• Le pouvoir de l\'Iris - chapitre 21

     
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    CHAPITRE 21




    Comme à mon habitude je me suis allongée près de Raphaël et j’ai posé sur sa bouche mon doigt légèrement ensanglanté regardant le visage de mon vampire afin de remarquer le moindre changement dans son comportement.

    Toujours rien ! Je réfléchissais à ce que m’avait dit Calum. Je savais les risques que j’encourais à être ainsi à ses côtés et à jouer avec le feu. Mais il était inconcevable qu’il meurt et de façon définitive. Je n’avais qu’une envie être là pour lui, même si c’était la dernière chose que je ferais.

    La nuit était sombre, et l’obscurité complète imprégnait la pièce d’un sentiment de peur et d’angoisse. Je finis cependant par m’endormir contre Raphaël tenant sa main glacée dans la mienne.

    C’est à la lueur du jour que ce qui devait arriver arriva. Je me suis retrouvée projeter sur le sol et j’ai senti le poids d’un corps sur moi, me serrant et me tenant fermement par les cheveux afin je le sentais, de planter des crocs dans ma chair tendre et palpitante.

    - Raphaël ! Non ! Je t’en supplie arrête ! C’est moi Léna ! Raphaël je t’aime, tu ne dois pas me faire de mal.

    Mais il n’y avait rien à faire c’était comme si il ne m’entendait pas. J’essayais désespérément de m’échapper mais je savais que c’était peine perdue. En fait plus je me débattais et plus je sentais chez lui une excitation, un plaisir intense.

    J’avais beau me débattre et lui parler rien n’y faisait. Et puis je me suis laissée aller, j’ai moi même tendu mon cou pour qu’il se nourrisse. La faim le tiraillait et il était devenu incontrôlable. Si je devais mourir ce soir et bien que ce soit de ses mains me convenait parfaitement.

    J’ai senti ses crocs s’enfoncer dans mon cou ainsi que l’effet de succions qu’il faisait pour me vider de mon sang. Pendant que j’en avais encore la force je lui disais tout bas que je l’aimais et que je lui pardonnais.

    Mais c’était sans compter l’arrivée de Calum qui a réussi à le maintenir éloigné de moi. Il lui parlait comme j’avais essayé de le faire avant lui. Il lui disait que ce qu’il faisait était mal, qu’il était en train de me tuer, qu’il fallait qu’il me regarde, qu’il prenne conscience de qui j’étais. Je ne savais pas si il allait réussir car des tâches sombres commençaient à obscurcir ma vue et ensuite plus rien, le néant.


     

     

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    Raphaël



    Je pris enfin conscience des mots de Calum. Je regardais ce corps qui était sur le sol, ce corps délicat et sans vie. Non ! Je n’avais pas fait ça ! Je ne l’avais pas tué !

    Je poussais mon ami violemment pour me précipiter vers elle. Léna ! C’était bien elle ! Je l’ai pris dans mes bras et je l’ai serré contre mon corps incapable de réagir à ce que j’avais fait.

    - Je l’ai tué Calum ! Pourquoi ? Pourquoi tu m’as laissé faire une chose pareille ?

    - Pose-la sur le lit, elle est peut-être juste inconsciente. Tu as vérifié ? Son cœur, concentre toi sur son cœur.

    Il avait raison c’était la première chose à faire et je n’y avais pas pensé. Je restais cependant sur le sol tenant toujours Léna dans mes bras. Je fermais les yeux et j’ai tendu l’oreille. Elle était encore en vie, son cœur battait faiblement mais il battait encore.

    Je l’ai transporté délicatement sur le lit que je venais sans doute de quitter. Je lissais délicatement ses cheveux afin qu’ils retombent comme je les aimais. Et je suis allongée près d’elle, là même où son odeur était présente, son odeur qui m’avait fait enfin réagir, qui m’a fait ressortir mon côté animal.

    - Qu’est-ce que l’on peut faire ? demandais-je à Calum.

    - Je ne sais pas. Je l’avais prévenu que ça pouvait arriver. Elle savait très bien où elle allait. Seulement maintenant nous allons attirer l’attention d’Hector. Si elle ne va pas à son travail demain ils viendront vérifier.

    - Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Raconte-moi. Il me faut tout savoir.

    - Encore cette fichue légende. Est-ce que tu pourrais enfin me dire de quoi il s’agit ? Merde Raph j’ai pas fait tout ça pour rien.

    - Non pas pour l’instant. Je suis désolée mais la première personne à qui je devrais en parler est allongée à mes côtés, ça la concerne. Pourquoi je suis ici ?

