• Dans le ciel de Londres - Chapitre 20

     

     

    ciel

     

    CHAPITRE  20

     

    J’avais repris le travail, je devais continuer à avancer. Heureusement pour moi il y avait peu de mission en ce moment. J’en avais profité pour me rendre chez le notaire afin de régler certains détails comme signer l’acte de propriété. J’étais allée à la banque également. Je ne pensais pas que Simon avait accumulé autant d’argent. J’étais gênée et me sentait coupable.  Le banquier s’était montré gentil et attentionné à mon égard. Je ne savais pas si il était sincère ou si il ne voulait pas perdre une cliente. De toute façon je redonnerais tout à Simon à son retour. C’est également pour ça que j’avais repris le travail. Je ne voulais pas vivre sur le dos de mon ange. Je n’utiliserais ma carte que par nécessité. Pour le loft c’est vrai que j’étais rassurée de ne pas me retrouver à la rue et surtout aucun démon ne pouvait y entrer. L’appartement était devenu un refuge pour moi et puis il me permettait de tenir bon et de trouver la force de trouver une solution pour sauver l’homme que j’aime.

    Pour l’instant aucune nouvelle de Guillaume. Mais je savais qu’il ne tarderait pas à agir surtout que maintenant j’étais plus vulnérable.

    Je me tenais sur mes gardes à chacune de mes sorties.

    Je prenais le chemin de la bibliothèque, j’espérais trouver quelque chose sur les anges, sur leurs lois. L’homme du comptoir me dirigea vers les recueils bibliques. Je prenais des livres et m’installais dans un coin. J’avais pris un bloc note et cherchais dans mon sac un stylo. Je jetais un œil ici et là mais rien de concluant. Il n’y avait rien qui se rapprochait de ce que m’avait dit Simon. Comment je vais pouvoir le sauver si il n’y a rien pour me mettre sur la voix.

    Je rentrais démoraliser après avoir fait le plein de courses. Je n’avais toujours pas d’appétit, je m’alimentais pour tenir la journée et j’avais déjà perdu 2 ou 3 kilos.

    J’avais réussi à parler à mes parents. Je leur avais raconté que Simon était parti sur un chantier important et qu’il rentrerait dans quelques jours. Ma mère me sentait fatiguée, je lui ai fait croire que j’étais submergée de boulot. Elle m’avait fait promettre de faire attention à moi et de téléphoner plus souvent. Elle me manquait tellement. En tant normal, je lui racontais tout mais c’est vrai qu’avec l’éloignement je me confiais moins et puis maintenant il y avait tellement de secret, tellement de choses étranges s’étaient passées pour moi.

    J’étais dans notre lit si vide sans lui. J’avais pris la décision de retourner voir l’ange déchu de la chapelle. J’espérais qu’il aurait trouvé  une solution pour ramener Simon près de moi. Mais il nous avait dit de ne plus le déranger, il ne voulait pas être retrouvé. Comment allait-il réagir en me voyant débarquer dans son sanctuaire ?

    Je ne voulais pas le trahir, seulement avoir des réponses, peut-être aussi des noms de personnes qui pourraient m’aider. A part Simon, il n’y a que lui que je connais de ce milieu.

    Je m’allongeais du côté de Simon car plonger dans son oreiller c’était comme plonger dans ses bras et ça m’aidait à m’endormir. A ma place maintenant dormait Angel.

    A l’aube j’étais presque prête à descendre. Je cherchais ma montre et ouvrais le tiroir de la table de chevet de Simon par habitude vu que je la déposais dans la mienne. Je remarquais une chaîne en or et la retirais doucement. Je ne connaissais pas ce collier. D’ailleurs je n’ai jamais vu Simon porter des bijoux. Au bout un pendentif. C’était,  ce qui ne m’étonna pas, une très jolie croix. Je la tenais dans ma main tout en me demandant si il l’avait retiré le jour où il était devenu un ange déchu comme un signe de protestation. Je regardais encore dans le tiroir, qu’avait-il gardé de son passé ? Il y avait un écrin beige, une toute petite boîte que je pris afin de pouvoir regarder à l’intérieur. C’était une autre chaîne en or mais cette fois-ci le pendentif était un ange. Au fond une carte, je la dépliais afin de lire ce qui était écrit. J’étais un peu honteuse de rentrer ainsi dans son intimité. Je reconnaissais cette écriture, c’était celle de Simon. Mon cœur se serra comme s’il était pris entre deux branches d’un étau. Ce collier était pour moi. Il devait avoir envisagé de me l’offrir avant de disparaître. Il me disait qu’il m’aimait et cela pour toujours. Qu’il serait toujours à mes côtés quoi qu’il advienne.

    Je pris les deux colliers et les mis dans la poche de mon jean. J’aurais pu les laisser là mais je ne sais pas pourquoi je devais les avoir avec moi.

    Je retrouvais la Chapelle facilement et allais me garer au même endroit que l’autre jour. Quelque chose me perturbait cependant. Je marchais vers l’entrée et regardais si je n’étais pas suivie. Au moment de monter les marches je trouvais enfin ce qui clochait le brouillard n’était pas aussi dense que la première fois. Que devais-je en penser ? Et si Raphaël était parti se trouver un endroit plus sûr ? Peut-être attendait-il ma venue.

    Je rentrais à l’intérieur de cette petite église. Un silence y régnait, ce même silence que l’on retrouvait dans ces lieux saints. Je faisais le tour appelant tout doucement le vieil ange. J’essayais de trouver le bouton qui se trouvait au niveau de l’autel afin d’ouvrir la trappe mais aucune trace de quoi que ce soit.

