster, de me pousser à me lever mais rien n’y faisait. Mon manque de Simon se faisait sentir de plus en plus. Aurora priait pour moi je l’entendais le soir les dire tout haut. Mais je ne voulais pas être sauvée. Je voulais partir, partir dans le néant pour ne jamais revenir.

    Ce matin je n’entends plus rien, je ne peux plus ouvrir les yeux. J’entends encore mon cœur, je suis donc encore vivante. La mort approche enfin.

    -          - Non. Tu ne vas pas mourir, me dit une voix féminine. Tu es là pour répondre aux souhaits d’Aurora. Te permettre de voir Simon.

    Mon cœur battait vite, trop vite. J’essayais d’ouvrir les yeux mais où je me trouvais il y avait une très grande lumière qui m’éblouissait et qui me forçait à les garder fermer.

    J’essayais de les ouvrir plus doucement afin de me familiariser avec l’endroit où je me trouvais. La lumière avait disparu et je me trouvais dans une pièce entièrement blanche. Quelqu’un se trouvait allongé sur un lit blanc. Je m’approchais doucement afin de voir le visage de celui qui se trouvait dans la même pièce que moi.

    Mon cœur avait déjà compris. Je m’agenouillais sur le sol et caressais le front brûlant de l’homme que j’aimais.

    -          - Simon. Oh ! Simon que t’ont-ils fait ? Réveille-toi ! C’est moi Kathleen. Je suis près de toi maintenant. Regarde-moi, lui soufflais-je en le couvrant de mes baisers alors que je sentais mes larmes coulées le long de mes joues.

    -          - Il ne se réveille plus et cela depuis ton état dépressif.

    J’entendais cette voix mais pourtant dans cette pièce nous n’étions que deux, moi et mon ange.

    -          - Vous allez dire que c’est ma faute si il est comme ça ?

    -          - En quelque sorte oui. Mais ne te méprends pas je ne suis pas ton ennemi.

    -          - Qu’est-ce que je peux faire pour le sauver ?

    -          - Je ne peux malheureusement pas répondre à ta question, nous ne comprenons pas ce qui lui arrive mais j’ai une intuition et c’est pour ça que je t’ai fait venir.

    Simon était en train de bouger. Il avait légèrement serré ma main.

    -          - Simon. Je suis là. Ouvre les yeux je t’en supplie.

    -          - Kathleen ?

     

     

    .....ooOoo.....

     

    POV de SIMON

     

    Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je ne suis pas sensé être malade. J’avais énormément de fièvre et je sentais bien que mon état empirait chaque jour enfin ce que je supposais être chaque jour. Cette voix, cette lumière, elle prenait soin de moi. Elle me parlait, me réconfortait, priait aussi. Je savais également qu’elle s’inquiétait beaucoup pour moi.

    Kathleen me manquait terriblement, elle était constamment dans ma tête, dans mes pensées, dans mes rêves et surtout dans mon cœur. Je racontais mon histoire, il fallait que je lui parle de Kathleen, de ma vie à ses côtés. Il fallait qu’elle comprenne. Il fallait que quelqu’un sache pour notre histoire, que quelqu’un soit la mémoire de notre amour.

    Et puis plus rien. Je me sentais partir dans le néant. Jusqu’à ce qu’au plus profond de mon sommeil, je l’entende m’appeler. C’était bien la voix de la femme que j’aimais.

    Etait-ce un rêve ? Etait-ce une hallucination ?

    J’avais l’impression de remonter tout doucement à la surface un peu comme un plongeur qui remonterait du fond de l’océan. Un silence absolu alors que mon corps réagissait  à nouveau. Puis cette voix qui m’appelait et qui se faisait de plus en plus net au fur et à mesure que je me réveillais.

    Ces lèvres qui déposaient  de multiples baisers réchauffaient ma peau. Elle m’appelle et me demande de me réveiller. Oh mon dieu ! Bien sûr que je veux me réveiller, je veux la voir encore une fois, lui caresser le visage que je savais rempli de larmes. Il faut que je lui dise combien je l’aime, qu’elle a été ce que j’ai connu de meilleur. Je sens maintenant sa main dans la mienne.

    Il faut que je lui fasse savoir que je me réveille.

    Je serrais légèrement sa main. Elle a compris je le sens au son de sa voix.

    Sa voix ? Oui c’est bien elle. Du moins j’espère que ce n’est pas un rêve, j’espère que l’on ne joue pas avec mes sentiments.

    -          - Kathleen ! fut tout ce que je réussis à dire à voix haute.

     

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    CHAPITRE 24

     

     

    Simon ouvrait enfin les yeux. La lumière pourtant moins intense que tout à l’heure l’éblouissait et il a pris un peu de temps avant de les ouvrir totalement.

    Je caressais son front et ses cheveux. Etonnement il n’avait plus de fièvre. Son visage était apaisé et tout à fait comme dans mes souvenirs.

    Je lui souriais, mes yeux toujours remplis de larmes.

    De sa main il réussit à me caresser les joues et de son pouce à faire le contour de mes lèvres.

    -          - Mon amour c’est bien toi ?

    -          - Oui. Je suis là près de toi. Je suis tellement heureuse de t’avoir retrouvée.

    Il se redressa afin de s’assoir. Je le retenais de peur qu’il n’est pas assez de force pour se redresser si tôt.

    -          - Je vais bien. Ne t’inquiète pas. Je sens mes forces revenir à chaque minute.

    -          - Tu es sûr ? Tu étais si mal tout à l’heure. J’avais l’impression que tu allais cesser d’exister d’un moment à l’autre.

    -          - Je crois que mon état dépend de ta présence.

    -          - Alors je ne te quitterais plus jamais.

    -          - Non Kathleen, tu dois repartir. Si tu es ici avec moi c’est que tu te trouves dans le néant. Je ne veux pas que tu te sacrifies pour me sauver. Il faut que tu saches que même si tu meures on nous séparera. Jamais ils ne nous laisseront nous retrouver. Si tu m’aimes tu dois réagir et vivre pour nous deux.

    Je me levais et faisais des allées et venues dans la pièce où nous nous trouvions. Je ne voulais pas entendre ce qu’il me disait. Je voulais rester avec lui. Je voulais être heureuse à ses côtés.

    -          - Kathleen soit raisonnable. Viens, rejoins-moi. Raconte-moi ce que tu as fait depuis que je …. Suis absent. Est-ce que Guillaume est venu t’ennuyer ?

