• Dans le ciel de Londres - Chapitre 17

     

     

    ciel

     

    CHAPITRE 17

     

    Je cherchais Judith du regard, elle n’était pas à son bureau. Je demandais à quelques collègues s’ils l’avaient vu aujourd’hui. Apparemment personne ne l’avait vu depuis qu’elle était partie manger ce midi. J’étais inquiète et j’espérais qu’elle allait bien. Pourvu que Guillaume ne lui ai rien fait de mal. Je notais son adresse sur un bout de papier car même si nous passions du temps ensemble et nous étions sorties quelquefois je n’avais jamais été chez elle.

    Simon me prit l’adresse des mains ainsi que les clefs de la voiture.

    -          - Cette fois-ci c’est moi qui conduis. Je connais ce quartier nous y arriverons plus vite. Et puis je ne sais pas si tu es capable de conduire, je sens que tes émotions prennent le dessus.

    -          - Tu as raison. J’ai besoin de me calmer. Simon il n’est rien arrivé à Judith, n’est-ce pas ?

    -          - Je l’espère ma douce, je l’espère.

    Simon avait eu raison de prendre le volant de ma mini car je ne connaissais pas du tout ce quartier et je serais même incapable d’y retourner seule. J’avais encore beaucoup de mal à me déplacer dans cette ville.

    Nous sommes descendus de la voiture et avons monté les quelques marches qui nous menaient à une jolie porte d’entrée. J’ai sonné mais personne ne nous a ouvert. Mon cœur battait très fort et mes craintes grandissaient.

    Cette fois-ci je tambourinais à la porte.

    -          - Judith, ouvre-moi ! S’il te plait c’est moi Kathleen. Ouvre !

    -          - Elle est chez elle, je le sens, me dit Simon d’une voix rassurante.

    -          - Judith si tu ne m’ouvres pas j’appelle la police. Je veux savoir si tu vas bien. Je ne t’en veux pas pour Guillaume, je sais que tu n’avais pas le choix.

    Soudain le bruit d’une clef qui tourne dans la serrure et la porte qui s’ouvre.

    J’entrais doucement, Simon derrière moi. Je savais qu’il n’y avait pas de démon car mon ange l’aurait ressenti.

    Il faisait sombre et mon amie marchait sans dire un mot devant nous. Elle nous demanda de nous assoir et se tourna vers moi. Je poussais un cri de surprise en voyant son visage tuméfié. Je la pris dans mes bras où elle s’effondra en pleurs.

    Je l’aidais à s’assoir près de moi alors que Simon s’installait dans un fauteuil.

    -          - Est-ce que c’est Guillaume qui t’a fait ça ? lui demandais-je le plus doucement possible afin de ne pas la brusquer.

    -          - Oui. Je…. Je ne voulais pas lui donner ta nouvelle adresse. Ses yeux étaient bizarre et remplis de haine. Je lui avais dit que tu avais quelqu’un car il me téléphonait tous les jours pour que je m’arrange à organiser des sorties avec lui et toi. J’en avais assez alors je pensais qu’en lui disant pour toi et Simon il me lâcherait. Mais ça a fait l’effet inverse. Il s’est montré jaloux, je ne le reconnaissais pas. Je savais qu’il te voulait du mal Kathleen alors je ne lui ai rien dit. Mais il est venu ce midi. Il m’a obligé à le faire entrer je ne me rappelle pas comment mais je l’ai fait. Ensuite il m’a dit que j’avais intérêt à lui donner ce qu’il voulait sinon il me tuerait. Je me suis défendu mais rien n’y a fait et il s’est mis à me frapper au visage encore et encore. Il m’a serré le cou en me disant que c’était ma dernière chance, que cette fois-ci si il n’avait pas de réponses il me laisserait en vie le temps de voir mourir tout ceux que j’aimais. Je n’ai pas eu le choix, il connaissait mes amis, il savait que j’avais une famille ici en Angleterre. Tu comprends ? Je n’ai pas eu le choix, je suis désolée.

    Elle pleurait dans mes bras et j’essayais de trouver les mots justes afin de la rassurer. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi me voulait-il à ce point ?

    -          - Pourquoi tu n’as pas porté plainte contre lui ?

    -          - Il m’a dit que si je le faisais il reviendrait et je ne m’en sortirais pas aussi bien et que de toute façon aucune autorité ne pourrait rien contre lui.

    Simon lui parla d’une voix douce.

    -          - Judith qu’est-ce que vous savez sur ce Guillaume ?

    -          - Et bien il est français, il vit depuis quelques années ici à Londres. Il a beaucoup de conquête et me paraissait être quelqu’un de gentil, d’attentionné. Il s’est toujours montré charmant enfin jusqu’à ce qu’il jette son dévolu sur Kathleen.

    -          - Comment l’avez-vous rencontré ?

    -          - A une soirée. Il était déjà avec les deux françaises qui l’accompagnaient. J’étais moi-même avec deux amis et nous nous sommes tous retrouvés à la même table. Nous avons discuté et de fil en aiguille nous avons tous sympathisé. Nous aimions nous retrouvé pour passer de bons moments ensemble. Jamais je n’aurais pensé qu’il puisse être cet homme qui s’est présenté chez moi ce midi.

    Judith a continué à nous raconter les différentes soirées qu’ils ont tous passé ensemble. Le côté charmeur de Guillaume envers les femmes. Plus elle nous parlait plus elle se calmait et doucement ses larmes cessèrent de couler abondamment. J’ai proposé de faire du thé alors elle m’a montré du doigt la direction de la cuisine. Je ressentais le besoin de faire quelque chose, de bouger un peu. La cuisine de Judith était très kitch avec des couleurs vives, un mélange de vert et de orange. Pas trop à mon goût mais elle était d’une propreté et tout était si bien rangé. Ça m’a amusé car au journal je voyais plutôt Judith comme quelqu’un de brouillon et de désorganiser c’était tellement différent dans cette maison. Je trouvais facilement ce que je cherchais et au bout de quelques minutes je suis retournée dans le salon avec un plateau sur lequel il y avait trois tasses fumantes.

    Simon et Judith étaient toujours en train de discuter. Cette fois-ci il tentait de la convaincre de prendre quelques jours de congés et d’aller se reposer dans sa famille. Mais elle ne voulait pas que ses parents la voient avec cette tête. Et puis elle ne voulait pas perdre son emploi. Simon me regardait comme si j’avais la solution ou les mots qui pourraient la persuader de nous écouter.

    -          - Judith s’il te plait sois raisonnable. Nous ne savons pas si tu seras en sécurité ici. Guillaume peut revenir et cette fois-ci s’il t’arrivait quelque chose de grave je ne m’en remettrais jamais.

    -          - Pour ce qui est de tes ecchymoses je peux faire quelque chose. Mais il faut que tu ais confiance en moi. Tu ne dois poser aucune question, lui dit Simon.

    -          - Il faudrait vraiment être un magicien pour me redonner un air convenable. Kathleen ça veut dire quoi tout ça ?

    -          - Je ne peux rien te révéler, je suis désolée. Je sais que c’est dur pour toi de faire confiance à quelqu’un après ce qui t’es arrivée mais je te jure que Simon est quelqu’un de bien. Accepte ce cadeau et va te mettre à l’abri. Guillaume est très dangereux, il est le mal incarné tu comprends ?

    -          - Tu me dis qu’en guérissant mes blessures c’est comme si je recevais un cadeau et que Guillaume est le mal, ça veut dire que Simon est le bien ? me demanda-t-elle en me regardant fixement.

    -          - Oui, lui dit doucement Simon. Et tu es croyante.

    Simon regardait les doigts de mon amie qui jouaient avec une médaille qui était il y a encore cinq minutes cachés sous ses vêtements.

    Judith prit alors le téléphone et composa tout d’abord le numéro du journal. Elle demanda au patron un congé exceptionnel de deux semaines pour se rendre d’urgence dans sa famille. Après quelques haussements de tons elle négocia ses deux semaines dont une sans solde. Elle paraissait déçue mais au moins elle ne perdrait pas son job. Le coup de fil suivant était pour ses parents. Ils étaient ravis de sa prochaine visite.

    Un coup de chance elle avait un train qui partait à 20 heures ce soir même. Je suis allée avec elle pour l’aider à faire quelques bagages. Lorsque nous avons rejoint Simon il faisait les cents pas dans la pièce. C’était la première fois que je le voyais si nerveux, lui qui me paraissait toujours tellement calme et apaisant.

    -          - Simon ! Il y a un problème ? lui demandais-je angoissée.

    -          - Non, rassure-toi. Judith vient t’assoir avec moi.

    Simon prit délicatement le visage de mon amie et passa ses doigts sur ses ecchymoses. Il fermait les yeux comme pour se concentrer. Cette foi-ci il refit les mêmes gestes tout en parlant dans une langue inconnue. Je voyais de mes propres yeux le visage tuméfié de Judith reprendre une teinte normale jusqu’à ce que tout redevienne normal. J’étais ébahie et heureuse pour elle. Il n’y avait plus aucune trace sur son visage. Elle se leva et se dirigea vers un grand miroir sur le mur. Elle passait ses mains aux mêmes endroits que Simon avait passé avec les siennes. Elle souriait.

     

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