    - Tu étais en train de mourir. Je ne savais plus quoi faire. La seule chose dont laquelle j’étais sûre c’était que tu avais besoin de Léna. J’espérais que de la savoir à côté de toi et de la sentir t’aurais fait reprendre conscience et que tu aurais accepté enfin de te nourrir.

    - C’était voué à l’échec, tu le sais !

    - Non je ne le sais pas justement. Je ne pouvais pas te voir continuer ainsi. Ce n’est pas dans notre nature de nous laisser mourir. J’ai tout essayé mais à chaque fois tu rejetais le sang que tu buvais.

    - Alors tu as décidé de me transporter ici. M’étant Léna en danger. Je te l’avais interdit.

    - Et bien j’en subirais les conséquences, je m’en moque, le principal c’est que tu es revenu à la vie si on peut dire, tu t’es enfin réveillé. Je ne t’ai pas imposé à Léna, je suis venue lui parler avant, et elle a accepté que tu viennes ici. Elle n’avait rien oublié, au contraire, elle souffrait elle aussi. Par contre je n’avais pas prévu ce qu’elle a fait chaque soir.

    - Elle m’a fait boire de son sang.

    - Oui. Et chaque nuit elle la passait à tes côtés. Elle ne voulait pas te quitter. Mais je ne l’ai appris qu’hier soir et c’est pour ça que j’ai décidé de rester cette nuit. Et je crois bien que j’ai eu raison sur ce coup là.

    Je regardais Léna, elle s’était montrée entêtée mais si courageuse. Pourquoi voulait-elle me sauver ? Elle pouvait vivre enfin une vie normale loin de moi. Je ne l’avais pas laissé dans le besoin. Je réfléchissais encore et encore. Je devais trouver un moyen de la sauver de l’emprise d’Hector. Je ne voulais pas qu’il lui arrive la même chose qu’Abigail.

    Repenser à elle ne faisait plus aussi mal depuis ma rencontre avec Léna. Je l’avais aimé sincèrement c’est vrai mais pas aussi intensément que pour Léna. Je prenais conscience que même si j’avais transformé Abigail avant qu’Hector ne lui fasse tout oublier je n’aurais pas pu rester avec elle éternellement et elle aurait même été un danger supplémentaire pour celle que je contemplais maintenant. Léna était celle qui me fallait, celle qui m’était destinée. Mais étais-je prêt à faire d’elle ma femme en sachant les conséquences que ça engendrerait.

    J’avais fait le choix de vivre sans elle, et ça n’avait pas marché. J’avais donc pris la décision de mourir. Car de toute façon loin d’elle c’est ce qui devait inévitablement arriver.

    Avec ce qui était arrivé cette nuit la certitude de mourir à sa place était encore d’actualité.

    Mais je voulais la sauver avant de partir. Passer peut-être encore un peu de temps avec elle. Mais cette fois je devais lui expliquer pourquoi je devais m’éloigner.

    - Appelle un médecin, demandais-je à Calum. Dès qu’il sera arrivé tu l’hypnotiseras afin qu’il puisse dire quelque chose de crédible au cas où les espions d’Hector ne lui posent des questions. Et ce sera un bon alibi pour ses employeurs. Officiellement Léna a attrapé la grippe.

    Je me retrouvais enfin seul avec Léna. Elle était tellement pâle. Je savais que je n’avais pas d’autres solutions si je voulais la sauver.

    Je m’installais derrière elle prenant soin de ne pas lui faire mal. Je mettais contre moi son corps et posais sa tête sur mon épaule. Je remontais ma manche et plantais mes crocs dans mon avant bras. Mon sang coulait et je posais ma plaie sur sa bouche. Il fallait qu’elle boive de mon sang, il fallait que je la sauve comme elle m’avait sauvé. Et puis je ne supportais pas de lui avoir fait du mal. Elle était dans cet état là à cause de moi et je devais y remédier.

    Hector ne détecterait pas ce geste. Je sais que j’ai tord mais je dois lui expliquer. Mon lien pour elle s’est encore accentué. Je ne peux plus être loin d’elle. Je sais que je ne devrais pas rester près d’elle mais le destin en a décidé autrement, elle est celle que j’attendais depuis ma nouvelle naissance, elle est mon double, mon âme sœur. Mais combien de dangers devront surmonter pour vivre notre amour ?

    Je regardais ma plaie se refermer. Je restais dans la même position, la sentir dans mes bras me faisait un bien fou. Je lui caressais les cheveux prenant de grandes inspirations, son odeur était toujours la même, je lui appartenais et elle ne le savait même pas.

    J’ai dû attendre presque trois heures avant que Lena ouvre enfin les yeux. Doucement elle tournait sa tête vers moi, cherchant mon regard. Elle me fit le plus tendre sourire avant de refermer les yeux encore une fois.

    Elle était en vie ! Elle allait s’en sortir !

     

     

     

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