    Il avait parlé d’une voix suppliante et me regardait avec ses yeux remplis d’amour pour moi. Je ne voulais pas lui céder mais combien de temps nous laisseront-ils avant de nous séparer encore une fois. Je ne devais pas me montrer capricieuse. Et puis comment ne pas résister aux bras qu’il me tendait maintenant.

    Nous étions allongés sur ce lit si blanc. J’étais dans ses bras et il me caressait doucement les cheveux pendant que je caressais délicatement son torse si doux. Je lui ai parlé de ma visite à la Chapelle, d’Aurora, de mon altercation avec Guillaume. Je lui ai dit aussi que j’avais quitté mon travail parce que je n’avais plus la force de continuer à faire ce qui ne me plaisait pas.

    Il m’a écouté sans m’interrompre en me serrant dans ses bras jusqu’à ce que j’eus finis.

    -          - Tu n’aurais pas dû le provoquer à la Chapelle tu sais, me dit-il d’une voix claire et apaisante.

    -          - Je le sais, mais il fallait qu’il entende ma colère. Tu comprends ?

    -          - Oui je te comprends. Et je ne sais pas comment j’aurais réagi moi-même si un matin c’est toi qui n’aurait plus été près de moi.

    -          - Tu le savais n’est-ce pas ? Tu savais qu’ils allaient venir te chercher cette nuit-là ?

    -          - Oui, dit-il dans un souffle. Mais je m’y préparais déjà depuis un moment. Le notaire et le banquier ont dû t’appeler ?

    -          - J’ai trouvé les papiers dans ton bureau mais je ne veux pas de cet argent, de l’appartement. J’ai signé dans l’espoir de tout te rendre à ton retour.

    -          - Je vois qu’il n’y a pas que dans mon bureau que tu as regardé, me dit-il en passant un doigt sur l’ange que j’avais autour du cou.

    -          - Oh ! Oui ! Je sais je n’aurais pas dû.

    -          - Je suis heureux que tu es trouvé mon cadeau. C’est un peu de moi qui touche ta peau délicate.

    Un silence pesant c’était installé.

    -          - Kathleen, je ne reviendrais pas. Profites de mon argent pour réaliser tes rêves, fais-le en souvenir de moi.

    Je me levais précipitamment, ma colère remontait une fois de plus à la surface.

    -          - Simon écoute-moi. Si tu ne te bats pas avec moi je resterais ici. Ils peuvent m’envoyer où ils veulent comme pénitence mais la vie sur Terre sans toi je n’en veux pas. Et ne me demande pas de me taire. Je sais où nous sommes et je sais que l’on nous écoute, que l’on nous surveille.

    -          - Calme-toi mon amour, me dit mon ange en se levant pour se diriger vers moi. J’ai envie d’être avec toi plus que tout autre chose. Mais tu ne dois pas payer de mes erreurs.

    -          - Alors c’était une erreur de m’aimer ? lui dis-je en le regardant avec mes yeux remplis de larmes.

    -          - Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. T’aimer n’a pas été une erreur au contraire tu es la plus belle chose qui m’est arrivé de toute mon existence. Mon erreur a été de t’impliquer. J’aurais dû partir loin le jour où je t’ai vu dans la quincaillerie. Mais j’ai été faible et égoïste. Dès que nos regards se sont croisés je n’ai plus eu la force de te quitter.

    -          - C’était notre destin de nous retrouver. D’après toi qu’est-ce qui m’a poussé à tout quitter pour venir m’installer à Londres ? J’aurais pu choisir la France, l’Inde, l’Australie ou même le Canada mais j’ai choisi Londres. Nous devions nous retrouver j’en suis certaine. Et puis je peux te l’avouer en amour aussi ce n’était pas top. Je n’étais pas heureuse avec mes petits amis, j’essayais mais il me manquait quelque chose, tu sais la petite étincelle. Mais avec toi tout a été clair, je ne me suis jamais posée de question car j’ai toujours été convaincu que tu étais celui que j’attendais depuis si longtemps. Mon ange on peut nous séparer, ne plus jamais nous revoir, tu seras toujours le seul homme de ma vie.

    -          - Oh Kathleen !

    Sa voix était remplie de tristesse mais ses yeux étaient remplis d’amour. Il m’enveloppa de ses bras et waouh de ses ailes. Je le repoussais doucement afin que je puisse utiliser mes mains. Je les levais lentement vers ses immenses ailes blanches afin de les toucher. Dès que mes doigts les ont effleurés j’ai senti contre moi Simon frissonner. Elles étaient d’une telle douceur, d’une telle blancheur et elles scintillaient comme la plume que j’avais trouvé sur le sol de notre chambre.

    Je le regardais intensément il était si beau. Le contraste de ses cheveux noirs avec la blancheur de ses ailes était époustouflant. Mon ange était magnifique et si sensuel à cet instant. Je sentais son désir chaque fois que je caressais délicatement ses ailes qui m’entouraient de son amour. Ses yeux, ses caresses en disaient long sur son envie d’être en moi.

    -          - Il est temps pour toi Kathleen de te réveiller.

    Cette voix nous rappelait à l’ordre, la lumière était apparue à un moment opportun. J’étais gênée de la situation mais la réalité est venue me frapper en plein cœur.

    -          - Me réveiller ?

    -          - Oui. Il te faut retourner sur Terre.

    -          - Non ! Pas sans Simon.

    -          - Kathleen arrête ! Sais-tu à qui tu parles ? Elle a fait déjà beaucoup pour nous. Elle m’a permis de te revoir encore une fois.

    -          - Ce n’est rien Simon. Je comprends sa colère. Et je comprends le lien qui vous unit. C’est extraordinaire je n’ai jamais vu un tel amour. Je le savais. Je sentais que ton état était lié à Kathleen. Dès que tu l’as senti près de toi tu t’es senti beaucoup mieux et ta guérison a été très rapide. Votre lien est si fort que vous ne pouvez vivre l’un sans l’autre. Je suis désolée de te dire ça Simon mais Kathleen même si elle se reprend elle ne pourra pas exister bien longtemps sans toi. Sa mort sera plus lente que la tienne mais elle viendra inévitablement.

    -          - Alors pourquoi dois-je y retourner ?

    -          - Parce qu’il faut te battre pour Simon. Il y a une solution à vos problèmes mais je ne sais pas laquelle. Je ferais ce qui est en mon pouvoir pour que vous vous retrouviez un jour, que ce soit ici ou sur Terre.

