• Lorsque les âmes s\'en vont - Chapitre 5

     

     

    âmes

     

    Chapitre 5

     

    Elle était hors de danger. Les secouristes venaient de quitter l’appartement.

    Pourquoi avais-je accepté de rester à ses côtés cette nuit ?

    Elle avait vomi tout ce qu’elle avait ingurgité et apparemment j’avais fait les bons gestes. Ils ne voyaient pas l’utilité de l’emmener à l’hôpital mais c’est ce qu’ils auraient fait si je n’avais pas été là et sans l’insistance de Peter pour que je reste au moins cette nuit.

    De toute façon elle allait dormir un bon moment.

    Je m’attelais à la tâche en essayant de réparer la porte jusqu’au lendemain matin. Les badauds étaient partis se recoucher dès l’instant où il n’y avait plus rien eu à voir.

    Une fois seul, enfin presque, je regardais autour de moi afin de me familiariser avec les lieux et sa propriétaire. L’ensemble était coquet et féminin. Quelques photos sur une commode d’elle et de Peter montraient qu’elle pensait encore à lui.

    Il n’y avait pas de canapé, seulement trois fauteuils beiges à haut dossier autour d’une table basse blanche. Je cherchais la TV et la trouvait enfermée dans un meuble signe qu’elle devait la regarder que très rarement.

    Un livre se trouvait là sur la petite table, je l’ai pris et lu le titre « Roméo et Juliette ». Comment ne pas penser à cette histoire tragique. Quelque part si on m’avait demandé qu’elle était son livre favori c’est ce titre que j’aurais donné.

    Je franchissais la porte de la cuisine. Tout était si parfait, trop parfait même. On aurait cru être dans un magasin. Il n’y avait aucune vie, tout était à sa place et tout était si propre. Elle avait tout prévu, même de nettoyer jusqu’au moindre recoin sa cuisine. Je ne m’en étais pas rendu compte mais elle avait dû faire la même chose pour chaque pièce. Pourquoi a-t-elle eu besoin de le faire ? Est-ce normal de faire le ménage avec de s’ôter la vie ?

    Est-ce un truc typiquement féminin ? Parce que moi j’avais songé une fois ou deux que je serais bien mieux mort plutôt que vivant lorsque je me retrouvais seul, terriblement seul, et jamais il ne m’est venu à l’esprit de nettoyer mon appartement.

    Je m’approchais du réfrigérateur mais sans grande conviction. J’ai ouvert et c’était comme si je venais de l’apporter du magasin. Rien ! Il n’y avait plus rien.

    Je cherchais dans les placards et heureusement pour moi j’ai pu trouver de quoi me faire du café. Ça allait me permettre de rester éveillé jusqu’au lendemain matin.

    Je tenais une grande tasse fumante entre mes mains et me dirigeais vers la chambre. Peter était là, il n’avait pas changé de place, il était assis sur son lit et la dévorait des yeux.

    Je me sentais impuissant devant un tel spectacle et je ne voyais pas comment je pourrais trouver quelqu’un d’assez bien et d’assez fort pour leur faire oublier un tel amour.

    Il fallait que je parle à Peter. Je m’approchais de lui lorsque mon regard s’est posé sur le visage de cette jeune femme endormie sur ce lit. Elle m’attirait beaucoup, je m’approchais encore et posais le dos de ma main sur son front redescendant doucement e long de son visage. Des sensations parcouraient mon corps mais je ne devais pas me laisser submerger par de telles émotions. Je ne devais pas mélanger le travail et le plaisir.

    -          - J’aimerais tellement pouvoir la toucher à nouveau, me dit Peter.

    -          - Je suis désolé, je n’aurais pas dû le faire, pardonne-moi. Quelque chose me perturbe et j’ai besoin d’avoir des réponses.

    -          - Je sais ce que tu veux me demander. Tu veux savoir pourquoi je veux que tu lui trouves quelqu’un qui saurait me remplacer ?

    -          - Oui. Exactement.

    -          - Parce que je l’aime, voilà pourquoi. Je sais que je ne pourrais pas éternellement veiller sur elle. Notre amour restera dans nos cœurs à jamais mais je n’ai pas le droit de l’emprisonner ainsi. Elle doit avancer, refaire sa vie. Elle n’a que 21 ans Grégoire. Elle ne mérite pas cette vie qu’elle s’inflige chaque jour. Elle doit trouver quelqu’un qui l’aimera autant que je l’ai aimé.

    -          - Es-tu prêt à la laisser ? Je dois le savoir. Je ne veux pas l’aider si tu hantes toujours les lieux. Tant qu’elle sentira ta présence elle n’y arrivera pas.

    -          - Tu acceptes la mission que je t’ai confié ?

    -          - Je te donnerais ma réponse un peu plus tard. Je dois voir Sam. Sais-tu comment le trouver ?

    -          - Oui. Il attend dans le petit cimetière je crois. Veille sur elle en mon absence je reviens le plus vite possible.

    Il avait disparu et j’ai pris sa place sur le bord du lit. Je buvais mon café qui était froid maintenant. Justine dormait profondément, elle avait l’air apaiser.

    Qu’allais-je lui dire lorsqu’elle se réveillera ? Elle ne me connait pas, pour elle je suis un étranger. Mais je savais que j’avais encore du temps devant moi avant de répondre à cette question.

    Ses longs cheveux bruns étaient  passés sur chaque côté de son visage.

     

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