• Le pouvoir de l\'Iris - chapitre 3

     

     

     

    iris

     

    CHAPITRE 3

     

    Les cours se passaient bien mais mon esprit avait tendance à vagabonder quelque peu. Ashley me donnait régulièrement des coups de coude pour me remettre les pieds sur terre.

    Nous avions décidé d’aller prendre un café et un sandwich à la pause de midi dans le centre de Londres. Il fallait nous dépêcher si nous voulions avoir de la place pour nous assoir les endroits branchés étaient littéralement pris d’assaut pendant les pauses.

    En fait nous avons enfin pris place après une demi-heure d’attente à une table au fond de la salle. Ce que nous n’avions pas pensé c’est qu’ils ne servaient pas de sandwich. Après un rapide coup d’œil au menu et surtout au tarif  qui accompagnait chaque plat je choisissais une salade, une eau gazeuse et une part de tarte aux pommes. Ashley tentait le poisson et la mousse au citron.

    Nous étions en train de parler de tout et de rien, enfin si pour mon ami c’était des sujets de conversation très importante sur le choix de telle ou telle paire de chaussures.

    J’ai réussi à m’échapper quelque peu à son bavardage pour aller aux toilettes. Je m’avançais vers un serveur lui demandant mon chemin. Je devais monter l’escalier et tourner sur la droite. Avec la chance que j’avais je finirais bien par me tromper de porte.

    C’est bien ce que j’imaginais au premier étage il y avait des portes partout, je me dirigeais dans la direction que l’on m’avait dit et heureusement je trouvais facilement l’endroit que je cherchais.

    Une chose étrange s’est emparée de moi. Toujours cette même sensation. Un frisson qui partait de ma nuque et suivait ma colonne vertébrale jusqu’au bas de mon dos.  Un mélange de désir intense et de terreur.

    Que pouvait-il m’arriver ? J’ouvrais la porte pour retourner dans la salle et j’ai senti cette odeur, l’odeur que j’avais sentie dans ma chambre. Mon esprit me jouait des tours je ne voyais que ça.

    Je me retournais j’avais vraiment l’impression que l’on m’épiait encore une fois. Mais personne juste une porte qui visiblement venait de se fermer. Sans doute un employé. Je secouais la tête afin de reprendre mes esprits  

    -          - On y va ? demandais-je à Ashley en la rejoignant à notre table.

    -          - Tu ne prends pas de café ?

    -          - Non. On le prendra tout à l’heure sur le campus si ça ne te dérange pas.

    Elle me suivait sans un mot mais le front plissé. Je savais que je n’échapperais pas à un questionnaire sur ma santé mentale.

    -          - Euhh… en fait je ne me sens pas très bien tu peux me ramener et prendre les cours pour moi ?

    -          - Oui bien sûr ! Tu es vraiment bizarre en ce moment. Tu m’expliques ? Des problèmes avec tes parents, ils ont décidés de déménager à nouveau.

    -          - Non. Tout va bien de ce côté-là, je t’expliquerais c’est promis il faut juste que je vois plus clair en moi avant.

    -          - Pas de soucis. Si tu veux je passe après les cours ?

    -          - Ok.

    J’avais tout l’après-midi devant moi et surtout j’étais enfin seule.

    J’allumais instinctivement mon ordinateur j’avais besoin de revoir son visage. Je cherchais le nom de son groupe, et mon dieu, il y avait une tonne de sites, de forum, de blog de fans à leur sujet. Je n’étais pas de nature patiente mais je jetais un œil sur tout ce qui se racontait. Ashley avait raison il créait le mystère autour d’eux, les rumeurs les plus inimaginables parcouraient le net. Des jeunes filles se voyaient déjà partager les nuits de ces quatre musiciens mais pour la plupart elles voulaient être dans les bras de Raphaël. Bizarrement elles l’appelaient toutes Rafy. Moi je trouvais ça moche, Raphaël lui allait si bien.

    Prononcer son nom à voix haute était comme un appel à la gourmandise. Oh là ! Il faut que j’arrête de délirer à mon tour. Et pourtant j’aimais ce visage si parfait, trop parfait peut-être. J’avais 19 ans et pourtant j’avais l’impression d’en avoir 16, peut-être à cause de la nouveauté des sentiments dans ce monde si loin d’où j’avais grandi.

    J’avais l’impression d’avoir été perdu dans une forêt loin de toute civilisation moderne et que j’étais comme une petite fille devant de nouveaux jouets.

    Il ne m’a fallu qu’une soirée à un concert pour que tout bascule, Pour que j’ai envie de devenir une femme, une vraie, pas une ado attardée. Une soirée où l’envie qu’un garçon de son doigt me fasse frémir comme je pouvais le ressentir depuis samedi soir. Et ce garçon je voulais que ce soit lui, celui que je voyais en ce moment à travers un écran figé sur une photo.