    -          - Vous pouvez me promettre qu’un jour nous serons réunis ?

    -          - Oui, je te le promets. De toute façon comme vous ne faites qu’un, il ne peut en être autrement. Mais ce sera seulement si tu me promets de ne pas te laisser mourir prématurément.

    Simon était dans mon dos il a mis ses bras autour de moi, je m’appuyais sur son torse me laissant aller à la réflexion. Je faisais face à cette brillante lumière. Je savais qu’elle avait fait beaucoup pour nous, je lui devais bien ça.

    -          - Je suis d’accord. J’essaierais de me battre pour Simon. Mais vous savez que je ne pourrais pas être heureuse. Et qu’inévitablement je mourrais très vite.

    -          - Oui mais ce n’est pas la même chose de mourir parce que c’est son destin et mourir par lâcheté.

    -          - Je ne suis pas lâche. Vous n’avez pas le droit de me juger.

    -          - Tu as raison, je ne voulais pas te blesser. Il est temps pour toi de dire au revoir à Simon.

    -          - Est-ce que son état va s’aggraver après mon départ ?

    -          - Oui. Il ne peut être loin de toi. Je suis désolée.

    -          - Est-ce que vous prendrez soin de lui ?

    -          - Oui. Je t’en fais la promesse.

    -          - Et moi je fais la promesse de me battre en même temps que toi, me dit mon ange en me prenant le visage dans ses mains. Je t’aime.

    Nous nous sommes embrassés intensément, fougueusement sans aucune gêne, sans nous préoccuper de cette lumière intense. Les larmes coulaient abondamment le long de mes joues. Je n’avais jamais autant pleuré de ma vie et pourtant si je devais revivre toutes ces années je ne changerais rien à ce qui m’est arrivée.

    Je ne changerais aucun jour, aucune minute car personne d’autres que moi n’a connu un tel amour.

    Puis plus rien, il faisait noir. Simon n’était plus là. J’avais froid, la lumière ne me réchauffait plus.

    -          - Kathleen ! Bats-toi ! Reviens avec nous.

    Cette voix qui m’appelait, qui me demandait de revenir je la connaissais. Ça faisait si longtemps maintenant que je n’avais pas entendu ce timbre si doux. Mais c’était impossible, ça devait être un rêve. Et pourtant c’était bien la voix de ma mère que j’entendais.

     

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    ciel

     

    CHAPITRE  25

     

    Je n’arrivais pas à croire que ma mère était auprès de moi. Elle était venue seule après l’appel d’Aurora qui lui avait annoncé que j’étais à l’hôpital dans une sorte de coma.

    D’après le médecin ça faisait cinq jours que j’étais inconsciente. Ce temps parait peut-être long mais pour moi il a été très court. J’ai eu l’impression de passer si peu de temps avec Simon.

    Je voulais sortir de l’hôpital, rentrer chez moi, mais pas aux Etats Unis, ici en Angleterre. Je voulais retrouver le calme et la sécurité ainsi que les odeurs encore un peu présentent de mon ange.

    Je touchais mon cou afin de vérifier que mon collier s’y trouvait encore.

    -          - Tu es croyante maintenant ? me demanda doucement ma mère.

    -          - Pas spécialement. Je crois surtout aux anges.

    -          - Aurora m’a dit que Simon avait disparu. Est-ce la vérité ?

    -          - Oui. Il a disparu maman. Il me manque tellement, lui dis-je en pleurant.

    -          - Ma chérie ! Calme-toi ! Aurora m’a dit que la police faisait tout ce qu’ils pouvaient.

    Je la regardais ahurie mais je me suis ressaisie très vite afin de ne pas montrer mon étonnement à ma mère qui me connaissait si bien. Il faudrait que je me souvienne de remercier  mon amie pour l’histoire.

    -          - J’ai une autre question à te poser, reprit-elle. Le médecin m’a dit que tu n’avais pas tenté de te tuer mais c’était comme si tu te laissais mourir à petit feu. Est-ce vrai ?

    -          - Je ne sais pas. Depuis que Simon n’est plus là je n’ai plus envie d’avancer. Je ne sais pas comment survivre.

    Après ces mots je me suis tournée vers la fenêtre regardant le ciel en me demandant comment allait Simon. Ma mère n’a pas insisté, elle savait qu’elle ne tirerait plus rien de moi.

    Je savais que le temps nous était compté et qu’il fallait que je sorte d’ici au plus vite. Je me forçais à manger jour après jour. J’avais repris le rythme des discussions que j’avais avec ma mère lorsque je vivais encore avec eux. Elle me parlait des péripéties de mon frère et ma sœur et combien je leur manquais.

    A la fin de la semaine j’ai pu enfin sortir grâce à ma mère qui avait promis de rester près de moi le temps qu’il faudra. Mais il fallait que je fasse en sorte qu’elle rentre aux Etats Unis. Elle était en danger ici, je savais ce que Guillaume avait fait subir à Judith et je ne voulais même pas imaginer ce qu’il pourrait faire à ma mère. De toute façon je ne rencontrerais pas trop de difficultés car mon père fait déjà pression, il ne s’en sortait plus à la maison.

    Aurora était venue chaque soir me rendre visite. Elle en profitait pour me donner des nouvelles de Simon. Il se battait de toute son âme car cette fois sont état ne se dégradait pas aussi vite. Je ne devais pas le décevoir. Lorsque nous sommes arrivés Aurora me serra dans ses bras et pris mon sac.

    Angel aussi était là pour m’accueillir, il ronronnait et tournait autour de mes jambes. Je le pris dans mes bras et lui grattait la tête derrière les oreilles. Il m’avait manqué aussi.

    Avec l’aide de ma nouvelle amie je réussissais à renvoyer ma mère chez elle. Aurora lui avait promis de prendre soin de moi et je lui avais juré de l’appeler tous les deux jours.

    Maintenant que je n’avais  plus de travail je devais occuper mes journées. Je ne savais pas combien de temps il me restait à vivre, démon ou pas. Peut-être 2 jours, 3 mois, 1 an.

    Aurora m’a fait repenser à la discussion que nous avions eu un jour sur mes rêves. J’adorais plus que tout faire des photos. J’allais me mettre à mon compte et faire mes propres choix.

