• Le pouvoir de l\'Iris - Chapitre 9

     

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    CHAPITRE 9




    Des coups frappaient à la porte et m’a fait sortir de mon sommeil. J’ai mis mon peignoir par-dessus ma nuisette et descendait les pieds nus afin d’ouvrir.

    J’étais stupéfaite, des policiers se trouvaient devant moi. Mon cœur battait très vite, je savais par instinct qu’ils n’étaient pas là pour me vendre des calendriers ou des tickets pour la tombola du commissariat.

    - Melle Léna Blaire ? me demanda un type grand au regard froid.

    - Oui, répondis-je fébrilement.

    Tout de suite j’ai pensé à mes parents. Et s’ils leur étaient arrivés quelque chose de grave ? J’essayais de ne pas y penser alors que mes jambes avaient du mal à me porter.

    - Nous avons une triste nouvelle à vous annoncer. Nous avons retrouvé ce matin le corps d’une jeune fille Ashley Adams. Nous voudrions vous posez quelques questions.

    Cette fois-ci mes jambes ont flanchées et je suis tombée sur le carrelage avec fracas perdant connaissance.

    A mon réveil, j’étais sur le canapé et un médecin m’auscultait. Je regardais autour de moi à la recherche d’un visage connu mais personne à part le type qui se trouvait à ma porte. Je n’avais pas rêvé, je me suis rappelée ses paroles. Ashley ! Ce n’était pas possible, ils avaient dû se tromper.

    - Vous allez mieux mademoiselle ? me dit le policier.

    - Oui.

    - Il faut excuser mon coéquipier, me dit une voix de femme. Je lui avais dit de m’attendre avant de vous parler.

    - Excusez-moi mademoiselle, je ne voulais pas.

    - Oui mais tu l’as fait quand même.

    - Est-ce vrai ce que vous m’avez appris ? demandais-je enfin.

    - Oui. Ses parents sont venus à la morgue, ils l’ont identifié. C’est un meurtre et nous avons besoin de votre aide.

    - Un meurtre ?

    - Oui. Quelque chose d’affreux et d’incompréhensible.

    - Comment ça ?

    - Etes-vous assez forte pour l’entendre ?

    - Je préfère savoir.

    Le médecin m’apportait un verre d’eau et un cachet et me priait de le prendre. Il me laissait une ordonnance et m’a demandé de ne pas rester seule.

    Mais j’étais seule. Mes parents ne rentraient pas avant deux semaines, mais je savais que si je les appelais ils rentreraient sur le champ. Oui c’est ce que j’allais faire, j’allais les appeler. C’était trop important !

    - Vous pouvez y aller. Je suis prête.

    - Elle a été vidée de son sang !

    - Pardon !

    - C’est comme si on l’avait saigné pour la vider de son sang, seulement où nous l’avons trouvé il n’y avait pas de sang. On suppose qu’elle a été tué ailleurs et transportée ensuite.

    - Est-ce qu’elle a souffert ? demandais-je en pleurant.

    - Nous aurons cette réponse après l’autopsie. Pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez hier soir ?

    - Pourquoi ?

    - Nous demandons à tout ceux qui la connaissait leur emploi du temps, c’est la routine, Mademoiselle Blaire.

    - Appelez-moi Léna s’il vous plait. Et bien hier soir je suis restée chez moi toute la soirée. J’ai même vu Ashley.

    - Comment ça ? demanda le type au regard froid.

    - Et bien elle était venue me dire qu’elle avait un rendez-vous.

    - Avec qui ?

    - Je ne sais pas, elle ne me l’a pas dit.

    - D’après ses parents vous étiez pratiquement inséparables et elle ne vous a rien dit.

    - C'est-à-dire qu’elle était un peu fachée après moi.

    - On peut savoir pourquoi ?

    - Parce que j’avais également un rendez-vous. La personne devait venir passer la soirée avec moi et elle était déçue que je ne lui en ai pas parlé. Alors pour me punir elle m’a dit que je ne saurais qu’aujourd’hui avec qui elle passait la soirée.

    - C’est tout ?

    - Oui bien sûr !

    - On peut savoir avec qui vous étiez ?

    - Hummm…. J’y suis obligée ?

    - C’est préférable.

    - Avec le chanteur du groupe Night Hearts, dis-je en rougissant.

    - Oh ! Le groupe à la mode, des punks ou des gothiques c’est ça ?

    - Oui c’est ça !

    - Et on peut le joindre où ce jeune homme ?

    - Et bien il est parti ce matin pour l’Allemagne, il est en tournée pour un mois.

    - Vous avez son téléphone ?

    - Non.

    - Et vous étiez ensemble, bizarre quand même. Mon fils a un portable et vous pouvez me croire il donne son numéro à n’importe qui.

