CHAPITRE 29
Alice
Les mois étaient passés. Pour tout le monde le temps passe vite pour moi chaque jour ressemble à l'éternité.
Mary-Anne ne savait plus comment me faire sourire et avait même abandonné l'idée.
Je me levais que pour aller travailler et en général j'étais épuisée d'avoir encore une fois rêvé de lui. Je reconnaissais chacun de ses traits m'imaginant les toucher pour découvrir le moindre détail de son visage, de son corps.
Le reste du temps je rangeais l'appartement, faisais les courses et le ménage. Je faisais tout pour me rendre utile et facilité la vie de ma colocataire.
Quelquefois, enfin cela arrivait de plus en plus souvent, je trouvais un mot sur la porte. Elle n'était pas seule. Alors j'allais me balader ou bien je regardais l'océan me demandant ce que Matthiew faisait au même moment.
C'est justement en revenant d'une de mes ballades que j'ai été un jour attirée par une vitrine.
Devant moi une photo de Matthiew et posé tout autour des piles de livres. Il venait se paraitre un nouveau roman, son roman. Je m'approchais de la vitre sans lâcher mon regard de la photo.
- Vous allez bien ? me demandait quelqu'un à côté de moi.
- Oui. Merci.
- Vous connaissez cet auteur ?
- Oui, un peu.
- Vous en avez de la chance. Son livre fait un tabac. C'est l'histoire d'une jeune femme et d'un homme qui se transforme en loup.
- En loup ? mais ...
- Vous devriez l'acheter, je l'ai dévoré en deux jours et je viens en prendre un exemplaire pour l'anniversaire d'une amie.
J'ai fait signe à la jeune femme et je l'ai suivi dans la boutique. Je n'en croyais pas mes oreilles. Tout le monde avait l'air de vouloir le nouveau roman de Matthiew. Il avait raconté notre histoire. J'en rougissais tout en prenant dans mes mains un exemplaire que je me suis empressée de payer.
Je marchais vite et n'avais qu'une hâte de rentrer à l'appartement.
Je tenais contre ma poitrine le livre comme si il était le plus précieux de tous les trésors.
Mary-Anne n'avait pas enlevé le panneau mais ça m'était égal, je me ferais discrète.
Sans un bruit mais le cœur battant je me suis recroquevillée sur le canapé qui me servait de lit et j'ai ouvert la première page.
Quelques lignes écrites comme de sa propre main.
« Ce livre est pour toi. Je sais que nos chemins se croiseront un jour et que plus jamais je ne te laisserais partir. Grâce à toi je sais ce que sont des âmes sœurs et ce qu'est l'amour éternel ».
Je tremblais comme une feuille et les larmes coulaient abondamment sur mes joues.
Cependant je continuais ma lecture et tournais les pages fascinées par ce que je découvrais.