    Réfléchir à mon projet m’aidait à ne plus penser à Guillaume et à survivre à l’absence de Simon. Je devais faire des cartes de visites que je laisserais chez certains commerçants. Puis je flânerais dans la ville à la recherche d’une belle photo à faire. Aurora était toute excitée et voulait absolument venir avec moi. Je préparais mon matériel, j’avais ce qu’il fallait pour prendre au moins 600 photos. C’était plus que ce que j’avais besoin.

    Angel s’est mis à miauler et à me passer entre les jambes. Mon objectif à la main je pris conscience que je ne l’avais jamais photographié. Je n’avais jamais photographié Simon également. C’était pourtant si banal. Je l’aurais pris jouant avec Angel, travaillant le bois, me souriant. Je me serais créer des souvenirs, des images auxquelles me raccrocher.

    Aller ressaisis-toi ma veille.

     

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    ciel

     

    CHAPITRE  26

     

    J’avais travaillé tard ou plutôt j’avais terminé tôt ce matin. Mes yeux me piquaient tellement j’avais fait défiler les photos sur mon ordinateur.

    Le plus long avait été de créer mon site. Le choix des photos a été dur, je voulais que ce soit le plus large possible. J’avais réussi l’exploit d’incorporer un ange à mon logo et j’en étais fière. C’était le moyen d’intégrer Simon à mon projet.

    Je me levais péniblement, m’étirant les jambes et bougeant ma tête en me frottant la nuque.

    Je n’avais pas la force de monter jusque dans ma chambre. Je m’allongeais sur le canapé en espérant que le petit lutin qui habitait avec moi me laisserait dormir un peu avant de regarder comme chaque jour ses chaînes TV favorites.

    Mais ce n’est pas Aurora qui me réveillait. J’avais la nette impression que l’on me regardait et qu’ils étaient plusieurs.

    Je me suis assise brusquement en essayant de voir qui se trouvait dans la pièce. J’ai cherché du bout des doigts l’interrupteur de la lampe derrière moi.

    Je me préparais à beaucoup de choses mais pas à ça. Cinq anges se tenaient devant moi dans mon salon. Je cherchais du regard Simon mais il ne faisait pas parti de mes visiteurs. Une sixième personne s’est approchée de moi.

    -          - Bonjour Kathleen.

    -          - Ouais c’est ça bonjour ! On vous a jamais dit de prévenir avant d’entrer chez les gens ?

    -          - Je vois que tu es encore en colère. Je me présente je suis Gabriel.

    -          - Gabriel ? L’archange ?

    -          - Oui, c’est ce que je suis. Je vois que notre ami commun t’a parlé de nous.

    -          - Vous n’êtes pas son ami. Un ami ne fait pas ce que vous lui avez fait. Un ami ne le laisserait pas mourir à petit feu sans faire quelque chose. Pour moi il était plus que mon ami, il était et il est encore l’homme de ma vie, mon âme sœur.

    J’enrageais littéralement. Je voulais lui dire le fond de ma pensée mais pour le bien de Simon je me suis abstenue. Je savais de toute façon qu’il lirait dans mes pensées.

    -          - Et tu as tout à fait raison ?

    -          - Pourquoi êtes-vous ici ? Pour me torturer plus que je ne le suis ?

    -          - Pour te dire que pour l’instant Simon tient le coup. Votre histoire est incroyable et votre lien incompréhensible pour nous. Tu es dans toutes ses pensées tu sais.

    -          - Alors merci et au revoir.

    Je me levais pour me diriger vers la porte d’entrée afin qu’ils comprennent que je les mettais poliment à la porte.

    -          - Nous n’en avons pas encore fini.

    -          - Moi si ! dis-je fermement.

    -          - Ils arrivent !

    Cette fois-ci je retournais m’assoir sagement sur le canapé. Il avait réussi à piquer ma curiosité.

    -          - Qui arrivent ?

    -          - Les démons !

    Je me suis mise à frissonner et mes mains tremblaient. Ils sont plusieurs et ils viennent pour moi. Je pensais avoir plus de temps devant moi et  n’avoir à faire qu’à Guillaume.

    -          - Combien ?

    -          - Je ne sais pas exactement. Nous savons seulement qu’ils sont en chemin.

    -          - Merci de m’avoir averti. Vous n’aurez pas mauvaise conscience comme ça. Ne vous inquiétez pas ça ira très vite. Je ne compte pas me ranger de leur côté alors ils me tueront rapidement enfin je l’espère.

    -          - Tu dois te battre Kathleen.

    -          - Me battre pourquoi ? Vous savez que de toute façon je suis condamnée.

    -          - Tu ne comprends pas, tu n’as pas le choix. C’est toujours la même histoire le bien contre le mal. Si ils te tuent ils gagneront et le mal l’emportera. Ils règneront sur Terre, ce sera le chaos. Si tu te bats nous serons à tes côtés. Je t’en fais la promesse.

    -          - A une condition.

    -          - Laquelle ?

    -          - Je veux que Simon soit sauvé. Prenez-moi à sa place. Et faites-en sorte qu’il ne se souvienne plus de moi.

    -          - Tu es prête à te sacrifier ?

    -          - Oui, lui dis-je déterminée.

    -          - Qu’il en soit ainsi !

    En un éclair ils avaient disparu me laissant seule. Enfin pas tout à fait, en haut des escaliers Aurora me regardait et  avec le soleil levant ses larmes brillaient sur ses joues.

     

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    ciel

     

    CHAPITRE   27

     

    De voir Aurora dans cet état m’avait touché. Mais mon esprit fonctionnait très vite, j’avais senti en croisant son regard que mes derniers jours de vie approchaient. Il ne pouvait en être autrement je suis qu’une humaine. Je retombais lourdement sur le canapé, les jambes encore flageolantes n’arrivaient plus à me porter. J’entendais mon amie descendre les escaliers et faire le tour du canapé pour pouvoir s’assoir à côté de moi.

    Elle m’a pris les mains et a soupiré.

    -          - Ne t’inquiète pas, je resterais avec toi jusqu’à la fin, me dit-elle d’une voix douce.

    -          - C’est terminé c’est ça ! Oh bien sûr j’aurais voulu vivre plus longtemps mais j’ai fait un marché ma vie contre celle de Simon et je ne fuirais pas. Je vais mourir Aurora mais je te jure que je ne les laisserais pas m’emporter dans les enfers.

    J’étais déterminée et m’entendre dire ces mots me faisait prendre conscience qu’il n’y avait pas que ma vie terrestre qui était en danger mais également ma vie céleste.

    -          - Tu seras avec moi ?

    -          - Bien sûr. Je sais qu’il y en aura qui ne seront pas de cet avis mais je t’en fais la promesse.

