• Loin de la Rue - chapitre 7

     

    loin
     
     
    CHAPITRE 7
     

    Mathiew




    Je savais qu’il y avait quelque chose qui clochait lorsque je suis arrivée dans l’abri. Elle était là allongée, emmitouflée dans son sac de couchage. Je m’approchais doucement, je savais qu’elle pouvait être impulsive à son réveil.

    Seulement j’avais beau gémir rien n’y faisait, elle ne se réveillait pas. J’ai mis ma truffe humide dans sa main, elle était inconsciente c’était sûr. Elle était brûlante, je devais faire quelque chose immédiatement sinon elle allait mourir. Je prenais conscience à cet instant que je ne voulais pas la perdre.

    Je n’avais plus le choix que de me transformer ici en espérant que personne ne ferait attention à ce qui se passait de ce côté-ci de la ruelle. Je me recroquevillais et reprenais ma forme humaine. Je regardais si je n’avais pas été vu et ne voyais personne. J’étais soulagé mais je n’allais pas la transporter jusqu’à chez moi alors que j’étais nu comme un ver ? Je fouillais l’abri d’Alice et trouvais un vieux survêtement et un tee-shirt. Heureusement pour moi Alice prenait des vêtements assez larges et je n’étais pas trop ridicule dans ses vêtements.

    Je prenais son sac, le mettais sur mon dos et puis la jeune fille brûlante de fièvre dans mes bras. J’étais décidé pour passer par derrière ne voulant pas croiser un autre des sans-abris.

    J’avais atteint mon appartement rapidement et n’avais rencontré personne durant mon périple. Je montais à l’étage et la posais devant ma porte. Il fallait que je récupère mes vêtements et mes clefs. Je courais tout le long du chemin et c’est essoufflé que je mettais les clefs dans la serrure et que je reprenais Alice dans mes bras.

    Avec mon pied je poussais la porte et je traversais les pièces pour aller la déposer sur mon lit. Je me changeais rapidement et allais chercher un gant de toilettes humide que je déposais doucement sur son front.

    J’ai pris le téléphone et appelais un médecin. Il est arrivé 30 minutes plus tard hésitant à ausculter la jeune femme. Putain de médecin j’ai dû lui promettre de tripler ses honoraires pour qu’il veuille bien s’occuper d’Alice. Le verdict tombait. Elle avait une sérieuse pneumonie et il me conseillait de la transporter à l’hôpital. Je ne savais pas pourquoi mais j’ai refusé cette alternative, je jurais de prendre soin d’elle si il m’indiquait clairement la marche à suivre.

    Il avait été convenu qu’il passerait tous les jours pour voir comment elle allait après lui avoir dit que je doublais son tarif jusqu’à la guérison complète de la jeune femme.

    J’avais le temps de prendre une douche avant de m’installer à son chevet.

    Je changeais régulièrement la compresse car le plus important était de faire baisser la température et de faire en sorte qu’elle reste tranquille.

    De temps en temps elle ouvrait les yeux et me fixait. Les seuls mots qui sortaient de sa bouche m’étaient destinés, enfin pas directement.

    - Tu es là mon loup ! Tu es là !

    Et elle retombait dans l’inconscience.

    - Oui. Ne t’inquiète pas je suis là ! lui répondais-je à chaque fois.

    Cela durait depuis cinq jours. Cinq jours interminables. Pour que je puisse me reposer un peu j’avais fait appel à monsieur Blackwells qui nous avait envoyé sa femme. Je ne voulais pas quitter le chevet d’Alice mais je ne tenais plus debout et comme me le disait le médecin je ne lui serais d’aucune utilité si je tombais malade à mon tour.

    J’avais pu me reposer et c’est frais et dispo que je reprenais ma place auprès de la jeune femme. Les médicaments commençaient à agir et la fièvre était enfin tombé.

    Alice était encore entre la conscience et l’inconscience mais je savais qu’elle m’avait vu à son chevet. Quelques couleurs étaient apparus sur son visage la rendant moins pâle.

    J’étais parti me faire un sandwich et à mon retour la jeune femme me regardait comme un chat effarouché et très certainement sur la défensive.

    - Qu’est-ce que je fais ici ?

    - Vous avez été très malade. Vous avez eu une pneumonie.

    - Vous n’avez pas répondu à ma question. Qu’est-ce que je fais ici ?

    - Je vous ai trouvé inconsciente et je vous ai ramené chez moi. J’ai appelé un médecin qui m’a conseillé de vous transporter à l’hôpital. Je me suis dit que ce n’était pas ce que vous auriez voulu et je vous ai soigné.

    La dureté de son visage s’est détendu un peu. Mais elle restait quelque peu apeurée.

    - Je vous assure que dès que vous serez totalement guérie, vous serez libre de partir.

    - Depuis combien de temps je suis ici ?

    - Presque une semaine.

    - Mes affaires ? Où sont mes affaires ? dit-elle en essayant de se lever.

    - Chut ! Calmez-vous ! Vous devez rester tranquille. Vos affaires, du moins votre sac est ici, dans le coin de la pièce.

    - Comment avez-vous su que je n’allais pas bien ? Et comment saviez-vous où j’étais ?

    Je ne devais pas lui dire la vérité, elle me prendrait pour un fou.

    - Je crois que nous avons un ami en commun.

    - Qui ? Monsieur Blackwell ? Carl ?

    - Non. ………………… un loup !

     

    loinrue3

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