    Je me suis mise à quatre pattes afin de frapper sur le sol, toujours rien. J’appelais encore Raphaël mais ce n’est que mon écho qui me répondait.

    J’étais désemparée. La chance n’était pas de mon côté. J’étais seule et mes pensées vagabondaient vers Simon. Je levais ma tête vers la croix qui était suspendu juste derrière l’autel.

    Je pris les colliers dans mes mains, j’étais en colère. Tout en fixant la croix je mis autour de mon cou celui qui avait un ange, mon ange.

    Je me levais et déposais l’autre collier sur l’autel.

    Je n’avais pas baissé les yeux. Mon regard fixait toujours cette emblème d’une religion que je maudissais.

    C’était plus fort que moi, il fallait que je dise au tout puissant ce que je pensais de lui.

    -          - Je te maudis pour ce que tu m’as fait. Je ne crois plus à rien. Je te rends cette croix. Je te déteste, tu m’as enlevé l’être qui comptait le plus pour moi. Pourquoi ? Parce qu’il était un ange et qu’il n’avait pas le droit d’aimer. Tu te dis proche des hommes, tu dis que tu es notre créateur. Mais pour moi tu n’es qu’un dictateur de plus. Et tu ne vaux pas Satan. Tu veux faire justice alors ne punit pas Simon mais punis-moi à sa place. Je suis prête à me sacrifier pour le sauver lui.

    Je pleurais assise au premier rang de cette chapelle. Je pleurais ma colère qui était restée figée trop longtemps à l’intérieur de moi. A l’extérieur l’orage grondait, des éclairs foudroyaient le ciel Je savais que je l’avais mis en colère mais je m’en moquais. J’avais même envie de rire, j’avais réussi à me faire entendre et je n’avais plus qu’à attendre.

    Je me levais et touchais d’une main comme une caresse l’ange suspendu à mon cou. Je passais devant la statue auprès duquel je m’étais agenouillée et avais prié. Je me rappelais les paroles de Raphaël qui m’avait dit que j’avais fait le bon choix.

    Je n’avais plus rien à perdre et m’agenouillais devant elle. Ma prière cette fois-ci était silencieuse comme pour moi-même. Je lui ai juste demandé de prendre soin de mon ange.

     

     

    .....ooOoo.....

     

    POV de SIMON

     

    Je devais toujours être en pénitence car personne ne s’était encore manifesté devant moi. J’étais très étonné de ne pas avoir vu Gabriel. Et pourtant je comprenais ses raisons je l’avais une fois de plus déçu.

    Attendait-il le bon moment ? Avait-il reçu les ordres de me laisser pourrir dans cette cage ?

    Je ne pouvais plus supporter ce silence. Le silence des repentis. Mais je ne suis pas un repenti. Je suis un ancien ange, un homme malgré tout. Et je n’ai pas honte d’avoir connu l’amour.

    Je voulais le crier haut et fort. Je voulais qu’ils sachent que jamais je n’oublierais Kathleen, que ça m’était impossible, qu’elle faisait partie de moi comme je faisais partie d’elle.

    Kathleen mon amour, j’espère que tu vas bien. J’ai tellement peur pour toi. Tellement peur des démons qui rôdent autour de toi.

    Oh ! S’il vous plait entendez ma prière. Il faut que je parle à quelqu’un, il faut que vous la protégiez. Elle est encore à l’aube de sa vie. Elle ne mérite pas qu’on lui fasse du mal. Et je l’ai vu dans ses yeux Guillaume lui veut du mal. Punissez-moi, mais ne la punissez  pas elle.

    Ça faisait certainement des jours que je disais cette prière, je savais qu’ils l’entendaient.

    Je ne me sentais pas très bien, je n’avais plus d’énergie. J’étais fébrile et sans doute fièvreux.

    Plus le temps passait et plus je m’affaiblissais jusqu’à ne plus être capable de me lever. Que m’arrivait-il ?

    Les anges n’étaient pas sensé être malade. Je devais être fort et tenir le coup. Je sentais au plus profond de mon cœur que Kathleen avait besoin de moi tout comme j’avais besoin d’elle.

    Je vis une porte se dessiner enfin et quelqu’un entra. J’essayais de m’assoir mais la personne m’appuya sur l’épaule afin que je reste allongé. Je sentais une main fraîche sur mon front.

    J’ouvrais les yeux mais il y avait une telle clarté que je n’arrivais pas à distinguer un visage.

    -          - Je dois parler à quelqu’un. S’il vous plait dites à Gabriel que je désire le voir.

    -          - Chut ! Reposez-vous. Je ne devrais pas être ici mais on m’a demandé de prendre soin de vous.

    -          - Kathleen ! Vous êtes…. Oh mes aïeux ! Est-ce que vous savez si elle va bien ?

    -          - Elle est en colère et elle a blasphémé. Il est vraiment fâché après elle.

    Elle a ouvert la main et j’ai vu mon collier avec la croix. Comment s’était-il trouvé en sa possession ? J’allais lui poser la question mais elle me devança.

    -          - Kathleen l’a laissé volontairement dans la Chapelle.

    -          - Oh ! Je vois ! Elle est seule, elle ne sait plus ce qu’elle fait. Il faut qu’il lui pardonne et qu’il l’a protège. Les démons sont à ses trousses, lui dis-je d’un air suppliant.

    -          - Je ne peux pas intervenir directement mais je vais essayer de l’aider. Maintenant il faut vous tenir tranquille. Vous êtes bouillant de fièvre.

    J’étais épuisé mais soulagé de savoir que quelqu’un veillerait sur Kathleen, le reste m’importait peu.

    Je fermais les yeux et pensais à mon amour perdu tout en serrant dans le creux de ma main la croix en or.

     

     

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