    -          - Tu ne trouves pas que la vie est bizarre ?

    -          - Comment ça bizarre ?

    -          - Enfin ma vie. Je suis amoureuse d’un ange déchu, ma meilleure amie à Londres est une sorte d’être de lumière et j’ai rencontré l’archange Gabriel ainsi que celle que tu sers. Il y aurait de quoi faire un film mais je pense plutôt que l’on m’enfermerait dans un asile pour le reste de mon existence.

    -          - Je … Je suis ta meilleure amie ?

    -          - Oui. Il y a Judith bien sûr mais toi c’est différent , pas parce tu es exceptionnelle mais parce que tu es gentille, attentionnée, facile à vivre, et drôle. J’aurais aimé faire plus de chose avec toi mais le temps nous manque et sans cette terrible histoire on ne t’aurait jamais envoyé auprès de moi.

    Nous nous sommes enlacées, pleurant  à chaudes larmes. J’étais reconnaissante à la dame là-haut pour me l’avoir envoyé. Peut-être qu’un jour nous nous retrouverons dans ce monde de pureté et de lumière. Qui sait !

    J’essayais péniblement de reprendre le cours de mes journées. J’avais un premier rendez-vous pour des photos. Un Lord voulait des photos de son immense jardin paysagé, il me laissait carte blanche pour le mettre en valeur. Il voulait quelque chose de moins traditionnelle. Aurora ne me quittait pas et je l’ai présenté comme mon assistante. En tant que telle elle ne s’en sortait pas si mal.

    Pendant toute la séance je n’ai plus pensé à ce qui m’attendait et ça m’a fait un bien fou.

    Je devais prendre les mêmes décisions que Simon avait dû prendre il y a quelques temps déjà. Je suis allée chez le notaire qui ne comprenait plus tous ces revirements de situation. Simon ne se souviendrait plus de moi mais je ne voulais pas qu’il soit à la rue lorsqu’ils le feront revenir sur terre. Avec une enveloppe bien rondelette il n’a plus posé de questions. Quelque part ça me dégoûtait et je me disais que dans ce monde aussi il y avait des escrocs.

    Pour la banque c’était plus délicat. J’ai donc fait un chèque au nom de Simon que j’ai mis dans une enveloppe dans le tiroir de son bureau.

    C’était de mon devoir de préparer son retour.

    Je laisserais Angel ici, je sais que Simon s’en occupera bien, les chats et les anges se comprennent. Et sans le savoir un petit bout de moi sera prêt de lui et sera là pour récolter  ses confidences. Grâce à Angel il comblera un peu sa solitude.

    Le mardi suivant j’ai trouvé sous la porte du loft une enveloppe avec une carte à l’intérieur.

    C’était Guillaume. Lorsque j’ai vu la signature mon cœur s’est mis à battre la chamade.

    Il exigeait ma présence auprès de lui pour une soirée très spéciale.

    -          - C’est un piège ! me dit Aurora.

    -          - Je sais. Je ne suis pas dupe.

    -          - Alors c’est réglé tu n’y vas pas.

    -          - Je n’y vais pas.

    J’ai pris l’enveloppe afin de la mettre à la poubelle avec la carte quand quelque chose est tombé sur le sol. Une photo. Je me penchais pour la prendre quand tout d’un coup j’ai réalisé qui était sur la photo. Ma famille. Mes parents, mon frère et ma sœur et au milieu se trouvait Guillaume qui avait une main sur les épaules des enfants.

    J’ai crié comme pour me libérer, comme pour exorciser le mal. Il me faisait passer le message qu’il savait où habitait ma famille et ce qu’il leur ferait si je n’obéissais pas à son invitation. Je regardais de plus près ce n’était pas un montage. Il était bien allé aux Etats Unis et pour je ne sais qu’elle raison il est entré dans ma maison. Il a dû suivre ma mère lorsqu’elle est partie d’ici.

    Je n’avais donc plus le choix que de me préparer.

     

     

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    ciel

     

    CHAPITRE  28

     

    J’étais seule dans ma voiture sillonnant les rue de Londres. Le lieu de rendez-vous était Richmond Park et ça ne m’avait pas surpris vu l’immensité de l’endroit. Aurora ne pouvait pas se matérialiser et être présente à mes côtés mais je sentais sa douce chaleur envahir l’habitacle.

    J’étais silencieuse et je n’avais pas allumée la radio. Je voulais que mon corps et ma tête prennent réellement conscience de ce qui allait se passer ce soir. Il fallait que Guillaume voit en moi une battante qu’il n’aurait pas si facilement et non une jeune fille pleurnicharde qui le supplierait de la laisser vivre en paix.

    Le moteur était coupé mais je tenais encore le volant fortement regardant devant moi l’obscurité qui se présentait  en ces lieux.

    J’inspirais profondément afin que le courage dont je faisais preuve à cet instant ne s’évanouisse rapidement.

    -          - Aurora tu es là ?

    Une douce chaleur caressait mes bras.

    Je faisais maintenant quelques pas dans une allée m’éloignant du parking éclairé. Il ne faisait pas totalement nuit et je voyais encore le chemin sous mes pieds.

    -          - Bonjour Princesse des Ténèbres, dit une voix dans mon dos.

    Je me retournais brusquement trouvant Guillaume vêtu d’un ensemble gris foncé et me souriant.

    -          - Tu aurais pu faire un effort vestimentaire. Je pensais que tu aurais mis une belle robe de soirée mais pour mon grand désarroi tu as mis un jean et des baskets.

    -          - J’ai juste pris la tenue adéquate à notre lieu de rendez-vous, lui répondis-je sèchement.

    -          - Tu aurais sans doute préféré que je t’invite dans un lieu exceptionnel ?

    -          - Non ! Ici ça me va très bien.

    -          - Es-tu prête à venir me rejoindre dans les ombres noires du mal ?

    -          - Jamais je ne te suivrais, je te l’ai déjà dit. Je n’ai pas changé d’avis même si tu as cru que me faire chanter avec cette photo je capitulerais.

    Il avait changé d’expressions. Son visage était rempli de haine et ses yeux étaient si noirs.

    -          - Oh si ! Tu capituleras ! Messieurs elle est à vous !

    Je me retournais encore et encore, plusieurs personne se trouvaient là avec nous, faisant un cercle autour de moi. Je ne pouvais pas m’échapper s’en était terminé. Pourtant je n’avais pas le droit de baisser les bras, je devais résister pour mon ange. En pensant à Simon ma rage est montée en moi. Je me suis baissée attrapant de la terre à pleine main afin de la jetée à la tête du premier démon qui s’approcherait.

    Ils attendaient souriant. Il attendait que je passe à l’attaque, que je tente quelque chose. Je n’en pouvais plus de me sentir prise au piège.

    Il fallait que je fasse une brèche pour m’enfuir du moins pour sortir de ce cercle. Guillaume était à l’écart les bras croisés sur sa poitrine attendant le début du spectacle.

    -          - Tu n’es qu’un lâche, lui dis-je. Leur faire faire le sale boulot à ta place est répugnant.

    -          - Très chère tu n’as pas compris ils ne sont que les préliminaires. Ils ne sont là que pour dompter la tigresse qui est en toi. Ensuite je prendrais le relais et quand tu seras devenue mienne je t’emporterais dans mon monde.

    -          - Je ne te laisserais pas faire, plutôt mourir que de t’appartenir, je ne m’abaisserais jamais à partager ton lit.

    -          - Mais tu n’auras pas le choix car tu seras soumise à ma volonté. Et quand je serais lassé de toi et je te donnerais en pâture aux autres démons. Et en se dirigeant vers ceux qui m’entouraient il leur cria de commencer.

    Je n’ai pas compris sur le coup mais ma tête me faisait mal. Je la prenais dans mes mains, c’était comme si on appuyait sur mes tempes de toute leur force.

    Ça s’arrêtait et ça reprenait quelques minutes après. J’avais mal et mes yeux se troublaient mais j’essayais de tenir bon en foudroyant Guillaume de mon regard.

    Un autre démon m’obligeait à m’agenouiller juste par une contrainte psychique et non physique. Pour l’instant aucun d’eux ne me touchait, tout ce faisait par l’esprit.

    Dans le mien je n’y voyais que les personnes que j’aimais. Je me forçais à voir tour à tour leur visage. Peu à peu j’arrivais à créer un mur dans mon esprit et aussi incroyable que ça paraissait les démons n’arrivaient plus à m’atteindre. Je recommençais à sentir la chaleur d’Aurora à mes côtés et je lui en fus reconnaissante.

    Je me redressais fièrement sous les yeux ébahis des démons. Guillaume pestait et jurait. Il leur demandait de passer à la phase 2.

    Je restais figée ne sachant à quoi m’attendre lorsque des bras m’agrippèrent par derrière et qu’un autre s’approchait de moi. Mon chemisier fut arraché et on me tourna afin que mon dos dénudé soit fasse à celui qui s’était avancé devant moi. Je sentais claquer sur le sol plusieurs fois jusqu’à ce que je sente une douleur lancinante sur ma peau.

    On me fouettait. J’étais décidée à serrer les dents mais la douleur était tellement présente au bout de trois ou quatre coups que mes larmes coulaient de mes yeux. J’ai pris également conscience que Gabriel m’avait menti. Il avait dit qu’il serait là lui aussi. M’a-t-il menti également sur sa promesse de libérer Simon ?

    Guillaume devait penser la même chose que moi car tout d’un coup il m’a parlé des anges.

    -          - Rejoins-nous Kathleen. Tu nous a prouvé que tu étais une battante, ça ne sert plus à rien de me résister. Tu n’es rien pour eux. Au contraire ils seront heureux d’être débarrassé de toi.

    -          - Non ce n’est pas vrai. Et puis même si c’était le cas je ne te suivrais pas. Je te déteste. Je n’ai pas envie de changer, je suis du côté du bien et je le resterais jusqu’à ma mort même si il n’y a pas de place pour moi dans leur monde je préfère rester dans le néant à tout jamais plutôt que d’aller me réfugier dans les ténèbres.

    -          - Bon sang Kathleen. J’ai tellement à t’offrir. Tu serais comblée, tous tes désirs seront réalisés. Je t’apprendrais à être forte et à soumettre les humains à ta volonté et même les démons te craindront. Et tes anges où sont-ils ? Il n’y a personne ici, rien que nous.

    Je savais qu’il disait la vérité, les anges m’avaient bel et bien abandonné à mon triste sort. Mais  moi je n’avais pas changé, je n’irais pas du côté du mal. Je faisais non de la tête et les coups de fouet brûlant recommencèrent à lacérer mon corps.

    Mes jambes allaient céder mais les deux autres démons me tenaient fermement et m’empêchait de tomber. Par moment j’étais entre la conscience et l’inconscience. Mes cris perçaient le silence qui régnait dans le parc. La chaleur d’Aurora m’entourait mais je sentais qu’elle voulait se matérialiser pour me défendre. Je lui répétais tout bas de ne pas le faire, qu’ils ne devaient pas savoir pour elle.

    Encore une fois je protégeais ceux que j’aimais avant ma propre personne.

    Mes forces m’abandonnaient. Je voulais mourir, je voulais que tout s’arrête.

    -          - Kathleen c’est la dernière fois que je te le demande veux-tu nous rejoindre ?

    -          - Non ! arrivais-je à dire assez fort pour que lui et ses sbires m’entendent.

    -          - Ils t’ont abandonné alors abandonne-toi à moi.

    Une lumière intense est apparue devant nous. Les démons m’ont lâché ma laissant tomber brusquement sur le sol. J’essayais de me lever pour faire face à mon destin quelqu’il soit. Je voyais les démons bougés derrière Guillaume et se positionner afin de faire face à cette lumière.

    -          - Excuse-nous pour le retard Kathleen, je voulais tenir ma promesse mais nous venons seulement d’avoir la permission de descendre sur Terre. Je suis désolé.

    J’essayais de lui faire un signe de la tête et un léger sourire mais je crois que mes yeux en disaient plus long que mon corps.

    Gabriel est venu se positionner entre moi et Guillaume et derrière moi une dizaine d’anges s’alignaient de façon à faire face aux démons derrière leur chef.

    Je savais qu’une bataille se préparait, j’étais devenue le point central de l’avenir de l’univers. J’allais être le point central de l’avenir de l’univers. J’allais être le témoin de l’affrontement permanent entre le bien et le mal.

    -          - Kathleen écarte-toi, vite, me sommait Gabriel.

    Mais je n’ai pas eu le temps de réagir la bataille avait commencé. Je me retrouvais au milieu d’une guerre, au milieu d’anges et de démons munis d’épées.

