• Lorsque les âmes s\'en vont - chapitre 21

     

     

     

    âmes

     

    CHAPITRE 21

     

     

    -          - Grégoire ! Grégoire ! Allez mec réveille-toi.

    Je sortais brusquement de mon sommeil sachant pertinemment que c’était Sam qui m’appelait.

    -          - Qu’est-ce qu’il y a ? dis-je prenant conscience enfin du ton de sa voix.

    -          - Prépare-toi à ouvrir la porte. Mathilda s’est créé un passage et vous n’aurez pas beaucoup de temps.

    -          - Justine tu es prête ? regardant la jeune femme qui ressemblait à épouvantail au réveil avec ses cheveux dans tous les sens, mais un joli épouvantail.

    -          - Oui.

    -          - Lorsque Mathilda te tendra la main tu la tireras de toutes tes forces alors que toi Grégoire tu fermeras la porte sans attendre.

    -          - Qu’est-ce qui se passe ? demandais-je en nous dirigeant vers l’entrée de l’appartement.

    -          - Plus tard mon ami, plus tard.

    Sam a disparu quelques instants avant de réapparaitre en criant.

    -          - Maintenant !

    J’ai ouvert la porte et j’ai vu Justine prendre quelque chose et tirer jusqu’à ce qu’elle bascule en arrière emportant avec elle un corps. J’ai fait ce que m’avait dit Sam et j’ai refermé la porte sans attendre.

    Mais je n’avais pas prévu que quelque chose me percuterait me jetant littéralement sur le sol à mon tour.

    Mathilda, parce qu’elle était bien là, s’est rapidement levée, marmonnant je ne sais quels mots et faisant des signes de la main dans le vide.

    Je me suis redressé à mon tour poussant la porte de toutes mes forces et réussissant enfin à la refermer.

    J’étais debout, plié vers l’avant, mes mains sur les genoux , pour reprendre mes esprits. Justine s’est précipitée vers moi apeurée.

    -          - Tu n’as rien ?

    -          - Non ! ça va ! J’essaie juste de reprendre mes esprits. Et toi ? Tu as fait une sacrée chute.

    -          - Je n’ai rien. Mathilda vous allez bien ? se tournant vers la vieille dame.

    -          - Oui, je vais bien aussi. Je suis, malgré les circonstances, contente de vous revoir tous les deux.

    -          - Nous étions vraiment inquiets pour vous, lui dis-je.

    -          - Il a fallu que je m’éloigne quelques jours. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient je vais aller m’assoir. Je vous raconterai après ce qui s’est passé.

    Justine revenait de la cuisine tenant dans ses mains un verre d’eau qu’elle a tendu à Mathilda. La vieille dame a bu quelques gorgées et a commencé à nous raconter ce qui lui était arrivé depuis qu’elle avait réussi à coincer Peter pour que Justine puisse s’échapper.

    Tout d’abord elle nous a raconté son histoire et le fait qu’elle descendait d’une longue lignée de sorcière. Au début elle ne s’est rendu compte de rien. C’est à la mort de sa mère que ça a commencé, elle voyait qu’il se passait certaines choses autour d’elle. Puis elle a rêvé une nuit qu’elle trouvait dans la demeure familiale un vieux livre qui lui révèlerait ce qu’elle était. Au début elle n’a pas fait attention mais au bout d’une semaine, épuisée de faire chaque nuit le même rêve, elle est allée dans la pièce qu’elle voyait pendant son sommeil, trouvait la cachette et le livre par la même occasion. En fait dès qu’elle la eu en main c’était comme si elle avait reçu une énergie qui emplissait tout son corps de bien-être.

    En fait elle avait trouvé le grimoire de sa famille. Grâce à lui, elle a pu venir en aide à beaucoup de monde et à se protéger du mal.

    Pourtant, pendant quelques années, le doute l’a envahi. Elle s’est demandé si ce n’était pas le diable qui la manipulait. Elle savait que si le bien existait, le mal aussi. Elle se posait souvent la question était-elle une bonne ou une mauvaise sorcière ? Mais la balance de ses actes penchait inévitablement vers le bien.

    Les années passaient, elle vieillissait. Elle avait vu son mari mourir sans pouvoir empêcher cet acte. Ses trois enfants avaient pris leur envol en sachant qu’un jour ce fléau serait transmis à sa fille Lysandre. Elle aurait tellement voulu la préparer mais ça lui était interdit.