    J’avais dû passer beaucoup plus de temps que je l’aurais cru devant mon ordi car la sonnette de la porte d’entrée s’est mis à chanter sa douce mélodie.

    Je regardais l’heure, Ashley bien entendu. Je descendais pour lui ouvrir et ouvrais la porte rapidement. Mais il n’y avait personne. Je sortais légèrement regardant à droite et à gauche mais rien. J’allais refermer la porte quand l’odeur enivrante m’a enveloppé doucement. Encore cette odeur. Je baissais les yeux et un iris noir était posé sur le sol. Je le prenais dans ma main et je refermais la porte derrière moi.

    Qu’est-ce que ça voulait dire ? C’était étrange d’offrir un iris noir. D’ailleurs pourquoi moi ? Et qui pouvait faire cela ? Une blague certainement.

    Ashley est arrivée une demi-heure plus tard et nous sommes montés dans ma chambre immédiatement.

    -          - Ashley, je crois que quelqu’un cherche à me faire peur. Lui dis-je d’un air soucieux.

    -          - Quoi ? Explique-moi.

    Je lui racontais le parfum que j’avais senti chez moi et au resto ce midi. Je lui montrais la fleur et le fait que j’avais toujours cette impression de peur et de désir.

    Je savais au ton de sa voix qu’elle était inquiète pour moi. Mais elle essayait de minimiser les choses sans succès.

    -          - Tu vas aller voir la police ? me dit-elle brusquement. Tu as peut-être à faire à un malade.

    -          - Non.

    -          - Préviens tes parents au moins.

    -          - Je ne crois pas que je suis en danger, enfin si, oh et puis zut, laisse-moi du temps, s’il te plait.

    -          - D’accord mais si ça va trop loin c’est moi qui appellerais la police.

    Elle s’approchait de mon ordi et cliquait sur l’écran.

    -          - En tout cas tes pensées vont plutôt vers ce beau garçon ténébreux.

    -          - Oh Ashley je sais je suis ridicule.

    -          - Non ! Je t’assure moi aussi je le trouve super craquant. Mais tu vois c’est plutôt celui-ci qui me tente me dit-elle en me montrant un des musiciens.

    -          - Tu te rends compte qu’on devient pathétique. On est supposé être adulte et on se comporte comme si nous avions quinze ou seize ans.

    -          - Ça m’est égal ! Nous sommes encore jeunes, nous avons le droit de rêver. Attends je vais te faire voir un site où ils ont mis les vidéos de samedi soir. Je pense que ça va t’intéresser.

    En moins de 30 secondes elle avait trouvé et la même attraction s’opérait en le regardant. Quelque chose me frappait, Raphaël regardait très souvent dans une seule direction et cette direction c’était l’endroit où je me trouvais. Je ne m’étais pas rendue compte qu’il m’avait regardé aussi souvent.

    -          - Lena il faut que tu le rencontres, me dit Ashley. C’est clair qu’il s’est passé quelque chose entre vous au concert. Jamais il ne sait comporter comme ça sur scène. Regarde !

    Elle me mettait quelques vidéos plus anciennes et c’était vrai il regardait le fond de la salle droit devant lui ou bien il fermait les yeux, il ne fixait personne.

    J’étais troublée et ne savait pas quoi répondre à mon ami. Est-ce que je devais lui dire que j’avais envie qu’il me prenne dans ses bras  et en même temps une envie de le fuir comme si ma vie en dépendait.

    Elle ne comprendrait pas. D’ailleurs moi je ne me comprenais pas non plus. Je ne comprenais pas les sentiments différents qui se bousculaient dans ma tête.

    -          - Non. Je ne pense pas que je dois le rencontrer, je ne suis pas du même monde que lui, je fais des études, j’aime peindre alors que lui il aime la scène, le gothique apparemment, sans doute la drogue et l’alcool et tous les excès qui vont avec.

    -          - En parlant d’excès tu parles des filles n’est-ce pas ?

    -          - Oui un peu. Il y a une chose que tu ne sais pas sur moi. Au niveau des mecs je suis nulle, je n’ai jamais …. Couchés. Ne te moque  pas !

    -          - Et bien les asiatiques devaient être tous moches dans ton bled parce qu’être encore vierge à 19 ans c’est assez rare de nos jours. C’est clair que ça risque d’être un problème.

    -          - Ah tu vois !

    -          - Mais non ! J’rigole ! Je voulais juste te charrier un peu. Bon il faut que je te laisse il se fait tard et  mes parents vont faire une crise si je ne suis pas là pour le repas.

     

     

    05.wir.skyrock.net14

     


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