    Je n’en croyais pas mes yeux. Je n’aurais pourtant pas dû être étonnée car certains ne disent-ils pas que les anges sont l’armée de Dieu ?

    Le ciel s’était assombri et des éclairs jaillissaient donnant plus d’ampleur à ce que j’avais sous les yeux.

    Les épées se touchaient avec force et fracas. A la vue de ce spectacle j’en oubliais presque la douleur de mon dos ensanglanté. Ils étaient tous de très bons combattants et je me demandais combien de temps pouvait durer cette bataille si aucun des deux opposants ne prenaient le dessus sur l’autre. Il fallait que le bien l’emporte il ne pouvait en être autrement pour le bien de l’humanité.

    Bien sûr je savais que les démons essayeraient  toujours de manipuler l’âme humaine mais l’homme ne doit-il pas subir quelques épreuves pour se montrer meilleur ?

    Je revenais à la réalité et regardait ce conflit, cette croisade du bien contre le mal. Gabriel était en mauvaise posture, plusieurs démons s’acharnaient sur lui. Je cherchais Guillaume espérant qu’il soit anéanti. Mais je vis celui-ci s’approcher dangereusement de moi essayant de contourner l’agitation du moment. Je le suivais des yeux, me préparant à toute éventualité.

    Gabriel a jeté un œil dans ma direction puis il a vu Guillaume.

    -          - Aurora ! Maintenant ! a-t-il crié.

    J’ai senti que quelque chose se passait en moi. La chaleur que j’avais ressenti jusqu’à présent m’entourant de réconfort était à l’intérieur de moi. J’avais l’impression de ne faire qu’un avec elle. Je la ressentais dans chaque pore de ma peau.

    C’est à ce moment là que Guillaume m’a saisis le bras et l’instant d’après il hurlait de douleur tenant sa main qui brûlait sous mes yeux. Je n’ai pas pris le temps de réfléchir et mes mains se sont positionnés de chaque côté de son visage, ses yeux se perdant dans les miens il avait compris que je ne lui appartiendrais jamais. En un éclair il s’est consumé totalement ne laissant qu’un tas de cendres à mes pieds.

    Les anges prenaient le dessus sur les démons destabilisés par ce qui venait de se passer. Trouvant que le combat n’était plus aussi avantageux pour eux ils ont fini par disparaitre dans les airs.

    Le départ d’Aurora de mon corps fut un choc. Je m’écroulais sur le sol comme si je n’avais été qu’un déguisement qu’Aurora quittait après une soirée éprouvante.

    Je me sentais faible et presque à l’agonie. Aurora est venue près de moi et à poser ma tête sur ses genoux. Ses yeux étaient remplis de larmes. Gabriel s’est accroupi à mes côtés. Je le regardais enfin car la première fois j’étais trop en colère pour voir qu’il était très beau.

    -          - Je vous pardonne votre retard si vous me promettez de sauver Simon et de veiller sur ceux que j’aime.

    -          - Je te le promets Kathleen. Tu es quelqu’un d’exceptionnel et je comprends maintenant pourquoi Simon est tombé amoureux de toi. C’est plutôt à moi de m’excuser, j’aurais dû te dire les conséquences que ça aurait si Aurora prenait le contrôle de ton corps. Tu étais déjà condamnée par le lien que tu as avec Simon alors je ne voulais pas en rajouter et il ne fallait pas que tu saches que nous avions une arme secrète au cas où tu aurais plié sous la torture des démons.

    -          - Ce n’est rien, je savais ce qui m’attendait. Aurora veille sur Simon pour moi, ne te sens pas coupable pour ce qui m’arrive. Et remercie ma bonne étoile également.

    Je sentais que l’air avait du mal à rentrer dans mes poumons. Je regardais l’archange qui me paraissait maintenant beaucoup moins cruel que je le croyais.

    -          - Gabriel ! Vous resterez près de moi jusqu’à la fin ?

    -          - Oui, jusqu’à la fin.

    Cette voix douce et mélodieuse fut la dernière chose que j’entendis avant de perdre conscience et de quitter cette terre, de quitter cette vie pour l’amour de mon ange.

     

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    ciel

     

    CHAPITRE  29

     

    J’ouvrais les yeux enfin. J’allais voir où je vivrais pour l’éternité. J’étais éblouie par le soleil. Je prenais conscience que l’on ne m’avait pas laissé dans le néant et je leur en étais reconnaissant. Je refermais et ouvrais mes yeux doucement afin de m’habituer à cette clarté environnante.

    Je me demandais si Gabriel était toujours près de moi comme il l’avait été lorsque ma vie s’est éteinte. Je sentais une présence près de moi. Je tournais la tête légèrement.

    J’ai vu d’abord sa bouche, puis je suis montée vers ses yeux que je reconnaissais inévitablement. Il était là près de moi me souriant. Je n’arrivais pas à le croire.

    -          - Tu te réveilles enfin mon amour !

    Cette voix qui m’avait tellement manqué, je l’entendais à nouveau. Etait-ce un rêve ? M’accordait-on une ultime faveur ?

    Je regardais autour de moi. C’était impossible je devais rêver, nous étions dans notre chambre et mon ange était là.

    Je me mis ma tête dans mes mains et me mis à pleurer de toute mon âme.

    -          - Pourquoi êtes-vous si cruel avec moi ? Vous ne m’avez pas fait assez de mal ? je suis morte alors pourquoi me montrer Simon et me faire croire qu’il est ici avec moi.

    J’ai senti la chaleur de ses mains sur les miennes. Il m’a forcé à les retirer de mon visage et d’une main à lever mon menton afin que je puisse le regarder.

    -          - Regarde-moi Kathleen ! Ce n’est pas un rêve, je suis là avec toi, me dit-il d’une voix douce et calme.

    Je me forçais à le regarder à travers les larmes qui rendaient ma vision floue. J’avais envie de le toucher, de me blottir dans ses bras.

    -          - Je leur avais demandé de t’effacer la mémoire. Tu ne devais plus te souvenir de moi, de nous. Tu n’aurais pas dû leur demander de me voir une dernière fois.

    -          - C’est Gabriel qu’il faut remercier. Il a réussi l’impossible Kathleen. Nous avons une dernière chance. Nous sommes tous les deux vivants, nous avons le droit de vivre notre amour au grand jour.

    -          - Quoi ?.... Comment ?

    -          - Je sais c’est dingue et puis il y a autre chose.

    -          - Oui !

    -          - Je ne suis plus un ange, j’ai retrouvé mon humanité.

