• Lorsque les âmes s\'en vont - chapitre 22

     

     

    âmes

     

    CHAPITRE 22

     

    Mathilda avait mis sa besace de façon à ce qu’elle soit toujours en contact avec sa main. Elle était cachée sous son gilet comme un trésor.

    Sam venait de partir, il nous retrouverait au cimetière. Cependant il avait scruté les environs pour nous dire où se trouvait Peter. Il n’avait pas bougé, il se tenait à quelques mètres de l’entrée de l’appartement. Il avait certainement compris qu’il se passerait quelque chose surtout depuis l’arrivée de Mathilda.

    Nous avons hésité un moment prenant le temps qu’il fallait pour nous donner le courage de sortir de notre abri.

    Mathilda nous avait donné nos colliers. C’était en fait un lacet de cuir avec au milieu une petite bourse contenant des  ingrédients que la vieille dame gardait secret. Il ne fallait pas que l’on regarde à l’intérieur, elle voulait qu’on lui fasse confiance. J’ai mis le collier sous mon pull et Justine a la fait la même chose. Mathilda avait été clair sur le fait que Peter ne devait pas les voir et encore moins nous les arracher.

    Après un dernier soupir et un dernier regard sur celle que j’aimais, j’ai ouvert la porte. J’ai jeté un œil à droite et à gauche. Je ne voyais rien. Mais Peter pouvait très bien me surprendre si il décidait de ne pas se matérialiser.

    Justine et  notre vieille amie se cramponnaient à chacun de mes bras. La porte claquait derrière nous ce qui nous a fait sursauter légèrement. Nous étions à cran c’était une certitude.

    J’entendais Mathilda parler très vite dans une langue inconnue. Elle devait débiter des formules de protection mais je m’en préoccupais pas plus que ça. La fraicheur du couloir nous entourait ne présageant rien de bon. Peter était là et il me le faisait savoir.

    Se retrouver dehors sur le trottoir longeant l’entrée du parc m’avait paru un trop facile. Un vent glacial tourbillonnait toujours autour de nous. Il attendait le bon moment pour agir.

    Et c’est ce qu’il a fait alors que nous venions de franchir les grilles de l’entrée du parc. Il tirait les cheveux  de Justine afin qu’elle lâche mon bras. Elle tenait bon et évitait de crier. Mais je sentais sur mon bras ses mains me serrer de plus en plus fort. J’aurais aimé la réconforter mais il fallait que j’avance rapidement.

    J’ai reçu un coup de poing violent dans l’estomac qui m’a fait me plier en deux sous les yeux ahuris des deux femmes qui m’accompagnait. Cette fois-ci Mathilda parlait fort. Je ne savais pas quoi penser de cette langue bizarre qui sortait de sa bouche. Etait-ce un vieux dialecte ? Une langue indienne ? Impossible de comprendre le moindre mot.

    J’ai reçu un deuxième coup. Cette fois-ci il avait visé la tête. Je continuais à avancer soutenu par Justine et Mathilda. Plus j’avançais, plus je recevais des coups à différents endroits de mon anatomie. J’avais l’impression à cet instant d’être un boxeur. Je souriais à cette idée car bizarrement ce qui me venait à l’esprit c’était le film Rocky. Celui où il se bat contre le russe et qu’il encaisse coup après coup jusqu’à ce qu’il se relève plus fort comme à chaque fois. Avec Sam c’était une de nos sagas favorites et les dvd n’étaient jamais très loin.

    Cette fois-ci il s’en prenait à Mathilda, la faisant trébucher, ce qui m’a fait reprendre mes esprits afin de l’aider à se relever. Je trouvais cette femme courageuse et entêtée. Elle avançait très vite et nous entrainait avec elle vers la sortie du parc qui nous menait  devant le  cimetière.

    Peter nous lançait tout ce qu’il pouvait trouver. Il était de plus en plus enragé. Avait-il compris qu’il ne pouvait pas nous tuer ?

    Non ! Impossible. Par contre il avait certainement compris que Mathilda par ses incantations devait nous protéger.

    Il donnait des coups à la vieille femme qui gémissait de douleur maintenant.

    -          - Il faut que l’on s’arrête, dis-je à ce moment là.

    -          - Non ! Il faut avancer. Nous n’aurons plus une telle opportunité, nous n’aurons pas de deuxième chance, croyez-moi.

    -          - Mais vous ne tiendrez pas jusqu’au bout si il continue à vous faire du mal, ajoutait Justine.

    -          - Je tiendrais. Avancez ! cria-t-elle.

    Nous avons repris notre route doucement car nous ne voyons plus à deux mètres devant nous. Peter avait fait apparaitre du brouillard pour nous obliger à rester dans le par cet pourquoi pas nous inciter à faire demi-tour.

    Mais au loin j’ai vu une lumière. Une toute petite lumière. Apparemment j’étais le seul à la voir. Je demandais à Justine et à Mathilda mais elles continuaient à ne rien apercevoir.

    J’avançais prudemment mais ça n’a pas suffit  à nous empêcher de faire une chute phénoménale nous obligeant à nous séparer. Le brouillard nous a enveloppés à ce moment là. Je criais pour appeler Justine mais le vent s’était levé et sifflait à mes oreilles me persuadant qu’elle ne m’entendrait pas.

    La panique s’emparait de moi. Je ne voyais rien et surtout je ne  savais pas où étaient les deux femmes. Je continuais cependant à avancer doucement vers cette lumière devant moi.

    Tout mon être me disait de faire demi-tour. Il fallait que je les retrouve. Dans ma tête la voix de Mathilda me rappelait qu’il fallait continuer, ne rien lâcher.

    Une main m’a agrippé, me figeant sur place. Je me retournais et c’est Justine qui m’est apparue. J’avais envie de l’embrasser, de regarder si elle n’avait rien, si elle allait bien, mais ce n’était vraiment pas le moment. Je l’ai prise par la taille afin de la sentir contre mon corps et pour être sûr qu’elle ne me lâche pas encore une fois.

    Le portail nord commençait à apparaître. Plus que quelques mètres et nous serons devant le vieux cimetière.

    Le brouillard s’est évanoui comme par magie et nous avons pris quelques minutes pour reprendre une respiration plus normale. Je balayais du regard ce qui se trouvait autour de nous mais pas de trace de mathilda.

    -          - Avançons jusqu’au bout du chemin. Nous devons aller vers les stèles, là où j’ai l’habitude de rencontrer Sam.

    -          - Non ! Attendons Mathilda ! S’il te plait.

    -          - Justine, Mathilda nous a dit qu’il fallait que l’on se libère de tout ça ce soir. Nous n’aurons pas une autre occasion. Je m’inquiète pour Mathilda mais elle nous a prouvé qu’elle était bien plus forte que ce que nous pensions.

    Je forçais Justine à avancer. Je sentais une certaine réticence mais juste pour quelques instants. Elle savait que j’avais raison.

     

     

    3141836578_1_8_VBwQDkk8

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :