• L\'incroyable destin de June St John - Chapitre 2

     

     

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    Chapitre 2

    Je sentais que l’on me regardait, mais la personne n’a dit aucun mot. Elle s’est dirigée vers le fauteuil je la savais là pas très loin de ce lit d’hôpital et qui était le mien jusqu’à demain. Enfin je l’espérais.

    Je me suis retournée tout doucement, les joues encore humides.

    Lorsque je l’ai regardé il me tendait un mouchoir propre et soigneusement plié. Je l’ai pris et j’ai essuyé mes larmes.

    -          - Bonjour June. Je m’appelle Mayeul et je suis ton grand-père.

    -          - Bonjour.

    Je trouvais qu’il n’avait pas tellement l’allure d’un grand-père. Il faisait encore assez jeune bien qu’il soit grisonnant mais avait fière allure. Ses vêtements n’étaient pas ringards et j’en fus très étonné. Je l’imaginais plutôt avec des chemises en flanelles à carreaux et un pantalon de velours sans compter une canne pour l’aider à se déplacer. Mais rien de tout ça. J’étais à la fois étonnée et déçue.

    -          - Je suis désolé pour tes parents. Si tu veux demain lorsque je viendrais te chercher la première chose que l’on fera c’est aller voir où ils reposent maintenant.

    -          - Merci. Je veux bien oui. Vous êtes le père de maman ?

    -          - Oui. Mais tu sais tu peux me tutoyer. Je pense que ce serait plus simple pour nous deux.

    -          - D’accord. Mais comment dois-je vous enfin t’appeler ?

    -          - C’est comme tu veux mais pas de monsieur. Ah oui et pas de Pépé non plus ! Beurk !

    J’ai réussi à sourire à ce qu’il venait de dire.

    -          - Je sais aussi que tu as beaucoup de questions mais laissons cela pour aujourd’hui. Le plus important maintenant c’est de préparer ton départ.

    -          - Mon départ ?

    -          - Oui. Je t’emmène chez moi.

    -          - Mais c’est impossible j’ai tous mes amis ici et puis je ne serais pas loin de papa et maman.

    -          - Mais je n’habite pas si loin que ça tu sais. Ma maison se situe à Roseville.

    -          - Roseville ? Mais comment cela se fait-il qu’on ne t’ a jamais vu ?

    -          - C’est une longue histoire. Mais je te promets de tout te raconter.

    Je ne savais pas quoi penser de tout ça. Cela allait trop vite. Je n’arrivais pas à réfléchir. Je n’avais pas envie de changer d’école, de maison…. Mais c’est vrai je n’avais plus de maison elle était partie en fumée.

    -          - Est-ce que tu sais si je peux récupérer des choses dans ma maison ?

    -          - Je crois oui. Il y a des pièces qui n’ont presque pas été touchées par les flammes mais elle est néanmoins inhabitable. Nous irons demain voir ce que l’on peut récupérer et ensuite nous verrons ce qui peut te manquer.

    -          - Oh ! Je n’ai besoin de rien. Je t’assure.

    -          - De toute façon nous avons encore beaucoup de choses à faire avant de partir. Ce sera à toi de voir.

    J’étais dans le hall de l’hôpital, j’attendais mon grand-père qui était parti signer les derniers papiers pour ma sortie.

    J’avais dit au revoir et merci au docteur Mac Cole qui me souhaita bonne chance pour l’avenir. Je n’avais plus d’avenir mais je me suis abstenue cependant de le lui dire. Je n’avais pas envie qu’il me garde encore ici plusieurs jours. Pourtant je me sens en sécurité dans cet hôpital. Dehors je n’ai plus de repères, je n’ai plus personne.

