• Dans le ciel de Londres - Chapitre 3

     

     

    ciel

     

    CHAPITRE 3

     

    Aujourd’hui c’est samedi et je n’ai aucune mission. J’étais plongée dans l’article que j’avais couvert avec Gilbert et admirais surtout les photos misent ici ou là sur la double page. Ça rendait vraiment bien, j’étais ravie de mon travail. Le boss aussi avait apprécié les photos et j’avais eu droit à une petite prime supplémentaire ce qui n’était pas négligeable.

    C’était le premier weekend que j’avais depuis mon arrivée et je ne savais pas ce que je pouvais faire pour passer le temps. Ma collègue et amie devait venir me chercher ce soir pour aller prendre un verre dans un pub qui faisait également karaoké. Je m’inquiétais en espérant que Judith ne m’entrainerait pas sur l’estrade afin de se ridiculiser sur une chanson. Cet après-midi j’irais faire quelques courses afin de remplir mon frigo.

    Depuis que j’étais en Angleterre, je me nourrissais très mal, je grignotais plus que je ne mangeais et il fallait que j’y remédie. Il fallait que je m’organise et que je me force à me faire de bons petits plats. J’étais assez bonne cuisinière et je préparais souvent les repas pour ma famille. C’est vrai faire à manger que pour soi-même n’est pas très motivant mais je devais me prendre en main. J’ai regardé dans la cuisine ce qui pouvait me manquer et auquel je n’avais pas encore pensé. J’étais décidé à m’acheter un wok ça faisait longtemps que je voulais essayer. J’ai fait une longue liste et je me suis dit que je ne pourrais jamais ramener tout ça du magasin. Je me suis décidée à téléphoner à ma collègue pour savoir si elle avait du temps à me consacrer pour m’emmener à la grande surface près de la gare. Malheureusement elle n’avait pas le temps mais elle m’indiqua tant bien que mal où se trouvait un magasin qui livrait tous nos achats dans la journée.

    J’allais me préparer lorsque j’entendis à ma fenêtre une plainte. Je me suis approchée et j’ai ouvert sur qui ressemblait à un tout petit balcon. Là, gisait un chat qui semblait être blessé. Le pauvre il avait dû faire une sacré chute. Je me suis souvenue que j’étais pratiquement au dernier étage et que même si il était tombé il n’aurait pas pu se blesser. C’était un chat et un chat ne retombe-t-il pas toujours sur ses pattes ? Je m’approchais doucement tendant la main vers lui. Il a ouvert les yeux et a essayé de se relever en grognant légèrement. Je l’ai laissé renifler mes doigts et il a fermé les yeux. J’ai cru qu’il était mort alors j’ai posé ma main sur son flan cette fois et j’ai senti sous mes doigts sa respiration. Je l’ai pris délicatement et je l’ai rentré à l’intérieur de l’appartement. Je ne savais pas ce que je devais faire. Il était peut-être gravement blessé. J’ai pris mon vieux pull qui se trouvait là sur la chaise et je l’ai installé dessus. Il fallait que je trouve soit l’adresse d’un vétérinaire, soit son propriétaire.

    Je suis descendue le plus vite possible pour demander à la gardienne si il y avait un vétérinaire pas très loin et j’en ai profité pour lui demander si elle pouvait me donner le nom des propriétaires de chat dans le coin. Lorsque je suis remontée le cœur battant j’avais dans la main l’adresse d’un vétérinaire à trois rues d’ici. Le chat a ouvert les yeux en me sentant approcher. Je l’ai enveloppé délicatement de mon pull, j’ai pris mon sac et mes clefs et j’ai pris le chemin de la clinique vétérinaire.

    L’endroit n’était pas très accueillant. Ils avaient dû s’installer dans une ancienne boutique. Nous arrivions tout de suite dans ce que l’on pourrait appeler une salle d’attente où se trouvaient quelques chaises en plastique marron. Dans un coin une étagère faite maison avec de vieux magazines et sur ma droite un comptoir avec une sonnette d’appel posée dessus. Je commençais à croire que je m’étais installée dans un des plus vieux quartiers de Londres et que le temps s’était arrêté aux années 40 ou 50. Mais je n’étais pas là pour ça et j’ai appuyé plusieurs fois sur cet objet sorti tout droit d’un comptoir d’hôtel.

    Je commençais à m’impatienter lorsqu’une porte s’est ouverte et qu’une femme de 45 – 50 ans s’est présentée à moi. C’était elle le vétérinaire et m’a pris mon fardeau en me demandant d’attendre là. Je n’avais pas envisagé de rester mais je n’avais pas eu le temps de lui dire que cet animal ne m’appartenait pas. Tant pis je vais attendre histoire d’avoir des nouvelles rassurantes de mon blessé clandestin. Je regardais l’heure et me demandais si ça allait encore être long, j’avais des courses à faire et à me préparer pour la soirée.

    Au bout d’une demi-heure la porte s’est ouverte sur un jeune garçon cette fois-ci qui me pria de le suivre.

    Je suis entrée dans une salle où se trouvait le vétérinaire ainsi que le chat qui avait l’air inconscient sur la table d’oscultation.

    -          - Ne vous inquiétez pas mademoiselle votre chat va très bien, il est un peu choqué par sa chute mais il s’en sort avec seulement une patte cassée. Nous lui avons platré sa patte et lui avons administré des calmants. Il faudrait le surveiller cette nuit et faire en sorte qu’il suive son traitement pendant 3 ou 4 jours.

    -          - Attendez ! Il faut que je vous explique. Ce n’est pas mon animal. Je l’ai trouvé sur mon balcon et je ne sais pas à qui il appartient. Je vais payer les frais mais si vous pouviez le garder et retrouver ses maîtres je vous en serais  très reconnaissante.

    Le vétérinaire avait l’air un peu sceptique et a voulu savoir si ce chat était fiché dans la base de données. Pour cela elle lui passa un appareil pour détecter si il est pucé. Bingo ! Il l’était. La chance était  de mon côté. Elle a pris son téléphone et a appelé le numéro qui était noté sur son ordinateur. Quelqu’un décrocha et après quelques minutes d’une conversation assez houleuse elle reposa le combiné et se tourna tristement vers moi.

    -          - Je suis désolée mais sa propriétaire est décédée il y a quelques semaines et j’ai eu son fils. Il a voulu chasser le chat en le jetant par la fenêtre et je ne sais comment il a atterri chez vous. J’aimerais porter plainte mais je sais que ça ne servirait à rien. Malheureusement pour ce chat je vais être obligée d’appeler la fourrière pour qu’ils viennent le chercher.

    -          - Et que va-t-il lui arriver ?

    -          - Si personne ne veut de lui et bien ils vont comment vous dire cela ? Ils vont faire en sorte qu’il ne soit plus un fardeau pour eux. Je suis désolée.

    Je me dirigeais vers la sortie et m’arrêtais au comptoir afin de régler les frais de l’intervention. Au moment de franchir la porte je me suis arrêtée en songeant que je ne lui avais même pas dit au-revoir. C’est à ce moment là que j’ai su que je ne repartirais pas sans lui.

     

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