    - Nous en sommes au début de notre relation. Je vous avoue que moi-même je n’ai pas pensé lui demandé.

    - Mouais, bon. Nous allons vous laisser. Vous avez quelqu’un qui peut veiller sur vous ?

    - Pourquoi ?

    - On ne sait jamais. La personne qui a tué votre amie pensera peut-être qu’elle vous a parlé de lui. Je serais vous je ne resterais pas seule. Vos parents sont là ?

    - Non. Ils sont en vacances. Mais je les appelle tout de suite. Et puis pour la nuit prochaine je vais demander à une amie de la fac de m’héberger.

    - Je vous demanderais de ne pas quitter la ville pour le moment.

    - Je suis suspecte ?

    - Non. Du moins pas pour le moment.

    La femme m’a donné sa carte s’excusant encore du comportement de son coéquipier. Je fermais la porte et me suis laissée tomber sur le sol, pleurant à chaudes larmes, la tête entre mes jambes.

    Lorsque je me suis enfin calmée, j’ai pris le téléphone et j’ai appelé mes parents. Ils étaient dans un état pas possible en apprenant la nouvelle et prenaient le prochain vol pour rentrer à la maison.

    Je leur ai promis de ne pas rester dans la maison et j’ai raccroché.

    Lisbeth était dans le même état que moi et a malgré tout accepté que je passe la nuit chez elle. Je n’étais pas vraiment amie avec elle. C’était Ashley qui la connaissait et des fois elle trainait avec nous. Mais c’était mieux pour moi en attendant le retour de mes parents.

    Des choses trottaient dans ma tête. Il fallait que j’y vois plus clair mais ça m’était impossible pour le moment. J’avais trop de chagrin pour réfléchir sereinement.

    Mes parents sont rentrés le lendemain. Evidemment lorsque mes yeux se sont posés sur leur visage je me suis précipitée vers eux, j’avais tellement besoin de leur chaleur et leur tendresse.

    Les funérailles ont eu lieu deux jours plus tard. Ses parents étaient anéantis, d’ailleurs sa mère n’était pas présente, elle avait été admise en urgence à l’hôpital, elle avait fait une crise de nerf importante et ma mère avait trouvé qu’il fallait mieux la faire dormir afin qu’elle ne mette par sa vie en danger. Son père était au bras de son autre fille, Sacha, la grande sœur d’Ashley. Lorsqu’il m’a vu il m’a pris dans ses bras pleurant toutes les larmes de son corps. Il y avait énormément de monde. Derrière j’apercevais les policiers qui étaient venus m’annoncer la mort de mon amie. Mes parents m’entouraient de leur présence et de leur amour. Mes larmes coulaient encore alors que j’avais tellement pleuré que je ne croyais plus en être capable. Je ne comprenais toujours pas ce qui était arrivée à Ashley. Pourquoi elle ? Qu’avait-elle fait ? Avec qui avait-elle rendez-vous ? Moi aussi je voulais savoir ! Et ce qui me faisait peur c’était que je pouvais être la prochaine.

    Malgré que je sois entourée pour cette épreuve, il y avait quelqu’un qui me manquait, quelqu’un qui aurait pu effacer si facilement ma peine, Raphaël.

    Mais aucune nouvelle, juste ce que je pouvais voir sur le net. Bien que ces derniers jours je n’avais plus la tête à regarder des vidéos amateurs de la tournée alors que je venais de perdre ma meilleure amie.

    Je prenais conscience que j’étais seule. J’avais perdu Ashley. Je ne la reverrais plus. Je m’imaginais la voyant franchir la porte de ma chambre en riant de la bonne blague qu’elle venait de me faire. Bon sang ! Je lui avais dit d’être prudente, que son insouciance la perdrait !

    Une semaine plus tard, je me rendais au commissariat histoire de savoir si il y avait du nouveau.

    L’autopsie avait révélé qu’elle avait souffert et qu’elle s’était vu mourir doucement. C’était terrible, quel être ignoble avait pu faire ça.

    Les inspecteurs me donnèrent la permission de quitter le pays à ma guise, je n’étais plus suspecte. Celui qui avait tué mon ami avait certainement une très grande force et devait être beaucoup plus grand que moi. D’après ce que j’avais compris c’était un homme et elle avait eu des rapports sexuels avec lui juste avant.

    J’avais dû mal à y croire. Ashley n’était pas du genre à coucher dès le premier soir. Il devait être particulier pour avoir accepté. A moins que je ne connaissais pas si bien que ça mon amie.

    Je rentrais chez moi. C’est à cet instant que j’ai pris conscience que je ne recevais plus d’iris noir depuis le départ de Raphaël. Mon cœur s’est rempli de tristesse. Je me disais que plus jamais je ne serais heureuse.

     

    05.wir.skyrock.net14

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