• Loin de la rue - chapitre 16

     
     

    loin
     
     
    Chapitre 16
     

    Alice




    Je me suis levée très tôt je n’avais aucune envie de me retrouver nez à nez avec Matthiew ce matin. J’avais réfléchi un bon moment et je n’arrivais pas à trouver les réponses à mes questions.

    Je savais que Matthiew avait des sentiments pour moi je l’avais senti à mon retour mais il me cachait beaucoup trop de choses et ma priorité était de ne plus souffrir à cause de qui que ce soit.

    Je m’étais même demandé si je devais quitter l’appartement mais je savais que je n’aurais plus de nouvelles chances de m’en sortir que celle-ci.

    Et puis je ne devais pas songer à mes sentiments pour lui. Je devais garder la tête sur les épaules. J’avais du travail donc il me fallait attendre d’économiser pour pouvoir trouver un autre logement.

    Ce matin l’idée ne me paraissait plus si bonne que la veille. Je me rendais compte que l’idée de partir d’ici m’était intolérable. C’était comme si on me déchirait de l’intérieur. En fait ce n’était pas cet appartement qui me manquerait mais plutôt son occupant.

    Petit à petit il avait empli le vide que j’avais au fond de moi. J’étais belle et bien amoureuse de lui. Ce soir. Ce soir je ferais le premier pas.

    Je regardais l’heure, il était temps pour moi d’aller à la librairie. Matthiew n’était toujours pas levé. Quelque part ça m’arrangeait, je n’étais pas en état de me retrouver devant lui. Je prenais mon sac, mes clefs mais au moment de partir j’ai cherché sur son bureau un morceau de papier.

     

    « A ce soir ! C’est moi qui prépare le repas, je serais un peu en retard. Alice. »



    Contente de moi je le déposais sur la table de la cuisine et dans la précipitation faisait claquer la porte d’entrée en sortant.

    La journée a été enrichissante et je progressais dans mes différentes tâches sous l’œil attentif de Mr Blackwells.

    Je me dépêchais de sortir de la boutique tenant dans mes mains la liste de courses que j’avais établi pendant ma pause du midi.

    Je savais déjà où me diriger et je me dépêchais avant la fermeture des boutiques.

    Au loin les sans domicile reprenais la route vers les quartiers défavorisés de la ville afin de trouver un abri pour la nuit. Je les évitais le plus possible, je ne voulais pas qu’ils sachent pour moi. Ils ne me faisaient pas honte c’était même plutôt le contraire. C’était de moi que j’avais honte, honte de m’en être pour l’instant sortie et pas eux.

    Mais mon esprit revenait sans cesse sur Matthiew et j’ai repris mon chemin.

    J’étais à vingt mètres de l’appartement tenant un sac de provisions dans chaque main lorsque trois individus que je ne connaissais absolument pas ce sont mis devant moi.

    Sans un mot j’essayais de les contourner mais c’était peine perdu.

    J’étais prête à donner un grand coup de genoux entre les jambes de l’un d’eux lorsque j’ai aperçu Matthiew se précipiter et se positionner entre moi et ces hommes.

    - Tiens ! Tiens ! Tu vois Kurt j’avais raison. Il en pince pour la femelle. Il a réussi à sortir de son trou en un temps record ! Bonjour Playboy !

    - Assez ! dit Matthiew en colère. Laissez-la partir et je vous suivrais afin que nous ayons la conversation que vous désirez tant.

    - Tu vas venir avec nous ? demandait celui qui s’appelait Kurt.

    - Seulement si je la vois à la fenêtre de l’appartement en sécurité. Alice ! Monte et enferme-toi ! Téléphone aux Blackwells, ils viendront te tenir compagnie en attendant que je rentre.

    - Mais !

    - S’il te plait ! Pour une fois fais ce que je te dis.

    - Je veux savoir ce qu’ils te veulent. Qui sont-ils ?

    - Sa famille, répondit ce Kurt sans même un regard dans ma direction.

    - Quoi ?

    - Ça suffit femelle ! Matthiew tu peux la raccompagner mais pas d’entourloupe je te donne exactement quinze minutes.

    Matthiew lui fit un signe de tête et m’a pris le bras et m’a tiré vers l’entrée du bâtiment. Nous avons franchi les marches de l’escalier une à une sans un seul mot.

    - Alice ! Ferme la porte à clef derrière moi. Et surtout n’ouvre qu’à monsieur et madame Blackwells. Promets-le-moi !

    - Dis-moi ce qui se passe. Ils sont vraiment de ta famille ? Qu’est-ce qu’ils te veulent ?

    - Nous n’avons pas beaucoup de temps. Je suis désolé je ne voulais pas tout ça. Ils sont en quelque sorte de ma famille et ils veulent que je rentre chez moi. J’ai coupé les ponts depuis longtemps déjà. Je ne voulais pas qu’ils me retrouvent. Je te jure de tout te raconter. Je ne peux plus reculer maintenant. Pour ta sécurité il ne faut plus que je te cache quoi que ce soit. Je t’aime Alice.

    Et il m’a embrassé fougueusement comme si en même temps qu’être le premier de nos baisers c’était également le dernier. Ses yeux se sont attardés sur les miens, ils étaient si triste que pendant un fragment de seconde j’ai cru y voir mon loup.

    J’avais enfin trouvé ce qui me troublait chez Matthiew mais il descendait déjà les escaliers en me répétant de m’enfermer immédiatement. Et c’est ce que j’ai fait avant de me précipiter à la fenêtre juste à temps pour voir les trois hommes entourés Matthiew afin qu’il les suive.
    Lui, a jeté un dernier regard dans ma direction essayant de me sourire alors que dans mon cœur un vide se creusait déjà.

    J’ai repris mes esprits et je me suis tournée pour sortir de la pièce. Je devais téléphoner aux Blackwells. Mais trois hommes et une femme se trouvaient devant moi. Je n’ai pas eu le temps de crier que déjà je me sentais partir vers l’inconscience.

     

    loinrue3

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