    Hier en fin d’après-midi un agent de police est venu me poser des questions mais je n’ai pas pu y répondre. Il me demandait si mes parents avaient des problèmes, si ils se disputaient, si je savais si ils avaient des problèmes d’argent ou s’ils avaient des ennemis. Mais pourquoi ces questions ? Ils ne croyaient quand même pas qu’ils avaient voulu se tuer en voulant m’emmener avec eux. C’était impossible. Mes parents étaient un couple solide et pour l’argent je crois que l’on n’avait pas à se plaindre. Des ennemis je ne crois pas mais maintenant que mon grand-père était entré dans ma vie je ne savais pas ce qu’ils avaient pu me cacher encore.

    Mon grand-père avait une voiture confortable et assez récente. Il m’emmena au cimetière. Je n’osais pas descendre de la voiture, enfin je ne m’en sentais pas capable. Il est venu ouvrir ma portière et m’a tendu la main avec un léger sourire pour me donner du courage. Je l’ai prise en tremblant. Nous avons marché à travers les allées jusqu’à un endroit où se trouvait deux monticules de terre recouverts de fleurs. J’ai levé les yeux et j’ai su que c’était là que dormaient paisiblement mes parents. Je me suis effondrée et me suis agenouillée sur le sol. Mes doigts agrippaient la terre alors que mes sanglots secouaient mon corps de toute part. Je souffrais de leur absence et l’incompréhension remplissait ma tête alors que la tristesse remplissait mon cœur.

    Mon grand-père a attendu patiemment que je me calme. Il savait que je devais faire mon deuil et que je fasse sortir ma douleur. Je lui en étais reconnaissant.

    Lorsque j’ai été prête nous avons pris le chemin de la maison. C’était terrible. Les fenêtres n’avaient plus de vitres et les flammes avaient léchées les murs en laissant de grandes trainées noires. Il ne restait plus rien de la cuisine, du garage et une partie de la salle à manger. Je n’ai pas pu entrer dans la chambre de mes parents qui étaient en partie brûlée. Ma chambre était intacte sauf que les murs étaient noirs par la fumée et non par les flammes. L’odeur de mort régnait dans la maison. J’ai pris conscience que même si je pouvais l’habiter je n’aurai pas pu rester dans cette maison où rodait le souvenir de mes parents. J’ai pris un sac et j’ai mis ce que je pouvais récupérer. Je verrais plus tard ce qui serait encore en état mais il fallait que je parte d’ici le plus vite possible. J’ai réussi à trouver les albums de ma mère au salon. Je voulais un petit quelque chose d’eux avec moi.

    Nous avons mis ce que nous avions récupéré dans le coffre de la voiture. J’ai pris conscience que je n’avais pas pu récupérer mes vêtements. Même si je les emmenais au pressing ils étaient irrécupérables. Pour aujourd’hui c’est ma meilleure amie Mégane qui m’avait prêté des vêtements.

    Nous avons été au centre commercial et mon grand-père a payé une partie d’une nouvelle garde-robe. Je ne voulais pas être à sa charge. Il me faudra un travail pour pouvoir me payer ce dont j’avais besoin. Je lui en parlerai plus tard. Pour l’instant le plus urgent était de faire connaissance.

    Nous étions installés dans un hôtel du centre ville en attendant la fin de semaine. Demain nous avions rendez-vous avec la banque et ensuite nous devions récupérer mes affaires et mon dossier scolaire au lycée.

    -          - Je peux te demander quelque chose ? lui dis-je.

    -          - Oui bien sûr.

    -          - Est-ce que je pourrais m’absenter demain après-midi je voudrais dire au revoir à mes amis et est-ce que je pourrais avoir ton adresse pour leur donner ?

    -          - Il n’y a pas de problèmes j’ai pas mal de choses à faire aussi de mon côté. Je te donnerai l’adresse demain.

    -          - Merci. Comment est ta maison ?

    -          - Assez grande pour te recevoir correctement ne t’inquiète pas ! Et puis tu auras une chambre pour toi et même ta propre salle de bain. Ça te va ?

    -          - Oui.

    Je me suis retirée dans la salle de bain pour pouvoir prendre une douche et aller me coucher. Cette journée avait été dure en émotion et je voulais me retrouver avec mon chagrin.

     

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