    -          - Oh ! Il y avait quand même un prix à payer.

    -          - Tu ne comprends pas mon amour. Ce n’est pas un prix à payer c’est un bonus plutôt. Je vais pouvoir vieillir avec toi. Nous allons pouvoir avoir des enfants. Vivre une vie normale, pleine et heureuse.

    -          - Mon ange, mon rêve devient réalité. Je t’aime. Tu m’as tellement manqué.

    Je me jetais enfin dans ses bras ne sachant si je devais rire ou pleurer. Je le couvrais de baisers jusqu’à ce que ses yeux brillants d’amour plongent dans les miens.

    Ses caresses électrisant tout mon être parcouraient ma peau me faisant frissonner de plaisir. Ses baisers délicats et doux me brûlaient la peau. Nous reprenions nos marques. Il entra en moi avec douceur me regardant toujours dans les yeux.

    Nous ne faisions plus qu’un et cela pour l’éternité.

     

     

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    .....ooOoo.....

     

    POV de SIMON

     

    J’essayais de résister encore et encore. Mais je savais que j’avais de plus en plus de mal à rester conscient très longtemps.

    Je me posais beaucoup de questions et surtout je me demandais si Kathleen allait bien. Ça me faisait mal de penser à elle, à son visage, à son corps. Le temps me paraissait si long sans elle.

    Lorsque j’ai ouvert les yeux cette fois il n’y avait pas cette douce lumière à mes côtés mais celui que je croyais il y a encore peu de temps être mon ami.

    -          - Tu es venu te réjouir de mon état Gabriel ? lui dis-je sèchement.

    -          - Non ! Je suis venu t’apprendre une bonne et une mauvaise nouvelle, mais pour comprendre la bonne il faut que je commence par la mauvaise.

    Je savais quelle était cette nouvelle. J’aurais préféré partir le premier. Maintenant il ne me restait plus qu’à me laisser aller vers les abimes du néant.

    -          - Ce n’est pas la peine, je la sais déjà, je l’ai senti. Kathleen est partie le reste tu peux le garder pour toi. Je ne veux rien savoir.

    -          - Laisse-moi t’expliquer Simon, s’il te plait.

    J’étais en colère contre lui. Il était si terre à terre. Il était le « monsieur règlement » du Paradis. Il avait pris la décision de m’arracher celle que j’aimais sans vraiment savoir ce que j’avais à dire. Sans vraiment écouter mon histoire.

    Mais sa voix avait changé. Il paraissait moins arrogant. Je le regardais, quelque chose avait changé en lui, c’était dans son regard.

    Je lui fis un signe pour lui dire qu’il pouvait continuer. J’espérais être assez fort et résister encore un peu. Je sentais que je m’affaiblissais réellement et la confirmation de la mort de Kathleen n’avait rien arrangé.

    Il m’expliqua ce qui s’était passé ce soir dans Richmond Park, la bataille, Aurora dans le corps de Kathleen et qui a provoqué sa mort prématurée, la mort de Guillaume.

    -          - Jusqu’à son dernier souffle elle n’a pensé qu’à toi. Et je lui ai fait une promesse.

    -          - Toi ? Tu as fait une promesse à Kathleen c’est étrange.

    -          - Je vous ai longtemps observé, surtout elle. Je n’imaginais pas un tel amour, pas une seule fois j’aurais cru que quelqu’un comme elle existait. C’est une battante et elle ne pense pas à elle une seconde. Elle a montré un tel sang froid devant les démons, jamais elle n’a plié même sous la torture.

    -          - Who ! Who ! Who ! On l’a torturé ? Tu as laissé faire cela sans réagir ?

    -          - Je n’avais pas la permission d’intervenir. J’ai tout fait pour qu’il change d’avis, pour qu’il me laisse combattre mais il était encore en colère après elle. Mais c’était sans compter sur une alliée de choix, la bonne étoile de Kathleen, votre bonne étoile. Nous avons pu aller à son secours. Tu sais elle m’a pardonné mon retard.

    -          - Elle a su toucher ton cœur n’est-ce pas ?

    -          - Oui. Et j’ai une bonne nouvelle on va te renvoyer sur Terre.

    -          - Je refuse ! C’était son idée c’est ça ? Sa vie contre la mienne ?

    -          - Tu la connais très bien. Elle a exigé aussi que l’on efface tes souvenirs, elle ne veut pas que tu te souviennes d’elle.

    -          - Je préfère ne plus exister plutôt que de l’oublier. Ma vie n’était que tristesse avant que je ne la croise à nouveau après toutes ces années. Mais pourquoi tu me dis tout ça ?

    -          - Parce qu’il fallait que tu le saches avant que je ne t’apprennes le reste de la bonne nouvelle. Tu repars mais pas seul, Kathleen t’accompagne.

    -          - Quoi ? On nous renvoie sur Terre ? On pourra revivre ensemble ?

    -          - Exactement ! Alors, tu me pardonnes aussi ? me demanda-t-il baissant la tête légèrement.

    -          - Disons que je vais te mettre à l’épreuve afin d’avoir de nouveau confiance en toi.

    -          - Votre bonne étoile a eu une exigence à ce retour, que l’on te rende ton humanité.

    -          - Mon humanité ? Tu veux dire que je redeviendrais un simple mortel ?

    J’étais le plus heureux des hommes, on me rendait tout ce qui comptait le plus pour moi.

    Je ne m’étais pas rendu compte de ma perte de conscience et je me suis réveillée dans mon lit, dans ma chambre et Kathleen était près de moi.

    Je restais sans bouger la regardant dormir si paisiblement.

    Le soleil brillait ce qui la réveillait doucement. Elle a ouvert les yeux, quelle serait sa réaction lorsqu’elle me verrait près d’elle.

    J’ai pris conscience que mon humanité me permettrait de vieillir à ses côtés, d’avoir des enfants avec cette femme que j’avais mis tant de temps à retrouver.

    J’avais envie de la prendre dans mes bras, de caresser sa peau délicate du bout de mes doigts jusqu’à la sentir frémir de plaisir.

    J’avais envie de lui faire l’amour avec délicatesse, de prendre mon temps afin de jouir de chaque parcelle de son corps. Faire durer ce moment magique de ne faire qu’une seule et même personne avec celle que l’on aime.

    La bataille a été rude et le chemin difficile mais nous y sommes arrivés. Notre amour sera pour l’éternité unique et extraordinaire.

     

    FIN

     

     

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