    Puis elle a rencontré Sam. Un soir il est apparu comme ça sans raison. Il lui souriait et avait un air apaisé. Ce qui la surprit puisque par habitude elle savait que ces spectres avaient plutôt l’air tourmenté et lorsqu’ils souriaient ou riaient, c’était plus des actes de démences qu’autre chose.

    Lorsque Sam lui a demandé son aide, elle était loin d’imaginer où cela la conduirait. Heureusement pour elle, il y avait beaucoup d’appartement à louer dans l’immeuble de Justine et elle avait eu la chance qu’il y en ait justement un de libre au même étage. L’histoire que mon ami lui avait raconté avait piqué sa curiosité et elle avait accepté tout de suite de le suivre.

    Puis elle a fait ma connaissance cette fameuse nuit où j’avais défoncé la porte pour sauver celle qui maintenant me tenait la main, ce qui d’ailleurs n’avait pas échappé notre vieille amie.

    Après avoir pris une ou deux gorgées d’eau elle a repris son récit au moment où Justine s’était enfuie.

    -          - J’avais fait le nécessaire pour que Peter ne puisse pas partir tout de suite mais je savais qu’il réussirait à franchir les barrières tôt ou tard. Je croyais m’être préparée mais il est puissant et il a fait en sorte que je sois blessée alors qu’il franchissait les murs de l’appartement.

    -          - Quoi ? Vous avez été blessé ? Sam tu ne pouvais rien faire ? Pourquoi tu ne nous as pas prévenus ? dis-je assez énervé.

    -          - Ne le blâmez pas, il doit agir avec prudence. Ce n’est qu’officieusement qu’il s’occupe de vous. Et puis je n’ai eu que des bleus et des bosses rien de grave. J’étais un peu étourdi par le choc, il a donc fallu que je me repose le temps de reprendre mes esprits.

    -          - Je suis désolée, lui dit Justine en lui prenant la main. C’est notre faute tout ce qui vous arrive.

    -          - Ma ptite fille au contraire je suis heureuse que mes dons servent pour une bonne cause. Rien de tel que l’amour pour revigorer une vieille dame comme moi.

    -          - Vous allez mieux maintenant ? demandais-je à mon tour.

    -          - Oui. Je vais beaucoup mieux. Vous êtes des amours de vous inquiétez ainsi mais je vous promets je suis en pleine forme. Arrêtons de parler de ma santé et revenons aux choses sérieuses. Je me suis absentée pour aller rendre visite à un vieil ami. Il m’a confié certaines choses qui pourraient nous aider à faire partir Peter.

    -          - Le faire partir définitivement ? demanda Justine.

    -          - Il sera envoyé là où il doit être sans aucun moyen  pour lui de revenir dans ce monde.

    Je sentais un grand soulagement dans le comportement de Justine. Est-ce que je devais me laisser aller moi aussi à croire que l’on va enfin pouvoir être heureux ?

    -          - Grégoire ! Il va falloir que l’on sorte d’ici. Nous n’avons pas les pouvoirs pour enlever les protections que tu as ici. Cependant il nous faut un endroit discret et où nous n’aurons aucun mal à focaliser l’énergie de Peter.

    -          - Il y a le cimetière où je voyais Sam et où il m’envoyait les âmes perdues.

    -          - Peter le connait ?

    -          - Bien sûr. C’est là-bas que j’ai fait sa connaissance.

    -          - Parfait. Alors ça se passera dans cet endroit. Justine, tu sais ce qu’il te reste à faire ? Seras-tu assez forte pour lui tenir tête et lui dire adieu ?

    -          - Oui. Pour Grégoire, pour notre amour, je serais forte.

    -          - Justine, il est en colère et nous rendre jusqu’au cimetière ne pas être de tout repos, dit à son tour Sam. Je ne pourrais rien faire. Je n’ai pas le droit d’intervenir sinon on m’enverra au  purgatoire et …

    -          - Non ! Ce n’est rien Sam. Je comprends. Est-ce que l’on peut se protéger ?

    -          - Oui, nous dit Mathilda. Je vous ai apporté des colliers. Il faut que vous les portiez jusqu’à la fin. En aucun cas vous devez les enlever. Peter pourra vous faire du mal mais il ne pourra pas vous tuer. Il va s’en prendre à nous trois. Peut-être s’en prendra-t-il à moi en premier. Il sait ce que je suis.

    -          - Nous avancerons ensemble, lui dis-je. Je connais le chemin. Si nous tenons bon nous n’en auront pas pour longtemps.

    -          - Alors préparons-nous. Il est temps d’en finir.

     

     

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